S1E1 – Les ombres de Brytvia Report in Abrasia | World Anvil

S1E1 – Les ombres de Brytvia

Campagne des chevaucheurs de chimères

Written by Silviooooooo

General Summary

La porte du dortoir s'ouvrit en fracas et un elfe cria à ceux qui s'y trouvaient :

« Aux armes, nous sommes attaqués, venez prêter main forte ! »

Les quatre occupants de la chambre s'éveillèrent en sursaut. On entendait dans les escaliers qui montaient jusqu'à leur étage des bruits de pas lourds. Cela ne présageait rien de bon. La créature responsable de ce raffut sembla pénétrer dans la pièce, d'où retentirent quelques secondes après des coups et des hurlements d'agonie.

Pendant ce temps, Adamath, un humain robuste et au corps marqué de cicatrices s'était précipité vers la porte pour la fermer tandis que Damathos, un sangdémon à la peau rouge sombre et aux cornes pointées vers l'arrière déplaçait une armoire pour bloquer l'entrée. Un troisième personnage, Quarion, un elfe à l'allure fine, se dressa et prépara un sortilège et dans ses mains des étincelles noires se mirent à crépiter. Un petit bruit se fit entendre en provenance du quatrième lit, une voix de bambin criant « Oh non, oh non, c'est pas possible, aaaaaah ! » Vladimir, un jeune nain, enfant ou tout au plus adolescent, à l'épaisse tignasse rousse et doté d'un léger duvet, était terrorisé par la situation.

Malheureusement, les craintes de nos héros se réalisèrent et la créature tenta d'entrer dans leur chambre. Elle fut bloquée un certain temps par l'armoire, ce qui permis à Adamanth d'aller chercher son épée, à Damathos de préparer un sort et à Vladimir de rassembler son courage, mais elle finit par réussir à détruire l'obstacle. Lorsqu'elle déboula dans la pièce, une vision d'horreur s'offrit aux yeux du groupe. Un corps de cheval noir et puissant surmonté, là où aurait dû se trouver la tête de l'animal; d'un abdomen d'araignée géante, avec ses huit pattes velues et ses crochets venimeux entourant une bouche répugnante. Damathos qui avait certaines connaissances, reconnut un engendré, c'est à une dire une créature originaire d'un monde primordial derrière le Voile. Mais impossible d'identifier à quel primordial il pouvait être rattaché. La seule chose qui était sûre, c'est qu'il était là pour tuer.

Le combat fut le plus ardu que nos héros avaient jamais expérimenté. Adamanth se battait avec une claymore qu'il maniait aisément, mais il n'avait pas eu le temps d'enfiler son armure. De fait, il était littéralement en pagne. Cela lui couta presque la vie, car la créature en face de lui le laboura à deux reprises de coups de sabot en pleine cage thoracique et il finit par s'écrouler au sol. Voir le guerrier tomber au combat eut un puissant effet sur le reste du groupe. Mus par l’ardeur du désespoir et la peur de mourir, ils débloquèrent des ressources qu'ils ne soupçonnaient pas en eux.

Quarion fit appel à toute l'énergie qui circulait en ses veines pour invoquer la foudre sur le corps de la bête qui s'électrisa et irradia la pièce d'une lumière aveuglante alors qu'elle se pliait de douleur. Quant à Vladimir, le jeune nain, il fit preuve d'un courage inattendu, empoigna son bâton de voyageur et fonça vers l'ennemi. Visant les points les plus sensibles, l'enfant frappa à une vitesse hors du commun l'arachlyte, tantôt de son arme, tantôt de sa paume. En quelques secondes il creva deux yeux au monstre, voltigea entre ses pattes et lui brisa une articulation, ne s'arrêtant que lorsque de la mousse commença à sortir de sa bouche.

Mais la créature n'avait pas dit son dernier mot, elle saisit Vladimir de ses membres encore valides et le souleva du sol jusqu'à ses chélicères pour le mordre, injectant son venin dans son dos. Le salut vint de Damathos qui, entre temps, avait accouru vers Adamanth pour lui porter des soins de premier secours et le maintenir en vie. Le sangdémon entra dans une sorte de transe qui le plongea en son lui le plus profond, il réunit les connaissances qu'il avait acquises au cours de son existence et soudain tout lui parut limpide. Il se vit flottant au-dessus d'un océan d'énergie couvert d'un voile. Il compris que s'il le pressait, alors il pourrait en obtenir l'énergie située derrière. Tout s'assemblait dans son esprit, il savait exactement où appuyer et de quelle manière recevoir l'énergie nécessaire à des sorts plus puissants. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il se tenait face à l'arachlyte, une boule d'acide pur tournoyait entre ses mains. Il la projeta sur l'ennemi qui en fut traversé, et celui-ci mourut dans un cri strident.

Quand le silence retomba, Quarion dont les sens aiguisés d'elfe le trompaient rarement, écouta si d'autres créatures venaient. Il n'entendit rien de proche, mais au loin dans les rues des combats semblaient faire rage. Ils se précipitèrent tous les quatre vers la salle commune au rez-de-chaussée de l'auberge. Des cadavres gisaient entre les tables détruites. Ils reconnurent Agatha, une halfeline aux cheveux clairs qui travaillait comme serveuse dans l'établissement. Son épaule était démise, mais elle n'avait pas besoin de soins urgents. « Tariq, Tariq ! cria-t-elle. Il est bien plus blessé que moi ! Allez l'aider, derrière le bar ». Effectivement, le patron de l'auberge, un demi-nain orc aussi grand qu'Adamanth, se trouvait là. Il était gravement touché et devait être pris en charge rapidement. Les aventuriers retournèrent une table pour en faire une civière improvisée et mirent le tavernier dessus.

Ils se dirigèrent vers le temple de Kharishaa, auquel Vladimir disait qu'il était lié. Les rues de Brytvia étaient pavées par endroits, les maisons à colombages sur plusieurs étages et les toits étaient hauts et pointus pour pouvoir loger des familles dans les combles. Vivre à l'extérieur des murs de la ville était trop dangereux et les habitations s'étaient adaptées pour recevoir un maximum de personnes en même temps. On entendait toujours des combats et des cris, mais ils parvinrent à éviter toute confrontation jusqu'à leur arrivée à la place du marché.

Là, ils virent un spectacle surprenant. Garon Fléau-des-Ogres, le chef du village, un vieil orc d'au moins soixante-dix ans, à la barbe et aux cheveux d'argent, affrontait seul un autre arachlyte. Ses soldats, quant à eux, s battaient contre des créatures terrifiantes qui semblaient être l'assemblage d'un corps de bouc et d'une tête de chien enragée. Garon maniait sa hache à deux mains avec une précision et une puissance extraordinaire. Dans un dernier coup, il trancha l'abdomen du monstre en deux tandis que les gardes achevaient également leur combat. Derrière la bête terrassée se tenait un homme maigre aux longs membres et au crâne rasé, vêtu seulement d'un pantalon. Il semblait être le maître de l'arachlyte. Dès que celle-ci mourut, les soldats le saisirent et l'assommèrent. Le silence retomba enfin, le chef du village soupira et se dirigea vers le groupe.

« Vous êtes vivants, commença-t-il, devez-vous votre survie à votre bravoure ou à votre couardise ? »

Pour seule réplique, Adamanth montra les plaies encore saignantes que la créature lui avait infligées à l'auberge.

« C'est par notre courage, messire, répondit Quarion l'elfe. Nous avons combattu un monstre comme celui-ci dans l'établissement du Doga Velu, et nous l'avons abattu. »

Une petite lumière d'intérêt, mais aussi de respect, se mis à briller dans le regard de Garon. À cet instant, Liaa Temun, la cheffe des gardes vint au rapport. C'était une femme humaine à l'épaisse chevelure noire, les yeux en amandes, typiques des Nomades des Steppes.

« L'attaque a été repoussée, mais nous avons essuyé de lourdes pertes. Quatorze soldats du régiment et tous les mercenaires qui logeaient à l'auberge, nos défenses sont compromises. Et plus de vingt civils, selon le dernier décompte.
– Presque tous les mercenaires, pas tous... J'en ai quatre devant moi. dit-il d'une voix appesantie par l’énumération qu'il venait d'entendre. Vous quatre, revenez me voir demain matin. Vous m'avez l'air d'avoir certaines ressources, et nous en manquons cruellement en ce moment.
– Si je puis me permettre avant de prendre congé, qui était cet homme qui commandait à la bête ? demanda Damathos.
– Je ne sais pas, mais je vous laisserai l'interroger. Tout porte à croire que l'attaque a été orchestrée de l'intérieur de la ville et je souhaite que l'enquête soit menée par des personnes qui sont de l'extérieur. Moins de biais, moins d'émotion. Maintenant partez, vous pouvez dormir dans le bâtiment de la garnison ou là où bon vous semble. » Puis, se tournant vers le second de Liaa Temun: « Valérian, emmène mon vieux copain Tariq au dispensaire s'il te plait ».

Après s'être concerté, le groupe décida qu'ils préféraient se reposer au temple de Kharishaa, là où Vladimir avait quelques connexions. Ils arrivèrent face à un édifice soutenu par des colonnes et où de larges escaliers menaient à une entrée entourée de deux brasiers. Au sommet des marches, une femme aux amples boucles rousses d'une beauté exceptionnelle les accueillit. Elle était vêtue d'une robe bleue aux longues manches rouges qui indiquaient son statut. La prêtresse n'était pas une humaine, mais une riss, une espèce de néruviens qui s'adaptent à leur environnement pour survivre. Lorsque certains d'entre eux choisissent de s'installer en ville, ils développent souvent une grâce et une élégance particulières qui leur permet de s'insérer aisément dans la société.

« Bienvenue à vous, combattants. Je vois que certains d'entre vous sont blessés et que d'autres cherchent le repos. dit-elle d'une voix calme. Je suis la prêtresse Excelsia Wodenfenn et voici le temple que je dirige. Nos prêtresses ont payé un lourd tribut cette nuit, mais notre colère a su triompher. Entrez, et trouvez la sécurité que vous poursuivez.
– Merci, prêtresse, répondit respectueusement la troupe.
– Et sois le bienvenu, jeune Vladimir. reprit-elle. Je suis navrée que nous fassions connaissance de cette façon, mais je suis ravi que tes pas t'aient guidé vers notre maison. Ta maison, » ajouta-t-elle.

Le nain la regarda avec des yeux aussi surpris qu'heureux. Puis, se rendant compte qu'il avait peut-être un peu trop rougi, il se précipita à l'intérieur pour rejoindre ses camarades. Adamanth fut pris en charge prioritairement par deux prêtresses (au motif qu'il avait agi en défenseur de la ville, ce qui est considéré comme valeureux aux yeux de Kharishaa) qui soignèrent ses blessures tandis que Quarion et Damathos, qui ne pensaient pas pouvoir trouver le sommeil rapidement, se préparaient pour aller faire un tour en ville. Vladimir quant à lui prit un peu de temps pour s'imprégner des lieux, lui qui avait grandi dans un monastère consacré à cette éveillée, avait souvent entendu parler de ce temple. Il fit la connaissance de Sana, l'acolyte d'Excelsia, une petite humaine brune, avec qui il échangea longuement sur la déesse et son culte. « Je suis venu à Brytvia tout seul pour visiter ce sanctuaire, c'était la première fois que je quittais le monastère. Mais ce qui s'est passé ce soir... je ne m'y attendais pas. » se confia-t-il.

Il était quelques heures avant l'aurore, en cette fraiche nuit de Primflore, et le calme était retombé. La bourgade était silencieuse et le firmament au-dessus de la tête de l'elfe et du sangdémon brillait de mille éclats. Ils passèrent devant l'hôtel de ville gardé par un petit groupe de soldats puis, se dirigeant vers l'est, ils entendirent les marteaux frapper l'enclume. Les nains de la forge, au lieu de céder au sommeil ou à la peur, canalisaient tout leur stress vers la construction de nouvelles armes avec une ferveur presque effrayante. Arrivés à la boulangerie du village, Damathos reconnu au four Sofiane et Sarah. Eux aussi savaient que tout le bourg compterait sur eux dès le matin et ils pétrissaient la pâte avec le dévouement de ceux qui travaillent pour les autres. Après quelques pas, ils virent l'auberge du Doga Velu, là où tout avait commencé. Ils s'aventurèrent à l'intérieur, rien ne bougeait mais les corps étaient encore là. Ils retournèrent dans leur chambre et redécouvrirent la carcasse de l'arachlyte, sur laquelle Damathos préleva une glande à venin, tandis que Quarion récupérait les affaires de tout le monde, dont la côte de mailles d'Adamanth. Finalement, ils rentrèrent au temple, ayant fait le tour du bourg, où ils trouvèrent le sommeil rapidement aux côtés de leurs nouveaux compagnons d'armes.

Le lendemain matin, le groupe reposé et remis sur pied, se dirigea vers l'hôtel de ville pour y rencontrer Garon Fléau-des-Ogres, le chef du village qui leur avait donné rendez-vous. Celui-ci s'abstint de remarquer qu'ils étaient en retard et les invita directement au sein de la grande salle commune du bâtiment. Le prisonnier se faisait connaître sous le nom de Fébur le scribe, il avait déjà été interrogé dans le cadre de la procédure normale mais cela n'avait rien donné. Et comme Garon l'expliqua, toutes les ressources de la ville étaient maintenant dirigées vers la reconstruction et la protection de la population et il n'avait plus de soldats à mettre sur cette enquête. « N'ayez pas la vulgarité de me demander combien vous serez payés. Vous recevrez une juste récompense, ne vous inquiétez pas, mais ce n'est pas un sujet auquel j'ai envie de penser aujourd'hui. »

Lorsqu'ils pénétrèrent dans les sous-terrains du bâtiment, ils rencontrèrent Liaa Temun, la cheffe des gardes, qui leur donna les clés des geôles. « Essayez de voir ce que vous pouvez en tirer, sa cellule est au fond à droite. » Adamanth prit le trousseau puis le groupe se dirigea vers le cachot où le prisonnier était accroupi contre le mur, face aux barreaux. L'interrogatoire débuta et Fébur le scribe s'expliqua ainsi, d'une voix sincère :

« Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, j'étais chez moi, je me suis couché et quand je me suis réveillé je me trouvais au centre la place du village et une de ces créatures horribles se battait contre l'orc. Je n'ai aucune idée de comment je m'y suis retrouvé... »

Perplexes, les aventuriers échangèrent silencieusement et poursuivirent le dialogue. Quarion, lui, avait un autre plan en tête. Grâce à sa magie, il créa l'illusion de murmures inintelligibles des oreilles du captif afin de le perturber.

« Comment expliquez-vous ce qui s'est produit hier soir ? Quelqu'un de votre entourage aurait pu causer ceci ? demanda Adamanth.
– Je... non. Je suis arrivé à Brytvia dans l'espoir de trouver du travail. Bien que ça n'ait pas trop marché jusqu'à présent. répondit le suspect, visiblement un peu désorienté par les sons que le sortilège de Quarion générait.
– Avez-vous fricoté avec des personnes louches récemment ? reprit Vladimir.
– Pas que je sache, ou alors sans m'en rendre compte. Peut-être, si vous m'ameniez à ma maison, là-bas, je me rappellerais... » bafouilla-t-il. Mais déjà il perdait son masque.

Ce fût Damathos qui perça à jour le scribe et qui comprit son subterfuge. Il ne faisait aucun doute qu'il était un menteur. Cependant, afin de le laisser échapper d'autres informations, il préféra ne pas signaler ce qu'il avait décelé. Le prisonnier continua donc de chercher une manière de s'enfuir.

« Là où je loge, ce n'est pas chez moi... Je crois qu'il y a des éléments dignes de soupçons. S'il vous plait, amenez-moi avec vous pour que je vous aide à enquêter. Je suis la première victime de cette situation ! »

Quarion se tenait silencieux, il était entré en contact mental avec Fébur via un autre de ses sortilèges. Il avait réussi, grâce aux murmures qu'il avait créés près de la tête de Fébur, à le distraire et à percer ses défenses. Il lui parla par messages télépathiques en se faisant passer pour un de ses complices, ce que l'intéressé crut, et ce qu'il apprit le surprit. Il semblait que le scribe avait été appelé pour remplir une mission, en tant qu'architecte de la chair, c'est-à-dire pour lever les créatures responsables de l'attaque. Le commanditaire était un personnage dont Quarion n'avait pas réussi à découvrir l'identité, mais qui tenait le rôle de chambellan dans Brytvia au nom d'une secte encore inconnue... Ces informations obtenues, et afin de parfaire au subterfuge, Quarion demanda mentalement à sa victime de ne pas en dire plus et de rester silencieux.

Le groupe d'aventuriers finit par quitter le cachot et ils mirent en commun leurs pensées. Quarion partagea ce qu'il avait appris et la décision fut prise de partir enquêter à la demeure du scribe, qui se trouvait dans les vieux quartiers, au sud-est de la ville. Ils vérifièrent, mais il sembla que personne ne les avait suivis ni ne les observait particulièrement. La rue était pauvre et peu animée, quant à la maison, c'était littéralement une ruine. Le toit était effondré mais ils remarquèrent qu'une trappe, qui descendait probablement à une cave, était dégagée. En prenant mille précautions, ils entreprirent d'y entrer.

Un long escalier menait plus bas, vers une obscurité qu'ils ne savaient percer. Les parois suintaient d'humidité et des motifs étranges ornaient les murs. Quand ils regardèrent de plus près, les aventuriers distinguèrent des traces de sang. Elles n'étaient pas disposées au hasard et elles semblaient s'assembler en symboles occultes. La colonne vertébrale de Vladimir se raidit sous l'effet de l'angoisse tandis que les autres, à cran, se tenaient prêts à toute éventualité. Au bout de quelques dizaines de marches, ils arrivèrent face à une porte solide et en bien meilleur état que tout le reste du bâtiment. Un bruit étrange venait de l'autre côté de celle-ci, un "clac clac" léger qu'ils ne surent pas interpréter. Alors Adamanth décida d'entrer, épée en main.

Il découvrit une salle qui, loin d'être vide ou laissée à l'abandon, était remplie de matériel en tout genre: étagères de livres et de notes, ustensiles d'alchimie sur une longue table au fond de la pièce, composants divers dispersés sur le sol. Mais ce qui le frappa le plus fut les traces de sang qui, une fois encore, s'assemblaient en des marques étranges sur les murs. Quarion, qui le suivait, porta son regard sur les parois auxquels étaient fixées des chaînes. Au bout de celles-ci, des colliers qui semblaient avoir servi à maintenir des bêtes attachées étaient tous ouverts, sauf un. L'un d'entre eux était toujours fermé sur la partie supérieure d'un corps de chien, qui malgré qu'il lui manquât sa moitié postérieure, paraissait être vivant, comme animé par une énergie maléfique. Le "clac clac" venait de sa mâchoire qui s'actionnait frénétiquement et continuellement. Adamanth eut pitié de la créature et l'acheva.

Pendant ce temps Damathos s'intéressa à ce qui se trouvait sur le bureau. Il y dénicha nombre de parchemins et de notes rédigées dans une langue inconnue qu'il laissa de côté, mais un ouvrage retint son attention. Bien qu'il fut également écrit avec des caractères mystérieux, il sentit une attirance pour le livre et se dit qu'il saurait peut-être le déchiffrer avec suffisamment de temps. Il le plaça dans sa sacoche quand, soudain, un détail le frappa. Un grand couteau de boucher était enfoncé dans la table, il l'examina et lut dessus les initiales V et B. Dans son esprit tout devint clair, le hachoir appartenait à Ventrilion Baraque, un humain sinistre qui avait sa boucherie au sein des murs de la ville. C'était lui qui avait fourni tous les animaux à Fébur, le scribe (qui s'était qualifié lui-même d'architecte de la chair) afin qu'il puisse assembler les créatures qui avaient attaqué Brytvia la nuit précédente. Tout était sous leurs yeux.

Le groupe compris qu'ils étaient en danger, mais ils n'avaient pas d'autre choix que d'avancer. Ainsi ils se dirigèrent vers l'unique porte devant eux. Elle était entrebâillée. On pouvait voir au travers de l'espace révélé une pièce aux murs en pierre gris. Adamanth encore une fois fut celui qui l'ouvrit, mais en prenant ses précautions il décida de la pousser de la pointe de son épée. La suite lui prouva que sa prudence était justifiée, car un seau de substances noirâtre et probablement acide manqua de lui tomber dessus . Heureusement, tout le monde s'en sortit indemne, mais le spectacle qui s'offrit à eux les glaça. Un autel plein de sang, des symboles aux murs et sur le sol. De puissants rituels de magie maléfique avaient été opérés ici. Mais ils n'eurent pas le loisir d'explorer les lieux, Vladimir demanda simplement :

« Dites, vous n'entendez pas du bruit venant des escaliers ? »


Cover image: by Silvio Abbaz with ArtBreeder

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