Les néruviens
Sagolas sirote son vin depuis une heure dans l'auberge de la Croisée des Chemins dans la Landebleue. Enfin, il voit celui qu'il attend : Pelratorn. L'humain se dirige vers lui d'une démarche claudicante en se frayant un chemin parmi tous les poivrots.
« Je t'attends depuis un moment... maugrée Sagolas par-dessus son verre.
— Et maintenant c'est moi qui t'attends ! tonitrue Pelratorn en s'effondrant sur sa chaise.
— Tu es saoul, remarque Sagolas.
— Je sais. Oh arrête de faire cette gueule de cul de nonne ! Vous, les elfes vous êtes toujours aussi serrés qu'une pucelle.
— ...Et vous les humains n'avez pas grande différence avec les porcs, soupire Sagolas. As-tu les actes de propriété que tu m'avais promis d'obtenir ?
— T'as l'or ?
— Bien sûr !
— Alors oui j'ai tes papelards. J'ai menacé les Kibelain et les...
— Chut ! s'exclame Sagolas. J'en ai marre de travailler avec toi Pelratorn.. Je veux juste savoir si tu as été discret. Je ne veux pas qu'on remonte jusqu'à moi.
— T'inquiètes pas. J'ai "persuadé" les Kibelain et les Govert de me donner leur acte de propriété. Leurs terres sont à toi désormais.
— Bon, très bien, se félicite Sagolas. Je vais pouvoir me... »
Un silence soudain tombe sur toute la taverne au moment où un nain entre. Toisant tous les regards mauvais qui l'observaient, le nain se dirige lentement jusqu'au comptoir, grimpe sur un tabouret et pose une pièce d'or devant le tavernier.
« Une bière et un repas chaud » réclame-t-il.
Le tavernier prend la pièce en grognant et pose une bière devant le nain. Ce dernier sent à l'ambiance de l'auberge que ceux de sa race ne sont pas appréciés dans le coin.
« Hey ! Le nain ! crie bien fort Pelratorn. Viens donc à notre table ! J'ai besoin d'un marche-pied pour me détendre les guibolles.
— Qu'est-ce que tu fais idiot ? lui souffle Sagolas. Je ne veux pas de cette engeance près de moi. »
Le nain saute de son tabouret et se dirige droit vers leur table. Prenant une chaise vide de la table voisine, il s'installe entre Pelratorn et Sagolas.
« Je me nomme Gitry, leur annonce le nain. Je vous remercie pour votre invitation ».
Les deux autres se retrouvèrent perplexes et déstabilisés par l'approche de ce nain.
« Tu ne trouves pas ça bizarre ? demanda sarcastiquement Pelratorn à Sagolas. La chaise s'est approchée toute seule et à dit s'appeler "Gitry". C'est étrange !
— Ce qui est étrange c'est l'odeur de merde qui vient de s'installer par ici, dit Sagolas en regardant le nain du coin de l'œil.
— Peut-être que cette odeur s'est installée dans votre nez maître elfe, répliqua calmement Gitry, parce-que vous autres passez vos journées à renifler le cul de vos juments. »
L'ambiance électrique de la pièce monta tellement que personne n'osait respirer aux tables voisines. Sagolas perd son rictus mauvais.
« Tu n'as même pas la hauteur d'atteindre leur cul ! S'emporte-t-il.
— C'est bien vrai ! » ricane Pelratorn, ivre.
Gitry se tourne vers l'humain.
« Laisse-nous donc parler, pourceau, et retourne baiser ta truie. »
Pelratorn devient rouge et porte immédiatement la main à sa ceinture pour saisir son épée. Gitry dégaine immédiatement sa petite hache et en deux coups précis, tranche la main de Pelratorn et lui enfonçe la hache dans le poitrail. Sagolas sort sa dague et la plante jusqu'à la garde dans l'épaule du nain. Celui-ci se retourne en hurlant de douleur et balance sa hache dans la tête de l'elfe qui meurt sur le champs. Gitry se retourne vers tous les autres clients attablés qui étaient tous bouches bées.
« QUI VEUT VOIR MA BELLE PETITE HACHE DE PLUS PRES ?! » hurle t-il.
Personne ne put payer ses consommations ce jour-là.
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