Après, quelques instants pour s'en remettre, les questions qui étaient en suspens redeviennent prioritaires. Ces interrogations se portent surtout sur le petit homme faisant la taille de Vladimir. Il s'appelait Thorgan Razor. Une discussion plus cordiale entre Damatos et le preps permit de comprendre la chose suivante : le petit homme, grâce à une information d'un proche, était venu dans en ce lieu, car l'endroit semblait très bizarre, et potentiellement digne d’intérêt. L’autre nuit, il attendait dans les hauteurs pour surveiller et il vit un homme sombre avec le crâne rasé sortir accompagné des monstres. Cela piqua sa curiosité, car le preps était en effet à la recherche d'un objet très particulier et cet endroit semblait être le bon.
Nos aventuriers restent perplexes et sur leurs gardes. Suite à de brèves tensions dans le groupe par rapport au couteau runique, Thorgan explique que trouver ce couteau est pour lui la quête de sa vie. Il est amnésique et ne sait pas exactement pour quelle raison il doit s’approprier la dague, mais il sait au plus profond de lui qu’il doit le faire.
Parallèlement à ce débat qui commence à devenir une dispute, le sans continue à jaillir en flots abondants du cadavre du boucher. Le niveau monte dangereusement dans la pièce, jusqu'à venir à la hauteur du ventre de Thorgan et de Vladimir.
D'un seul coup, sans crier gare, Quarion prend l’initiative de poignarder à de multiples reprises le cœur du boucher, avec une joie non dissimulée. Peut-être que cela aurait pu arrêter cette inondation, digne d'une calamité du Déclin, mais rien à faire... Le preps, lui qui souhaitait garder la dague, sentait qu'il était face à un mur. Même lui aurait eu du mal à croire à sa propre histoire s'il était à leur place. Résigné, il se concentra sur l’urgence du moment et il se résolut à faire la même action que l'elfe, mais sans connaître le véritable pourvoir de son couteau qu’il utilisa pour poignarder le cœur du boucher qui ne cessait de cracher du sang.
Cependant, au lieu de terrasser le cœur une bonne fois pour toutes, la dague fit naitre une excroissance du cœur palpitant qui commença bientôt à ressembler à un fœtus malsain. Ni une, ni deux, l'ensemble des aventuriers attaquèrent cette monstruosité, sauf Thorgan qui était surpris et choqué par sa création involontaire. La situation fut rétablie rapidement, mais le niveau de sang de la pièce continua à monter.
Le groupe voulu retirer le couteau au preps qui résista. Ce dernier, ne voyant qu'une seule solution, plongea dans la piscine de sang qui lui arrivait au torse dorénavant. Cependant, le haut du crâne et le dos de Thorgan restèrent émergés sans que ce dernier n'en ait conscience, ce qui fit bien rire l’ensemble du groupe. Vladimir donna un coup de bâton sur la tête de Thorgan afin de récupérer le couteau. Il fut confié à Quarion, qui s’en fit une joie si intense qu’il eut du mal à la dissimuler.
Le groupe remonta les escaliers pour parler de leurs découvertes à Garon Fléau-des-Ogres, tout en ayant le preps sur l'épaule d'Adamante.
Au moment de sortir, au lieu de voir la trappe par laquelle ils avaient descendu les escaliers, une étrange vision se présenta à eux. Ils virent une créature extraordinaire qui était, comme l'expliqua Damatos, un mort-gueule. L’entité était comme une gigantesque toile d’araignée, couverte d’une peau noire et au milieu de laquelle se trouvait un trou béant, aussi grand qu’Adamante, à travers aucune lumière ne passait. Damatos expliqua qu’il s’agissait d’un monstre permettant de se déplacer rapidement. En effet, en empruntant cette bouche, ils arriveraient en un autre endroit où se situe la seconde moitié du corps de la créature. Cela pourrait être aussi bien à quelques kilomètres que sur d'autres plans terrestres.
Adamante ne comprenant pas le fonctionnement de la bête, il n’arrivait pas à avoir confiance. Quarion lui expliqua que cela était comme une saucisse, et que devant eux il y avait un bout de la saucisse et en l'empruntant ils arriveraient à l'autre bout, sans savoir précisément la longueur de cette saucisse. Bien qu’Adamante était encore un peu sceptique, le niveau de sang qui montait inexorablement mit fin aux questionnements de toute l'équipe et ils se précipitèrent au travers de la bouche de la créature.
Ils arrivèrent dans le cachot de Fébur, mais celui-ci avait disparu. Il y avait un autre mort-gueule de l'autre côté du cachot, c'est par là qu'avait dû s'enfuir le prisonnier. À l’extérieur de la cellule, il y avait Liaa Temun qui avait l'air bloquée. Elle expliqua que les escaliers avait été démolis par Fébur et qu’elle ne pouvait poursuivre Fébur, car le cachot était verrouillé. Elle expliqua que le mort-gueule était apparu et que Fébur avait cinq minutes plus tôt. Adamante essaya d'expliquer à la cheffe de la garde, l'étrangeté de ce monstre à travers le prisme de la théorie de la saucisse, qu'il avait de surcroit du mal à comprendre lui-même. Liaa aussi eut du mal à saisir la subtilité de cette théorie.
Les aventuriers après avoir essayé pendant plusieurs minutes de prendre avec eux Liaa, qui ne pouvait pénétrer le cachot, se résolurent à emprunter le deuxième mort-gueule.
Ils arrivèrent dans une mine naine, qui d'après les expertises de chacun et surtout de Vladimir et Damatos, était très ancienne et semblait se trouver sur un site à plus de 100 kilomètres du cachot. En effet, les runes ornant la mine étaient très singulières, d'une époque très ancienne et d'un lieu loin de la ville de Brytvia. Il y avait des anciennes racines d'arbres serpentants les murs de celle-ci. Nos aventuriers, qui commençaient à avoir faim à force de parler de saucisses depuis une dizaine de minutes, finirent par les appeler des saucisses d'arbres.
Un repos court n'était pas du luxe pour eux. Ils se reposèrent le temps de panser leurs plaies et de réaliser ce qu'il s’était passé en ce jour. Entre-temps Thorgan se mit au service de ces hommes le temps, au moins pour la durée de cette quête.
Après ce repos, Damatos prit la tête de la marche et, juste derrière, le preps monta sur l'épaule d'Adamante, car à eux trois ils pourraient avoir une vue d'ensemble sur le lieu et éviter les pièges.
Ils arrivèrent dans une pièce où trônait sur un côté un coffre. Tout le monde essaya d'inspecter le lieu, mais les seules indications étaient des traces d’une personne continuant sa route tout droit.
Vladimir, lui, était obnubilé par le coffre, quand il s'approcha pour voir les splendeurs qu'il contenait. Le coffre se transforma en monstre et sa langue immense blessa Vladimir. Les autres combattants rentrèrent dans le combat contre cette mimique. Le groupe infligea de grosses blessures à ce monstre dès le début du combat. Vladimir se fit attraper par la langue collante de ce monstre. Cependant le nain réussit à assener le coup fatal.
Après ce contretemps la poursuite de Fébur reprit. Malheureusement les traces du scribe se sont arrêtées au bord d'un gouffre. Une grande pièce se dressait en face. Cependant le pont était manquant. Il y avait bien cinq mètres qui séparaient les aventuriers de la suite de leur quête. Ils cherchèrent des mécanismes, des accès ou encore des passages secrets, mais rien. Les deux seules questions qui étaient sur toutes les lèvres "Comment Fébur a traversé ce pont ? Comment pouvons-nous y parvenir aussi ?"
C'est alors qu'aussi surprenant que cela puisse paraître, Vladimir eut une idée : le fameux lancé de nain, pour le plus grand plaisir d’Adamante et de Quarion. En effet, cette pratique est très courante dans de nombreuses contrées.
Damatos sut faire parler la raison, et proposa d'employer une corde assemblée avec un pied de biche, pour en faire un grappin de fortune. En sa qualité d'athlète, Adamante réussit un spectaculaire lancé du grappin et fut capable de juger sa résistance, seul un être léger pouvait traverser ce gouffre par ce biais. Vladimir était le plus à même de réussir et c'est ce qu'il fit. Les observations de Vladimir de ce nouveau lieu, pour aider le reste du groupe, n'avaient rien donné non plus.
Adamante, lui, voyait la situation d'une manière beaucoup plus pragmatique et efficace, sauter le gouffre. Il réussit avec brio.
Pour les deux autres, Quarion et Damatos l'idée fut toute autre. En effet, ils sautèrent de toutes leurs forces par-dessus le précipice tout en étant attaché à la corde précédemment utilisée et Adamante termina l'action en tirant au vol les magiciens pour permettre la traversée.
De l'autre côté de ce gouffre, une odeur nauséabonde se fit de plus en plus présente qui provenait du prolongement du chemin. Ce fumet était familier à Vladimir. En effet, cette odeur provenait d'un rassemblement de gobelins.
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