S1E7 – Une amère victoire Report in Abrasia | World Anvil

S1E7 – Une amère victoire

Written by Silviooooooo

General Summary

À l’extérieur de l’auberge, des halètements enragés se faisaient entendre, la tôlière qui quelques instants plus tôt avait adressé de grands sourires aux aventuriers était à présent dans un état proche de la folie. Elle creusait de ses mains le sol où était enterré le marchand. Celui-ci aussi hurlait, seul son corps était enseveli et sa tête dépassait. Lorsqu’il fut libéré, les deux complices se jetèrent sur le groupe tel des furies.

Le combat fut âpre, mais lorsque la Compagnie de la Chimère pensa enfin en être venue à bout, des tentacules sortirent des corps de leurs adversaires presque morts et, développant une force monstrueuse, combattirent nos héros. Une seule chose pouvait expliquer un tel phénomène : la contamination par un tentaclure. Ce parasite féroce que l’on retrouve souvent près de l’Enma procure à son hôte une puissance démentielle, mais aussi un goût poussé pour la chaire de néruvien.

Une fois leurs ennemis terrassés, ils fouillèrent leurs cadavres et trouvèrent de l’équipement en tout genre. En particulier, un sceptre appartenant au marchand. Celui-ci permettait de lancer un sort de de contrôle de l'esprit redoutable, mais maudit : pour que son pouvoir puisse être utilisé de nouveau, le propriétaire devait d’abord manger un bout de chair de la dernière personne envoûtée... Quant à Sana, prisonnière dans la cave, elle fut retrouvée saine et sauve et libérée.

Mais la compagnie avait un but, celui de retrouver le convoi impérial et piller les documents qu’il contenait afin de les garder pour eux-mêmes, et ainsi faire un pied de nez au Capitaine Astor qui avait voulu les tuer. Ils ne perdirent pas de temps et se remirent en route au petit matin, se séparant de Sana qui retourna pour sa part au monastère.

Sur place, ils durent faire face à une embuscade tendue par les bandits qui les avaient entendus arriver. Encore une fois, ils combattirent durement. Le terrain était accidenté, à flanc de falaise il était difficile de se mouvoir entre les rochers, mais l'adversaire avait des loups qui, eux, avançaient sans mal ! Heureusement, grâce à des sorts bien utilisés, l’ennemi fut contrôlé. La victoire était à portée, à tel point que les malfrats offrirent de se rendre. Tout le monde dans la compagnie acquiesça, mais pas avec les mêmes desseins en tête.

Une fois désarmés, les survivants furent tués par Quarion qui suivait les ordres de sa sombre maîtresse. Cela fut un choc pour Adamante qui ne supporta pas de voir mis à mort des prisonniers qui s’étaient rendus d'eux-mêmes. Ainsi, c’est dans la victoire et après avoir terrassé tant d’ennemis que le groupe subit sa première défaite, venue de l’intérieur. La rupture était irréparable et la communauté se sépara.

Adamante, partit seul, abandonnant ceux qu'il appelait, jadis, ses amis. Dans son paquetage, il emportait une lettre qu’il avait trouvée dans les décombres du convoi impérial. Sur son cheval, il la lut et apprit que l’Empire avait connaissance de l’existence des trois dagues de Wungröth. L’une d’entre elles était à Brytvia (il s’agissait de celle qu’ils avaient déjà trouvée), une autre était entre les mains d’une jeune femme dans le royaume d’Arhmen et, quant à la troisième, il n’en était pas fait mention. Cela semblait trop grave, l’avenir d’Abrasia serait condamné à jamais si l’Empire venait à obtenir ces reliques. Ni une, ni deux, il changea de route et s'en alla au galop vers le monastère de Kharishaa, où il savait qu’il trouverait des alliés pour sa quête.

Quant à Damatos, ébranlé par le départ d’Adamante, il préféra partir lui aussi. C’en était fini de l’aventure pour lui. Il avait eu son compte et, surtout, il était un mage. Il était plus intéressé par l’étude des arcanes que par les batailles. Et sans un groupe soudé, à quoi bon continuer ? Il s’en retourna à Brytvia, espérant ne pas avoir de démêlées avec Astor… Mais si cela se produisait, il n’était pas inquiet, car il était doté de nombreux pouvoirs qu’il avait développés au cours de ses aventures avec la Compagnie de la Chimère.

Quant à Vladimir, Thorgan et Quarion ils décidèrent d’aller vers le monastère eux aussi, sans savoir qu’Adamante s’y rendait. Ils étaient tout ce qui restait de la Compagnie, mais étaient plus unis que jamais. Leur lien était ce qu’ils avaient de plus précieux et c’était, de surcroit, leur plus grande force dans ce monde en déclin. Malheureusement, en chemin ils furent rattrapés par le reste des bandits et malgré leurs efforts ils n’arrivèrent pas à semer leurs poursuivants qui les dépassaient largement en nombre. Quarion offrit alors le sacrifice ultime et fonça vers l’ennemi pour permettre à ses deux amis de fuir et de sauver leurs peaux.

Ainsi périt Quarion Galanodel, servant d’Astria la Négatrice, qui mourut comme il vécut, dans la souffrance et l’incompréhension. Avant d’expirer son dernier souffle, il repensa à sa vie, à ses choix, la mort de sa famille, le besoin de sécurité, la soif de vengeance, le pacte avec la reine des larmes et sa rencontre avec ses compagnons. Il jeta un dernier coup d’œil à Morteau, sa chouette, qui s’envolait au loin, alors que sa vision se troublait et que la vie quittait son corps.

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