Neru
« Mon peuple, mes brebis, mes vieillards et mes enfants... ils m'attendent, ils attendent le retour de leur père.
Que leur dirai-je ? Kalester a été tué, les rumeurs que vous avez entendues sont vraies ! L'équilibre est rompu à jamais !
Non, ils n'entendront jamais cela de ma bouche, car je ne reviendrai pas. Mon essence, je l'offre à Neru, je l'offre à la puissance primordiale qui restaure la vie. Ô assassins, il y a une chose que vous n'aviez pas prévue dans votre petit plan. Je me bats sans épée, ma vie est mon épée, montrez-moi vos cœurs et je les transpercerai ! »
Neru, parfois appelé Neru aux bras feuillus, est le primordial de la vie, de l'équilibre et de la polarité. C'est sa propre énergie qui traversa le Voile alors qu'il n'était pas encore éveillé et qui donna la vie aux énis, la toute première espèce de néruviens. En retour, ceux-ci se nouèrent à leur créateur et l'éveillèrent. C'est un primordial majeur et l'un des plus vénérés d'Abrasia.
Domaine : vie, équilibre, polarité
Le premier élément du Domaine de Néru est la vie. Les néruviens sont les hôtes d'une puissance vitale qui existe dans leur essence et les pousse à agir, à se battre, à aimer, à résister, à construire, à penser, à espérer, à approuver et à refuser. Réaliser sa puissance pour accomplir ce vers quoi tend son essence c'est vivre, car la vie au sens de Néru, c'est s'accepter soi-même et embrasser les flux primordiaux qui nous guident. La vie c'est réunir son corps et son essence pour que les deux marchent à l'unisson, que l'un serve l'autre, et vice versa.
Le deuxième élément du Domaine de Néru est l'équilibre. En chaque situation, en chaque lieu, il existe une configuration qui permette aux choses de perdurer. Une communauté de pêcheurs apprend quelle quantité de poissons elle peut prélever pour ne pas épuiser ses réserves, une guilde d'assassins comprend qu'elle ne peut accepter tous les contrats qu'on lui offre sans faire triompher un camp ou un autre, et n'être plus utile par la suite. Ceux qui réalisent l'égale importance de la fourche et de l'épée, de la plume et du marteau, de la vie et de la mort, se nouent à Neru au travers de l'équilibre.
Le troisième et dernier élément du Domaine de Néru est la polarité. Le primordial cultive et se nourrit des opposés et des contradictions. Toute pièce a deux faces qui ne forment qu'un seul et même objet, tout cœur voit en lui s'affronter des courants contraires, toute communauté voit ses éléments se diviser et se déchirer. Le contraste, la lutte et la divergence sont au cœur des principes de la foi en Neru car ceux-ci naissent des essences, se nourrissant mutuellement et exacerbant la puissance vitale des néruviens.
Culte
Le culte de Neru est organisé par des prêtres que l'on appelle père ou mère. Chaque groupe en possède un qui officie pour le guider et l'aider à vivre selon les principes du primordial. Ceux-ci sont seuls, ils n'ont ni frère ni sœur pour les seconder. Si une communauté est trop nombreuse pour être accompagnée par une unique personne, si les différences qui des membres qui la constituent sont trop importantes pour maintenir son équilibre, une scission est nécessaire et dans ce cas il faudra deux ecclésiastiques au service des deux groupes.
Les prêtres de Neru n'ont pas de supérieurs car chacun est entièrement dédié à ses propres fidèles, il n'existe aucun échelon au-dessus du père ou de la mère, ni aucun en dessous. Avoir une hiérarchie supposerait que des personnes qui gouvernent plusieurs paroisses prendraient des décisions sans bien connaître les éléments qui composent chacune d'entre elles. Les puissances vitales des individus d'une communauté seraient mal connues ou incomprises, et les fidèles recevraient des conseils et de décisions inadaptés, au risque de restreindre la réalisation de leurs essences, ce qui serait à l'opposé d'un des éléments du domaine de Neru : la vie.
La vie au sens de Neru, ce n'est pas simplement être un corps qui respire, c'est beaucoup plus, cela se joue sur le plan spirituel. C'est mettre en œuvre ce que dicte l'essence, c'est utiliser sa propre puissance pour accomplir ce que l'on juge intimement désirable. Au sein de chaque groupe existe des divergences, des différends, et c'est le rôle des prêtres de Neru que de faire abstraction de la surface pour comprendre quelles sont les forces qui meuvent les essences de leurs fidèles. Ils consignent leurs réflexions et leurs pensées dans des gospels sacrés (chaque prêtre en a un) qui sont un mélange de règles, de lois, de jugements et de conclusions profondément liés à leur communauté. Certains de ces ouvrages, écrits par des personnages illustres, ont traversé l'histoire et sont des références étudiées par les plus grands sages d'Abrasia. Voler un de ces gospels est considéré comme un crime contre l'ensemble des membres du groupe concerné et cela est souvent puni de manière terrible.
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