E01 - Sur la route de Pilonin Report in Abrasia | World Anvil

E01 - Sur la route de Pilonin

Par Emi - a.k.a. Slorka
Illustration de couverture par Emi

General Summary

Nous sommes en Abrasia, au tout début du printemps, dans le Duché de Kulayn, plus précisément, dans la ville d'Akwayn.

Nos personnages font partie des chasseurs du Duc Orgos Devrayne. C'est un seigneur influent, qui contrôle quatre comtés.

En ce début de journée il nous a conviés dans la salle de réception du château. Lorsqu'il nous reçoit il est entouré de sa cour. Il semble qu'il ait un travail à nous confier. Afin que ce dernier reste confidentiel, il demande à tous, sauf ses proches conseillers et notre fine équipe d'aventuriers, de sortir de la pièce. Restent à ses côtés un humain et une elfe que nous connaissons bien.

Plusieurs vassaux servent le duc, cependant, il doute de la fidélité de certains. En particulier de celle du marquis de Sucroft. Le rôle de celui-ci est de garder la frontière du royaume de Contemplation, de veiller à ce que la bande de terre qui la borde demeure inoccupée. Le marquis est puissant et c'est officieusement un ennemi du duc. Son comté est riche, de par son emplacement stratégique, accolé à la route impériale, un grand axe marchand. Notre seigneur nous apprend que l'un de ses agents est infiltré depuis un certain temps au sein de la cité de Pilonin, sur les terres du marquis. Il nous décrit la personne et nous missionne pour la retrouver, tout en discrétion, sans compromettre le duc, dont le nom devra à tout prix être tut. Ce nain, Orin, est un précieux informateur pour le seigneur. Notre mission devra impérativement rester secrète, même sous la torture, même alléchés par de luxueuses promesses, nous devrons taire le nom de notre commanditaire. Nous avons justement été formés pour ça, c'est notre rôle.

Date du Rapport
05 Jul 2022
Lieu principal

Campagne 2, Sous l'oeil des jumeaux

Un autre agent nous a précédé, Orin l'a aidée. Nous savons uniquement qu'elle s'appelle Tamara et qu'elle n'a plus donné de nouvelles depuis qu'elle a traversé la frontière par l'unique passage connu : la route impériale.

La capitaine de Garnison, l'elfe Lya, qui nous connaît depuis les débuts de notre apprentissage, il y a plusieurs années, nous fournira une charrette et deux chevaux pour crédibiliser notre couverture de marchands itinérants.

Nari (Remi), un chasseur et archer (un riss) et Karak / Brise-Roc (Laury), une guerrière naine, seront les gardes de la caravane.

Casse-Roc : « Pour la dernière fois pas Casse-caillou, Slorka ! »

Dylya (Léo), une druide humaine et moi Slorka (Emi), une prêtre orc herboriste, seront des passagers profitant de la charrette et des chevaux.

Leuvré (Flo), un gnome roublard réputé être un escroc sera le marchand, régisseur et responsable du convoi.

Avec la charrette, nous estimons parcourir 30 km par jour et prévoyons de l'eau et des rations en conséquence. Après avoir chargé celle-ci avec notre équipement, nos vivres, notre « marchandise » et bien sûr quelques rafraîchissements de circonstance, nous entamons notre escapade.

La première après-midi de voyage vers l'est se déroule bien, sur une route calme, entourés par une nature foisonnante et accueillante qui m'inspire et me donne envie de pousser la chansonnette.

Casse-Roc : « Je ne sais point combien de temps mes oreilles vont tenir… dire que je me suis surprise à chantonner également ! »

En fin de journée, nous installons le camp. Nari...

Casse-Roc : « Brave petit gars ! Pas trop bavard, tout ce que j'aime ! »

... et Dylya prennent le premier tour de garde. Concentrée sur mes prières, je n'entends pas immédiatement l'ourse qui s'approche du campement. Nari et Dylya la voient se dresser sur ses pattes arrière et rugir, pour nous intimider. C'est un comportement étrange. L'odeur des hommes leur inspire habituellement la peur et les pousse à fuir ou se cacher. Celle-ci doit protégerquelque-chose… Surpris, Nari bande rapidement la corde de son arc ! Mais Dylya sait parler aux animaux, apaiser leurs esprits.

Casse-Roc : « Je l’envie par moment, savoir communiquer avec les animaux plutôt que de devoir côtoyer en permanence les deux pattes ! »

Ce qui permet à l'ourse de lui expliquer qu'il nous faut partir, car nous sommes sur son territoire et qu'elle a une portée d'oursons. Elle nous accorde malgré tout un peu de temps pour nous déplacer puisque nous avons fait preuve de respect, contrairement à nombre de deux pattes.

Casse-Roc : « Pour le peuple nain, ma grande, le combat est un art, une forme de respect ! Nom d’une hache affutée ! »

En l'observant plus attentivement je repère une claudication, et fais le lien avec notre ami Hyppolyte, marchand de la cité. Il a justement emprunté la route dans le sens du retour il y a quelques jours et ses gardes ont repoussé un ours avec leurs flèches. L'une a dû faire mouche ou frôler l'animal. C'est ainsi que je demande à Dylya de lui faire part de ma demande : j'aimerais lui transmettre une bénédiction d'Eleessha, éveillée de la nature sauvage. Les orcs ont longtemps été des protecteurs de la terre mère et ont conservé un peu de ce lien, mémoire des temps anciens. C'est certainement ce qui poussa l'ourse à me permettre de l'approcher.

Effectivement, sa jambe est en mauvais état. Guidée par la force et la générosité de ma déesse, une douce lumière referme ses plaies et calme l'infection naissante. Maintenant en confiance et reconnaissante, la majestueuse ourse accepte notre présence cette nuit et nous mène également au bord de la rivière. Dans un petit dénivelé masqué par des buissons touffus, nous trouvons un chariot renversé et à moitié recouvert par la mousse et les champignons. Sans l'aide de l'animal, nous ne l'aurions jamais aperçu ! Après examen, Nari, Dylya et moi découvrons des bijoux, du vieux parchemin qui se désagrège, quelques munitions : des flèches de feu et de glace, des petits vêtements élégants et trois bouteilles de vin de Mérésine ! De mon côté je déniche deux petites pierres précieuses : une émeraude et une pierre de jade ! Je confie la première à la naine (qui aurait de toute façon mis la main dessus et dont je perçois l'étincelle de joie dans le regard !).

Casse-Roc : « En même temps je réalise deux missions au lieu d’une, celle que le duc Devrayne nous a confiée avec Tamara et l’autre étant de t’éviter un coma éthylique, ça mérite compensation ! Nom d’un roc ! »

Leuvré, quant à lui, s’attife de petits habits et se sent tout fier ! Secrètement, je décide de garder la jade. Cette dernière ainsi que les quelques plantes sauvages cueillies en chemin me permettront d'acheter mon propre tonneau de bière pour le restant du voyage, nom de Bango ! Les autres se plaignent de ma consommation, mais ils n'ont pas une descente d'Orc ! Il en faut pour étancher ma soif et je me suis montrée très raisonnable !

Casse-Roc : « Les orcs ne connaissent pas l’art d’une bonne beuverie naine, pfff… »

S'en suivent trois jours de voyage agréable à travers la campagne, rythmés par le chant des oiseaux et des insectes, nos échanges animés et le récit de vieilles légendes. Nous atteignons ensuite le village de Krozik, un petit bourg de 200 à 300 habitants, essentiellement des chasseurs et quelques paysans. J'y connais une vieille herboriste, la soixantaine, compétente et expérimentée, je suis sûre qu'elle aura de quoi me surprendre ! Je troque avec elle mes cueillettes contre de l'hystériole, cette poudre (plante) « magique » (fort appréciée) des gnomes des montagnes (des Mille Crocs). Elle m'apprend que si la fabrication de cette substance m'intéresse, je trouverai facilement un ouvrage à Etal, la capitale : « festival de l'hystériole », par Manolito le Brave.

Je décide ensuite de m'offrir une pitance honnête dans l'auberge, j'aspire à une ou deux bonnes assiettes de ragoût bien gras pour me changer des rations de voyage. Un verre en entraînant un autre, l'hystériole partagée produisant son petit effet, je passe un merveilleux moment avec le tenancier : Hector, un digne orc sachant s'amuser et célébrer la vie comme il se doit ! Pendant ce temps mes compagnons vaquent à leurs occupations et se réapprovisionnent. Me parviennent les échos d'une transaction sur les barriques de bière, les autres se plaignant d'une quelconque arnaque qui m'échappe complètement dans l'ivresse. Tant que ça rafraîchit les tuyaux, faut pas être trop exigeants, si on veut pas finir tout desséchés ! J'espère seulement que cette fois ils en emmèneront assez.

Casse-Roc : « "Maître" par-ci "maître" par-là, "qui veut du beurre ?" blablabla…. Sale petit rat ! Bon, il négocie plutôt bien, donc il sert à quelque chose en fin de compte. »

La suite du voyage est moins agréable, nous quittons la forêt et la température diminue. Au loin, nous apercevons les murailles et le donjon de Fort Sucroft, demeure du marquis. La route contourne l'édifice. En chemin nous croisons un groupe de soldats méfiants et antipathiques ainsi que quelques malheureux que la pauvreté a rendu avides. Plus nous approchons du crépuscule et de Pilonin, plus le paysage devient lugubre et désolé.

Dans le village une grande potence supportant trois civils pendus et a-demi dévorés par les corbeaux donne le ton. Les maisons sont hautes, un peu vieillies et abîmées, à l'exception d'un manoir bien entretenu et en bon état. Nous repérons une auberge : « la cruche fêlée » et une écurie. Trois autres charrettes de marchands sont stationnées. Quelques sales types traînent aux alentours, espérant peut-être alléger quelques voyageurs du poids de leur bourse ? Ils portent un emblème : celui de Fort Sucroft chargé d’un sombre vautour.

Avec Dylya et Nari nous restons surveiller le chariot pendant que Leuvré et Casse-Cailloux entrent dans l'auberge. Le bouge est mal famé et manque clairement d'hygiène. Des bonshommes éméchés sont attablés et sur une petite estrade trône un petit type bedonnant au petit chapeau rond qui captive son auditoire. Tous sont armés.

Alors que Nari patrouille autour des écuries quelqu'un la toise d'une fenêtre de la tour du manoir. C'est une naine sangdémone, à la peau blanche, aux yeux rouges et cornue. Dylya remarque que les chevaux s'agitent. Peut-être sentent-ils l'orage qui se prépare ?

C'est à ce moment précis que trois gardes s'approchent de nous main sur l'épée...


Cover image: by Emi

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