Les sangdémons

Written by Lebardesolitaire

  • Je suis un homme simple. J'aime faire du bon pain, passer du bon temps avec ma femme et cracher à la gueule de ces suppôts des ténèbres.
  • Connard...
    — Anton, boulanger à Anakis Troublorage, sangdémon
  • On donne le nom de sangdémon aux néruviens victimes de « l’affliction » du même nom. Cette altération génétique apparait dès la grossesse de la mère et n’est pas réversible, et ce malgré de nombreuses tentatives du clergé et de diverses énergistes. N’importe quel néruvien peut enfanter un sangdémon et cela indépendamment de sa volonté ou d’influences extérieures. Le phénomène est purement aléatoire et universel.

    Les sangdémons sont des humanoïdes cornus, possédant une queue et souvent sujets à des malformations. La race de leurs géniteurs n’a qu’une faible incidence sur la physionomie des individus, bien qu’à la naissance ils aient des traits moins prononcés qu’après l’adolescence. Ainsi, un bébé d’origine preps aura une corpulence habituelle, mais sera couvert de taches de diverses couleurs sera munie d'une ou plusieurs petites cornes et d'une queue. Peu à peu, sa morphologie évoluera et convergera vers la taille moyenne des sangdémons (1m80), ses cornes pousseront et sa peau prendra un des multiples teints caractéristiques de ce peuple. L’apparence finale de ces individus est proche de celle des énis, mais évoque surtout pour les néruviens l’aspect des démons. On en trouve de toutes les couleurs sans que l'on ne puisse estimer le déterminant de leurs teintes. Les sangdémons sont stériles ce qui a pour conséquence de les éloignés un peu plus des sociétés Abrasiennes. Quel père voudrait d’un fils qui ne pourra transmettre son échoppe ? Quelle mère désirerait une fille condamnée à vivre recluse ?

    L’histoire des sangdémons

    Les sangdémons ont toujours existé, mais avant le Déclin il s’agissait d’un phénomène extrêmement rare dont l’occurrence ne dépassait pas une naissance sur trente-mille. Les individus frappés par l’affliction étaient alors souvent rejetés de leurs familles et finissaient mendiants, criminels ou entraient dans l’ordre.

    Depuis le début du Déclin, le nombre d’accouchements de ces enfants maudits a augmenté de manière rapide, mais progressive. Aujourd’hui, c’est une naissance sur cent qui semble victime de l’altération. L’impact de cette crise nataliste a profondément affecté la démographie en Abrasia et a amené les sangdémons à se considérer comme une race à part entière.

    Les origines

    Les sangdémons tirent leur apparence de celle des énis, le premier peuple dont les évolutions aboutirent en les néruviens contemporains. Cette information n’est connue que par très peu d’Abrasiens, et l’explication préférée par la majorité est que ces êtres sont corrompus par des démons. Si au cours des âges certains dévots ont pu questionner les dieux à leurs sujets, ceux-ci ont été incapables de définir la cause du phénomène, se suspectant mutuellement d’en être à l’origine.

    En réalité, leur apparition est plus circonstancielle. Le délitement du voile, les anomalies et l’épigénétique. En effet, chaque néruvien porte en lui le patrimoine génétique des énis, celui des êtres originels, créations de Néru. Cette race était conçue pour vivre dans tous les écosystèmes d’Abrasia et était par conséquent singulièrement adaptative. C’est cette propriété qui leur permis, sous l’influence de primordiaux, mais aussi de leur environnement, d’évoluer particulièrement rapidement tout en conservant une partie de leur code génétique original. La mort du voile a pour conséquence de provoquer des anomalies à travers lesquels de grandes quantités d’Énergie s’échappent. Non conduite par un lien, cette dernière se disperse dans tout Abrasia, réveillant lors de la formation d’embryon, les gènes silencieux des énis. Ce phénomène a pour conséquence d'endommager les chromosomes des cellules reproductrices, les rendant de ce fait stériles. 

    Les conséquences sociales

    Malgré la multiplication des membres de leur espèce, les sangdémons sont toujours aussi mal considérés. Bien sûr, leur intégration dépend comme toujours de la complaisance locale et certains ont la chance de naître dans des familles aimantes et tolérantes. Ceux touchés par ce que beaucoup estiment comme une malédiction ont une vision de la vie bien différente de leurs contemporains. Dans l’impossibilité de se reproduire, ils en viennent à valoriser la transmission de connaissance et comme ils ne peuvent léguer d’héritage ils tendent à peu s’attacher à un lieu ou à leurs possessions. Rejetés par tous, ils se réunissent souvent entre eux pour chercher et accueillir les membres abandonnés de leurs races, comme à Dalimd où les sangdémons sont appelés de manière péjorative par le terme de « bifranii » (les maudits) .

    Les sangdémons entretiennent une relation ambigüee avec le clergé. Si certains leur sont reconnaissants de leur attitude et de l’ouverture d’esprit de certaines congrégations, d’autres se désintéressent complètement des dieux les jugeant partiellement responsables de leur ostracisation sociale.

    Ultime héritage de leurs ancêtres, l’apparence des sangdémons confronte les néruviens à leurs natures profondes et peu aiment ce qu’ils y voient. Dépourvus de facto de toutes contraintes de leurs communautés, hédonistes et forts en amitié, les « maudits » cherchent activement le but de leur vie et valorisent, plus que tous les autres, leur liberté.

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