Forgés par la montagne.
A l'issue du conflit, ces prisonniers ainsi choisis et réduits en esclavage durent travailler dans les mines pour les humains, extrayant l’or qui fit leur richesse, les métaux permettant les avancées technologiques et les pierres de leurs solides bâtiments.
Ces nouvelles conditions de vie entrainèrent des mutations chez les dufonds. Leur taille resta petite, mais ils devinrent plus trapus à cause du travail physique qui leur était imposé. Sans exposition au soleil, leur peau pâlit et leurs yeux gagnèrent la possibilité de voir dans le noir. Ces dufonds prirent le nom de « dufond ot nain », littéralement « dufonds des montagnes », mais seul le terme nain résista au temps.
Les galeries de la liberté.
Bien adaptés à la vie dans les galeries qu’ils creusaient, les nains réussirent à s’organiser dans le dos de leurs geôliers. Par un second réseau creusé plus en profondeur et des messages cachés dans les chansons de travail, la moitié d'entre eux réussit à se regrouper et s’enfuir en une nuit.
Une fois à l’extérieur, ils découvrirent rapidement qu’ils n’étaient pas habitués à la vie en plein air. Le cycle jour/nuit, les aléas climatiques et les autres peuples en présence les poussèrent à retourner dans leur milieu favori : le cœur des montagnes. Mais cette fois, c’est en peuple libre qu’ils creusèrent et s’installèrent à Freydfer.
Ceux qui n'avaient pas pu s'échapper ont perpétués, malgrés eux, des générations d'esclaves. La pluspart d'entre eux, au fil des années, ont été libérés par les nains des montagnes. Mais il reste encore des esclaves nains dans l'abrasia contemporain. Notamment car leurs homologues libres ne peuvent pas venir les libérer à cause d'accords de non aggressions, parceque leur libération fait l'objet de négociations qui n'ont pas encore abouties, ou simplement car ils ne sont pas informés de leur existence.
Au départ cantonné à leur vie sous-terraine, les nains s'ouvrirent peu à peu sur le monde extérieur et apprirent à y survivre. Notamment pour voyager afin de trouver d'autres montagnes où s'installer. De nos jours, il n'est pas rare de rencontrer des nains aventuriers en Abrasia. Mais la majorité de leur peuple reste néanmoins dans les montagnes.
Les nains contemporains.
Un nain est très attaché à la cité sous-terrain d’où il est originaire directement, ou par filiation. Il en parle généralement avec fierté, et n’hésitera pas à entrer dans un débat de comparaison avec un nain d’une origine différente. Son accent, ses choix vestimentaires et d’équipement sont liés à cette origine. Par exemple, les nains de Mek, qui est une cité spécialisée dans l’entrainement de soldats et la fabrication d’armes, présenteront des coiffures laissant place à des parties de crâne rasées et ornées de tatouages guerriers. Ils portent généralement une armure plus ou moins lourde en métal et une arme de belle manufacture. Les nains de Behem, cité commerciale et ouverte, préféreront porter de riches vêtements, et arborent des barbes soignées et décorées de tresses ou de perles.
Physiquement, tous les nains présentent cependant une petite taille qui varie entre un mètre et un mètre cinquante. Ceux dont le métier est physique développent rapidement une carrure trapue. D’autres, comme les joailliers par exemple, restent plus fins et peuvent être confondus avec les preps, dont ils partagent le même ancêtre. Leurs yeux, afin d’améliorer leur vision dans le noir, présentent une pupille qui peut se dilater à l’extrême, au point de donner l’impression d’un œil totalement noir lorsqu’ils sont plongés dans la pénombre. À l’inverse de leurs homologues preps, le caractère d’un nain n’est pas conditionné par sa race. Il est cependant influencé par l’éducation traditionnelle de sa cité. Qu’elle soit reçue directement sur place, ou par un professeur qui la perpétue à l’extérieur. Ainsi, sans être une généralité immuable, les nains de Mek sont majoritairement bourrus, francs et directs. Ceux de Behem, sont plus courtois et avenants.
L’ouverture des peuples nains vers le monde extérieur est inégale. Certaines cités restent fermées aux étrangers et leurs nains en sortent rarement. Par exemple, la cité d’Onkalo qui est spécialisée dans l’artisanat et la nourriture, préfère convoyer ses marchandises vers Behem par une voie sous-terrainne afin que ce soit le peuple de la cité marchande qui se charge de les vendre. Elle joue en contrepartie le rôle d’un gigantesque coffre-fort.
Dans les premiers temps, les nains ont entretenu des relations conflictuelles avec les humains qui avaient exterminé et réduit en esclavage leurs ancêtres dufonds, notamment, car les nains des montagnes s’employaient à venir libérer, par des solutions plus ou moins pacifiques, leurs homologues encore enchainés au travail forcé. De nos jours, les échanges sont apaisés et les exemples de collaborations ne manquent pas. Cependant, les nains n’ont pas oublié d’où ils viennent, et n’hésitent pas à le rappeler aux humains qui se prêteraient prétentieusement une image de race noble. À l’inverse, des conservateurs entretiennent encore l’idée que les nains sont une race inférieure qui a évolué pour travailler à leur service, et les utilisent encore parfois comme tels.
Pour un nain libre, traverser Abrasia peut l’amener à se confronter à des régions où il sera considéré comme issu d’une race inférieure, voir rencontrer des homologues encore réduits à l’état d’esclavage. Cet état de fait explique en partie pourquoi une majorité d'entre eux préfère rester dans les cités sous-terrainnes.
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