Saranziens

Written by Orta Anthony

« ...ne pas croire à ces lignes, et je n'en ai cure. Un mage de mon rang n'a pas à prouver ce qu'il a vu, car passé un certain stade dans l'étude des arcanes, plus rien n'a de sens pour les non-initiés. Accéder au monde primordial d'Enaël n'a pas été la tâche la plus complexe pour moi. Je m'attendais à une farouche résistance pour me chasser, une lutte pour me bannir, mais, aucune difficulté ne se dressa sur mon chemin. C'est comme si j'étais toléré et bienvenu. Comme si mon désir de connaissance était bien perçu. Quelle fut ma surprise quand je vis des livres s'élever dans les airs, des kronoliths, depuis des étagères volantes entièrement remplies d'ouvrages. Tout naturellement, lorsque je m'apprêtais à partir, prendre un tome sur un de ces rayons semblait logique, ne serait-ce que pour ne pas revenir les mains vides. Ce fut à ce moment que je les vis pour la première fois, tournoyant au-dessus de moi dans le ciel ambré avec leurs grandes ailes sombres. Planant au ras des plumes argentées qui poussaient sur la plaine, ces hommes-oiseaux se précipitaient vers moi, pointes de lance en avant. Une fois le portail scellé, on pourrait se dire que j'étais hors de danger, et peut-être aurait-ce été le cas si j'avais laissé le livre dans le monde d'Enaël avant de prendre congé. Mais à quoi aurait servi ce voyage ?

Désormais, je dois vivre avec le fait qu'à tout moment, un saranzien peut m'empaler par surprise afin de récupérer ce savoir volé. J'en ai repoussé bon nombre, pensant qu'avec le temps, ils abandonneraient. Non, pas eux. Même si j'ai détruit cet ouvrage il y a de cela bien des années, je sais qu'ils ramèneront son contenu avec eux. Et s'il n'y a pas de pages à emporter, ils ramèneront la tête qui les contient... Vous vous demandez si ça valait le coup. Mon regret est de n'avoir pris qu'un seul livre... »

— Journal n°23 de Iorimir Staern, récupéré par l'Archiviste du Cercle Présonis Ktepel

by Anthony Orta with Canva

Ancêtres Génétiques

• Les engendrés

Origine/Ancêtres

Enaël

Distribution Géographique

• Les mondes primordiaux

Mesurant près de deux mètres pour une envergure de quatre mètres une fois les ailes dépliées, les saranziens ont une forme humanoïde. Un plumage pourpre recouvre leur corps. Leurs pieds et leurs mains sont d'énormes serres dont les griffes acérées font vingt centimètres de long. La quasi-entièreté de leur tête est un immense bec qui sépare deux yeux dorés. Leur armure est finement ouvragée, composée de différentes pièces en or et argent. Ils sont armés d'une lance longue de trois mètres à la symétrie parfaite. Rares sont les témoignages indiquant une interaction avec ces créatures, néanmoins ils existent. L'on peut savoir ainsi que ces hommes volants ne semblent pas pouvoir parler le franc-mot (leur bec ne faisant que claquer), cependant ils peuvent lire ou écrire, ce qui permet de pouvoir communiquer avec eux.

Les saranziens sont des engendrés venus du monde primordial d'Enaël. Ils sont les gardiens vigilants de la connaissance qui ruissèle jusqu'au lac des mémoires éternelles où l'éveillé réside. Ils sont la création de la pensée du primordial et symbolisent ainsi ses domaines. Ils sont pourvus d'immenses ailes sombres, pour voler jusqu'à l'arbre inaccessible de la sagesse et représenter la recherche. Leur longue lance de trois mètres en métal est la matérialisation de l'expérience qui forge. Ils sont les défenseurs de la mémoire universelle qui est sauvegardée aux côtés d'Enaël.

Leur fonction implique de récupérer le savoir qui n'a pas été acquis par l'enseignement ou la recherche, les domaines qu'incarne Enaël. Un néruvien qui s'accaparerait les connaissances d'un autre en volant ses notes ou en s'infiltrant dans ses pensées pourrait un jour voir de grandes ailes sombres fondre sur lui. Les saranziens sont des traqueurs tenaces. Tant qu'ils n'auront pas obtenu ce savoir subtilisé, ils n'abandonneront pas. Et si jamais le support de cette idée n'est plus matériel mais est intégré dans l'esprit du voleur, ces veilleurs n'auront qu'à lui ôter la vie, car cette érudition rejoindra le lac des mémoires éternelles, ou à minima le Plasma Primordial. Une rumeur, colportée par les mages du Cercle (ou par certains andragogues), prétend que les saranziens ont été envoyés pour traquer les théocides qui auraient dérober le savoir qui leur a permis de détruire la présence de Kalester. Cette théorie affirme aussi que certains théocides sont toujours vivants et doivent rester dissimulés pour échapper aux saraziens qui les poursuivent sans cesse.