L'armée royale d'Arhmen Organization in Abrasia | World Anvil

L'armée royale d'Arhmen

Written by Lebardesolitaire

« Cent chariots de blé, soixante de fruits, treize bœufs et vaches, vingt et un vaux, quatre-vingts moutons et trois porcs.
– Seigneur de Pesquier, Seulville ne peut fournir seul l’approvisionnement de l’armée royale !
– Il ne s’agit là que des besoins du deuxième régiment, comte Alast.
– Quand bien même, ces besoins demandent une certaine logistique et trouver tous les ans cette quantité de nourriture aura un poids sur la paysannerie.
– Tous les mois, cher comte. Quant à vos campagnards, prenez leur tout, brulez les fermes de ceux qui refusent de payer, enrôlé leurs fils et leurs filles. Toute contestation de la contribution à l’effort de guerre sera considérée comme de la trahison fussent les coupables des pécores, des nobles, des barons ou des comtes.
– Nulle nécessité d’en arriver là capitaine, je suis sur que mon humble domaine saura satisfaire la Reine.
– Excellent, passons maintenant à nos besoins en vin. »
— Compte-rendu des discussion logistiques du deuxième régiment
Rangs et Titres Associés
Membres Notoires

L’armée du Royaume d'Arhmen est la force militaire au service exclusif de la reine Edwyle Cyri'Andil. Dans un pays où tout noble peut lever des soldats pour protéger ses terres, plusieurs continents aux loyautés diverses cohabitent. Cependant, leur contribution à l’effort de guerre est obligatoire et tous doivent ployer le genou devant les représentants de la souveraine et de son autorité.

L'armée royale est une force en guerre, malmenée à l'extrême par des années de conflits. Ces épreuves répétées l'ont professionnalisée et endurcie au point d'en faire une exception en Abrasia. Si la plupart des états du continent sont enlisés dans des révoltes internes, font face à des invasions ou sont confrontés à des anomalies aux conséquences désastreuses, leur protection repose souvent sur l'Empire Boréal. Peu de pays ont les moyens de mener des combats dépassant les escarmouches et par manque de ressources ou d'autorité, parviennent à maintenir une défense cohérente. Tel n'est pas le cas du royaume d'Arhmen. Embourbé dans la guerre des Jumeaux l'opposant à Contemplation, un adversaire de force quasi équivalente, l'armée s'est réformée de multiple fois jusqu'à devenir une terrible machine destructrice.

Histoire

L’armée d’Arhmen est une force aussi jeune que l'état qu’elle sert. Jusqu’à peu, le pays était sujet du royaume de Dureterre, le fief historique de la dynastie des Cyri'Andils. Cette dernière régnait également sur l’immense royaume de Qamah qui englobait bien des pays et tirait une grande partie de ses soldats et ses revenus de ses propres terres. Durant la plupart de l’ère du Déclin, la couronne d’Erionth Erionth pouvait compter sur une force militaire considérable appelée l’Ost Qhamasite qui réunissait les troupes du souverain et de ses vassaux.

L’invasion de l’empire boréal se solda par la capture et l'exécution du roi Irka Cyri'Andil. Le reste de sa lignée directe connut également son sort et le royaume de Qamah fut, avec son armée, dissout. De ses cendres naquit le régime impérial Abrasien dirigé par l’arc-régente Luth depuis la citadelle noire d’Erionth. La principauté de Dureterre, fief historique des Cyri'andil et potentiel foyer de résistance, capitula rapidement face aux envahisseurs qui lui accordèrent une certaine autonomie régie par la Charte impériale.

La principauté restait, malgré leur victoire, un potentiel problème pour Luth et ses maîtres qui craignaient qu'elle ne devienne un point de ralliement pour les loyalistes. Le souverain de ces terres était le frère du roi, un candidat idéal à la succession de la couronne disparue. Cependant, ce dernier décéda brusquement de manière inexpliquée laissant deux jumeaux, orphelins. Edwyle et Lasbard, alors respectivement ducs d'Arhmen et de Contemplation revendiquèrent immédiatement le fief de leur père. Le conseil de la principauté recouru à l'empire , car il était coutume pour un suzerain de se prononcer en cas de disputes d'héritage complexes. Habilement, Luth y vit une opportunité d'affaiblir ce foyer potentiel de révolte et fit signer la charte impériale aux deux candidats. Délimitant l'espace du conflit, le texte établit que le premier qui contrôlerait l'entièreté du Domaine de Dureterre serait reconnu légitime. L'empire s'engage, lui, à rester neutre et à respecter l'issue de l'affrontement.

Rapidement, chacun des prétendants parvint à soumettre un pays, les vassaux historiques des Cyri'andil prenant parti de l'un ou l'autre. Edwyle s'imposa en Arhmen et Lasbard en Contemplation qui tous deux se déclarèrent rois dans leurs terres. Ce conflit se joue maintenant dans le domaine ancestral de la lignée, qu'aucun des deux camps n'arrive à contrôler. Cet affrontement fratricide que l'on nomme guerre des jumeaux dure depuis près d'une dizaine d'années.

L'armée royale d'Armen s'est formée autour de contingents de la feue principauté de Dureterre, force reconnue de l'Ost Qamahsite. Une partie des unités de cet ancien état a, elle, rejoint le parti de contemplation et les nobles, vassaux et cousins des Cyri'Andils se sont retrouvés répartis dans les deux camps. Après des années de conflits, la maison royale est presque entièrement décimée.

Les soldats de l'armée royale

De la motivation des soldats

Devant lever de plus en plus de troupes afin de remporter sa guerre, l'organisation a multiplié ses sources de recrutement.

Tout d’abord, on trouve dans ses rangs les officiers de carrière. Ces derniers sont principalement (mais pas exclusivement) issus de la noblesse. Voyant dans la guerre un moyen d’ascension sociale, il est commun pour un jeune homme ou femme de bonne lignée d’effectuer un cursus martial afin de se faire un nom. Ils constituent bien souvent l’encadrement des forces.

Ensuite, on retrouve les dépossédés et les aventuriers. Les premiers s'engagent dans l'armée pour gagner leur vie, cette dernière logeant, nourrissant, et blanchissant. Les seconds y trouvent une vraie vocation ainsi que l'opportunité très rare en Abrasia de voyager et peut être la chance d'y acquérir une réputation. Cette renommée leur permettra peut-être de s'attirer les faveurs d'un parti promettant une ascension sociale autrement impossible.

Enfin, une partie de la troupe est composée de conscrits. Il s'agit là de débiteurs à la couronne n'ayant pu payer d'impôts, de condamnés souhaitant aménager leurs peines, de réfugiés à qui on promet un droit de résidence à leurs familles, d’oisifs sans métiers ou occupations. Pour eux, la guerre est l'occasion d'acquérir un statut social ou d'échapper à la potence à laquelle il est si facile de se retrouver confronté en Arhmen.

La provenance des soldats

La plupart des militaires d'Arhmen sont des levées faites par les nobles et envoyées à leurs souverains dans des contingents seigneuriaux qui font office d’impôts. Ainsi, le comte d'Idnissémen, Jake Olipan, doit entretenir 285 hommes pour l’armée royale. Il les mobilise sur ses terres, et s’assure que ces hommes soient équipés et entrainés selon les standards requis. Son suzerain, le duc Rycroft Lodwell est chargé de garantir que tous ses vassaux contribuent pleinement à l’effort de guerre. L’administration d’Arhmen attend de la Tranchée 1867 combattants dont elle paiera la solde. Ces chiffres sont réévalués chaque année en fonction des besoins et font l’objet d’âpres négociations entre la noblesse d’Arhmen et la reine se tenant au château bleu. Si l’un des ducs vient à manquer à ses obligations, alors d’importantes sanctions peuvent être mises en œuvre allant d’impôts exceptionnels à la révocation de leurs titres. Ces derniers peuvent donc se montrer extrêmement pressants envers leurs propres vassaux quant au respect des quotas, étant les seuls que la couronne considérera responsables en cas de manquements de seigneurs leurs devant allégeance.

Les régiments et compagnies

Pour des raisons de facilité de gestion, les troupes provenant d'un même duché sont réunies dans un régiment. Ainsi, le troisième est constitué des levées de Kulayn. Pour autant, les soldats qui y servent jurent fidélité à la reine. En général, les régiments sont placés sous les ordres de maréchaux, des officiers expérimentés de l’armée, rarement issus du territoire de leurs subordonnés. Ces chefs de guerre changent régulièrement d’affectation au gré des sauts d’humeur d’Edwyle Cyri'Andil qui craint autant les conflits, qu’une révolte interne.

Les forces royales sont réparties en cinq régiments principaux divisibles plus petites compagnies. On compte également dans l’armée des compagnies indépendantes ainsi que des corps spécialisés. Enfin, un large nombre de mercenaires viennent garnir les rangs et creuser le déficit de l’état.

Le premier régiment est le plus prestigieux de l’armée royale. Il compte près de 3200 engagés répartis en quatre compagnies et est basé dans un camp localisé en Dureterre. Le corps est hérité de l’ancien ost de la principauté et inclut dans ses rangs de nombreux vétérans de l’invasion de l’empire boréal. Certains des soldats qui y exercent sont recrutés parmi les autres régiments lorsqu’ils exhibent une absence de peur et une volonté farouche de monter au combat. L'unité se spécialise dans le choc et compte ainsi une compagnie lourde et peu mobile, deux d’infanterie et une de cavaliers. Cette dernière est particulièrement redoutée pour ses charges dévastatrices et est principalement composée de nobles et de bourgeois pouvant s’offrir un cheval.

Le deuxième régiment est composé des levées du duché d'Adnorah. Il compte à plein effectif 4500 combattants et temporairement basé en périphérie de Seulville afin de s'y reconstituer. Ses neuf compagnies ont subi des pertes catastrophiques lors de récentes batailles contre les armées de Contemplation. Le régiment a une funeste réputation venant de la propension de ses officiers à envoyer leurs hommes à la mort sans vergogne. Les maréchaux qui s'y sont succédé ont toujours eu à coeur de montrer que les terres de la Reine devaient exhiber envers elle une dévotion exemplaire. On y pratique un endoctrinement total appuyé par le culte de Kalester qui attribue une légitimité divine à la souveraine d'Arhmen. Cette attitude s'illustre souvent sur les territoires civils qui se font hôtes du régiment. Ce dernier n'hésitant pas à enrôler de force paysans, voyageurs ou ivrognes qu'il croise sur son chemin. Lorsque la bannière de la tête de mort couronnée flotte sur les routes, on cache ses ainées, on ferme ses portes et fenêtres, car, comme le dit leur devise, l'on n’a souvent rien de mieux à offrir à son pays que son sang.

Le troisième régiment est composé des levées du duché de Kulayn. Fort de 2100 soldats, ses trois compagnies font grand bruit en Arhmen. En effet, plus d'un tiers des effectifs proviennent de condamnés à mort ayant choisi le service plutôt que la potence. Le duc Orgos Devrayne menant une intense campagne interne contre des révoltes locales y vit une opportunité de faire d'une pierre deux coups. Si un village se montre trop résistant, envoyer tous les fils ainés combattre est un moyen efficace de calmer les ardeurs tout en payant ses impôts. Nombre de sergents se sont plaints de la faible motivation et du patriotisme des recrues, mais le seigneur maintient qu'il est dans son bon droit. Il s'agit là d'un des nombreux points de conflits entre la souveraine et son vassal qui, comme toujours, joue avec les limites de l'insubordination. L'unité est actuellement en Dureterre ou elle effectue sa rotation au front avec le premier régiment. Une des compagnies est stationnée de manière permanente au fort Sucroft afin d'y protéger les manufactures d'armes.

Le quatrième régiment est composé des levées du duché de Blanchegarde. On compte dans ses rangs 2500 hommes et femmes aguerris et renommés pour leur grande qualité. Si le duché est le plus peuplé, il s'acquitte d'une surtaxe sous la forme de blé, d'orge, de vin, de fruits et de bêtes afin de diminuer sa contribution en bras. Espace productif du royaume d'Arhmen, mais également le plus éloigné du conflit, il est le poumon agricole de toute une nation. Là, les recrues sont aguerries dans les terres dévastées par une anomalie et par des hommes de la Main. Les cinq compagnies qui composent la troupe agissent souvent indépendamment comme renforts à d'autres unités et leur réputation vient agrandir le moral des soldats. La cinquième est d'ailleurs composée d'arcasites, souvent des potentielles recrues de main ayant échoué lors des tests de sélection. Le régiment est actuellement de retour à son camp d'entrainement afin de récupérer le la rotation précédente.

Le cinquième régiment d'Arhmen, surnommé les enterrés, fait exception à toute règle. Placé sous la direction de Rycroft Lodwell, cette division est maintenue dans la Tranchée afin de contenir les invasions gobelines. Ses 1900 soldats sont des marginaux, des particuliers recrutés par les hommes du duc pour mener une guerre sur une distance faramineuse. Cette situation n’est permise que par la confiance exceptionnelle qu’à la reine Edwyle Cyri'Andil envers le seigneur, mais depuis quelque temps, les points de friction se multiplient. L’un d’entre eux est la tendance pour l'ancien héros de se passer des sergents de l’administration au profit de méthodes spéciales et d’entrainement adaptés. De plus, les années s'écoulant, les troupes locales et l’unité royale ont, de facto, gagné en proximité de telle sorte qu’il devient difficile de les différentier. Nul ne sait si le dirigeant de Fer fournit bien les effectifs promis à la couronne ou détourne les ressources envoyées par cette dernière au profit d’une armée privée. Il se murmure à la cour que si la Souveraine venait à destituer Lodwell, le cinquième régiment ne respecterait peut-être pas son serment d’allégeance.

La garde de la reine est une compagnie d'élite composée de cent hommes et femmes, chargée de la protection de la reine Edwyle. Basés au Château Bleu, ils sont les seules personnes armées autorisées à approcher la souveraine. Ces vétérans doivent avoir effectué au moins cinq ans de service militaire et, s'être distingués avec honneur sur le champ de bataille. Ils doivent également ne jamais avoir été condamnés et sont dans l'obligation de se marier ainsi que d'avoir des enfants. Si la reine vient à être blessée ou pire, la totalité des gardes seront renvoyés. L'unité étant relativement jeune, cette menace n'a encore jamais été appliquée.

La vingt et unième compagnie est celle des ingénieurs de guerre. Spécialisée dans les sièges, les aménagements de terrain et les fortifications, cette dernière opère à part des régiments conventionnels. Ses membres sont souvent dispersés auprès des autres unités qu'ils conseillent ou forment. Ils disposent des bras des soldats classiques pour réaliser des ouvrages allant de machines sophistiquées à des routes en passant par des camps. Ses effectifs de l'ordre de la cinquantaine d'hommes sont basés à Vielville.

La vingt-deuxième compagnie est celle des éclaireurs et des cartographes. À l'instar de la 21e, ils agissent dispersés dans les autres corps de l'armée. Considérées comme formant une compagnie d'élite, ses membres sont souvent des vétérans de l'armée connaissant bien les forces de contemplation. Chargés de repérer les troupes ennemies, de débusquer des points d'eau, d'évaluer le terrain, ils sont les yeux et les oreilles des officiers. Ils sont basés au château de Longueplainte, d'où ils reçoivent leurs affectations. La compagnie est aujourd'hui dirigée par le maréchal Léon Dubar, le frère ainé de l'actuelle baronne de Carouse.

La vingt-troisième compagnie est celle des officiers en charge de la formation. Ces hommes appelés sergents s'occupent d'entrainer et d'endoctriner les troupes pour les différentes unités. Quatre camps d’apprentissage coexistent en Arhmen. Un dans chaque duché (à l'exception de la tranchée) et un en Dureterre. Dans ce dernier y sont convertis des citoyens des récentes conquêtes, le domaine étant, d'après la Reine, son droit de naissance inaliénable. Le cinquième régiment a depuis longtemps renvoyé les instructeurs officiels des terres du duc favorisant leurs propres méthodes de formation. De même, le second a ses encadrants et dévots de Kalester endoctrinant, à leur manière, les soudards de l'unité. La compagnie a également à sa charge l'Académie militaire d'Etal où sont éduqués les futurs officiers.

La vingt-quatrième compagnie est celle du corps médical. Surnommée les bouchers, cette unité d’infirmiers et de chirurgiens s’occupe de prendre en charge les blessés des batailles. Les soldats préfèrent largement les services de la main dans ce domaine, mais la faible proportion de ces combattants les rend rarement disponibles. La médecine de ces praticiens est violente et sans passion. Si un membre porte la moindre trace d’infection, on l'ampute. Une victime d'un coup aux tripes est abandonné à son funeste destin à même le sol et si une plaie ne peut être recousue alors on la cautérise. Remettre les guerriers sur pied et leur faire regagner le champ de bataille aussi vite que possible. Une centaine de spécialistes font partie de la compagnie et sont mobilisés auprès des régiments sur le front.

Les services spéciaux de la reine opèrent en secret à toutes sortes de tâches, espionnage, infiltration, embuscades, traque d’individus et assassinats. On appelle cette organisation la hulotte et nombre de ses membres exercent dans l’anonymat le plus complet. Ils sont basés à Lanvier et dirigés par le seigneur Eric Talmand, mais ont également plusieurs bureaux dans le pays. Une escouade opère notamment à Fort Sucroft dans le duché de Kulayn et est chargée de protéger les manufactures d’armes (factories) ainsi que d’y débusquer les agents ennemis. Si la frontière avec Contemplation y est démilitarisée par obligation de la Charte impériale, un conflit secret et sournois s’y mène à l’insu de tous. Une grande partie des énergistes engagés sont regroupés dans l'unité et employés tactiquement pour renverser le cours d'affrontement ou éliminer des cibles à haute valeur ajoutée.

Les diverses unités présentées bénéficient d'une force navale réduite, mais cruciale pour le maintien des lignes d'approvisionnement. Près de cinq-cents marins évoluent sur la dizaine de bâtiments qui la compose. Elle est chargée de la surveillance des frontières, de la lutte contre la contrebande, d'aider à la logistique des armées et au transport de troupes. Basés à Blanchegarde, ces navires patrouillent le long de l'Enma.

Les soldats de la force régulière sont épaulés par un grand nombre de mercenaires. Près de dix mille d’entre eux sont constamment employés par la couronne. De petites compagnies à divisions d’autres pays, ils sont mis sous le commandement de maréchaux et d’officiers de l’armée royale. Certains de ces groupes et unités sont réputés et fiables comme les Condottieres, tandis que d’autres sont constitués d’amas de pillards et d’arpenteurs en quête d’or et de gloire. On peut aussi mentonner la main qui apporte des mages de combats réputés pour leurs compétences hors du commun. La vie de ces derniers est souvent déconsidérée par les encadrants qui les enverront à une mort certaine sans hésitation. Cependant, pour ceux qui survivent, la paie est bonne, bien au-dessus de celle d’un soldat classique. C’est également aux mercenaires que l’on confie la protection des convois de la logistique. Durant ces offices, ils parcourent le pays d’Arhmen suivant grain et bovins et, au passage, profitent d’autorités locales faibles pour s’adonner au pillage.

Enfin, l'état major constitué de maréchaux hors affectation, mais aussi du chef des armées et de la reine organise et planifie la guerre depuis le château Bleu. Ils s'appuient sur une administration de lettrés qui suivent les régiments, notant leurs besoins anticipant la logistique, retraçant leurs déplacements. Des comptes rendus réguliers sont envoyés par coursiers et oiseaux au quartier général qui centralise les décisions importantes.

Entrainement et équipement du soldat

Il apparut très tôt aux yeux du commandement militaire qu’afin de maintenir une armée cohérente, il était préférable de rapidement standardiser l’entrainement et l’équipement des soldats qui la compose.

Cette volonté se traduisit dans un premier temps par la création d’un corps de sergents chargée de former les engagés des différents régiments. Chaque duché s’est ainsi vu pourvu d’un camp dans lequel des membres de la vingt-troisième compagnie apprennent à leurs futurs camarades la discipline et les tactiques en vigueur dans l’armée royale. L’unité opère également l’académie militaire d'Etal dans laquelle presque tous les officiers procèdent à un séjour prolongé. Un unique cursus d’entrainement des forces permet alors de s’assurer que les différents régiments soient un minimum substituable aux yeux des maréchaux du château Bleu. Évidemment, chaque compagnie a ses spécialités et spécificités et si leurs exercices et formations peuvent diverger, l’essentiel est qu’ils aient un tronc commun de connaissances les rendant aptes à effectuer la plupart des missions qui leur sont données.

Dans un second temps, il fut aussi décidé de standardiser l’équipement ou plutôt d’imposer une base réglementaire. Chaque homme d’infanterie doit ainsi être muni d’un bouclier, d’une lance, d’une épée courte, d’une cote de mailles, de jambières, d’un casque à protection nasale. Un soin particulier est apporté aux bottes des soldats qui doivent parcourir d’importantes distances à pied. Les archers doivent, quant à eux, être pourvus d’une armure de cuir et d’un arc ou une arbalète et pouvoir transporter en continu trente munitions. Tous les enrôlés sont aussi dotés de sacs pouvant contenir, quatre jours de rations, des draps, quelques effets personnels et une large gourde. Pour cinq fantassins, une mule est mise à disposition afin de porter les vivres, projectiles, outils et tentes nécessaires lors de longues campagnes. De même, chaque compagnie en également pourvue de charrettes tractées par tout type d’animaux transportant les affaires de camp. Dans le but de faciliter l’identification d’alliers au combat, l’armée royale équipe ses troupes de tuniques, manteaux et vestes vert menthe. Comme cette teinture peut être obtenue à moindres couts grâce à des plantes provenant des forêts du duché de Kulayn, presque tous les régiments ont adopté cette couleur.

Fournir un tel équipement est un défi hors norme pour l’état en guerre. Si dans une première phase du conflit l’importation d’armes était une obligation pour subvenir aux besoins, elle est aujourd’hui proscrite. Le royaume d'Arhmen se procure donc son matériel de guerre exclusivement dans les factories de Fort Sucroft. Le lieu stratégique est particulièrement défendu et surveillé d’où le stationnement permanent d’une compagnie du troisième régiment. La frontière proche avec Contemplation en fait, malgré la charte, une cible idéale des espions et saboteurs ennemis.

Le matériel précédemment mentionné constitue un minimum que le soldat peut décider de dépasser. Ainsi, il est commun pour les vétérans de substituer aux épées courtes de dotation des lames longues que l’on peut empoigner à deux mains sur leurs deniers durement acquis. De même, l’on retrouve de nombreux combattants équipés de masses ou de marteaux bien plus adaptés à fracasser les boucliers et armures ennemis que les armes tranchantes standards. De plus, les fortunés apportent souvent leurs propres mules permettant un plus grand paquetage, achètent des mailles, des plastrons de plaques, des javelots et pour les plus aisés, leur cheval personnel. Ainsi, la première compagnie du premier régiment est constituée de nobles et de bourgeois suffisamment pourvus pour mener une guerre montée. L’acquisition de pavois, d’armures complètes, de longues lances est financièrement impossible pour des néruviens comptant seulement sur leurs soldes.

Les mercenaires sont complètement libres de leur équipement. La qualité de ce dernier ainsi que le niveau de formation de la compagnie s'accompagne généralement d'une rémunération bien plus importante.

Les différents énergistes répartis au sein des compagnies et régiments apportent souvent leurs propres équipements. Du fait de leur extrème rareté, ils bénéficient d'un statut spécial au sein de l'organisation. Rare sont ceux qui y font carrière longtemps au déplaisir de l'institutions qui aimerait former une compagnie spécialisée.

Status du combattant

A tout engagé je promet que l'armée lui offrira au moins l'un des éléments suivants. La richesse, la gloire, le voyage ou la mort. Et on arrive justement à cours d'argent et de gloire.
— Maréchal Eric Varene, vingt-troisième compagnie

Un soldat s’engage pour cinq ans, et toute rupture du contrat avant cette échéance est considérée comme une désertion, un crime assimilable à la trahison et puni de mort. Cependant, l’armée épure régulièrement ses rangs des grands blessés et des éléments perturbateurs. Ces individus se retrouvent désargentés du jour au lendemain, abandonnés par une institution à laquelle ils ont souvent beaucoup donné. Si certains parviennent à rejoindre la vie civile, d’autres tombes dans la mendicité ou la rapine. Ainsi, aux dangers monstrueux des routes s’ajoutent les groupes de déserteurs et de réformés. Les vétérans en fin de contrats sont particulièrement prisés par les compagnies de mercenaires, de sécurité privée ou les organisations telles que les merveilles d'Alazar.

Chaque néruvien citoyen d'Arhmen connait une personne qui sert dans l'armée ou qui en est récemment sortie. Les cimetières de villes, mal dimensionnés, ne sont pas aptes à accueillir le nombre important de victimes que fait la guerre des jumeaux. Pour éviter les épidémies, le commandement a donc préconisé que tout belligérant dont le foyer n'a pas les moyens de payer le rapatriement du cadavre soit enterré proche du front. C'est ainsi fondé le village de Tombe, un mausolée situé à la frontière avec le domaine de Dureterre où les entourages désargentés viennent se recueillir sur les corps de leurs défunts. Les maisons nobles et riches familles indemnisent généralement un groupe d'arpenteurs pour ramener les dépouilles des tombées aux combats afin qu'ils reposent dans les caveaux de la lignée.

Comme évoqué précédemment, on s'engage dans l'armée pour diverses raisons et le statut social des belligérants influe massivement sur son sort au combat. Par exemple, la guerre des Jumeaux voit s'affronter des individus issus de familles autrefois très proches. Lorsqu'un bourgeois ou un noble est capturé par l'un des deux camps, il peut se permettre de payer pour des conditions d'incarcération avantageuses, voire luxueuses. Souvent, ces privilégiés peuvent demander à leur maison de s'acquitter de leur libération ou être utilisés au cours d'échanges de prisonniers. Edwyle et Lasbard ont tous deux construit leurs légitimités sur le support que leur apporte la classe dirigeante et le retour d'un fils de comte, de la femme d'un baron ou d'un notable local est très favorablement perçu par cette dernière. De même, nombre des captifs constitueront, s'ils viennent à triompher, de futurs sujets sur lesquels il faudra s'appuyer pour régner.

Évidemment, ces considérations ne s’appliquent pas aux communs de la plèbe qui, eux, n’ont rien à offrir pour leur libération. Pour peu qu’un camp ne puisse prendre en charge d’éventuels prisonniers, il ne sera fait à ces derniers aucun quartier. Torture, enfermement dans des conditions atroces, esclavagisme ou exécution par lapidation sont autant de sorts qui attendent ces malheureux. Parviendraient-ils à s’échapper ou seraient-ils relâchés contre rançon, l’armée les abandonnerait alors, les accusant de lâcheté. Pire, ils verraient donc leur cercle social, endoctriné par des années de propagande, les rejeter. Nombre de ces rescapés sombrent dans l’alcoolisme, la dépression et, pour certain, en viennent au suicide.

Dans ce cas encore, le cinquième régiment fait figure d’exception. La guerre contre les gobelins se fait sans capture, sans merci, sans pitié. Un néruvien fait prisonnier y connaitra un sort bien pire que la mort, les shamans offrant des tourments aux corps et à l’esprit d’une horreur sans nom. Peu de nobles et d’aisés rejoignent cet escadron, mais, ceux qui le font, sont souvent d’un héroïsme rare et deviendront des légendes de l’unité.

Les engagés en premier contrat sont rémunérés au salaire médian, 3 pièces d'or par jour, mais n'ont que peu de frais, du moins sur le papier. Les beuveries, les paris et bien souvent, les prostituées, constituent des postes de dépenses venant considérablement amoindrir le pactole de ces jeunes recrues. Après quelques années d'expérience, un soldat peut espérer devenir sous-officier, et ainsi voir son cachet croître jusqu'à 5 pièces d'or par jour. De plus, quiconque renouvelle son service pour cinq années de plus, reçoit une augmentation et une prime conséquente. En plus de ce revenu, les pillages des troupes vaincues et une part des reventes de prisonniers sont autant de promesses que l'on fait miroiter aux combattants. Les officiers sont bien mieux rémunérés, de 5po par jour à près de 100 pour les maréchaux. Ces derniers jouissent d'un statut social important, vivent dans de larges villas et peuvent percevoir des terres conquises. Il n'y a qu'un seul de ces chefs de guerre qui ait commencé au plus bas rang de la hiérarchie et son exemple, non représentatif, est souvent présenté aux potentiels dans la propagande officielle.

Les autres composantes armées en Arhmen

Les lois du royaume d'Arhmen autorisent la constitution d'armées privées. Ainsi, on y retrouve des bandes de mercenaires, des forces seigneuriales, des groupes d'arpenteurs, des vigiles et soudards escortant notables et commerçants, des gardes de villes, des milices paysannes. Toutes ces unités illustrent le besoin qu'ont les néruviens du pays, comme de tout Abrasia, d'avoir de la sécurité. L'état étant focalisé sur des problématiques extérieures ne parvient pas à satisfaire cette demande laissant donc, de facto, la place à toutes ces entités.

De plus, le droit à la propriété rend parfois ces forces concurrentes. Ainsi, ducs, comtes, barons et consorts possèdent des terres, dont ils tirent des revenus. Leur révoquer un titre ne peut se faire que dans un cadre légal très strict. Ensemble, ces nobles sont bien plus puissants que la couronne elle-même qui doit les ménager tout en les divisant. Contrairement à d'autres systèmes féodaux, le royaume est maître de ses troupes et s'évertue à les rendre indépendantes des pouvoirs locaux, mais leur financement et recrutement repose toujours sur les seigneurs.

En contrepartie de leurs pouvoirs sur leurs terres, les dirigeants locaux ont aussi la responsabilité de les défendre et d’y assurer la paix. La plupart des frontières du royaume sont donc gardées par des comtes, des barons et des marquis, vassaux de ducs. Les devoirs croisés de chacun de ces acteurs contribuent au désordre organisationnel et au sentiment croissant d’insécurité.

Par exemple, le marquis de Sucroft a été nommé par la reine et a en charge de défendre la frontière sud avec Contemplation. Pour ce faire, il lève des troupes sur ses terres qu’il paie avec les revenus de son domaine. Il est également vassal du duc de Kulayn à qui il s'acquitte des taxes et, comme tout seigneur, contribue aux recrutements. Les factories d’armes étant situées sur en sa marche, il tire un bénéfice considérable des ventes... à la couronne. Du fait de l'importance stratégique de ces sites de productions, une compagnie du trosième régiment y est stationnée. Pour résumer, le marquis protège ses terres et celles de ses souverains à l’aide de soldats payés grâce au négoce d’équipement à l’armée royale, à laquelle il concourt par des impôts et des troupes, troupes qui, en plus, l’aident à défendre ses sources de revenus.

Pour le commun des néruviens, le système est tout bonnement incompréhensible. Maîtriser quelles autorités mandater pour résoudre un problème donné est un défi administratif que seuls les plus éduqués savent relever.

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