Jeux de mains, jeux de magiciens.

Anthony Orta
  • "Bizarre ces aventuriers tu ne trouves pas ?"
  • "Ça ne me surprend même pas... Ce Vynian à l'art de se retrouver là où il ne devrait pas être... Et comment ça se fait qu'ils ont réussi à t'invoquer ?"
  • "Oh... A cause d'un jeu d'osselet que j'avais fait avec trois de mes phalanges. Je les avaient enchantées pour faire une blague à un confrère."
  • "Toi et tes foutues blagues," soupira Abner. "Tu sèmes tes morceaux aux quatre coins d'Abrasia ! Y'a t-il beaucoup d'autres blagues dont je devrais être au courant ?"
  • "C'est possible..." dit Kardàsan d'un ton espiègle.
  Abner sortit de l'ombre que lui procurait le rocher derrière lequel il était et se remis en route. Il était parti de Mykérynia depuis plus d’une semaine. Il n’y avait trouvé que peu d’appuis pour combattre l’Empire. Des paysans pour la plupart... Depuis son voyage à Nadarah, Abner avait rompu tout liens avec le cercle des mages. Hors de question de continuer à servir un ordre si corrompu et si médiocre. Désormais, Abner voulait mettre sa magie à servir réellement, concrètement Abrasia.
Sa désastreuse mission à Nadarah lui avait au moins prouvé qu'il n'était pas encore trop vieux pour avoir une cause. L'Empire Boréal était un fléau, le mage avait pu le constater, et il fallait s'en débarrasser. Depuis plusieurs mois, Abner avait pris contact avec les Loyalistes, aidé les Duergar rescapés de la mine de Selzend à enchanter leurs armes en Kaolin, envoyé Vynian Dreslard au Sud pour aider l'église d'Ithilvion de Borcienne... Aprés avoir sillonné l'Ouest de la Bordure, Abner venait de franchir la Fissure de Mewit et se dirigeait vers l'Est et son désert.  
  • "Tu es sûr que c'est une bonne idée ?" demanda Abner à son anneau.
  • "Quand on veut être sûr on plante des radis," lui répondit mentalement Kardàsan, "on ne cherche pas des alliés pour une révolte."
  • "Il parait que ces chevaucheurs d'Orzyks ne sont pas très commodes..."
  • "Ils ne le sont pas, mais je t'assures que lorsque j'étais encore mage au cercle en mon temps, ils étaient extrêmement puissants et leurs Orzyks pouvaient décimer des rangs de bataillons entiers. Vu la puissance des impériaux, tu as intérêt à trouver les bons arguments pour les convaincre !"
  • "Nous verrons bien...
  La chaleur était encore tenace en ce début d’automne. Le vent projetait la poussière sur toute la surface du désert qui commençait. Il n’avait croisé aucun animal depuis quatre jours, ni volant ni rampant. Pas de végétation en vue, juste de la terre aride et quelques rochers. Abner mit quelques cristaux de glace dans son outre et la laissa fondre. Il avait apprit à conserver la glace de la chaleur par un sortilège mineur. Que ces vingt années à étudier la glace dans les montagnes gelées de Krijia n’aient pas été vaines... Le mage but une gorgée et rabattit sa capuche sur sa tête afin de la protéger du soleil. Le temps passa ainsi durant plusieurs heures, dans la fournaise du désert. En milieu d’après-midi, alors qu'Abner accusait la fatigue due à son âge avancé, une vibration sur la toile de la magie accapara son attention.  
  • "Il y a quelque-chose au Nord."
  • "Oui je l'ai senti aussi," confirma Kardàsan.
  Abner oublia la fatigue et se dirigea tout droit vers ce point de vibration. Un mage du cercle... Que ferait-il si loin dans la Bordure ? Une faille dans la Magie ? Peut-être bien que... Une nouvelle vibration interrompit les pensées d'Abner, une vibration plus proche et plus nette. Abner progressa rapidement en direction de la vibration, il vit au loin une toute petite oasis. Arrivé à moins de cinq cent mètres, une forte odeur de mort lui parvint par le souffle du vent. Abner remarqua que des tentes étaient installées aux pieds des palmiers de l'oasis. Des corps. Tout un troupeau de chèvres était au sol, ainsi que le corps d'une personne... Aucune odeur de sang mais une odeur âpre de sueur faisandée. Épidémie. Abner s’arrêta immédiatement et après un bref regard aux alentours, fit demi-tour.  
  • "Qu'est-ce donc ? Magie profane ? Divine ?" demanda Abner à Kardàsan alors qu'il pressait le pas.
  • "Rien de tout ça mon vieux," confia l'anneau. "Ce n'est pas non plus démonique ou chaotique... En fait, j'en sais rien. Mais Abner..."
  • "Quoi ?"
  • "...Prépares tes composants, ça arrive droit sur nous."
  Abner hésita, pas longtemps, avec le temps il savait discerner quand Kardàsan étaient sérieux. De plus, le vieux mage avait lui aussi un mauvais pressentiment, dans ses tripes... Il sortit un diamant ainsi que différents composants ; du cuivre, du charbon, du soufre... Il le percevait lui aussi maintenant. La présence approchait vers lui, et ce n'était pas par hasard. Abner prépara tout ses nécessaires dans ses différentes sacoches, juste au cas où...  
  • "Abner..."
  Abner leva la tête. A l'horizon brûlant du désert, se découpant dans la ligne de mirage, une silhouette se dessina. Abner maudit ses yeux qui n'étaient plus aussi efficaces qu'autrefois. Il se redressa et s'emmitoufla dans son manteau afin de ressembler plus au vieillard qu'il était. Ses yeux finirent par voir avec plus de précision l'homme qui approchait, car il s'agissait d'un homme. Un homme de taille moyenne, chauve et aussi décharné qu'une victime de famine. Il avait une barbe irrégulière et ne portait que des haillons, rien qui protège du froid de la nuit ou des brûlures du jour. Abner pouvait voir désormais que la peau de cet homme était craquelée, comme ayant été brûlée. Abner dévia sensiblement de la trajectoire de l'individu et poursuivit sa route comme s'il n'avait rien vu. L'homme continuait à marcher imperturbable, lentement, à une centaine de mètres d'Abner.  
  • "Inutile de chercher à m'éviter en plein désert !" cria l'homme.
  Abner s'immobilisa.  
  • "Abner ca sent pas bon," souffla Kardàsan.
  • "Chut ! Laisses-moi réfléchir."
  • "Allons, inutile aussi de feindre la faiblesse," continua de crier l'homme de sa voix sèche et éraillée. "Je sais que vous n’êtes pas un simple voyageur !"
  Retour au plan A. Abner se redressa et se retourna en abaissant sa capuche, livrant ainsi son visage au vent chaud et à la poussière. Il vint à la rencontre de cet homme. En s'approchant, il remarqua que l'homme était couvert de sang sécher et de saletés. Il tenait une branche de robinier dans la main dont les épines faisaient perler des lignes de sang de la main de ce vagabond.  
  • "Bon jour monseigneur !" tenta Abner. "Quelle agréable surprise de rencontrer quelqu'un en des lieux si reculées."
  L'homme eu un rictus indéchiffrable.  
  • "Laisse ta joie éclater vieil homme ! Car tu arrives droit sur ton salut."
  Abner n’appréciait pas de se faire traiter de vieil homme par une personne visiblement aussi âgée que lui. Visiblement, il n'avait rien a craindre physiquement de cet homme, mais la puissance qui émanait de lui ne laissait aucun doute. Abner changea de stratégie, autant annoncer la couleur tout de suite. Il ouvra légèrement son manteau afin que l'homme entraperçoive son grimoire et ses affaire de mage.  
  • "Qu'est-ce qui vous amène ici ?"
    L'homme avait un regard effrayant, ses yeux étaient laiteux, comme ceux d'un mort. Il eu un léger sourire.  
  • "Je suis là pour vous !" dit-il d'une voix presque enjouée. "Je suis là pour vous montrer le chemin !"
  • "Il a l'air d'avoir un Wasonya dans le casque celui-là..." souffla Kardàsan.
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  • "Etes-vous au courant de ce qu'il s'est passé dans cette oasis ?" demanda Abner en prenant discrètement une opale dans une de ses sacoches.
  • "Je leur ai apporté le message de mon maître !" s'exclama l'homme.
  • "Qui êtes-vous ?" demanda Abner qui avait le front perlé de sueur sous la tension. "Et qui est votre maître ?"
  L'homme sourit de toutes ses dents sales et irrégulières.  
  • "Abner, le calciné, j'ai lu ça dans une prophétie du temple d'Ithilvion, t'es dans la bouse mon vieux ! " lui dit Kardàsan. "Tues ce fou immédiatement !!"
  Abner conserva son sang froid et essaya de ne pas laisser transparaître la panique transmise par les propos de Kardàsan.  
  • "Quel est votre projet à vous et votre maître ?" demanda le mage sur le ton de la conversation.
  • "Mon maître annihilera votre monde, il détruira tout ce que vous avez construit et vous le rejoindrez dans le néant !" s'exclama le Calciné.
  Alors que le mage était en train de prendre un morceau de charbon dans sa sacoche, Kardàsan rectifiait ses choix. "Non laisses tomber le feu contre lui, c'est ce qu'il va utiliser. Prend l'opaline et le morceau de Kaolin." Abner corrigea son choix. "Je vais l'étourdir", dit-il à son anneau. "Abner ! Prends l'initiative par les fesses de Roshuwen !!" lui cria Kardàsan.  
  • "Mon maître est votre salut !" s'extasia le Calciné en ouvrant les bras. "Laissez-moi vous conduire à lui !"
  • "Je passe", dit Abner en consommant l'opale qu'il avait dans la main.
  Un bouclier translucide se matérialisa autour d'Abner. Le Calciné ouvrit la bouche et cracha une nuée de particules noires en direction du mage. Le bouclier protégea Abner de cette nuée. "C'est bon ton bouclier à marché !" lui dit Kardàsan. "Ça veut dire qu'il utilise de la magie, tu peux..." "Je sais ce que je dois faire !" cria Abner.
Le Calciné brandit sa branche de robinier et un puissant cône de braise s'abattit sur le bouclier d'Abner. Ce dernier plia le genou sous l'impact. Il effectua une roulade sur le coté juste avant que le bouclier ne cède et jeta son diamant qu'il matérialisa en orbe chromatique de foudre dans la direction du Calciné. Le Calciné se prit l'orbe de foudre en pleine poitrine et fut projeté une dizaine de mètres plus loin. Abner en profita pour sortir une craie et traça rapidement le symbole de la terre sur le sol. Le Calciné se releva et au moment où il allait pointer sa branche vers Abner, ce dernier cria : "ELVADRIM !". Le mot de confusion sembla fonctionner sur le Calciné car il mit un genou à terre et poussa des hurlements en tentant de reprendre le contrôle de son esprit.
Abner posa ensuite sa main sur le symbole et commença une incantation. Sur trois mètres de diamètre autour du Calciné, la terre se transforma en sable mouvant et absorba le calciné jusqu'a la poitrine, ensevelissant ses bras et sa branche par la même occasion. La terre redevint solide ne laissant dépasser que les épaules et la tête du Calciné.
Abner reprit son souffle et se dirigea prés de l'homme qui reprenait ses esprits. Le Calciné fixa son regard sur Abner et commença à rire. Un rire de dément.  
  • "...Vaines sont les affres du cœur lorsqu'il descend de sa demeure," marmonna le Calciné dans sa barbe, "libérés du malheur seront alors les âmes qui ne vivent que par la lame..."
  Abner vint se placer devant lui.  
  • "...c'est lorsque vous aurez déjà un pied dans la tombe, qu’apparaîtra alors le Dévoreur de dieux."
  • "Le Dévoreur de dieux est un... dieu, c'est ça ?" demanda Abner.
  • "C'est la voix dans ta tête qui t'as dit ça vieil homme ?"
  • "Quoi il ... il m'entends ?!" fut surpris Kardàsan.
  • "Oui je t'entends," ricana le Calciné. "Oui mon maître est un dieu, mais pas un dieu comme les vôtres. Mon maître est fait de chair est de sang, comme toi et moi. Il a atteint un rang ultime, une destinée cosmique !"
  • "Quelle est cette magie que tu utilises ? Quelle est sa source ?"
  Le Calciné sourit.  
  • "Sa source, eh bien, c'est LA source. La source originelle de la magie. Vous, vous n'utilisez que sa forme déliquescente, sa forme pervertie et en fin de vie. Mon maître me prête sa magie, sa forme pure."
  • "Comment ton maître veut anéantir notre monde ?" demanda mentalement Kardàsan.
  • "HAHAHA mon maître ne veut pas anéantir votre monde, vous le faites tout seuls !" s'exclama le Calciné visiblement amusé. "Il vient pour s'en nourrir, pour s'alimenter de votre chute, comme tant d'autres mondes avant le vôtres."
  Abner vit son inquiétude augmenter.  
  • "Mais tu seras libéré bien avant vieil homme..." continua le Calciné.
  La terre autour du Calciné éclata et Abner fut projeté en arrière. Le Calciné s’avança en direction d'Abner qui reculait en rampant. Le mage envoyait des projectiles magiques en direction du Calciné pour couvrir sa retraite mais ce dernier les paraient comme si il s'agissait de jets de pierres. Abner se remit sur pied et jeta une poignée de poudre de verre sur sa tête, se rendant ainsi invisible. Le Calciné s'accroupit et effectua des gestes qui enflammèrent ses mains. La terre et les herbes sèches autour de lui prirent flammes, une déflagration s'ensuivit sur une dizaine de mètres dans toutes les directions. Abner fut soufflé et ramené au sol, son bras gauche sévèrement brûlé.
Abner pris le morceau de Kaolin. "Pas maintenant Abner !" lui cria Kardàsan. "Le lien !" Abner comprit là où il voulait en venir. Le mage, toujours dissimulé, fit le tour du Calciné en spirale. Tout les mètres, Abner déposait un léger fragment de fer sur le sol encore fumant de la décharge de flammes du Calciné.  
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  • "Inutile de chercher à fuir !" cria ce dernier en projetant des jets de lave au hasard autour de lui. "Personne ne se cache du maître !"
  Abner se mit à léviter pour échapper aux jets, révélant ainsi sa position. Il alla se placer à une vingtaine de mètre du calciné. Des qu'il le vit, le Calciné tendit ses mains devant lui et un amas de tentacules de flammes jaillirent du sol afin de frapper Abner tel des fouets. Le mage effectuait les symboles d'Amplification afin de les changer en glace avant qu'elles ne parviennent à lui. Encore quelque chose d'utile qu'il avait appris dans les montagnes... Les tentacules gelées au fur et à mesure par Abner laissaient un décor particulier au milieu du désert.  
  • "ASSRI TELLESA ULLINARAN !" ordonna Abner en jetant le reste des morceaux de fer autour de lui.
  Immédiatement, les morceaux de fer autour du Calciné formèrent un dôme, également autour d'Abner. Le Calciné tenta de sortir de ce dôme mais il lui était impossible de franchir cette sphère d'énergie. Un entremêlas de lignes de lumière liaient les deux dômes. Abner se redressa et récupéra son souffle en tenant son bras brûlé tout contre lui.  
  • "Bien joué mon vieux, tu l'as eu !" le félicita Kardàsan. "Meilleure partie de pêche que j'ai vu depuis bien longtemps !"
  • "CROIS-TU VRAIMENT QUE TU VAS ME GARDER ENFERMÉ ICI ÉTERNELLEMENT ?!"
  • "Nan, juste assez pour que tu regardes ce petit caillou gravé de kaolin à tes pieds," répondit simplement Abner.
  Le Calciné baissa les yeux et vit le morceau d'argile gravé de runes qu'Abner avait déposé dans la zone juste avant de s'envoler. Le Calciné jeta un regard mauvais vers Abner. "OLNOXYLAN" incanta le mage.   BOOOOOOOM   Une explosion qui fit trembler la terre et fit perdre pied à Abner retentit. Le kaolin modifié par les Duergar et enchanté par Abner venait d'exploser. Le dôme avait contenu l'explosion et concentré ses dégâts vers l'intérieur. Seul de la poussière et de la lumière vive étaient visible à l’intérieur du dôme du Calciné. "Ça a marché !" dit Kardàsan.
Le dôme d'Abner relié à l'autre dôme avait permis au mage de déclencher le kaolin malgré les barrières d'anti-magie. Abner restait attentif à l’intérieur du dôme, essayant de repérer un quelconque mouvement. Tout à coup, le sang d'Abner se mit à bouillir. "AAAAAAAARGH" hurla t-il en tombant à terre. Son sang était brûlant, la douleur était telle qu'elle le rendait aveugle, l’empêcher de réfléchir, d'entendre les conseils de Kardàsan. Des cloques commençaient à se former sur sa peau.
Alors qu'il vivait le martyre depuis (il l'aurait juré) des jours entiers, la douleur s’arrêta. Seulement quelques secondes s'étaient écoulées. Les domes venaient de disparaître et le Calciné s'approchait d'Abner.  
  • "Je crois que c'est la fin pour toi mon vieux" déplora Kardàsan. "Toutes les bonnes blagues ont une fin..."
  • "Ce qui marche dans un sens marche dans l'autre magicien", dit le Calciné. "C'est ainsi que je t'ai atteint. Et te voici désormais calciné toi aussi."
  Le Calciné tendit ses mains ardentes vers le mage en souriant comment un fou. Abner ferma ses yeux trop vieux. Désormais, les affaires d'Abrasia n'étaient plus les siennes.  
  • "N'ai crainte mage," dit l'homme chauve, "car tu rejoins..."
  Le Calciné baissa les bras, interompant son geste final. Ses yeux étaient écarquillés et regardait vers le Sud-Ouest. Une larme coula sur sa joue craquelée.  
  • "Réjouissez-vous," murmura t-il. "Car mon maître vient d'arriver..."
 

Au même instant, à plusieurs milliers de kilomètres, dans le Marais de Venim...

    Au sud du marais de Vénim, un bulbe nécrotique battait encore légèrement. Tous les autres bulbes avaient déjà dépéris depuis plusieurs jours, celui-ci était le dernier encore alimenté en énergie noire. En effet, Ombre Lamesolide n'avait pu aboutir son projet de ressusciter les héros, morts au troisième siècle du Déclin, qui auraient pu changer la donne et sauver Abrasia.
Les battements de ce bulbe de trois mètres d'envergures s'intensifièrent. Une ligne se dessina en son centre, une fracture, un dernier être venu du néant allait sortir. Un liquide mauve suinta sur la neige, un être sombre échoua sur le sol gelé. Un hurlement déchira la plaine désolée et infestée de mort-vivants.
Le bulbe s'effondra sur le sol, commençant sa décomposition putride. L’être sombre rampa sur la neige. Il ne s'agissait pas d'un esprit revenu d'entre les morts cette fois-ci. C'était autre chose...
Une créature de presque trois mètres de haut, la peau aussi noire que celle du charbon, avec de grandes mains et de grandes ailes sombres repliées dans le dos se releva au milieu de la plaine. Le symbole des Théocides était scarifié sur son torse. Son regard se posa sur les nombreux squelettes et zombis qui parcouraient la zone. En reniflant profondément l'air, un sourire carnassier révélant des dents immenses se dessina sur le visage du Dévoreur de mondes.       "C'est bon d’être de retour..." gronda t-il de sa voix grave.    
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