Les Blasons en Abrasia Tradition / Ritual in Abrasia | World Anvil

Les Blasons en Abrasia

Written by Lebardesolitaire

L'étendard du roi battait le vent. Tous avaient reconnu les armoiries des Cyri'Andil et l'aura de puissance qui en découlait. Les gardes du souverain, droits comme des "i", semblaient se gargariser de l'attention qui leur était portée. Les bannières luxuriantes des ducs faisaient pâle figure en comparaison, et ce malgré leurs nombres. Chacun avait à cœur de démontrer sa présence, de rappeler que contrairement aux autres ils avaient répondu à l'appel et rejoint l'ost. Les tentes des comtes, vicomtes, barons et marquis abordaient aussi leurs couleurs, le choix des différents emplacements avait d'ailleurs été source d'intenses débats. Le comte Barkrot de Murennes était un des conseillés du roi et avait vivement protesté de se retrouver à partager la colline avec le marquis de Korost, un intrigant notoire récemment doté de terres dans la bordure. Chaque seigneur avait ainsi fait valoir sa proximité réelle ou historique avec la maison régnante, utilisé toutes les faveurs à sa disposition, invoqué tous les droits qui lui étaient garantis, pour le plus grand malheur de l'intendance. Les hommes d'armes issus de la noblesse, campant près de leurs souverains, avaient fait peindre leurs insignes sur leurs boucliers espérant être reconnaissables au cœur des combats, lorsqu'ils s'illustreraient. Les alliés du royaume avaient hissé leurs gonfalons, plus à l'Est, tous plus voyant les uns que les autres. Enfin venaient les drapeaux des troupes de mercenaires, des gardes de villes, des compagnies à gages. Depuis quelques années ces troupes s'étaient aussi octroyées le droit à des armoiries, aux codes moins restrictifs que ceux des seigneurs, et au grand damne de ces derniers. Cette forêt d'étendards s'étendait à perte de vue révélant l'immensité de l'armée réunie.

Le lendemain, après la bataille, il n'en resterait plus qu'un sur le champ de bataille représentant un corbeau noir à trois pattes sur un font rouge uni.

— Alacanth Mnemoniaste, historien de la Citadelle Noire

Les étapes de la création d'un blason

  1. Choisir l'origine géographique du porteur : le bouclier..
  2. Estimer l'époque de création du blason : les couleurs.
  3. La nature du porteur : les divisions.
  4. Les titres du porteur du blason : les pièces.
  5. Les particularités du porteur : les charges.
  6. Être créatif !

On trouve une grande diversité de blason en Abrasia et l’étude de ces derniers est à la fois un sujet de dispute pour les nobles et une discipline essentielle pour les historiens. Autrefois l’apanage des seigneurs, villes, villages, mercenaires et compagnies commerciales ont maintenant leurs propres emblèmes. La construction d’armoiries suit des codes stricts variant en fonction des lieux, mais quelques lois universelles subsistent.

Tout d’abord, on représente les symboles sur un bouclier dont l'aspect dépend de la culture du "porteur". De manière générale, plus les règles sur l’emplacement et la nature des dessins est complexe plus la famille désignée est importante. Ainsi, un baron pourra se contenter d’un écu uni strié avec éventuellement une forme centrale tandis qu’un roi se verra identifié par plusieurs motifs, de nombreuses couleurs et charges de différentes tailles rappelant son héritage. L’Empire Boréal fait figure d’exception, sont drapeau unique à tous représentant un corbeau noir à trois pattes sur un fond rouge.

Les objets portant les ornements d’un noble, d’une armée ou d’une compagnie ont une valeur symbolique très forte. Il est ainsi impensable pour une ville de laisser son écusson se détériorer, pour une troupe d’abandonner son étendard sur le champ de bataille. Un seigneur se faisant dérober ses insignes sera considéré comme humilié. Comment pourrait-il être un homme de parole, un soutien pour son suzerain et protecteur de son vassal s’il ne peut sauvegarder son propre honneur ?

Les clefs de l’héraldique

Ici, nous utiliserons les termes d’armoiries, de blasons, de symboles et d’étendards de manière profane pour parler des écus d’armoiries.

Lorsque l’on conçoit ou lit de tels ouvrages, il est nécessaire de procéder par étapes. Chacune offre une clef de compréhension de l’origine ou du statut de l’entité représentée.

Le bouclier

Chaque blason a comme support un écu. Sa forme est un témoignage de l’origine géographique du porteur. Ainsi, le royaume d’Abrasia utilisait un bouclier en écu à pointe (ancien français). La plupart des territoires du royaume dissout (maintenant royaumes, duchés et marches indépendants) ont gardé cette tradition. Les cités libres utilisent, elles, un support dit baroque tandis que les nobles du royaume de Nadarah préfèrent arborer le pavois elfique (Béotien).

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ancien français
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baroque
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Béotien

Le champ

On appelle le champ d’un blason, le fond de l’écu. Cela désigne la façon dont l’écu est traité, on y inclut donc les couleurs, les divisions et les traits.

Les couleurs

Les couleurs ont des significations bien particulières en fonction des états.

Dans les anciens territoires du royaume d’Abrasia et depuis les Cyri'Andil, il est coutume d’utiliser des couleurs chaudes. On préfère ainsi le rouge, l’orangé et le violet, ce dernier étant la couleur officielle du royaume. Des blasons plus vieux gardent des teintes plus claires telles que le bleu, le vert et, mais aussi le noir. Le Blanc est souvent réservé aux ordres religieux. Les seigneurs ayant au moins le titre de baron utilisent deux couleurs différentes et ajustent donc en conséquence leurs armoiries familiales.

Les divisions

On appelle la séparation entre deux couleurs la ligne ou le trait.

Dans les anciens territoires du royaume d’Abrasia, le motif du trait dépend du territoire et le sens de la division (horizontale, double, verticale en quiconque, etc...) est laissé à l’arbitraire esthétique. Il existe cependant des modes qui ont vu des divisions êtres plus fréquentes à certaines périodes qu'à d'autres. Les familles les plus anciennes et celles qui veulent les imiter favorisent le modèle par Pâle tandis que celles apparues lors des dynasties des Oridaïs préfèrent par bandes. Sous les Elms, on affectionnait alors les chevrons, sous les Nanchiors par croix et sous les Cyri'Andils par sautoir.

Les compagnies de mercenaires ont jetté leur dévolu sur les chausses, les corporations sur la division en goronnie et les ordres sur celle chevronnée. Les armées ont toujours fait à peu près n’importe quoi.

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les chausses
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goronnie
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chevronnée.
 

De gauche à droite : Champ mercenaire sous les Cyri'Andil, champ noble sous les Elms, champ noble sous les Cyri'Andil.

Les pièces

Les pièces sont le marqueur principal du prestige d’une maison. Dans la plupart des cultures, ce prestige est relatif et jugé au bon gout. Cependant, un souverain qui verrait l’un de ses vassaux arborer une pièce royale y verrait la contestation de son autorité. Au contraire, les branches éloignées de la famille régnante peuvent reprendre le motif en plus petit pour marquer leur proximité.

Dans les anciens territoires du royaume d’Abrasia, différentes pièces ont marqué l’appartenance aux différentes dynasties, mais le sautoir est souvent l’apanage des rois, le quart celui des princes, le canton, celui des ducs, le gyron, celui des comtes, le mont ou le point ceux des marquis, les autres symboles étant réservées aux maisons moins prestigieuses.

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De gauche à droite : Pièce royale des Cyri'Andil, pièce royale des Elms, pièce princière d’une antique maison.

Les Charges

Les charges regroupent tous les éléments destinés à « charger » un champ. Il s’agit donc de tout symbole apposé sur l’écu afin de le singulariser. On y retrouve des motifs géométriques, des dessins d’animaux, de bateaux ou d’armes. Il n’existe pas de règles particulières quant à l’utilisation d’une charge en particulier et deux familles différentes peuvent utiliser la même avec des significations différentes. La reprise d’une charge peut être un hommage, un défi, un symbole propre ou le signe d’une filiation qui nécessite un contexte pour pouvoir s’expliquer.

Exemples de lecture d’écus

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Cet écu se lit de la manière suivante: la division et les couleurs datent de la période Cyri'Andil, il s’agit donc d’une maison « jeune » ou de la lignée royale. La pièce utilisée est un sautoir l’apanage de la lignée royale et sa couleur est le mauve Abrasien. Au centre de l’image, on retrouve la main du pouvoir, signe d’un souverain se considérant comme actif dans les affaires du royaume tandis que le haut de l’écu est orné de chouettes, animal associé à la justice. En bas, on retrouve la roue du commerce et du voyage. Il s’agit de l’écu du roi Grovane Cyri'Andil.

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On retrouve sur cet écu une grande partie des attributs du précédent. Le style de la pièce est différent soulignant un changement d’époque stylistique. La main du pouvoir et la roue sont toujours présentes, mais les chouettes ont laissé place à des épées. Le souverain marque ainsi une rupture en se revendiquant comme un roi guerrier. Il s’agit de l’écu du roi Fuffyn Cyri'Andil, le fils héritier de Grovane.

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Cet écu se lit de la manière suivante: la division et les couleurs datent de la période Cyri'Andil, il s’agit donc d’une maison « jeune » ou de la lignée royale. La première pièce que l’on distingue est un quart, marque du rang de prince. La deuxième est un sautoir dans le quart, signe que soit la personne se revendique de la lignée royale soit prétendant à la couronne. On y retrouve plusieurs charges: le Croissant marque d’Amarandil, l’arc et le blé. Les deux premières sont en noir symbolisant peut être la volonté du porteur d’avoir recours à tout pour éliminer ceux qui veulent luit nuire et le blé rouge exprime sa proximité avec les boréaux, probablement du fait de la présence d’un domaine fortifié. Il s’agit de l’écu d’un Prince vassal de l’Empire Boréal soucieux d’à la fois marquer sa fidélité à ces derniers, mais aussi de rappeler ses prétentions au trône du royaume déchu.

Cet écu se lit de la manière suivante: la division et les couleurs datent de la période antique, il s’agit donc du blason d’une très vieille famille (ou d’une personne se revendiquant d’une lignée millénaire). On retrouve le Canton des ducs en haut à gauche ainsi qu’un cadre violet du royaume d’Abrasia. Les ailes symbolisent ici la liberté et la plante est une espèce particulière qu’on ne retrouve que dans le duché d’origine du porteur de l’écu.

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Cet écu se lit de la manière suivante: la division utilisée est celle dite par Chausse, marque des compagnies de mercenaires. Ceci doit immédiatement nous inviter à la prudence, ces derniers ayant tendance à être très peu rigoureux. Les couleurs et le thème ne servent ici qu’un aspect esthétique. Il s’agit de l’écu des hardis batailleurs, une troupe opérant dans le duché de Ki.

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