L'À-pic de l'Asymptote Settlement in Troupe de l'Horizon | World Anvil
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L'À-pic de l'Asymptote

Je détestais quand ████████ allait à l'À-pic. Depuis qu'il nous a quittés, Aliénor s'y rend sans cesse, soi-disant pour méditer, mais je sais qu'elle ne me dit pas tout.
Je crois que ce qui me frustre le plus, c'est que je sais que lorsque elle est là-bas, elle se rend là où je ne peux pas la suivre.
— Hiérarque Épiméthéus

Les vestiges d'en bas du monde

L'À-pic de l'Asymptote est une île en ruines à l'altitude si basse qu'elle disparaît régulièrement dans la Mer de Nuages. Complètement érodée et sur le point de basculer à tout jamais dans l'abysse, elle est régulièrement engloutie par les tempêtes mais finit toujours par reparaître tôt ou tard.   Sa surface ne cesse de diminuer au fur et à mesure que les orages incessants emportent dans l'abîme des morceaux de roche. De nos jours, seuls deux belvédères ouverts aux quatre vents tiennent héroïquement debout face à l'assaut incessant des ressacs aériens.   Ce ne fut cependant pas toujours le cas ; à la fondation de la Troupe de l'Horizon, il y a une trentaine d'années, cette île fut bâtie par les Recollecteurs qui comptaient s'en servir d'avant-poste pour étudier les Hymnes. En effet, ces derniers sont particulièrement puissants sur l'À-pic, notamment grâce à sa proximité avec la Mer de Nuages. Les fondateurs de la Troupe y envoyèrent donc deux expéditions, dont les Mémoires sont encore soigneusement conservés aujourd'hui dans les archives du Perchoir, en guise d'avertissement.  

Histoire de la folie

Il y a quelque chose qui ne va pas à l'À-pic. Là-bas, l'étoffe du monde s'effiloche, se déchire, et laisse voir ce qu'il y a entre les brins de notre réalité. Et ça rend les hymniers fous.
— Hiérarque ████████
Une fois l'avant-poste d'étude bâti, les hymniers les plus talentueux y furent envoyés pour un mois, afin d'écouter les Hymnes et de conduire différentes expérimentations censées permettre d'en affiner la compréhension. Les premiers résultats furent amers : la majorité des hymniers envoyés là-bas en revinrent profondément éprouvés. D'après leurs témoignages, un séjour de quelques jours sur l'À-pic, à écouter les Hymnes sans autre distraction, avait fini par causer chez eux une profonde sensation de mal-être.
  Plusieurs rapportèrent que leurs sens avaient commencé à se brouiller et à se mélanger : ils avaient l'impression de voir les sons, de ressentir sur la langue les goûts de leur enfance lorsqu'ils voyaient certaines couleurs ; les Liseurs voyaient les lettres danser sous leurs yeux et jouer des mélodies selon l'agencement des syllabes. Parallèlement à l'aggravation de ces troubles neurologiques, la maîtrise des Hymnes des victimes n'aurait fait que s'intensifier. Les survivants se rendirent ainsi compte qu'ils n'avaient pas dormi pendant la dernière semaine de leur séjour, un exploit que même les maîtres de l'Hymne Jaune ne parviennent pas à reproduire à altitude normale.   Ces phénomènes déboussolants furent interprétés par les médecins comme une conséquence directe de l'exposition prolongée des hymniers. L'intensification des Hymnes à basse altitude est un phénomène connu depuis très longtemps ; les Recollecteurs évoquèrent alors la possibilité de l'existence d'une surchage hymnique. Il existerait pour ces érudits un seuil d'exposition aux Hymnes intenses de la Mer de Nuages au-delà duquel l'esprit, submergé et poussé aux limites de sa compréhension, dégrade ses fonctions primaires et ne parvient plus à traiter les informations basiques transmises par les cinq sens.   Une nouvelle expédition fut alors montée, pour deux mois cette fois-ci. En plus des hymniers, des individus totalement insensibles aux courants éthérés furent envoyés afin de veiller sur la sécurité de leurs confrères.   Le résultat fut un carnage. Au bout de trois cycles, les hymniers présentaient les mêmes symptômes neurologiques que la première expédition.   Au bout d'une décade, le tempérament des hymniers devenait de plus en plus instable. Ils oscillaient entre phases d'irritation, de curiosité morbide, de paranoïa mensongère puis de silence effrayant. Refusant de s'alimenter et de dormir, ils insistèrent pour rester, clamant qu'ils ressentaient une sorte de présence dans les Hymnes, une entité qui approchait et venait à leur rencontre.   Le capitaine de l'expédition, un non-hymnier, tenta de ramener ses compatriotes de force mais fut violemment repoussé et blessé lors de l'altercation. Redoutablement puissants et galvanisés par leur séjour près de la Mer de Nuages, les hymniers devinrent dangereux pour leurs camarades qui tentèrent de les calmer, sans succès.   Alors que les non-hymniers envisageaient sérieusement de prendre le navire et d'abandonner leurs compagnons devenus fous à leur sort, ils furent réveillés en pleine nuit par des cris de douleur et des bruits d'agonie. Les hymniers, agenouillés au sol, saignaient par les yeux, le nez et les oreilles, pris de vomissements atroces. Sans que les Troupiers ne puissent faire quoi que ce soit, la moitié de l'expédition s'effondra par terre en quelques minutes, terrassée par un mal inconnu.   Les survivants fuirent l'À-pic sans demander leur reste, ramenant les corps de leurs compagnons hymniers. Toutes les expérimentations furent immédiatement interrompues et l'À-pic fut abandonné aux vents et aux orages, condamné à se dégrader lentement.  

L'À-pic aujourd'hui

On raconte que le mythique Hiérarque Quatre, le plus mystérieux des dirigeants de la Troupe de l'Horizon, aurait longtemps manifesté un intérêt profond pour l'À-pic. Mais quoiqu'il ait trouvé en ce lieu, ses découvertes se sont évanouies avec lui lorsqu'il disparut du monde connu il y a de cela quelques années.   De nos jours, plus personne ne s'y rend, hormis la Hiérarque Aliénor, dont on dit qu'elle aurait été la disciple de Quatre. Réputée pour être l'hymnière la plus puissante du monde connu, elle voyage régulièrement sur l'île en ruines avec une escorte réduite - dont aucun hymnier. Partiellement réaménagé pour servir de base avancée pendant quelques jours, l'À-pic lui sert de lieu de méditation, où nul ne sait vraiment ce qu'elle fait.   Et lorsqu'il y a quatre ans, elle revint de son voyage la peau couverte de cicatrices, comme si elle avait été frappée par la foudre, personne ne posa la moindre question.
Le P et le R sont vraiment des lettres magiques. Tout ce que j'ai à faire pour dessiner un R, c'est de faire un P et de rajouter une barre partant de sa boucle. Et d'un seul trait, je transforme une lettre jaune en lettre rouge.
— Discours incohérent d'un hymnier Liseur posté trop longtemps sur l'À-Pic

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