Kiith Kaalel

« Chaque murmure a sa valeur »

Malgré nos efforts acharnés, les mystères de notre passé restent irrésolus alors que nous nous efforçons de découvrir la vérité sur nos origines sur Kharak. Plus nous creusons, plus il semble que les preuves de notre existence disparaissent lentement.

On sait peu de choses sur les débuts des Kiiths les plus influents ; leur histoire est entremêlée de légendes et préservée uniquement à travers des textes anciens et des reliques au sein de leurs familles. Les violentes tempêtes de sable sur Kharak ont enseveli d'innombrables sites, villes, villages et documents historiques, rendant la reconstitution de notre passé particulièrement ardue.

Il est possible qu'il y a des milliers d'années, cette planète ait été plus habitable qu'aujourd'hui. Mais quelle est la véritable ancienneté de notre civilisation ? C'est un mystère qui persiste. Notre histoire documentée, selon le système de datation S'jet, ne remonte qu'à environ 1 250 ans, laissant une grande partie de notre passé dans l'ombre.





Avant l'année 313 KDS, les Kaaleli étaient des nomades démunis originaires de la région des Dunes marchantes. Ils parcouraient les étendues désertiques, établissant des campements temporaires dans divers villages et cités. Préférant la discrétion, ils cherchaient refuge à l'ombre du soleil brûlant pour éviter les regards.

Sans demeure fixe, ils s'installaient le long des rues pour subsister. Leur principale ressource était l'information, qu'ils monnayaient habilement dans chaque village visité. Les Kaaleli avaient développé de vastes réseaux de contacts partout où ils séjournaient, collectant assidûment nouvelles et rumeurs.

Au fil de leurs migrations, ils ont continué à échanger des informations, transmettant le folklore et les mythes locaux, tout en relayant les actualités politiques. En maintenant leur neutralité dans ces échanges, ils assuraient leur sécurité et leur survie, devenant ainsi les premiers véritables courtiers en information.


La situation évolua lorsque les relations privilégiées avec Kiith S'jet portèrent leurs fruits, conduisant les Kaaleli à solliciter auprès de S'jet-Sa le statut de vassal. Après plusieurs décennies d'échanges fructueux entre les deux kiiths, S'jet accueillit Kaalel dans le premier des trois cercles d'initiation, ouvrant ainsi la voie à leur intégration complète au sein de S'jet.

Les descendants Kaaleli, dotés d'une intelligence remarquable, s'imposèrent rapidement comme scribes et messagers S'jetti. Leur réputation se forgea autour de leur méticulosité et de leur détermination à accomplir leurs missions, quels qu'en soient les risques. Au fil du temps, Kaalel tissait des liens avec de nombreux kiithids, étendant progressivement leur sphère d'influence.

En 337 KDS, Lair Kaalel-Sa convoqua ses pairs dans les Dunes Marchantes, leur terre ancestrale. Après deux années de concertation avec d'influents chefs kiithids, Lair prit la décision d'émanciper son peuple de la tutelle S'jet, inaugurant ainsi un nouveau chapitre pour le Kiith Kaalel. Cette séparation, bien que pacifique, entraîna leur départ des terres S'jet, tout en leur permettant de préserver leurs fonctions traditionnelles.


Entre 348 et 360 KDS, Kiith Kaalel développa un système de communication sophistiqué reposant sur des signaux de fumée et des tambours. Leurs méthodes de cryptage innovantes leur permirent de transmettre des messages avec une rapidité inégalée, une capacité qui devint particulièrement précieuse pour les stratèges militaires de l'époque.

Lors des Guerres d'Hérésie en 563 KDS, les Kaaleli dépassèrent leur rôle traditionnel de messagers. Leurs compétences furent exploitées dans des domaines plus sombres : espionnage, assassinats et interrogatoires. Ces nouvelles attributions, bien que controversées, s'avérèrent déterminantes dans le conflit.

À l'issue des guerres, Kiith Kaalel saisit une opportunité stratégique en s'alliant à Kiith Naabal. En annonçant l'avancée des forces Naabal et en conseillant la reddition aux autres kiiths, ils contribuèrent à épargner de nombreuses vies. Cette décision s'avéra judicieuse, car la supériorité technologique de Naabal rendait toute résistance futile.


À l'issue de la guerre, les Kaaleli se fondirent dans Kiith Naabal en tant que scribes, abandonnant temporairement leur identité. Ce n'est que deux générations plus tard, en 857 KDS, que Kiith Kaalel reprit son indépendance.

Cette renaissance fut catalysée par un jeune inventeur, Yirra Kaalel, dont la création de la première presse à imprimer bouleversa profondément la société. Cette innovation permit une diffusion sans précédent des idées et du savoir, tant au sein de Kiith Kaalel qu'au-delà de ses frontières.

L'essor de l'alphabétisation sur Kharak transforma l'imprimerie en une entreprise florissante pour Kiith Kaalel. En 902 KDS, leur publication de l'Almanach du Porteur, qui allait devenir l'ouvrage de référence pour les deux siècles suivants, les mit en conflit direct avec Kiith S'jet.

Forts de leur influence grandissante, les Kaaleli s'émancipèrent progressivement de la tutelle de Kiith Naabal. Les liens de vassalité qui les unissaient jadis s'estompèrent tandis qu'ils traçaient leur propre voie, affirmant leur autonomie nouvelle.

L'héritage innovant de Kiith Kaalel ne fit que s'amplifier. En 913 KDS, ils lancèrent le premier journal de Tiir, puis inaugurèrent la radiodiffusion en 998 KDS. Leur esprit pionnier se manifesta également dans le développement de la télévision, le déploiement de satellites en orbite basse et la conception de systèmes de détection avancés.

L'influence de Kiith Kaalel perdure jusqu'à nos jours : le Corps de renseignement de la Coalition Du Nord revendique fièrement cet héritage, perpétuant ainsi leur tradition séculaire d'innovation dans le domaine de l'information.


Malgré sa taille modeste, Kiith Kaalel exerce une influence considérable sur notre société. Leurs membres sont particulièrement estimés pour leur érudition historique et culturelle, endossant naturellement le rôle de gardiens et narrateurs de notre patrimoine.

Cette façade savante dissimule toutefois une facette plus obscure : leur maîtrise consommée de l'espionnage et de la manipulation. Si leur rôle de tortionnaires durant les guerres d'hérésie a laissé une ombre sur leur réputation, leurs contributions majeures à la société leur valent encore aujourd'hui un respect certain.

Leur attachement au secret, à la culture et aux jeux politiques les distingue nettement de Kiith S'jet, dont la quête de progrès scientifique et de vérités empiriques nourrit une rivalité subtile mais persistante entre les deux kiiths. L'emprise de Kiith Kaalel sur les médias leur confère le pouvoir de façonner l'opinion publique et les normes sociales, mais cette influence suscite la méfiance des autres kiiths, les plaçant dans une position ambivalente au sein de notre société.

Cette capacité à exercer leur pouvoir à travers le prisme des récits culturels et des manœuvres stratégiques ne fait que renforcer leur statut singulier dans le tissu social kharakien.


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