Principauté d'Elirria
“Un peu de fil… juste quelques millimètres, s’il vous plaît…”
Le râle lancinant d’un mendiant plane sur les ruelles des bas-fonds d’Elirria, sombre rappel que dame fortune ne s’aventure plus ici depuis bien longtemps. Des odeurs entêtantes de crasse et de métal fondu se mêlent et se déplacent au gré des courants d’air, charriant toujours plus loin cette atmosphère de désespoir mâtiné de misère.
Ca et là, un cri.
Parfois un hurlement.
Un bruit de bottes, rapide. Pas la milice, non - même les escadrons du défunt Prince ne se risquent plus à traverser les ombres de ces quartiers. Bien pire : les agents de la Guelfe Noire, le fléau d’Elirria.
Ceux ci accompagnent un personnage sombrement vêtu, paré d’un masque de bronze : l’un des lieutenants, venu négocier une trêve avec leur ennemi de toujours. Malgré l’apparente tranquillité des guerriers, un oeil averti pourrait remarquer les machoires serrées, les mains crispées sur le pommeau des dagues - car bien peu verraient d’un bon oeil la réussite de ces pourparlers.
Enfin, une lueur. La flamme dansante d’une torche, qui illumine la troupe disparate que vient rencontrer notre homme : le lieutenant de la Guelfe Blanche et ses gardes du corps.
Une poignée de main est brièvement échangée entre les officiers des deux factions, mais avant que le dialogue puisse débuter, un cri retentit. Une alarme.
L’écho n’a pas le temps de s’estomper que déjà l’éclat de l’acier brille dans la pénombre, prêt à signer dans le sang cette trahison. Chacun accuse l’autre camp, à grand renfort d’insultes et de menaces.
Un autre cri, brutalement interrompu.
Une détonation, proche. Très proche. Trop proche.
Un souffle brûlant, brutal, porteur de mort.
Enfin, le silence.
Principauté d’Elirria
Généralités
La principauté d’Elirria est en grande partie occupée par la cité du même nom - quelques champs épars entourent les hautes murailles de la ville, parsemés de bosquets.
La cité elle même est bien souvent appelée la cité aux deux visages : la ville haute d’un côté, porteuse de vie et berceau tant d’universités prestigieuses que de guildes influentes, et les bas-fonds, terres de corruption et de misère.
Politique et situation actuelle
A l’origine unies et au service du Prince régnant, les deux Guelfes sont désormais de farouches ennemis opposées à tout compromis et ne visant que la destruction pure et simple de l’autre camp.Jusqu’à très récemment ce conflit était jugulé par l’influence du Prince et de ses soutiens, mais sa mort brutale - et quelque peu suspecte - est venue troubler l’échiquier politique de la principauté : les affrontements jusqu’ici cachés et réalisés avec plus ou moins de finesse se font désormais au grand jour, souvent au mépris des intérêts de la ville et de ses habitants.
Pour un oeil averti, la situation est claire : la ville se détruit peu à peu de l’intérieur, et les vautours affluent déjà pour s’approprier un morceau lors de la chute - malgré les restes de la milice du prince, la principauté sombre peu à peu dans le non-droit et le chaos.
Le schisme entre les deux facettes de la ville a également été fortement accentué lors de la mort du prince : les zones aisées se sont entourées de mercenaires, défenses magiques et autres protections diverses tandis que les bas-fonds sombrent plus profond dans la pauvreté.
Géographie
Bien qu’ayant longtemps eu une influence de premier plan auprès des royaumes voisins, la principauté d’Elirria ne dispose que de peu de terres : prise en étau entre la mer et une immense chaîne de montagnes, la cité doit l’essentiel de sa prospérité au fleuve gigantesque qui la traverse - en effet, celui-ci permet à Elirria de contrôler la voie d’accès la plus rapide et la plus sûre pour l’intérieur des terres, lui apportant des taxes mirobolantes et un flux permanent de marchands.
Il est à noter que du fait de la faible quantités de terres et de l’absence totale de possibilités d’expansion, l’une des denrées les plus précieuses à Elirria est l’espace : quel que soit le niveau de vie, la cité présente des quartiers très denses. La prin,cipauté en retire toutefois un avantage certain : ses architectes et bâtisseurs étant obligés de construire en hauteur et de façon parfois exotique, ils ont acquis une réputation d’excellence dans tous les royaumes voisins.
Les alentours de la ville présentent une alternance de champs et de bâtiments divers - notamment les immenses hangars utilisés pour entreposer le contenu des caravanes marchandes. La faible quantité de surface cultivable ne permettant évidemment pas la survie de la cité, celle-ci est particulièrement dépendante de son commerce extérieur : un embargo aurait des conséquences catastrophiques - ce qui a pour effet secondaire intéressant d’éliminer complètement la piraterie au sein de la principauté, les eaux de celle-ci faisant partie des plus sûres du Plan.
La ville elle-même est divisée en cinq grands secteurs :
- Le Palais, construit directement à flanc de montagne et séparé du reste de la ville par l’un des affluents du fleuve - dépourvu de murailles ou de défenses visibles, il n’en est pas moins imprenable : son seul accès viable est l’immense arche de pierre qui le relie à la ville haute, et l’on raconte volontiers que d’importantes protections magiques complémentent son isolement. Le palais est à l’heure actuelle le dernier bastion entièrement sous le contrôle des loyalistes, fidèles au défunt prince.
- La Ville-Haute, quartier aisé de la cité, donne sur le Palais mais n’offre pas d’accès direct au Fleuve ou aux Bas-Fonds. Les maisons y sont coquettes et confortables, quoi que les grands terrains soient rares. Les loyalistes et la Guelfe Blanche se partagent tant bien que mal le contrôle de l’essentiel de ce secteur.
- Le Quartier Marchand, véritable coeur de la cité : l’essentiel des affaires courantes se règlent dans ce secteur, et même les Guelfes respectent (plus ou moins) sa neutralité. En effet, une grande partie de la prospérité d’Elirria - et donc des Guelfes - provient de son quartier marchand, les fauteurs de troubles y sont donc particulièrement mal vus.
- Les Docks, où se retrouvent chants marins et alcool bon marché, voient transiter d’innombrables denrées destinées aux marchands ou à la consommation locale - il est rare de ne pas trouver son bonheur en cherchant ici, pourvu que les questions d’hygiène ou de moralité ne vous froissent pas trop. Les deux Guelfes se contestent la domination de ce quartier et s’affrontent généralement à un endroit ou à un autre des Docks, c’est donc un lieu relativement risqué.
- Les Bas-Fonds, bastion imprenable de misère et d’insalubrité, composé de maisons délabrées et entassées les unes sur les autres - certaines rues n’ont plus vu la lumière du soleil depuis plusieurs années en raison de la hauteur et l’accumulation de logements de fortune, sans compter les innombrables arches tendues entre les bâtiments. L’on raconte d’ailleurs volontiers qu’un habitué de ce quartier peut sans peine se déplacer en hauteur sans jamais avoir à revenir au sol. Les bas-fonds sont presque exclusivement sous le contrôle de la Guelfe Noire, et il est fortement déconseillé de s’y aventurer sans être en bons termes avec celle-ci.
Histoire
Des plus terribles malheurs naît parfois une nouvelle fleur, nourrie par les cendres d’une ancienne vie. La principauté d’Elirria est de dces fleurs - épineuse et empoisonnée, malgré sa beauté, elle est l’une des rares à avoir su tirer parti des événements de la Brisure.A l’origine de simples camps et fermes éparses subsistant tant bien que mal, Elirria a vu arriver tout ce que les Royaumes comptent de parias, chercheurs de gloire et de laissés pour compte.
De rassemblement dysfonctionnel uni par la survie plus que tout autre intérêt, Elirria est devenue, sous la direction ferme du premier Prince, un rassemblement dysfonctionnel riche à mrourir et d’influence certaine.
Au délà de l’intelligence politique du Prince, la rayonnement de la cité s’explique notamment par sa position clé : développée sur l’embouchure du fleuve créée par la Brisure, elle a très vite assuré sa domination sur les nouvelles routes commerciales et les voies d’influence ainsi créées.
On raconte également dans certains cercles que la récupération et le commerce d’échardes de mana ne serait pas étrangère au développement soudain de la Principauté - bien que plus personne à Elirria ne le sache aujourd’hui avec certitude et que la Bibliothèque d’Achéron ne reconnaîtrait jamais ouvertement ce genre de tractation.
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