La pierre d'Ebeyn

Ebeyn signifie “Noir du ciel” en virelangue. C’est l’un des noms que les Vèdres donnent à la divinité minérale vénérée depuis l'Eveil sur les plaines du Souffle. La pierre d’Ebeyn est une roche qui par son aspect et sa rareté a été élevée à la condition de matière divine par excellence. Elle est considérée comme l’incarnation terrestre de l’Intangible, et de fait ne peut être manipulée que par une certaine caste au sein de la société vèdre.

Caractéristiques

On la récupère par fragments au coeur de certaines roches, notamment dans le dazalt, cette pierre de couleur sombre que l’on trouve surtout dans la région du Yön.
Elle se présente comme un minéral d’un noir d’encre aux reflets bleutés, lisse et légèrement translucide. C’est la seule roche connue sur le Refuge qui soit complètement indestructible par les moyens à disposition de la population. C’est également le seul matériau qui résiste au passage de la breen.
Une fois dégagée de sa gangue de dazalt, on peut la polir pour en enlever toutes les traces et on obtient en général des pierres ovoïdes de taille variable. Comme il est impossible d’en modifier la forme, il est très rare d’en trouver sans irrégularités naturelles. Celles-ci sont les plus précieuses et de fait, les plus prisées.

Usage

Roche sacrée primordiale, la pierre d’Ebeyn fait partie du domaine réservé aux géoles, la caste spirituelle de la société vèdre. Ils sont les seuls habilités à en manipuler les fragments et à les porter en parures. Toute personne d’une autre caste se garde bien de poser la main dessus car ce serait un scandale retentissant et résulterait probablement en un bannissement de la tribu. Quant aux étrangers qui commettent ce sacrilège, ils sont violemment chassés ou même parfois mis à mort s’ils ont la malchance de tomber sur les Vèdres les plus extrêmes.
Incidemment, l’information a circulé dans le Refuge et les voyageurs sont au fait de l’importance de certaines roches aux yeux du peuple du Souffle, notamment de celle-ci. Son commerce est interdit - surtout afin de maintenir la paix avec le peuple des plaines - pourtant on retrouve de la pierre d’Ebeyn sur le marché noir de Nepo et même en Vertoile ou sur le Llahe, ce qui a tendance à enrager passablement les Vèdres qui en sont témoins. La pierre a effectivement une valeur marchande élevée, de part ses qualités incroyables et bien qu’elle soit impossible à tailler.
Sur les landes, chaque géole a le privilège de porter au moins une pierre d’Ebeyn. Il reçoit sa première lors de son intronisation au sein de la caste. En général il s’agit d’un petit spécimen irrégulier, monté en pendentif simple. Il pourra cependant étoffer cette collection tout au long de sa vie, car ces gemmes ont valeur de récompense et de reconnaissance spirituelle. Plus un géole porte de pierres d’Ebeyn, plus il est influent au sein de sa caste. Les Hauts-Géoles, qui président aux grandes cérémonies, arborent généralement des parures entières avec parfois des gemmes énormes et parfaitement lisses.
Toutefois les plus grosses pierres d’Ebeyn sont le plus souvent réservées à l’incrustation des totems religieux dressés ça et là sur les plaines. Ces sculptures ont une valeur inestimable, mystique pour les Vèdres, pécuniaire pour les étrangers…

Exploitation

L’extraction de la pierre d’Ebeyn est extrêmement codifiée et encadrée. Comme on la trouve principalement dans le dazalt, celui-ci est également entré dans le domaine de la caste géolienne, aussi s’en réservent-ils la taille.
C’est dans le Yön que le dazalt est le plus abondant. Chaque tribu a le droit d’en prélever une certaine quantité à chacun de ses passages, et il est interdit de s’y attarder plus d’un mois. De manière générale, la région est étroitement surveillée par les sentinelles et les étrangers y sont très mal vus car on les soupçonne d’être là pour l’Ebeyn. Il est parfois arrivé que des expéditions de braconnage soient identifiées puis exterminées sans sommation.
On peut trouver du dazalt en dehors du Yön, mais également des pierres d’Ebeyn dans d’autres types de roche - comme dans l’opsitiem ou dans le gramic - mais dans des proportions bien moindres.