Sajuuk
Sajuuk est la divinité principale et la plus largement vénérée sur Kharak, particulièrement par les nombreux kiithid de l'hémisphère nord. Son culte semble remonter aux temps les plus anciens de l'histoire kharakide connue, bien que ses origines exactes soient perdues. Il est communément appelé le Grand Architecte, ou parfois Celui Dont La Main Façonne Ce Qui Est.
Histoire du Culte
Les origines précises du culte de Sajuuk sur Kharak demeurent obscures, probablement enfouies sous les sables comme tant d'autres pans de l'histoire ancienne.
Au fil des siècles, et sans doute en raison de la perte progressive des savoirs ancestraux, la vénération de Sajuuk a connu de profondes évolutions et s'est fragmentée en de multiples interprétations théologiques, traditions et dénominations, souvent radicalement différentes et parfois violemment opposées.
Parmi les interprétations les plus marquantes qui ont façonné l'histoire kharakide, on peut citer :
- La doctrine de Kiith Gaalsien : Pour ce kiith ancien et autrefois extrêmement puissant, les Kharakides furent placés par Sajuuk sur cette planète désertique et hostile pour y endurer la souffrance.
Cette condition était vue soit comme une punition pour une faute originelle (une forme d'orgueil ou d'hubris des ancêtres), soit comme la nature même de l'existence voulue par Sajuuk.
Leur code religieux strict, le Décret de Kah'a, exigeait une humilité absolue, l'acceptation sans faille des épreuves et une obéissance rigoureuse aux rituels comme unique moyen d'apaiser Sajuuk ou de trouver une forme de rédemption à ses yeux.
Toute tentative d'améliorer son sort ou de défier les limites imposées par Kharak était considérée comme une arrogance hérétique devant être châtiée.
- La foi de Kiith Somtaaw : Les Somtaaw vénéraient Sajuuk sous un autre nom et un autre aspect : Jakuul, un puissant dieu guerrier imaginé brandissant une épée rougeoyante et menant des armées célestes étincelantes.
Eux aussi croyaient que la présence kharakide sur cette planète était une forme d'épreuve imposée par Jakuul. Cependant, ils l'interprétaient non pas comme une punition, mais comme un test d'endurance et de volonté.
Ce test visait à déterminer si les Kharakides pouvaient devenir assez forts et dignes pour être considérés comme les égaux de leur dieu guerrier. Les légendes Somtaaw mentionnent également que Jakuul aurait lui-même gravé les énigmatiques Rouleaux de Métal Stellaire, des reliques sacrées d'une valeur inestimable que le kiith prétendait autrefois détenir dans ses temples montagnards.
- Le dogme historique de Kiith Siidim : Bien que les pratiques religieuses Siidim avant l'ère de Sasaraad Siidim-Sa soient mal connues (peut-être plus pacifiques), ce dernier imposa une transformation radicale et suprémaciste de leur foi.
Dans une tentative évidente d'asseoir la domination de son peuple, Sasaraad promulgua un dogme affirmant que seuls les membres de Kiith Siidim possédaient une Origine Divine.
Tous les autres kiithid n'étaient, selon cette doctrine, que des Gritiidim ("le Peuple des Sables"), des êtres inférieurs nés de la poussière de Kharak, indignes et naturellement destinés à servir les Siidim élus.
- L'énigme de Kiith Ferriil : Il faut également mentionner l'influent mais énigmatique Kiith Ferriil. Ce kiith, aujourd'hui disparu, exerça une influence spirituelle prépondérante, voire un quasi-monopole religieux, sur une grande partie du Nord de Kharak pendant une période significative, estimée entre environ 255 KDS et 350 KDS.
Cependant, suite à la disparition ultérieure et encore mal expliquée de ce kiith, la nature exacte de leur doctrine et de leurs rites nous échappe aujourd'hui presque entièrement.
Les rares fragments de textes ou les inscriptions qui leur sont attribués sont souvent extrêmement obscurs, ou rédigés dans des dialectes anciens qui défient encore les tentatives de traduction complètes par nos linguistes et épigraphistes les plus compétents, qu'ils soient S'jet ou Kaalel.
Ce que nous savons principalement de Kiith Ferriil provient donc des références – souvent critiques, fragmentaires ou déformées par l'hostilité – faites à leur sujet dans les doctrines des autres grands kiith religieux (comme Gaalsien ou Siidim) qui leur ont succédé, les ont combattus, ou ont peut-être contribué à leur déclin. Leur véritable vision de Sajuuk et du monde reste donc l'une des grandes énigmes non résolues de notre passé lointain.
Ce furent les incompatibilités théologiques fondamentales et irréconciliables, en particulier entre l'orgueil élitiste du dogme Siidim et l'exigence d'humilité absolue du Kah'a Gaalsien, qui constituèrent la cause principale du déclenchement des Guerres d'Hérésie.
Ce conflit fratricide dévasta Kharak pendant près de trois siècles, détruisant savoirs, infrastructures et vies, et manqua de peu d'effacer la civilisation kharakide de la surface de la planète.
Suite à leurs propres et douloureuses expériences face aux ambitions des kiithid religieux durant cette période, Kiith Paktu et la plupart des kiithid qui migrèrent ou se développèrent au Sud conçurent une méfiance durable envers la religion organisée et ses dogmes.
Ils vinrent à la considérer principalement comme un instrument de pouvoir, d'oppression et de division. Si la foi individuelle en Sajuuk ou d'autres entités n'a pas entièrement disparu au Sud, le culte organisé y est presque inexistant, la majorité des croyants pratiquant leurs rites de manière privée et discrète.
Sajuuk dans Le Temps de la Raison
Même après la chute spectaculaire des grands kiithid religieux à la fin des Guerres d'Hérésie et l'avènement du Temps de la Raison , la croyance en Sajuuk et en certains éléments de la cosmologie qui lui est associée demeure une force culturelle et spirituelle significative, en particulier dans l'hémisphère nord de Kharak.
Son nom, ses symboles (comme la Main Créatrice) et les mythes qui l'entourent continuent d'imprégner profondément la culture, les arts, les traditions et même le langage quotidien. Cette foi ancestrale coexiste désormais, parfois difficilement, avec la pensée logique, l'empirisme scientifique et le pouvoir séculier qui dominent la sphère publique et les débats au sein du Daiamid.

Le Signe de Saajuk, un très ancient symbole pour representer le Grand Architecte
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