Désert de l'Aube

Le Désert de l’Aube s’étend à perte de vue comme un océan minéral figé sous un soleil furieux. Son sable d’un blanc spectral ne renvoie pas seulement la lumière : il la multiplie, la réfracte, l’exacerbe jusqu’à la rendre insupportable. Sous le zénith, chaque grain semble incandescent, chaque dune vibre d’une chaleur si intense qu’elle trouble la vue et brûle la chair par simple contact. Le sol, à certaines heures, devient littéralement infranchissable pour un pied nu.

La chaleur y est une entité à part entière — sourde, omniprésente, sans repos. Elle ne laisse place ni à l’ombre ni au répit. La sueur s’évapore avant même de naître. L’air devient une brume tremblante, dense comme du verre fondu, et chaque respiration semble gratter les poumons de l’intérieur. Il est impossible pour un humanoïde ordinaire de survivre dans ces conditions sans préparation extrême : les protections magiques, les onguents antiques ou les artefacts de refroidissement sont aussi nécessaires que l’eau.

Le vent, que les nomades appellent le Souffle Ancien, ne rafraîchit pas — il brûle. Il soulève le sable comme des flèches liquides, fouette le visage, emporte les voix, et chuchote parfois, dans une langue oubliée, les prières de ceux qui s’y sont perdus.

Pourtant, malgré cette hostilité, le désert vit — et il guette.

Dans ses creux brûlants rôdent les scorp-taures, chasseurs implacables aux torses humains surgissant d’un abdomen chitineux gigantesque. Ils traquent dans les ombres courtes, leurs silhouettes déformées par les mirages. Leurs pinces sont capables de briser les os d’un dromadaire, et leur venin, distillé dans les aiguillons de leur queue, provoque hallucinations, visions prophétiques ou paralysie foudroyante. Ils ne connaissent ni pitié, ni repos.

Tapis dans les rochers ou dans les galeries ensablées vivent aussi les chats des dunes, prédateurs élégants et cruels, dont la fourrure se fond parfaitement dans le paysage aveuglant. Leur hurlement nocturne évoque un rire moqueur, et ceux qui l'entendent savent déjà qu'ils ne sont plus seuls.

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Inhabiting Species