Rome
[ Nous sommes en -7 ]. La cause de cet incendie fut attribuée aux débiteurs, qui l'auraient allumé dans le dessein d'alléger leurs dettes en se faisant passer pour victimes de grands dommages ; les débiteurs n'obtinrent rien, mais les quartiers de Rome eurent des curateurs pris parmi le peuple, magistrats que nous appelons intendants des routes, et à qui on accorda de porter, à certains jours, la toga praetexta et d'être précédés de deux licteurs dans les lieux ou ils exerçaient leur charge ; de plus, le corps d'esclaves attaché aux édiles pour éteindre les incendies fut mis sous leurs ordres, bien que les édiles, les tribuns du peuple et les préteurs eussent dans leurs attributions celle des quatorze régions de la ville que le sort leur attribuait, chose qui s'observe encore aujourd'hui. Tels furent les événements de cette année, car, en Germanie, il ne se passa rien qui mérite une mention.
(1) Auguste divisa Rome par regiones et par vici. Les magistrats annuels furent chargés de tirer au sort la garde des regiones, et le soin des vici fut confié à des inspecteurs, choisis dans le voisinage. (2) Il établit contre les incendies des sentinelles qui veillaient pendant la nuit. Pour prévenir les inondations du Tibre, il en élargit et en nettoya le lit qui depuis longtemps était encombré de ruines et rétréci par la chute des édifices.
Elle embrasse sept collines, est divisée en quatorze quartiers, et renferme deux cent soixante-cinq carrefours, où l'on adore les dieux lares.
Paul, au livre unique de la charge des vigiles. De fait, il a pensé que veiller sur le salut de la République ne convenait à nul autre que César et que personne d'autre que lui n'était à la hauteur de cette tâche. En conséquence, il installa sept cohortes dans des lieux appropriés, de sorte que chaque cohorte veillât sur deux régions de la ville, avec des tribuns à leur tête, et, au-dessus de tous, un uir spectabilis appelé préfet des vigiles.
[ Après l'incendie de 64, reconstruction dirigée par Néron ] Au reste, ce que l'habitation d'un homme laissa d'espace à la ville, ne fut pas, comme après l'incendie des Gaulois, rebâti au hasard et sans ordre. Les maisons furent alignées, les rues élargies, les édifices réduits à une juste hauteur. On ouvrit des cours, et l'on éleva des portiques devant la façade des bâtiments. Néron promit de construire ces portiques à ses frais, et de livrer aux propriétaires les terrains nettoyés, ajoutant, pour ceux qui auraient achevé leurs constructions dans un temps qu'il fixa, des récompenses proportionnés à leur rang et à leur fortune. Les marais d'Ostie furent destinés à recevoir les décombres ; on en chargeait, à leur retour vers la mer, les navires qui avaient remonté le Tibre avec du blé. Une partie déterminée de chaque édifice fut bâtie sans bois, mais seulement avec des pierres d'Albe ou de Gabie, qui sont à l'épreuve du feu. L'eau, que des particuliers détournaient à leur usage, fut rendue au public ; et des gardiens furent chargés de veiller à ce qu'elle coulât plus abondante et en plus de lieux divers : chacun fut obligé de tenir toujours prêt et sous la main ce qu'il faut pour arrêter le feu ; enfin les murs mitoyens furent interdits, et l'on voulut que chaque maison eût son enceinte séparée. Ces règlements contribuèrent à l'embellissement non moins qu'à l'utilité de la nouvelle ville. Quelques-uns crurent cependant que l’ancienne forme convenait mieux pour la salubrité, parce que, les rues étant étroites et les toits élevé, le soleil y dardait moins de feu, tandis que, maintenant, il embrase de toutes ses ardeurs ces vastes espaces que ne défend aucune ombre.
[ Aurélien régna de 270 à 275 ] Nous voulons mentionner un fait, conservé par la tradition et répété par l’histoire. On dit qu’Aurélien, en partant pour la guerre d’Orient, avait promis au peuple des couronnes de deux livres, s’il revenait vainqueur. Le peuple espérait qu’elles seraient en or : mais Aurélien, qui ne pouvait, ou ne voulait pas faire une telle dépense, fit fabriquer de ces couronnes de pain, appelées aujourd’hui pains de gruau ; or, chaque citoyen dut en recevoir une par jour durant toute sa vie, et même il transmit ce droit à ses enfants. C’est également Aurélien qui habitua le peuple a ces distributions de chair de porc, qui se font encore aujourd’hui.
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