Imassufen
Les Imassufen vivent dans le Draa', au-delà du Sous, et jusque dans l'Adrar. Ils font partie des mulathimun, des Iznagen. Leur litham, un voile porté par les hommes qui cache aussi le bas du visage, est bien identifié des voyageurs qui les reconnaissent ainsi comme des habitants du désert et recherchent leurs services de guides.
Ilel n'Waman Parliament
Les Imassufen se rencontrent déjà dans le territoire d'amont du Belvédère Ighil n’Kahena, au sud du Sous, presque à la limite des espaces que la ville peut atteindre. Le clan est alors déjà en contact plus ou moins régulier avec ses divers voisins imazighen, que ce soit les Jazula et Lamta au nord, les Haha et Regraga à l'est, ou les Lamtouna et Juddala qui sont également les mulathimun au sud. Leur territoire couvre le désert de l'Atlantique au pied de l'Adrar. En 682-683, le général omeyyade 'Uqba ibn Nafi', dans sa marche d'islamisation du Maghreb, les rencontre et les défait, prenant de nombreux prisonniers. Il poursuit ensuite sa route vers le sud jusqu'aux contrées noires avant de traverser de nouveau leur territoire vers le nord dans son retour à la zone méditerranéenne - qu'il n'atteindra pas, intercepté et tué par Kusayla. Les Imassufen reprennent aussitôt leur indépendance au moins en pratique. Par la suite, au sein des Belvédères Tigmi n’Lkharijia et Yamani, les Imassufen servent souvent de guides aux caravanes de Sijilmasa se dirigeant vers Awdaghust, au sud.La contrée entre Awdaghust et Sijilmasa est occupée par plusieurs tribus berbères vivant isolées dans le désert et qui n'ont aucune idée de la vie urbaine. Ils ne connaissent ni le froment, ni l'orge, ni la farine. Ils se nourrissent de lait et quelquefois de viande. Ils possèdent de la vaillance et de la force plus que d'autres. Ils montent admirablement leurs chameaux, légers à la course et endurants. Ils ont une connaissance approfondie des formes et des aspects du sol, de la faculté d'y trouver leur route, d'y déceler des points d'eau d'après une description seule ou une simple indication. Ce sens de l'orientation dans le désert se trouve exclusivement chez ceux qui vivent dans les mêmes parages et mènent le même genre de vie. On n'a jamais vu chez eux autre chose que les yeux car ils se voilent déjà la face dès l'enfance et grandissent ainsi. Ils pensent que la bouche est une chose ignoble qu'il faut cacher comme les parties sexuelles, à cause de ce qui sort, qui est aussi malodorant que les excrétions des parties honteuses.
Trei-Solari Parliament
Directement voisins des Lamtuna et des Juddala, les Imassufen sont les premiers "conquis" par les forces Murabitun. La "conquête" ressemble davantage, en 1058, à une promenade de santé couronnée d'acclamations et de déclarations d'amitié. Le clan prend en effet parti pour la réforme religieuse et pour l'ambition de réunification des Iznagen dans une large et puissante confédération qui pourrait gouverner d'Awdaghust au Rif. Les Lamtuna ne sont pas aussi enthousiastes de la concurrence représentée par les Imassufen. Aussitôt que Yussuf ibn Tashfin s'est éloigné du territoire imassufen, une violente querelle éclate entre les deux clans (vers 1060). Quelques batailles plus tard, Abu Bakr b. 'Umar intervient en urgence pour médier le différend et ramener l'ordre. Il est furieux quand il arrive, évidemment - il a même dû renoncer à une importante alliance diplomatique dans le nord pour cela - mais parvient à éviter un éclatement précoce de la confédération. Les Imassufen sortent du conflit avec la reconnaissance de leur valeur comme troisième clan fondateur des Murabitun.Naming traditions
Family names Les Imassufen portent parfois à la fin de leur nom un ethnonyme tel que Al-Masufi, en particulier lorsqu'ils deviennent chefs de guerre pour des entités plus vastes comme les Murabitun.Male names Ils reprennent généralement les prénoms arabo-musulmans classiques, sauf conservatisme anti-musulman particulier. Ils portent aussi régulièrement le nom d'un de leur parent avec la particule ibn ou ben, comme il est d'usage. Bien que ce soit souvent le nom du père devant les étrangers, il arrive également que ce soit le nom de la mère qui soit retenu. Entre eux ils utilisent généralement le nom de la mère.
Female names Elles portent souvent des prénoms traditionnels imazighen, tels que Tina'amar.
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