Siège de Grenade Military Conflict in Time Lock | World Anvil
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Siège de Grenade

Le siège de Grenade se déroule sur huit mois, de mai 1491 à janvier 1492. Capitale du dernier royaume sarrasin en Hispanie, il ne se pique point de résister encore et toujours à l'envahisseur. Dans le mauvais temps, littéralement et en politique, délaissé par ses alliés de nature, l'émir de Grenade finit par capituler et livrer l'Espagne finalement aux Chrétiens, qui s'empressent de rompre les traités pour expulser les infidèles. Cet événement devait naturellement plaire aux aventuriers de Conquista, pourtant ceux-ci s'intéressent bien davantage au Nouveau Monde et laissent cette partie gagnée servir d'attraction aux touristes venus sur la terre ferme du temps pour se changer un peu de l'obscurité du vide, à leurs risques et périls.

The Conflict

Prelude

Les roi et reine Ferdinand et Isabelle fraichement mariés, voilà une large part de l'Espagne réunit. Toute ? Non ! À l'ouest, le royaume de Portugal a gagné son indépendance, et au sud, celui de Grenade, dernière place musulmane, tient encore. L'évêque de Tolède, la plus fière ville des rois hispaniques, souffle à la reine : Réunir l'Espagne, en extirper l'hérésie, voilà qui siérait à votre jeune et nouvelle couronne. Purifier l'Europe, réinstaurez le catholicisme dans le glorieux pays goth, et vous aurez la gloire et la reconnaissance de tout l'Occident. Le pape vous en remerciera généreusement. Rassemblez vos nobles désœuvrés et mettez un terme à la plus longue campagne militaire de l'histoire, la reconquête qui commença il y a six cent ans déjà. Le couple appela donc l'ost en 1482.   Après bien des années de guerre, les rois parvinrent au pied de Grenade, le joyau de l'Espagne, une ville qu'ils admiraient et convoitaient depuis bien longtemps déjà, avec ses hauts murs, ses larges portes et son Alhambra ; Grenade aux nombreuses bibliothèques, Grenade la musulmane encore, mais plus pour longtemps, si le Ciel voulait prêter sa main aux Espagnols et à leur ost.   Après la récente défaite de Zagal, Boabdil son neveu, émir de Grenade, promit de rendre Grenade. Mais la ville ne veut se rendre sans combattre, alors, il attend. Lassés de ne pas voir arriver un émissaire avec la date de la reddition officielle, les rois espagnols quittent de nouveau Séville, et descendent sur le sud, vers Grenade.

Deployment

Arrivés aux alentours de Grenade, les Espagnols installent leurs troupes nombreuses autour de la ville et mettent en place un blocus, tout en fondant, pour loger leur quartier-général et installer leurs bases logistiques, la ville de Santa Fe sur une éminence à quelque dix kilomètres à l'ouest.   Pendant ce temps, l'émir Boabdil espère des renforts qui ne viennent pas. Installé dans sa ville avec ses troupes, son territoire réduit à ses murailles, il espère pourtant obtenir des secours musulmans, sans quoi, sa ville est perdue.

Battlefield

La ville de Grenade s'étend sur deux collines, dans un pays extrêmement fertile, fermée par des murailles, des tours fortes sans nombre et plusieurs portes closes. Un faubourg, l'Albaicín, protège encore la ville, et en son cœur sur la colline, l'Alhambra et le Généralife sont le palais des rois. Ecrin de beauté et de philosophie, c'est aussi une ville peuplée et protégée, et le siège s'impose, les murs empêchant de courir à l'assaut.   Description de Grenade par Victor Mage

Description de Grenade

Le territoire mauresque renfermait dans un circuit de deux cent lieues toutes les ressources physiques d'un grand empire. Les plaines, fertiles en pâturages, arrosées par des sources abondantes, étaient coupées de montagnes riches en minéraux que l'industrie exploitait et travaillait avec un art infini. Tout le long de la Méditerranée, des ports s'ouvraient au commerce et à une marine florissante. Au milieu, et pour couronner le tout comme avec un diadème, s'élevait la belle cité de Grenade, bâtie au pied de la Sierra Nevada, sur deux hautes collines que sépare une profonde vallée. Les maisons, placées sur la pente des coteaux dans l'enfoncement de la vallée, donnaient à la ville l'air et la forme d'une grenade entr'ouverte, d'où lui est venu son nom. Dans les beaux jours des Maures, elle était entourée d'une muraille flanquée de plus de mille tours ; sept portes y donnaient passage à cinquante mille guerriers et à deux cent mille habitants. Au sommet d'une des collines de la ville, se dressait la forteresse royale ou palais de l'Alhambra, édifice unique dans le monde, qui pouvait contenir quarante mille personnes. Son élégante architecture montrait les grands progrès qu'avait faits l'art depuis la construction de la célèbre mosquée de Cordoue. Ses portiques gracieux et ses fines colonnades, ses dômes et ses plafonds brillants de teintes délicates qui n'avaient rien perdu de leur fraîcheur première sous cette atmosphère pure et transparente ; ses salles aériennes, découpées pour laisser pénétrer les suaves parfums des jardins et le doux souffle de la brise ; ses fontaines jaillissantes répandant une onde limpide et toujours glacée, étaient autant de preuves du luxe sybarite des rois dont il était le séjour. Dans la ville, qui possédait encore le Généralife et le palais de l'Albaïzyn, les rues s'élargissaient entre des habitations aux tours richement ouvragées, aux façades de marbre, aux corniches diamantées de pierres précieuses, qui brillaient comme des étoiles de feu sur le sombre feuillage des bosquets d'orangers. On pouvait comparer l'ensemble à un vase de jacinthes et d'émeraudes. Tout autour s'étendait un pays de belle culture appelé la Vega, traversé par le Xénil et le Douro, qui lavent le pied des collines, se réunissent et serpentent ensuite, donnant naissance à mille canaux d'irrigation. On y avait acclimaté des végétaux des latitudes les plus opposées. La vigne, le mûrier, le grenadier, le figuier et l'olivier y mûrissaient à côté d'éternels gazons.

Conditions

Bien que cette campagne contre Grenade ait bien commencé au printemps, le temps se fit rude lorsque l'hiver vint. Pluies et neiges se succédèrent, brouillant la vision, et le froid causa un fort mécontentement parmi l'ost espagnol auquel il était demandé de maintenir une vigilance aiguë. La ville, elle, qui abritait, dit-on, « plus de cinquante mille maisons notables », sans compter les plus petits foyers et les habitations de moindre importance, devait se préoccuper de l'état de ses réserves, sujet que l'absence de secours alliés rendait particulièrement sensible. Elle était pourtant dans un pays fertile, et aurait pu tenir plus longtemps ; mais où aurait été l'intérêt, si elle devait tomber de toute manière ?

The Engagement

Le siège mis en mai se fait dans un climat de peur pour Grenade, et d'exaltation pour les Espagnols, dont la reine Isabelle travaille constamment au moral. Alors que des deux côtés, des faits divers pourraient annoncer de mauvais présages, Isabelle profite du pire d'entre eux, un incendie dans son camp fortifié, pour construire une ville à la place, Santa Fe, prétextant que sans doute les tentes n'étaient pas assez bien pour des soldats de Dieu. De l'autre côté des murailles, Boabdil, qui commence à avoir des tendances paranoïaques, est moins serin et moins fin, et ses conseillers hésitent. Certains, inquiets de signes comme une panique causée par un renard ou une lance cassée au moment le plus incongru, poussent à la reddition : il est possible de négocier de bonnes conditions. L'érection de Santa Fe provoque dans la population une vague de panique qui achève de convaincre l'émir : la cité ne peut continuer, c'est perte de temps et de ressources. La soudure se fait mal et il faut penser à replanter. Quant à lui, abandonné des Marocains dont il avait demandé l'aide, il n'a plus rien à attendre. Il commence donc des pourparlers et obtient le droit de se retirer dans l'honneur avec quelques milliers de ses hommes, et de partir vers le sud et l'Afrique. Quant à ses sujets, ils ne doivent pas être inquiétés au sujet de leur religion.   Les rois espagnols acceptent et laissent Boabdil partir, puis organisent leur joyeuse entrée dans la ville et, oubliant partie de leurs engagements, promettent la christianisation de la ville alors même que le peuple venait leur demander confirmation de la liberté de culte. Quant à Boabdil, sur le chemin de l'exil, il se retourne une dernière fois en soupirant sur sa cité perdue, dans ce lieu qui s'appellera Le Dernier Soupir du Maure. Preuve ultime que tous n'étaient pas d'accord avec sa décision et que la discorde s'installe jusque dans sa famille, sa mère l'encourage : Pleure donc comme une femme ce que tu n'as su défendre en homme !

Outcome

Pendant ce temps, le royaume des souverains qui deviennent les Rois Catholiques lorsque le pape, réjoui, apprend la nouvelle de la prise de Grenade, n'ont pas face à eux un pays aussi unis qu'ils le voudraient. Tolède proteste vivement de sa déchéance dans la titulature des souverains, placée après Grenade seulement dans la liste des royaumes, dès la Relation officielle de la prise de Grenade, et fait écrire deux longues lettres de protestation par un érudit local, l'une au nom de la ville, l'autre au nom de l'évêché. Le conseiller de la reine, archevêque de Castille, reste à ses côtés, mais fait grise mine.

Aftermath

L'islam est pourtant bien purgé de la péninsule. Les Juifs sont expulsés la même année, les musulmans peu après, seule la conversion leur permettant de conserver biens et foyers. A l'exception du Portugal, l'Espagne est réunifiée et dotée d'une gloire nouvelle. Le titre de Rois Catholiques permet à ses souverains d'espérer rivaliser avec celui de Roi Très Chrétien du roi de France, Fille Aînée de l’Église qui plus est, avec un succès variant, car le titre n'est point grand chose sur la scène internationale, contre une dynastie orgueilleuse qui n'a jamais montré le moindre respect par le passé pour la supériorité théorique de l'Empereur sur un simple roi. Les réformes menées par les rois espagnols après la prise de la ville, l'attention portée à une refonte de l'Inquisition pour la rapprocher du pouvoir, ont un effet positif pour ledit pouvoir bien plus prolongé.   C'est par ailleurs dans l'enthousiasme de cette victoire que, quelque mois plus tard à Santa Fe, Christophe Colomb obtient la concession qu'il attendait pour partir à la recherche de la route des Indes, ce qui préludera à la découverte des Amériques et à la suprématie prolongée de l'Espagne sur les océans et dans le Nouveau Monde. Comme quoi, tout ce qu'on signe quand on est bourré n'est pas forcément une catastrophe.
Conflict Type
Siege
Battlefield Type
Urban
Start Date
Mai 1491
Ending Date
2 janvier 1492
Conflict Result
Prise de Grenade par les Rois Catholiques
Malgré les échos et la tendance à bégayer du temps, certains faits sont variables, et ce, qu'on y touche ou non. Surtout quand on y ajoute les différents incidents provoqués par les aventuriers, dont la marge de manœuvre peut être grande avant qu'un écho intervienne, sans qu'on comprenne toujours pourquoi.   Ainsi, les armées de Ferdinand et Isabelle partent de Séville tantôt en février, tantôt en avril ; le siège commence tantôt en mai, tantôt en juin. Le traité de trêve porte parfois sur deux mois, parfois sur quatre mois de pause. Les effectifs eux-mêmes varient d'une incarnation à l'autre, ainsi la garnison grenadine se promenant quelque part entre trente mille et soixante mille hommes.

Belligerents

Strength

Environ 100 000 combattants, lourde artillerie et cavalerie réformées.
Environ 30 000 combattants. Murailles et châteaux réputés.

Casualties

Un tiers
La majorité. Quelques milliers et le roi en exil, ville prise.

Objectives

Unifier l'Espagne et christianiser le royaume de Grenade.
Défenseurs.

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