Annonce : Under relooking process

Le Flux | The Flux

D'où venons-nous ? Que nous réserve l'avenir ? Comment sommes-nous là en cet instant, à cet endroit, sans que l'univers autour s'effondre sur lui-même ?

Aussi complexe que soit la réponse précise et détaillée à chacune de ces questions, il est une réponse simple qui les englobe toutes et tient en un seul mot : le Flux.

 

L'Existence Universelle

Une fois éclairci de l'immense diversité des existences et phénomènes qui le compose, notre univers, notre monde peut se résumer à cette unique existence. L'unique unicité du Flux de la réalité, passant d'un instant-local à un autre, réalisant les potentiels les plus élevés, actualisant la course effrénée de son histoire. Certain⋅es l'appelleraient le temps, d'autres, plus érudit⋅es encore, l'Espace-Temps. La vérité, pourtant, c'est que le Flux est l'origine même de ces illusions spatiotemporelles. Nous ne subissons le temps qui passe, nous ne voyons les choses se déplacer, que parce que notre existence passe d'un instant-local à l'autre. Le temps et l'espace ne sont que des illusions d'optiques. Ce sont des effets relatifs à la continuité, à la ressemblance des instant-locaux traversés successivement par le Flux.

Il nous faut imaginer l'univers comme une vaste trame où toutes les configurations possibles des êtres individuels sont présentes, juxtaposées en dehors de toute considération de temporalité ou spatialité. Le Flux, l'existence de l'univers, traverse cette trame d'un instant-local à un autre, reliant ces configurations dans un sens, un ordre précis.

 

Sens du Potentiel, Potentiel de l'Ordre

Contrairement à ce qui a pu être envisagé par le passé, le Flux ne semble pas suivre l'un des trois principes classiques utilisés pour expliquer les trajectoires historiques. En effet, le passage d'un instant-local à un autre n'apparait ni comme totalement déterminé par les précédents et leur proximité, ni comme totalement contingent. Le principe finaliste, qui voudrait donner un point d'arrivée fixé par une quelconque Puissance, parait quant à lui s'écarter de lui-même dans la mesure où les Puissances sont elles-mêmes prises dans le Flux.

A travers l'étude de nos multiples existences, il nous apparait que le sens, l'ordre dans lequel les instant-locaux sont traversés par le Flux est essentiellement lié à un Potentiel de Réalisation. C'est-à-dire que la facilité du Flux à sauter d'un IL à un autre est influencée par l'attraction qu'exercent les IL sur ce dernier. Attraction qui dépend principalement de ce Potentiel, qui équivaut d'une certaine manière à la force nécessaire au Flux pour passer d'un IL à un autre.

Plus précisément, le Potentiel de Réalisation correspond à la différence entre la puissance accumulée par le flux au cours de son existence (id est des passages successifs d'un IL à un autre), et la puissance nécessaire au flux pour traverser vers un autre IL. Un facteur principal du PR apparait ainsi comme la proximité, la ressemblance de configuration, entre les instant-locaux. Il est plus facile de voyager par petits que par grands pas, si l'on en revient à l'illusion dont nous parlions plus tôt.

 

Influence

Cependant, la possibilité de la téléportation nous démontre bien que d'autres facteurs sont à l'œuvre. Il arrive que le Flux passe d'un IL dans lequel je me trouve dans cet amphithéatre, à un IL où je me trouve à l'autre bout de la ville. Non seulement il est donc possible que le Flux passe entre deux configurations très différentes, mais il est alors aussi évident que les composantes internes au Flux ; comme vous et moi, cet amphi, les bancs qui s'y trouvent, ou le mont Thol ; ont une influence sur cette trajectoire métaphysique.

Comment ? Me demanderez-vous.

Une première réponse est que les existences individuelles qui composent le Flux et se réalisent à travers les instant-locaux forment entre elles des réseaux de potentiels, plus ou moins solides, plus ou moins rigides, plus ou moins potents. Elles exercent elles même une certaine traction, contraignant le flux à passer vers les IL qui leur sont les plus favorables. C'est la raison pour laquelle il est peu probable que notre volcan disparaisse d'un IL à un autre. Voyez, nous sommes toujours là.

Une autre réponse, qui devrait vous rappeler vos cours de première année, est que certaines existences ont la capacité de manipuler les autres et leurs réseaux, dans une certaine mesure. Ce que nous appelons Magie, l'habileté à lier de l'énergie, un médium et un focus pour réaliser des effets extraordinaires, n'est en réalité qu'une façon de manipuler le Flux. Une manière de nouer les agencements des réseaux des existences pour restreindre le nombre d'IL attirant le Flux, tout en utilisant les ressources de ces réseaux pour augmenter le potentiel de réalisation du Flux.

 

Attachements

C'est pour cette exacte raison que certains effets sont plus facile à réaliser que d'autres. Parce que le passage du Flux d'un état du monde à un autre subit l'inertie des passages précédents. Tout du moins jusqu'à un certain point. Nous pourrions dire, si l'illusion du temps était une réalité, que le Flux a une mémoire finie, qu'il n'est influencé que par un certain nombre de ses instant-locaux passés. La réalité est plus complexe. Plus que les IL eux-mêmes, c'est la force, la solidité des attachements entre les existences dans leurs réseaux, qui produit cette inertie. Ces attachements sont le poids "politique", si j'ose dire, mais plus simplement existentiel, qui permettent aux existences de persister tout en se modifiant lorsque le Flux continue son cours. C'est la raison pour laquelle les montagnes durent plus longtemps que nos vies. C'est aussi pourquoi les Puissances semblent échapper au temps et à l'espace.


 

Au fond, si vous ne deviez jamais retenir qu'une chose de ce cours, c'est bien que rien ni personne, pas même lesdites puissances, ne peuvent échapper au Flux ni le contrôler. C'est l'existence de notre univers émergeant de la somme de nos attachements. Aussi bien qu'il est impossible de se lier directement à la totalité des existences avec qui nous partageons ce voyage. S'extraire du Flux reviendrait à se couper de l'existence, s'immobiliser en dehors de toute notion de temps, d'espace et de mouvement. Un sort certainement pire que la mort.

  Extrait de cours par le Professeur Delos Qendeo
Type
Natural


Cover image: The Lost Wall of Edulin by Zannazook

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