Milice des Songes
Après la Seconde Brisure, la situation à Yesod se complique face aux entités démoniaques et cauchemardesques sorties du Palais Miroir brisé, qui harcèlent voire attaquent les élohim. Pour les combattre, les forces psychiques des anges sont loin d’être suffisantes. L’archange Nitel décide alors de fonder une nouvelle milice de puissances aux forts pouvoirs psychiques, proches du Mentosis, appelée Milice des Songes. Cette Milice est dirigée par le génér’aile Kruziel.
Stratégie et tactiques
Nature des ennemis et fondement de la stratégie
Les anges ont rapidement compris que les entités cauchemardesques de Yesod ne sont pas de simples adversaires physiques. Ce sont des concentrés d’émotions négatives, laissées derrière elles par les innombrables âmes ayant traversé le royaume dans leur chemin d’ascension ou d’incarnation. La Milice des Songes ne peut donc ni les détruire durablement – car elles reviennent sans cesse – ni les guérir, car elles sont ces émotions. La seule solution viable : les soumettre à travers les mêmes énergies négatives qui les ont engendrées. Ainsi s’est forgée l’identité de cette milice unique, dont les armes principales sont la peur, le choc et la terreur.
Psychologie de la terreur et brutalité stratégique
Devenue experte en guerre psychologique, la Milice des Songes s’est spécialisée dans la manipulation de la peur. Ses combattants n’hésitent pas à commettre des actes brutaux – exécutions publiques, tortures, mises en scène macabres – dans l’unique but d’épouvanter les entités cauchemardesques. Leurs assauts sont toujours conçus pour maximiser le chaos, provoquer un sentiment d’impuissance, et forcer les entités à battre en retraite, tétanisées par la panique.
Mobilité, furtivité et frappes chirurgicales
S’inspirant des tactiques de la Milice du Cœur, les troupes de Yesod sont extrêmement mobiles et furtives. Elles tendent des embuscades, posent des pièges et frappent là où l’ennemi s’y attend le moins. Grâce à une connaissance aiguë du terrain et à leur agilité psychologique, els ciblent avec précision les points faibles stratégiques des entités, frappant vite et se retirant avant qu’une défense ne puisse être organisée. Cette rapidité d’action couplée à la ruse fait d’eux des maîtres de la frappe ciblée et du repli efficace.
Culture de la peur et autonomie des commandements
La Milice des Songes cultive une réputation de sauvagerie assumée. Craints même par les élohim qu’els protègent, leurs combattants sont aussi perçus comme une nécessité pour maintenir l’équilibre dans un royaume aussi instable que Yesod. Leurs chorales jouissent d’une grande autonomie, et leurs command’ailes, surnommés “Seigneurs de la Terreur”, sont libres de mener leurs campagnes comme ils l’entendent, tant que les résultats suivent. Cette structure favorise une culture de la violence stratégique et d’initiatives individuelles redoutables.
Conclusion
Sous la direction de Kruziel, la Milice des Songes s’est imposée comme l’une des forces les plus controversées mais efficaces des Cieux. Sa stratégie repose sur l’exploitation de la peur, des assauts rapides et imprévisibles, et une utilisation méthodique de la terreur pour dominer les entités cauchemardesques. Maîtres de la guerre psychologique, els opèrent avec une indépendance féroce et une efficacité glaçante, incarnant à la fois la part d’ombre et de nécessité du Grand Dessein céleste.
Histoire
La genèse d’une terreur contrôlée
Après la Seconde Brisure, le royaume de Yesod devint un territoire instable et hanté. Le Palais Miroir, jadis sanctuaire mystique des rêves et des mémoires, s’effondra dans l’Abyme, libérant des légions d’entités cauchemardesques et de démons psychiques. Ces créatures ne se contentèrent plus d’effrayer passivement : elles harcelèrent les élohim, prirent possession de leurs songes, infiltrèrent leurs pensées, les brisèrent de l’intérieur. Le chaos s’installa, d’autant plus cruel qu’il était invisible.
Face à cette menace inédite, l’archange Nitel, souverain de Yesod, prit conscience d’un fait crucial : les forces psychiques des anges, bien que puissantes, ne suffisaient pas. Leur sensibilité même les rendait vulnérables aux assauts mentaux des entités. Il lui fallait une force nouvelle, plus sombre, plus dure, plus proche des ténèbres qu’elle combattait.
Ainsi naquit la Milice des Songes : une unité formée non pas d’anges, mais de puissances sélectionnées pour leurs dons psychiques extrêmes, proches du Mentosis – ce pouvoir interdit d’altérer les pensées, de manipuler les rêves, d’écraser les esprits. À sa tête, Nitel choisit un combattant hors du commun : Kruziel Fitzor, survivant d’un passé oublié, dont l’âme semblait avoir été forgée dans la terreur même de Yesod.
Kruziel, fils des ténèbres
Peu savaient d’où venait exactement Kruziel. El serait né au cœur de Yesod, dans une caverne oubliée, après que ses parents eurent été dévorés par des cauchemars. Enfant, el grandit seul, traqué par les entités, contraint de se cacher dans les limbes, apprenant à les écouter, à les piéger, à les combattre par la peur. Kruziel ne fut pas formé : el se façonna el-même, en observant les ténèbres et en les retournant contre elles.
Ce survivant silencieux, toujours drapé d’une cape d’ombres et au regard d’acier, devint une légende urbaine parmi les élohim. Certains le crurent mort. D’autres pensèrent qu’el était el-même un cauchemar. Mais Nitel, el, vit en Kruziel le seul être capable de commander une milice aussi terrifiante que nécessaire.
L’appel de la peur
Quand Nitel émit son appel, Kruziel répondit. El accepta de guider la Milice des Songes, à condition d’avoir carte blanche. Nitel acquiesça. Kruziel se mit alors à recruter des puissances extrêmes, rejetées des autres royaumes, souvent instables, parfois torturées. El les soumit à des rites initiatiques, les plongea dans des cauchemars pour les y forger. Beaucoup échouèrent. D’autres en ressortirent changés à jamais. Ces élus devinrent les premiers Seigneurs de la Terreur, chacun à la tête d’une chorale.
Conflits internes et luttes d’ego
Dès le début, la Milice des Songes fut en proie aux tensions internes. Ces puissances marquées par la douleur étaient indisciplinées, orgueilleuses, instables. Certaines voulurent prendre le pouvoir, d’autres sombrèrent dans la folie. Kruziel fit face à plusieurs rébellions internes : el n’épargna personne. El instaura un règne de fer, où la loyauté n’était pas négociable. Plusieurs Seigneurs de la Terreur furent exécutés par leurs pairs sur ordre du génér’aile, dans des duels publics servant d’exemple.
Mais cette dureté forgea l’unité dans la peur. Peu à peu, la Milice apprit à fonctionner comme une entité collective, où chaque command’aile menait ses campagnes à sa manière, tant qu’els apportaient des résultats. Ce fut une force unique, sans doctrine rigide, mais dotée d’une efficacité terrifiante.
L’âge de la domination
Sous Kruziel, la Milice des Songes devint l’une des forces les plus efficaces mais redoutées de la Milice Céleste. Elle inspira la terreur à ses ennemis… mais aussi à ses alliés. À plusieurs reprises, la Milice fut accusée de barbarie, de sadisme, de mépris des lois célestes. Kruziel ne répondit jamais. El continua simplement ses campagnes, et les cauchemars reculèrent.
Yesod, autrefois ingouvernable, fut stabilisé, du moins en surface. Les entités cauchemardesques ne disparurent jamais vraiment, mais elles n’osèrent plus attaquer ouvertement.
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