Sibyl Levy

Capacités spéciales

Cercle de Transmutation tatoué
- Complexe, main/avant-bras gauche.
- Gain de temps (Transmutation Humaine | Transmutation Classique instantanée).
- Trahit sa réelle nature d’Adhivasin ; toujours couvert (gant, manche longue) sauf cas exceptionnel.

Marque du péché
- Classique, colonne vertébrale.
- Runes de son école Adhivasin.

Histoire

Qu’est le monde si ce n’est qu’un ramassis d’idées, de désillusions et de rêves en attendant la Mort ? Sibyl ne trouve ses origines que dans le voyage au travers des plaines, des rivières et montagnes. Au gré des vents, coule cette douce alchimie dans le fantastique d’une hérédité à laquelle elle ne s’intéressera jamais. Dans les rouages des caravanes, la petite alchimiste apprenait les lois et les Histoires d’un Monde si vaste, dont l’équilibre avait basculé, dont la faute n’était que celle de tous ces Dieux et ces cupidités.

Cupide, il fallait alors le devenir. Se protéger de tous ceux-là qui risquaient un jour de la vendre, de la jeter, de l’exploiter pour ses capacités. Elle se souvenait encore de Yorick, et ce triste abandon lorsque par accident, il s’était exposé. Alors le danger érodait les liens, tous devenaient des étrangers lorsque la milice le traînait, lorsque dans le désespoir de l’enfant, il hurlait à l’aide et se débattait. Cupide et égoïste, il n’y avait d’autre choix, pour éviter les épées dans le coeur.

Dans l’ombre des arbres, bercée par Mère Nature, Sibyl s’éveillait à la Nuit. Il n’avait fallu que peu de temps à cette jeune femme pour comprendre que l’avenir ne se concentrerait jamais dans les définitions de famille, communauté ou ami. L’Univers n’était qu’Histoire répétée, cultes vouées à échouer, guerres destinées à être perdues. Alors dans les arabesques d’obscur, les limites s’évanouissaient, l’adolescente s’ouvrait à sa propre survie au travers de ces ouvrages interdits. Il était hors de question de s’agenouiller face aux Dieux, face aux Dragons, face à ce monde qui ne voyait dans l’avenir que le passé à étouffer.

Dans tout ce que la Nature offrait, Sibyl y trouva la plus stimulante des existences lorsque ses sens s’éveillaient, lorsque toutes les pièces se raccordaient, lorsque soudainement, plus aucun dieu n’existait. Les limites transcendées, la jeune femme devenait apôtre lorsque du corps inanimé d’un ivrogne d’un bout de ruelle s’échappait l’âme, lorsque du bout des doigts et du fond du coeur, la statuette hurlait. Cet Adhivasin lui avait promis : la vie ne vaut rien. Du sang à l’encre sous le derme, Sibyl naissait sous les ruines d’un temple détourné. Les symboles d’occulte transformait alors ce corps en outil bien plus féroce qu’une lame : cerveau perçant, connaissances aiguisées, regard intransigeant, le monde ne devenait plus que matière à déconstruire et reconstruire au gré de ses envies.

Ne reste de son passé que le souvenir de Yorick, de tous ces oppressés qu’elle refusait de suivre. Toujours cupide et égoïste, affamée de connaissances, il fallait donner à ces symboles une utilité, à ce corps une raison plus grande encore.

Elle se souvint alors des Dieux et dévots, des Histoires et des Guerres, des autorités, des idéologies, de tout ce vacarme, de toute cette cacophonie d’Hommes et de Haine. Elle se souvint alors qu’elle pouvait, dans tout ce chaos, jouer à Dieu.

Ne restait du passé du Monde que les reliques et les livres, que les épigraphies de toutes les lois à détruire. A quoi bon se battre pour ces lézaards, pour ces âmes égarées ? Elle pouvait trouver plus, trouver les moqueries à une Nature que l’on divinisait pour sa puissance.

Qu’est-ce que les dragons, lorsqu’elle pouvait utiliser une seule écaille pour se jouer de la magie ? L’équilibre n’était qu’une définition fragile, et Sibyl n’avait que faire de la survie de l’humanité lorsqu’elle pouvait approcher l’ultime Nature, l’ultime Essence : la magie draconique. Vingt-deux ans et ses pas la portaient jusqu’à ce temple. Elle tombait à genoux, et les larmes roulaient lorsqu’elle demandait pardon. Elle tombait à genoux, et son sourire se noyait lorsqu’elle disait être une hérétique, une alchimiste, prête à tout pour se repentir. Sibyl Levy ne voulait qu’effleurer les ouvrages confisqués, les reliques - du culte des Quatre à l’Ordre qu’elle imaginait puissant de magies.

Aujourd’hui Luperque, Sibyl oeuvre pour les Quatre avec ferveur, s’accule dans l’anonymat d’une position délicate, jouit d’un toit et d’une position qu’elle détourne pour étudier ses propres compétences. Anarchiste dans l’âme, les libertés qu’elle exalte sont le moteur de son égoïsme.