La musique, c'est la vie

Era beginning/end

Partis pour un grand coup de poker, les Les Protecteurs d'Argent partent en direction de Petitbois, dans l'espoir de trouver des réponses auprès de l'oracle dont il est fait question dans les textes gardés secrets par Ayline Lüstzig.

Rassemblant les indices, ils établirent leur plan : Trygve les téléporterait aussi près de Petitbois possible, là où la barde entendait les carillons nocturnes, en quête du bois de cristal dont on raconte qu'il se trouve au creux de la poigne du Titan. Tandis que l'archimage préviendrait la population de la catastrophe imminente, le groupe se dirigerait vers la montagne pour trouver des indices.   Après quelques temps de marche, Astrid décida de se séparer du groupe pour partir en éclaireur. Elle survola les plaines et collines au pied de la chaîne rocheuse durant quelques heures avant d'apercevoir quelques reflets près d'un sentier battu. Se rapprochant, elle constata qu'il s'agissait d'une basse végétation dont quelques parties s'étaient cristallisées. Elle suivit le chemin et découvrit au milieu de la montagne des herbes, puis des buissons et enfin des arbres de verre, constituant une véritable forêt minérale. Sa surprise ne s'arrêta pas là lorsqu'elle fit la connaissance de Cric, une musaraigne elle aussi de cristal, qui lui fit faire découvrir ses coins favoris, avant qu'elles ne se séparent. En suivant le même chemin, elle s'enfonça plus profondément, remarquant la présence étonnante d'un bâtiment d'albâtre légèrement obscurci au travers des écorces transparentes. Au dessus de la petite bâtisse se balançaient doucement sept cloches. Un petit banc surmonté d'un bol comportant quelques pièces et objets de bois reposait à côté de la porte composée de sept barreaux de cristal qui bloquait le passage. Au dessus de cette porte étaient gravés en commun les mots "Que la passion guide ta main". Le recueil en tête, elle nota la position des lieux avant de reprendre son chemin.   C'est au bout du sentier qu'elle débarqua sur un petit lac au centre duquel trônait un immense saule pleureur dont les feuilles de verre tintaient doucement. Les eaux limpides laissaient transparaître la flore colorée au milieu de laquelle des poissons transparents aux couleurs pastel nageaient. Deux pontons en bois vermoulu y plongeaient leurs pieds et sur l'autre rive mouillait tranquillement une barque. Au pied de l'arbre, la silhouette cornue d'Ambition regardait avec sérieux et concentration dans les eaux. En discutant avec lui, Astrid lui révéla la raison de sa présence et celle à venir de ses compagnons et en retour apprit qu'il était venu demander conseil à l'oracle vis-à-vis de Voïran et de son implication avec Thiton. Souhaitant poser des questions pour résoudre le problème de la Réunion, le druide lui proposa d'aller chercher ses compagnons pour les ramener au plus vite dans la forêt. C'est à tir d'aile qu'ils s'envolèrent dans la direction retour, survolant à nouveau les plaines, jusqu'à retrouver le reste du groupe.   À la vision du tiefelin, Voïran le menaça de son marteau et le druide s'excusa de son comportement et de ses déductions hâtives, avant de se mettre en quête d'un arbre dans les environs. Ne trouvant pas exactement ce qu'il désirait, il se rabattit sur un arbrisseau qu'il fit rapidement grandir, assez pour pouvoir ouvrir une porte à travers son écorce, au travers de laquelle on pouvait apercevoir la flore cristalline de la forêt. Arrivés de l'autre côté, Astrid révéla qu'elle avait trouvé et la potentielle tombe du maître artisan dont il était question dans les textes d'Ayline mais aussi l'oracle. La barde décidant d'aller premièrement récupérer son dû, le druide les abandonna, prétextant ne pas apprécier la musique et les lieux, et se retira au bord du lac.   Traversant les bois jusqu'au mausolée, la troupe arriva devant le bâtiment. La barde, reconnaissant elle aussi la description grâce aux sept mâtines surplombant les lieux, se mit aussitôt à tenter de percer le secret de l'accès à la tombe. Mais ni chant ni jeu de flûte ne l'ouvrit, malgré la douce mélodie qui se mit à jouer sur les cloches, comme si elles étaient secouées par un vent absent. Enfin, après quelques minutes, elle eut le déclic : les barreaux de la porte, au même nombre que les mâtines, pouvaient lui servir de percussions, comme elle jouerait d'un xylophone. C'est ainsi qu'elle reproduisit la mélodie qui se complexifia au fur et à mesure, jusqu'à ce qu'un retentissant craquement émana de la porte elle-même, débloquée et libre de pivoter. En entrant, elle vit l'objet de sa venue : au fond de cette tombe reposait le gisant du maître du conte, dans les mains duquel reposait délicatement une flûte de cristal. S'élevant grâce à la convocation d'une poigne de pierre, elle se saisit de l'instrument et commença à en jouer, les larmes aux yeux. De leur côté, Calliope et Astrid virent une forme humanoïde se manifester dans le dos de la halfeline, l'encadrant comme une présence bienveillante avant de disparaître, et quiconque regardait le gisant aurait pu croire qu'une larme s'était formée au coin de son œil le temps d'un soupir.     Leur nouvelle possession en main, la direction du lac fut suivie et portés par un élémentaire convoqué par Ambition, tous se retrouvèrent petit à petit sur l'îlot, prêts à poser leurs questions. L'oracle se manifesta comme un être de lumière dans les reflets de l'eau, entamant une conversation avec les Les Protecteurs d'Argent. Ils apprirent qu'ils n'avaient pas de moyen d'empêcher la Réunion dans ce monde, car les personnes à son origine ne s'y trouvaient pas et que depuis quelques temps déjà, l'énergie nécessaire s'accumulait de par le sacrifice de nombreux cultistes. Ce n'était plus qu'une question de temps. Ils apprirent aussi que la Réunion en elle-même n'était pas un acte mauvais, mais un désir de retour à l'état originel du monde et de son peuple. Malgré cela, la dangerosité de la chose pouvait apporter son lot de victimes car la connaissance apportée par le seigneur des limons était aussi fiable que lui et la puissance du rituel compliquée à contenir.   L'oracle leur apporta cependant une possible solution, s'ils étaient prêts à en payer le prix. L'utilisation d'une ancienne magie, bannie du regard des mortels par les dieux tant sa puissance était grande. Une magie capable de remodeler des régions entières, capable de repousser les influences néfastes et de rallier les cœurs. Mais il n'était en ce monde aucun être capable de l'utiliser sans conséquence. Elle devait être employée par un être qui savait voir au delà des apparences et rassembler les cœurs. L'être pourrait protéger les siens, mais devrait payer le tribut de sa vie. C'est le cœur lourd que tout le monde su qui en ces lieux pouvait correspondre à une telle description, mais ils se refusaient à lui demander un tel sacrifice. Sa mélodie, joyeuse jusqu'ici, se tu petit à petit, durant de longues et pénibles minutes de silence, avant qu'Ayline ne se retourne vers l'oracle, l'air déterminée, et lui demanda de lui apprendre. À l'aide d'un sort, elle se mit à voir l'invisible, observant des milliers de lucioles devant ses yeux, virevoltant dans les lieux et l'oracle brisa temporairement le verrou du sort. La barde, l'esprit assailli par le poids de la connaissance d'une telle magie, en perdit l'équilibre, mais pas sa résolution. Dans un dernier élan, l'oracle prévint qu'ils n'étaient pas les seuls à vouloir protéger les leurs et que certains des pantins s'étaient préparés au voyage.     Profitant à nouveau d'un voyage à travers les arbres offert par Ambition , le groupe se retrouva à Petitbois, et y passèrent la nuit, laissant un mot à l'archimage grâce à l'aubergiste. C'est au petit matin qu'ils discutèrent de leurs trouvailles et de la criticité de la manœuvre. Trygve proposa de rétablir la fête du solstice afin de renforcer le rituel, mais ils devraient déjà en parler au roi Braisenuit. Sans plus attendre, le mage les téléporta à Portelune.     L'idée fut approuvée, sous la condition que le peuple ne souffre pas du sort. Pour les aider, il serait convenu d'inviter les villes environnantes et de libérer la grande place du haut marché pour qu'Ayline puisse tracer les arcanes nécessaires. L'événement se passant le lendemain, chacun se prépara à l'exécution : Voïran prévint les divers groupes de personnes qu'ils souhaiteraient ramener, Ayline recruta la troupe de danseurs de la veille pour participer et les aider, Astrid se renseigna sur la possibilité de libérer l'énergie contenue dans des objets pour contribuer au rituel et Calliope et Bergamote se contentaient d'assister la barde et de passer de derniers moments avec elle. La nuit fut compliquée, le poids de la connaissance pesant sur leur esprit, mais l'usage de somnifères leur facilita la tâche.     Le jour fatidique, Trygve leur confia que malgré sa demande, tous ses confrères avaient poliment refusé de lui prêter leurs possessions pouvant servir de carburant au sort, mais il prodigua tous les matériaux dont il y aurait besoin et prêta sa baguette au groupe pour attester de sa bonne foi. Un astronome prévint les aventuriers que la lune atteindrait son paroxysme à précisément vingt-deux heures et quarante-trois minutes et leur confia une montre, ce qui facilita le timing du groupe car la météo avait décidé de voiler le ciel toute la journée durant. Les festivités avaient commencé et les badauds s'interrogeaient sur l'événement qui prendrait place sur la zone réservée en contrebas du château, là où d'habitude de nombreux marchands vendaient des articles sur la thématique de la lune. Sur les coups de vingt heures, la barde décida de confier des lettres à ses compagnons, ainsi que quelques effets personnels et de commencer une représentation sur le lieu réservé, tandis que la druide aperçu deux halfelins qu'elle avait rencontrés sur leur plan, Sam&Sam qui avaient été happés par la même lumière rouge il y a plusieurs semaine de ça. Le nain, de son côté, rencontra Kadara, séparée de ses sœurs par le même phénomène qui apprit par la même occasion que la matriarche drakéide au pouvoir avait elle aussi disparu de la même manière.     Enfin vint l'heure de préparer le rituel. Ayline appela à elle ses compagnons qui, alors qu'elle traçait les lignes à la craie, se mirent à réciter en boucle un mantra qui les lierait à la barde et leur permettrait d'insuffler leur énergie au rituel : "Notre force est tienne, nos esprits sont tiens, tu es notre force, notre égide, toi gardien, Notre force est tienne, nos âmes sont tiennes, tu es notre force, notre égide, toi, gardienne." Le temps leur sembla long, et plus la musicienne repassait sur ses traits, plus ils devenaient éthérés. Et quand enfin il fut terminé, la foule curieuse s'était tue. De longues minutes à attendre le bon moment pour lancer enfin le sort passaient, meurtrières, quand soudain, au dessus de leurs têtes les nuages se fendirent, ne laissant qu'un ciel clair, où la lune avait prit un aspect des plus menaçants.  

by Bosphoros

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