Nécromancie Nékhéarite

La nécromancie est omniprésente dans la culture Nékhéarite. Elle revêt un intérêt social, économique, religieux et même politique. La mort n’est pas vue comme quelque chose de strictement négatif, ou même comme une fin en soi. La vie est une expérience consciente menée par un individu. Dans la mort, il peut être relevé pour continuer à participer à la vie de la communauté de manière inconsciente (en tant que mort vivant de base), ou consciente (comme mort vivant supérieur, un réincarné). C’est un voyage supplémentaire, qui complète la vie, et vient y donner une suite utile en permettant de continuer à protéger les siens et d’œuvrer pour les autres.

Hiérarchie de la seconde-vie

Lorsque la nation a besoin de troupes ou que des travaux nécessitent de la main d’œuvre, les Réincarnés (souvent les Divins-Adorateurs) peuvent décider de rappeler dans la non-vie des nékhéarites d'antan, qui reposaient jusqu'alors dans les nécropoles. Les familles des élus pour la seconde-vie se réjouissent de compter parmi eux quelqu'un qui aura pu servir une fois de plus la communauté, et sont généralement heureuse de ce destin.
Les individus désignés pour la seconde vie sont traités avec beaucoup de soin, et la façon qu'ils auront d'être relevés dépendra du statut qu'ils occupaient de leur vivant ou de ce que les Réincarnés estiment juste pour eux en fonction de leurs réalisations. Ainsi, si l'on est pas égal dans la vie, il en est de même dans la mort. Et cet état de fait ne choque personne chez les Nékhéarites, puisque la seconde vie n'est qu'un prolongement de la première. Il arrive que certains défunts soient relevés à un statut plus haut dans leur mort que celui qu'ils occupaient de leur vivant, traduisant ainsi le respect que portent les Réincarnés pour la famille du défunt ou les actions qu'il aura mené de son vivant.
Au niveau de la hiérarchie des morts vivants, on retrouve dans l’ordre du moins prestigieux au plus prestigieux :

• Zombie - Moutshebti (« Mort qui répond »)
• Squelette - Moutaha (« Mort protecteur »)
• Champion Squelette - Panebaha (« Maître protecteur »)
• Momie - Panebkemi (« Maître mage »)
• Momie Royale - Serkemi (« Noble mage »)
• Réincarné – Kemshepes (« vénérable accompli »)

Tribunal de l'Âme

Lorsqu'un individu exceptionnel a œuvré pour la nation, il arrive que son nom parvienne jusqu'aux oreilles immortelles des Divins-Adorateurs de Nékhéara. Ceux-ci ont dans leur attribution d'accorder la "Réincarnation" de l'âme dans le corps, en faisant d'un individu un non-mort supérieur. Contrairement à ce que l'on peut penser, ce destin n'est pas réservé à une élite, et il arrive que des gens de basses castes accèdent à la réincarnation après avoir mené une vie d'exception de leur vivant.
Seuls les Réincarnés bénéficient des rituels jalousement gardés par les Divins-Adorateurs pour permettre de préserver la conscience et la mémoire de la vie passée (ils ont d'ailleurs fait l'objet des mêmes rituels). Ils sont donc capables de réfléchir, de penser, et de se souvenir de tout ce qui s'est déroulé pour eux durant leur vie mortelle, en gardant les mêmes limites.

Les premières nécropoles

Au sein du Khasarat Ajira les pratiques mortuaires étaient bien différentes de celles effectuées par les Nékhéarites d'aujourd'hui. D'impressionnantes crémation rituelles étaient la norme pour les seigneurs Ajira, tandis que les classes inférieures pouvaient s'attendre à de petits buchers funéraires individuels (pour les plus fortunés) ou groupés. Les esclaves et les indigents étaient rassemblés et brûlés dans d'immenses fosses communes en dehors des villes, et leurs cendres répandues sur les champs et lieux d'exploitation.
En se libérant de leurs maîtres Ajiras les esclaves Nékhéarites ont voulu fonder des lieux où les corps de leurs proches pourraient être traités avec soin et déférence. Les fosses crématoires Ajira ont été recouvertes et transformées en nécropoles, dédiées au repos éternel des ancêtres nékhéarites. Ces pratiques de conservation des morts se sont maintenues au fil des siècles, et le corps a acquis une dimension sacrée pour les nékhéarites.
La crémation est interdite dans tous les lieux où les nékhéarites prédominent. Ils voient en cette pratique une sanction grave pour l'âme des défunts, interdits à jamais de pouvoir servir ou revoir les Dieux à nouveau. C'est d'ailleurs à ce châtiment que s'exposent les pilleurs de tombes, dont le crime est jugé avec une incroyable férocité par les autorités nékhéarites.

Origine religieuse

Les douze premiers dieux Nékhéarites connu aussi sous le nom de Neternekhet, « Les dieux Victorieux » furent victime d'un complot orchestré par un mortel talentueux, incarnation de l'Ambition. Le Honni vainquit les premiers dieux les uns après les autres en se faisant passer pour le pharaon, leur serviteur mortel, et les décapita pour garantir son règne éternel. Aidé de ses Apôtres, il sacralisa son règne en visitant l'ensemble de Nékhéara sur un impressionnant char auquel étaient attachées les têtes meurtries des dieux d'antan et s’immortalisa en Archi-liche.
Les dieux survivant au massacre du Honni, en particulier Weretheket et Wastet, rassemblèrent les corps des dieux décapités et les ranimèrent à l'aide de têtes d'animaux. Les Neternekhet devinrent à ce moment les Douze Réincarnés. Ils se sont alors armés et préparés, pour finalement affronter et vaincre le Honni dans un combat qui a maudit à tout jamais la région de Nékhéara. Ils ont séparé le corps du Honni, et l’ont éparpillé à travers le monde pour qu’il ne puisse jamais revenir hanter les vivants.
Depuis ce jour, les Neternekhet ont légitimé la nécromancie et ont élevé cet art au sommet de la culture Nékhéarite.

Le rôle des morts

Les morts vivants contribuent à la société à de nombreux niveaux. S’ils sont régulièrement employés dans les armées régulières, pour former la base des armées du sultanat, ils sont également réquisitionnés pour des travaux manuels en tout genre. Ils jouent ainsi un rôle économique important, dans l’agriculture, la manutention d’objets divers et les services domestiques.
Ils jouent un rôle religieux important dans la mesure où la mort est un cheminement sacré qu’on put suivre les Dieux de Nékhéara. Les Divins-Adorateurs en sont les parfaits exemples, puisqu’ils ont été élevés au plus haut sommet de la hiérarchie des morts-vivants. Il y a un respect important de ses ancêtres en Nékhéara, et cette dévotion est canalisée vers les corps animés qui les représente.
La nécromancie, plus généralement, est un pouvoir indispensable à la politique nationale du Sultanat de Nékhéara. Les morts vivants ont un rôle important, et ceux qui peuvent les manipuler sont donc essentiels à la société. Il existe de nombreux pouvoirs de nécromancie en Nékhéara, qui a élevé cette magie au rang d’art. Certains évoquent également que la plupart des corps sont relevés par le biais de reliques des dieux de la morts, lesquelles sont protégées par les gardiens de la Maison des Scellés.