Essor du grand commerce maritime et de la traite
Financial Event
Vidéo sur le Youtube du Château des ducs de Bretagne et du Musée d'histoire de Nantes (2 min 57).
La colonisation du continent américain bouleverse les équilibres mondiaux dans tous les domaines. La mise au travail forcé par les Européens des Amérindiens, dans les mines d'or et d'argent d'Amérique du Sud, puis d'Amérique centrale, a permis l'arrivée en Europe de quantité colossales de métaux précieux, dans des proportions jamais égalées jusqu'alors. Ces métaux enrichissent considérablement les puissances européennes, d'abord dans leur commerce intérieur, mais aussi en leur permettant de nouveaux échanges avec les marchés asiatiques, lesquels considèrent l'argent comme la principale valeur monétaire. Ainsi, les compagnies européennes qui disposent de monopoles du commerce avec les Indes et la Chine ramènent de ces marchés des produits à très forte valeur ajoutée qui se vendent bien plus cher en Europe. Parmi eux, on distingue les épices (dont surtout le poivre), mais également les porcelaines et les objets de laque chinois ainsi que des textiles : les soies, les damas, les gazes, et les grandes toiles de coton peintes que l'on appelle les chints ou indiennes, et qui sont très prisés en Europe. On trouve également dans les cales des navires de nombreuses toiles de coton teintes ou peintes plus communes, ainsi que des milliers de petits coquillages que l'on appelle des cauris, acquis aux Maldives. Ces deux derniers produits ont vocation à partir de la France à être réexportés à destination des côtes africaines dans le cadre de l'achat des captifs. En effet et si certains comptoirs africains considèrent les cauris (ou "bouges" dans certaines archives en français), comme la principale monnaie d'échange, dans d'autres ce sont les textiles imprimés qui sont privilégiés. Ces derniers représentent d'ailleurs entre 50% et 80% de la valeur des cargaisons de traite des navires français, et font partie du paiement des coutumes qui permettent l'ouverture des ventes. Il s'agit bien là de la naissance d'un commerce mondial, à l'échelle de quatre continents, qui repose sur le travail forcé et l'esclavage colonial des colonies européennes implantées en Amérique. Le café, le sucre, l'indigo, le coton, le cacao et les autres produits coloniaux issus du travail des esclaves complètent le circuit de ces échanges internationaux qui favorisent les grandes puissances coloniales européennes.