BUILD YOUR OWN WORLD Like what you see? Become the Master of your own Universe!

Apogée de la traite

Financial Event

1750AD
1800AD


Nantes, qui occupe la position de principal port français d'armement durant le premier tiers du XVIIIe siècle, appartient au même titre que Bordeaux, Marseille ou encore Rouen à la catégorie des grands ports de commerce du royaume. En 1730, ces places totalisent, ou monopolisent, 79% de la valeur des importations coloniales françaises, 84% en 1753 et jusqu'à 92% en 1787.   La part du port nantais, dominante en 1730 avec 44% des arrivées, se réduit dans la seconde moitié du siècle et s'établit à 16% des entrées en 1787. Cet affaissement en valeur relative s'explique en partie par la montée en puissance de Bordeaux dans les années 1730, et par la vive concurrence entre les ports français dans le dernier tiers du siècle.
— Bernard Michon, Le port de Nantes au XVIIIe siècle, Construction d'une aire portuaire, PUR, 2011.
 
Louis Drouin, qui arme de 1763 à 1792, se trouve donc dans cette période favorable à l'armement, et ainsi à l'enrichissement. En effet, au XVIIIe siècle, le commerce est un formidable moyen d'ascension sociale. [...] Un homme nouveau qui [...] parvient à se hisser au premier plan de la vie économique puis sociale nantaise, mais aussi française et européenne. Louis Drouin, en trente années d'armement, totalise 117 départs, ce qui revient à une moyenne de quatre navires armés par an.   Le principal travail de Louis Drouin est de faire venir les marchandises des îles à sucre, puis de les stocker dans ses magasins avant de les vendre.
— Laure Pineau-Defois, "Un modèle d'expansion économique à Nantes de 1763 à 1792 : Louis Drouin, négociant et armateur", Histoire, Économie et société, 2004/3.
  Reportage de France24 sur la transmission des mémoires de l'esclavage à Nantes.

  Les principales régions d'arrivée des esclaves selon Olivier Pétré Grenouilleau, Les Traites négrières. Essai d'histoire globale, Gallimard, 2004 :
  • Brésil : 1 854 300 esclaves entre 1576 et 1800 puis 1 774 800 jusqu'en 1867,
  • Antilles : 3 158 900 esclaves jusqu'en 1800 puis 926 600,
  • Amérique britannique continentale : 285 300 esclaves jusqu'en 1800 puis 73 400,
  • Amérique espagnole continentale : 64 900 jusqu'en 1800 puis 26 200,
  • Guyane : 318 900 esclaves jusqu'en 1800 puis 76 600,
  • Total : 5 682 300 esclaves jusqu'en 1800 puis 2 877 600.
  Afin d'encourager le commerce, Louis XVI anoblit des négociants négriers.   Nantes a aussi continué la traite même quand elle a été interdite, ce qui a durablement terni sa réputation. Elle s'y était lancé au début du XVIIIe s. et sa croissance pendant les Lumières (elle passe de 40 000 à 80 000 hab. entre le début et la fin du siècle) dépend du grand commerce. Sa puissance et sa croissance se dénotent aussi dans l'urbanisme, avec la construction des hôtels du lotissement de l'île Feydeau, mais aussi le quartier de la Comédie où est construit un opéra. Ses principaux correspondants dans les Antilles sont les Antilles françaises : Martinique, Guadeloupe et surtout Saint-Domingue (actuelle Haïti). En savoir plus : Les Anneaux de la Mémoire.   Un cadre est mis en place par l'administration royale qui n'autorise pas tous les ports à négocier avec les colonies : il faut un privilège, qui est administré par l’État. Il faut de plus des moyens financiers dont ne disposent pas les négociants-armateurs de toutes les villes. Nantes domine rapidement les autres ports français au début du XVIIIe s., puis vers 1730, il est remplacé par Bordeaux, et dans la seconde moitié du siècle c'est Marseille et Rouen-Le Havre qui s'élèvent dans la concurrence.   La consommation des produits coloniaux que sont le café, le thé et le chocolat continue à croître ; en France, le café est le produit le plus consommé, sans que les deux autres boissons iconiques aient à en pâlir. La consommation se démocratise. Le sucre, les desserts sucrés se confirment.

Related timelines & articles
Histoire du Temps qui court
Histoire de Nantes (article)