Les Gadhars
Il serait vain de vouloir décrire toutes les tribus des jungles. Chaque jour, dans les ombres et la moiteur des forêts brûlantes, des cultures naissent et s’éteignent. Petites bandes nomades, villages sur pilotis, larges structures arboricoles, il existe presque autant de manières de vivre qu’il y a de tribus. La couleur de peau, noire et profonde, est presque le seul trait qui lie toutes les populations du sud. Cela suffit en tout cas à les séparer du reste des habitants de Tanæphis et à faire d’eux l’ethnie la plus persécutée du continent. Il reste encore, après tout, beaucoup de gens pour penser que les Gadhars sont des chimères survivantes.
La famille couvre, selon les cas, la parenté directe ou une famille plus étendue – aïeux, cousins, oncles et tantes. Cela peut paraître simpliste, mais c’est souvent la taille des cases ou des tentes qui décide du format de la cellule familiale. Le niveau de confort et de développement décide donc de l’étendue de cette famille et de l’ambiance générale des échanges sociaux.
La hiérarchie d’une famille est liée à l’âge, les anciens prenant la plupart des décisions et les jeunes assumant les corvées. Le statut d’un Gadhar, ses charges, ses honneurs et ses erreurs, rejaillissent sur ses proches. Les membres d’une famille partagent donc le même niveau social et les fonctions sont souvent assumées en commun. Ajoutez à cela la taille parfois réduite des tribus, et vous découvrez une société où tout le monde se connaît, se surveille et a son opinion sur chacun. C’est une des raisons qui poussent beaucoup de Gadhars aventureux ou individualistes hors de leurs jungles natales.
Concernant l’organisation des tribus, c’est un poil plus complexe. Pour résumer – mais vous allez finir par vous y habituer – il n’existe pas deux sociétés tout à fait semblables dans les jungles. En fait, tout ce que vous pouvez imaginer existe probablement dans un coin ou un autre. L’imagination et la curiosité naturelle des Gadhars expliquent la facilité avec laquelle ils inventent les systèmes politiques, les modes d’élection et les paradigmes sociaux les plus étranges. Pas franchement d’une nature conservatrice, les Gadhars changent même parfois de mode de vie lorsque de nouveaux chefs prennent le pouvoir, ou lorsqu’un membre un peu charismatique trouve une idée nouvelle. Gardez en tête les notions de vie foisonnante, de changement et de curiosité, et rien ne devrait trop vous surprendre lors de votre visite des jungles gadhares.
Bien sûr, quelques traits surnagent et apparaissent fréquemment, toujours un peu modifiés ou tordus. Ainsi, la plupart des tribus sont commandées par des conseils, des castes ou des assemblées. Les sociétés autocratiques sont rares et même dans ce cas, le tyran se repose toujours sur quelques conseillers reconnus. La nature du groupe dirigeant est très variable. Ce sont parfois simplement les doyens de la tribu, parfois les héritiers des dirigeants précédents ou bien les meilleurs chasseurs. Le hasard, plus ou moins trafiqué, peut aussi décider de qui rejoint les rangs des élus, à moins qu’une épreuve ou une quête ne soit nécessaire pour accéder au pouvoir. Les Gadhars ne manquent jamais d’imagination.
Détenteurs d’une influence certaine, les souvenants existent dans presque toutes les tribus. Ces Gadhars naissent avec des souvenirs qui ne leur appartiennent pas, comme s’ils en avaient hérité d’ancêtres ou de vies passées. Au fil de leur vie, certains souvenirs s’estompent et d’autres font surface. Tous n’ont pas accès à la même qualité ni à la même quantité de mémoire. Certains souvenants n’ont en tête que quelques vagues histoires, alors que d’autres semblent réellement avoir vécu plusieurs vies, avec l’expérience et les souvenirs correspondant.
Les souvenants mènent les veillées communes et dirigent de nombreux rituels. Ils servent de conseiller à la tribu sur une foule de sujets, en fonction des souvenirs qu’ils possèdent. Les dirigeants peuvent difficilement se passer de leur service, tant le respect des souvenants est ancré dans l’âme gadhare. Il ne faut pas imaginer, en revanche, que les Gadhars ayant accès aux « rêves en ocre et bleu » soient tous des saints. Les souvenants restent des hommes, avec leurs ambitions, leurs espoirs et leurs bassesses.
Les tribus sont, en général, assez organisées pour que chacun y ait une place précise. Les rôles varient, mais les chasseurs, cueilleurs, bâtisseurs et protecteurs restent des postes inamovibles. L’intendance aussi, avec la cuisine et l’entretien du village, ces rôles étant souvent moins féminisés que dans d’autres peuples. Ensuite, selon le style local, on trouvera des guerriers, des prostituées, des éleveurs ou des dresseurs ; en fait, tout ce à quoi l’imagination humaine peut penser. Les oisifs sont rarissimes ; non seulement ce n’est pas compatible avec la vie dans les jungles, mais ce n’est pas dans la nature gadhare.
Les couples, unis au cours de l’adolescence, restent ensemble leur vie durant. La polygamie est rarissime et n’apparaît que dans de rares tribus primitives ou dégénérées. Il faut dire que les femmes gadhares ne sont pas évidentes à gérer, et qu’en maîtriser plusieurs est certainement irréalisable. En fait, les tribus matriarcales ne sont pas rares dans les marais et sur les rives calmes. Là aussi, on évite autant que possible la polyandrie. Les Gadhars sont rarement d’une nature calme, et les sources de jalousie sont assez nombreuses sans qu’on doive y ajouter le sexe.
Les jungles sont un endroit terrible, où la vie est incertaine, précaire. On meurt rarement de vieillesse, et pour le bien de la tribu, on n’hésite pas à avoir autant d’enfants que possible. Même un père occupé ou une femme sans instinct maternelle suivront le plus souvent cette tendance ; il y a toujours de bonnes âmes prêtes à s’occuper des gosses à leur place. Les villages gadhars bruissent donc des rires et des manigances de petites bandes de gamins plus ou moins encadrés. Ceux qui survivent s’endurcissent et rejoignent tôt ou tard les rangs des « utiles ».
La majorité des tribus pratique des rites de passage pour élever les jeunes au rang d’adulte. Ces rites impliquent presque toujours de véritables épreuves, parfois symboliques, souvent bien réelles. Dans les clans les plus rigides, la manière dont se déroulent les rites peut déterminer la future place du jeune dans la structure tribale. Plus qu’un rite, c’est alors un véritable examen social.
Ces rites ont toujours une composante violente, puisqu’ils servent à accueillir un adulte dans « le vrai monde », sur lequel personne ne se fait d’illusion. On évite tout de même de mettre la vie des jeunes en grand danger. Si des gens meurent dans ces rites, ce sont souvent des prisonniers, des esclaves ou des ennemis utilisés comme « accessoires » dans la mise en scène.
Lorsqu’ils ne sont pas occupés aux tâches courantes, les Gadhars laissent parfois remonter la violence et la sauvagerie qui sont au cœur de tous les peuples du continent. Les escarmouches ne sont pas rares entre voisins, et on attaque volontiers une tribu proche pour s’emparer de quelques biens, vivres ou esclaves. Mais lorsque la soif de sang se fait trop forte, aux mois des conquêtes ou après une défaite humiliante, les choses peuvent franchement s’envenimer. On assiste alors à des unions entre tribus afin d’en agresser d’autres. Des villages entiers sont rasés, des tribus massacrées ou réduites en esclavage, et l’eau des fleuves se teinte de rouge jusqu’à la lune suivante.
Les Gadhars les plus aisés à rencontrer sont ceux des tribus de l’orée. Occupant les secteurs les plus proches des terres vorozions et de l’Herbance, ils connaissent et fréquentent parfois le monde extérieur. Nombre d’entre eux commercent avec les blancs, vendant la baie de sif et d’autres produits rares et exotiques. Ils considèrent leur coin de jungle comme une terre à exploiter, mais aussi à protéger. Le long des fleuves ou sur l’orée des jungles, de petits comptoirs servent de lien entre les étrangers et les Gadhars. Fondés aussi bien par des locaux que par les guildes du nord, ces villages sont tous retombés aux mains des noirs, seuls capables de vivre ici à longueur d’année. Les gens de l’orée sont plus sociables que beaucoup de leurs frères, mais restent méfiants et prudents dès qu’ils ont affaire à des civilisés. Ainsi, sur certaines frontières, comme celles de la région des fleurs de sang, la proximité avec les pâlots débouche plus souvent sur de violents combats raciaux que sur du commerce.
Les tribus des profondeurs sont celles qui vivent loin des « terres sous le ciel », au cœur même des jungles. Pour certaines d’entre elles, les blancs ne sont que des légendes ou des abominations. Pour d’autres, ils sont des ennemis légendaires, à attaquer à vue. Vivant dans des environnements particulièrement dangereux, ces Gadhars sont, de toute façon, très méfiants de nature.
Ils sont aussi généralement plus mystiques que leurs frères de l’orée, car confrontés plus souvent aux vestiges des Pères et aux étrangetés de la jungle profonde. Beaucoup de ces tribus sont semi-nomades, circulant sur leurs territoires d’un campement provisoire à l’autre. Il y a probablement autant de ruines dans cette partie des jungles que de villages réellement occupés.
Les tribus tranquilles habitent les collines de l’Étouffante ou les Rives calmes. Plus rarement confrontés aux étrangers, naturellement moins agressifs que leurs congénères, ils forment des peuplades plutôt sympathiques. La vie dans ces tribus est plus sereine, moins orientée vers une survie brutale ou des conflits permanents. Ici, des cultures plus complexes se tissent, toujours changeantes. Les villages échangent, communiquent, même si le territoire reste une notion primordiale. Les tribus nomades sont rares, et elles voyagent essentiellement en pirogue le long de la côte. Elles forment un lien supplémentaire entre les tribus tranquilles, esquissant ce qui pourrait un jour être un embryon de nation gadhare.
La dernière culture noire ne connaît rien de la jungle et de ces mystères. De nombreux Gadhars ont en effet quitté le sud au fil des siècles. Il y a mille raisons à cela : capturés par des esclavagistes, appâtés par les richesses clinquantes du nord, fuyant les persécutions d’une autre tribu, et que sais-je encore. Les extérieurs sont les Gadhars nés dans cet exil ou ayant grandi loin des terres ancestrales. Leur corps résonne encore des bruissements des forêts, mais ce ne sont que des souvenirs lointains. Il existe de véritables petites tribus extérieures errant dans les plaines du centre, l’Hélès ou les bordures des Comberais, vivant d’un peu de commerce ou de brigandage. D’autres essaient de recréer leurs modes de vie, chassant et cueillant, pillant à l’occasion. Mais la concurrence des Sekekers et les patrouilles voroziones et batranobanes rendent ce mode de vie bien difficile.
Population
Avec leur peau noire, leurs cheveux crépus et épais, les Gadhars sont une inexplicable bizarrerie sur Tanæphis. Même la peau hâlée des Batranobans ne s’approche en rien de l’allure des habitants des jungles. Pour le reste de leur apparence, il y a autant de points communs que de dissemblances entre les tribus. Certaines sont composées de lutins d’un mètre cinquante, fins et agiles, alors que d’autres rassemblent des brutes de deux mètres aux musculatures soigneusement dessinées. La variété est le maître mot des jungles, et les Gadhars en sont la véritable incarnation humaine.Politique
Malgré la grande variété des modes de vie locaux, il existe deux unités sociales immuables au sein des jungles : la tribu et la famille. Elles sont les premières attaches d’un Gadhar, et souvent, tout étranger à la tribu est d’abord vu comme un ennemi potentiel. Selon les régions, il peut être dangereux d’approcher une tribu sans invitation – ou carrément suicidaire. Il existe bien quelques tribus pacifiques ou accueillantes, mais elles sont l’exception, pas la règle.La famille couvre, selon les cas, la parenté directe ou une famille plus étendue – aïeux, cousins, oncles et tantes. Cela peut paraître simpliste, mais c’est souvent la taille des cases ou des tentes qui décide du format de la cellule familiale. Le niveau de confort et de développement décide donc de l’étendue de cette famille et de l’ambiance générale des échanges sociaux.
La hiérarchie d’une famille est liée à l’âge, les anciens prenant la plupart des décisions et les jeunes assumant les corvées. Le statut d’un Gadhar, ses charges, ses honneurs et ses erreurs, rejaillissent sur ses proches. Les membres d’une famille partagent donc le même niveau social et les fonctions sont souvent assumées en commun. Ajoutez à cela la taille parfois réduite des tribus, et vous découvrez une société où tout le monde se connaît, se surveille et a son opinion sur chacun. C’est une des raisons qui poussent beaucoup de Gadhars aventureux ou individualistes hors de leurs jungles natales.
Concernant l’organisation des tribus, c’est un poil plus complexe. Pour résumer – mais vous allez finir par vous y habituer – il n’existe pas deux sociétés tout à fait semblables dans les jungles. En fait, tout ce que vous pouvez imaginer existe probablement dans un coin ou un autre. L’imagination et la curiosité naturelle des Gadhars expliquent la facilité avec laquelle ils inventent les systèmes politiques, les modes d’élection et les paradigmes sociaux les plus étranges. Pas franchement d’une nature conservatrice, les Gadhars changent même parfois de mode de vie lorsque de nouveaux chefs prennent le pouvoir, ou lorsqu’un membre un peu charismatique trouve une idée nouvelle. Gardez en tête les notions de vie foisonnante, de changement et de curiosité, et rien ne devrait trop vous surprendre lors de votre visite des jungles gadhares.
Bien sûr, quelques traits surnagent et apparaissent fréquemment, toujours un peu modifiés ou tordus. Ainsi, la plupart des tribus sont commandées par des conseils, des castes ou des assemblées. Les sociétés autocratiques sont rares et même dans ce cas, le tyran se repose toujours sur quelques conseillers reconnus. La nature du groupe dirigeant est très variable. Ce sont parfois simplement les doyens de la tribu, parfois les héritiers des dirigeants précédents ou bien les meilleurs chasseurs. Le hasard, plus ou moins trafiqué, peut aussi décider de qui rejoint les rangs des élus, à moins qu’une épreuve ou une quête ne soit nécessaire pour accéder au pouvoir. Les Gadhars ne manquent jamais d’imagination.
Détenteurs d’une influence certaine, les souvenants existent dans presque toutes les tribus. Ces Gadhars naissent avec des souvenirs qui ne leur appartiennent pas, comme s’ils en avaient hérité d’ancêtres ou de vies passées. Au fil de leur vie, certains souvenirs s’estompent et d’autres font surface. Tous n’ont pas accès à la même qualité ni à la même quantité de mémoire. Certains souvenants n’ont en tête que quelques vagues histoires, alors que d’autres semblent réellement avoir vécu plusieurs vies, avec l’expérience et les souvenirs correspondant.
Les souvenants mènent les veillées communes et dirigent de nombreux rituels. Ils servent de conseiller à la tribu sur une foule de sujets, en fonction des souvenirs qu’ils possèdent. Les dirigeants peuvent difficilement se passer de leur service, tant le respect des souvenants est ancré dans l’âme gadhare. Il ne faut pas imaginer, en revanche, que les Gadhars ayant accès aux « rêves en ocre et bleu » soient tous des saints. Les souvenants restent des hommes, avec leurs ambitions, leurs espoirs et leurs bassesses.
Mode de vie
Une fois de plus, si on peut dégager quelques traits communs, il faudrait écrire un livre sur chaque tribu pour décrire leur mode de vie tout entier. Et il n’y a pas assez d’arbres dans toutes les jungles pour fabriquer assez de papier pour ces livres.Les tribus sont, en général, assez organisées pour que chacun y ait une place précise. Les rôles varient, mais les chasseurs, cueilleurs, bâtisseurs et protecteurs restent des postes inamovibles. L’intendance aussi, avec la cuisine et l’entretien du village, ces rôles étant souvent moins féminisés que dans d’autres peuples. Ensuite, selon le style local, on trouvera des guerriers, des prostituées, des éleveurs ou des dresseurs ; en fait, tout ce à quoi l’imagination humaine peut penser. Les oisifs sont rarissimes ; non seulement ce n’est pas compatible avec la vie dans les jungles, mais ce n’est pas dans la nature gadhare.
Les couples, unis au cours de l’adolescence, restent ensemble leur vie durant. La polygamie est rarissime et n’apparaît que dans de rares tribus primitives ou dégénérées. Il faut dire que les femmes gadhares ne sont pas évidentes à gérer, et qu’en maîtriser plusieurs est certainement irréalisable. En fait, les tribus matriarcales ne sont pas rares dans les marais et sur les rives calmes. Là aussi, on évite autant que possible la polyandrie. Les Gadhars sont rarement d’une nature calme, et les sources de jalousie sont assez nombreuses sans qu’on doive y ajouter le sexe.
Les jungles sont un endroit terrible, où la vie est incertaine, précaire. On meurt rarement de vieillesse, et pour le bien de la tribu, on n’hésite pas à avoir autant d’enfants que possible. Même un père occupé ou une femme sans instinct maternelle suivront le plus souvent cette tendance ; il y a toujours de bonnes âmes prêtes à s’occuper des gosses à leur place. Les villages gadhars bruissent donc des rires et des manigances de petites bandes de gamins plus ou moins encadrés. Ceux qui survivent s’endurcissent et rejoignent tôt ou tard les rangs des « utiles ».
La majorité des tribus pratique des rites de passage pour élever les jeunes au rang d’adulte. Ces rites impliquent presque toujours de véritables épreuves, parfois symboliques, souvent bien réelles. Dans les clans les plus rigides, la manière dont se déroulent les rites peut déterminer la future place du jeune dans la structure tribale. Plus qu’un rite, c’est alors un véritable examen social.
Ces rites ont toujours une composante violente, puisqu’ils servent à accueillir un adulte dans « le vrai monde », sur lequel personne ne se fait d’illusion. On évite tout de même de mettre la vie des jeunes en grand danger. Si des gens meurent dans ces rites, ce sont souvent des prisonniers, des esclaves ou des ennemis utilisés comme « accessoires » dans la mise en scène.
Lorsqu’ils ne sont pas occupés aux tâches courantes, les Gadhars laissent parfois remonter la violence et la sauvagerie qui sont au cœur de tous les peuples du continent. Les escarmouches ne sont pas rares entre voisins, et on attaque volontiers une tribu proche pour s’emparer de quelques biens, vivres ou esclaves. Mais lorsque la soif de sang se fait trop forte, aux mois des conquêtes ou après une défaite humiliante, les choses peuvent franchement s’envenimer. On assiste alors à des unions entre tribus afin d’en agresser d’autres. Des villages entiers sont rasés, des tribus massacrées ou réduites en esclavage, et l’eau des fleuves se teinte de rouge jusqu’à la lune suivante.
Cultures
Les points communs, dans la jungle, sont plus liés à des régions qu’à des castes ou des positions sociales. Les conditions de vie imposent des habitudes, des tâches, qui modèlent peu à peu les tribus. Il existe ainsi quatre grands secteurs, faciles à différencier.Les Gadhars les plus aisés à rencontrer sont ceux des tribus de l’orée. Occupant les secteurs les plus proches des terres vorozions et de l’Herbance, ils connaissent et fréquentent parfois le monde extérieur. Nombre d’entre eux commercent avec les blancs, vendant la baie de sif et d’autres produits rares et exotiques. Ils considèrent leur coin de jungle comme une terre à exploiter, mais aussi à protéger. Le long des fleuves ou sur l’orée des jungles, de petits comptoirs servent de lien entre les étrangers et les Gadhars. Fondés aussi bien par des locaux que par les guildes du nord, ces villages sont tous retombés aux mains des noirs, seuls capables de vivre ici à longueur d’année. Les gens de l’orée sont plus sociables que beaucoup de leurs frères, mais restent méfiants et prudents dès qu’ils ont affaire à des civilisés. Ainsi, sur certaines frontières, comme celles de la région des fleurs de sang, la proximité avec les pâlots débouche plus souvent sur de violents combats raciaux que sur du commerce.
Les tribus des profondeurs sont celles qui vivent loin des « terres sous le ciel », au cœur même des jungles. Pour certaines d’entre elles, les blancs ne sont que des légendes ou des abominations. Pour d’autres, ils sont des ennemis légendaires, à attaquer à vue. Vivant dans des environnements particulièrement dangereux, ces Gadhars sont, de toute façon, très méfiants de nature.
Ils sont aussi généralement plus mystiques que leurs frères de l’orée, car confrontés plus souvent aux vestiges des Pères et aux étrangetés de la jungle profonde. Beaucoup de ces tribus sont semi-nomades, circulant sur leurs territoires d’un campement provisoire à l’autre. Il y a probablement autant de ruines dans cette partie des jungles que de villages réellement occupés.
Les tribus tranquilles habitent les collines de l’Étouffante ou les Rives calmes. Plus rarement confrontés aux étrangers, naturellement moins agressifs que leurs congénères, ils forment des peuplades plutôt sympathiques. La vie dans ces tribus est plus sereine, moins orientée vers une survie brutale ou des conflits permanents. Ici, des cultures plus complexes se tissent, toujours changeantes. Les villages échangent, communiquent, même si le territoire reste une notion primordiale. Les tribus nomades sont rares, et elles voyagent essentiellement en pirogue le long de la côte. Elles forment un lien supplémentaire entre les tribus tranquilles, esquissant ce qui pourrait un jour être un embryon de nation gadhare.
La dernière culture noire ne connaît rien de la jungle et de ces mystères. De nombreux Gadhars ont en effet quitté le sud au fil des siècles. Il y a mille raisons à cela : capturés par des esclavagistes, appâtés par les richesses clinquantes du nord, fuyant les persécutions d’une autre tribu, et que sais-je encore. Les extérieurs sont les Gadhars nés dans cet exil ou ayant grandi loin des terres ancestrales. Leur corps résonne encore des bruissements des forêts, mais ce ne sont que des souvenirs lointains. Il existe de véritables petites tribus extérieures errant dans les plaines du centre, l’Hélès ou les bordures des Comberais, vivant d’un peu de commerce ou de brigandage. D’autres essaient de recréer leurs modes de vie, chassant et cueillant, pillant à l’occasion. Mais la concurrence des Sekekers et les patrouilles voroziones et batranobanes rendent ce mode de vie bien difficile.
Naming Traditions
Noms féminins
Ghita, Imani, Kalata, Keyah, Lulaha, Mechiki, Nahema, Panya, Wema
Noms masculins
Amanou, Chandu, Ektama, Kikou, Oromi, Niougou, Taha, Wamai, Weke
Noms de famille
Les Gadhars n’ont pas de nom de famille. Lorsque c’est absolument nécessaire, ils accolent le nom de leur tribu à leur prénom pour indiquer d’où ils viennent ou qui ils représentent.
Exemples : Changou de la tribu du grand gouffre, ou Miata du peuple des Waranwi
Exemples : Changou de la tribu du grand gouffre, ou Miata du peuple des Waranwi
Culture
Coutumes, traditions et rituels communs
La plupart des tribus gadhares partagent une étrange fascination pour les peintures corporelles. Malgré l’isolement de certaines tribus et les innombrables modes de vie des jungles, une sorte de code des couleurs paraît s’être étendu à l’ensemble des Gadhars.
Il y a trois composantes essentielles à ces peintures. La forme du motif – arrondi, droit, brisé, plus ou moins épais – traduit l’intensité ou l’orientation du message. Leur position – sur les bras, les jambes, le torse ou le visage – indique à quelle activité se rapporte le message. La couleur, enfin, est le signifiant essentiel, indiquant quels sentiments ou notions essentielles sont exprimés par le dessin. Par exemple, un trait brisé vert sur le front indique qu’une grande colère occupe l’esprit du Gadhar, alors qu’une courbe verte sur sa main signifie qu’il est un guerrier de sa tribu.
Il y a trois composantes essentielles à ces peintures. La forme du motif – arrondi, droit, brisé, plus ou moins épais – traduit l’intensité ou l’orientation du message. Leur position – sur les bras, les jambes, le torse ou le visage – indique à quelle activité se rapporte le message. La couleur, enfin, est le signifiant essentiel, indiquant quels sentiments ou notions essentielles sont exprimés par le dessin. Par exemple, un trait brisé vert sur le front indique qu’une grande colère occupe l’esprit du Gadhar, alors qu’une courbe verte sur sa main signifie qu’il est un guerrier de sa tribu.
Couleurs et sens
- Rose et blanc : Amour
- Bleu clair : Rêve
- Vert et ocre : Chasse
- Jaune : Courage
- Mauve : Folie
- Vert et noir : Guerre
- Bleu et rouge : Haine
- Rouge et bleu : Bonheur
- Gris : Jalousie
- Ocre : Mémoire
- Blanc : Sagesse
- Rouge : Vengeance
- Ocre et gris : Honte
- Mauve et jaune : Maladie
- Rose : Naissance
- Gris et rouge : Prisonnier
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