Les camps politiques Dérigions
Tous unis pour L'Empire, mais…
Commençons par une précision essentielle : il n’y a pas de partis, de coteries en oppositions ou de « grands camps » à Pôle. Tout le monde est uni dans l’amour de l’Empire, de la cité blanche et de tout ce que représente la figure impériale. C’est un fait établi, primordial et évident. Cela rend donc un article sur les camps, coteries et partis parfaitement inutile.Mais alors… qu’est-ce qu’il y a dans le reste de l’article ?
Cette précision – aucun parti, tous unis, Bert gentil, tout ça – est simplement le préambule derrière lequel tout le monde se retranche avant de commencer à vraiment dire ce qu’il pense. C’est l’avis général. C’est la vérité qui définit le jeu, l’Empire, la ville, depuis si longtemps que c’est devenu une évidence incontournable. C’est comme ça que marche le monde. En gros, tout le monde respecte cette règle là, et on est réellement tous unis derrière l’idée d’un Empire, d’un Empereur, et d’une unité de bloc…
Derrière laquelle on peut s’étriper et s’insulter en douce, entre gens qui savent vivre. La vie politique de Pôle est entièrement à l’image de ce principe premier. Tout est fait poliment, calmement, avec classe et panache tant qu’il y a du public. Pas de cri, d’invective ou de bagarre de chiffonniers ; on est pas dans l’Est ici. Les grands affrontements sont faits par tribuns interposés, et c’est plus le style Hugo ou Jaurès – Audiard à la limite – que Trump ou Macron. Évidemment, dans la fraîcheur du soir tombant, une fois chacun rentré chez soi, les finasseries habituelles reprennent. L’union derrière un masque officiel n’empêche ni les haines ni les jalousies. Et puisqu’on est sur Tanæphis, le meurtre, le chantage, les complots les plus ignobles et les mensonges les plus grossiers sont au menu. Il faut simplement se rappeler que, dans ce cadre particulier de Pôle, un mensonge révélé, un manquement à une parole, ou l’évidence d’une trahison, sera châtiée aussi impitoyablement qu’un meurtre. Parfois pire, car le tribunal public a ceci de différent du légal, qu’il applique parfois lui-même sa sentence. Ce n’est pas le summum de la civilisation, mais ça détend sacrément les tensions sociales…
Le Vieux Carré
(Aussi appelé les traditionaliste ou " les vieilles pierres")Le « vieux carré » en question est une référence obscure au quartier du camp Dess originel. Ce sont les familles attachées à la Pôle la plus ancienne, la plus « pure », à ceci près que chaque membre du parti à sa vision de l’histoire. Après un millénaire, il est normal que quelques oublis ou imprécisions se soient glissé dans les archives. Pour simplifier, le vieux carré utilise donc une version simplifiée – simpliste ? – de cette grande histoire et des leçons à en tirer. C’est un parti réactionnaire à l’extrême, souhaitant revenir sur presque tout ce qui a changé dans l’Empire depuis sa fondation. Chaque famille du carré a ses marottes, ses obsessions, ses passions et ses répulsions. Cela alimente une part de la vie culturelle de Pôle puisque ces familles sont les premiers mécènes en masse d’argent distribuée.
Les Portes Hautes
(Aussi appelé les gens du ceste ou "les blancs")La réunion de Pôle et du grand ouest ne s’est pas faite sans heurt, mais lorsqu’elle fonctionnait, elle a assuré la richesse et le développement de l’Empire. Ce souvenir seul explique le succès continu des familles prônant un retour à la vieille alliance de Pôle et de la Nation. Ces familles sont aussi parmi les plus riches, grâce à une orientation marquée vers le commerce et l’établissement de guildes. Ces méthodes empêchent une alliance avec le vieux carré, qui les suspectent de trahison au profit des Bathras – à demi-mot évidemment. Effectivement, certaines familles des portes hautes sont déjà alliées, voire métissées afin d’ajouter les liens du sang à ceux du ceste. Modernisme ou opportunisme ? Pourquoi choisir ? Si le parti se fait volontiers appelé les portes hautes, en référence aux portes des grandes voies de Pôle, ouvertes sur le monde, on les appelle surtout « les blancs » pour la confusion qu’ils entretiennent entre « la blanche cité » et « les cités blanches ».
Les Pro-armes
(Aussi appelé camp des Verriers Vieux Pôle ou les couteaux pâles)Parti mineur mais extrêmement vocal et interventionniste si ses intérêts sont en jeu, les Verriers Vieux Pôle sont les familles proposant régulièrement la révocation de l’édit de Mansard. Cette alliance compte évidemment un bon nombre de familles ayant des rejetons porteurs d’Armes, officiels ou suspectés. C’est aussi la caisse de résonance de revendications amenées par des Armes-Dieux, alliées ou clientes. Autant dire que ce parti a souvent affaire avec les autorités, qu’il s’agisse de Murs et Marches, du palais ou des directions de quartiers. La famille Verriers Vieux Pôle est tout ce qu’il reste de la branche impériale effacée par l’édit de Mansard et la purge ayant suivi. Au fil de son histoire, elle a servi d’étendard aux pro-Armes. Voyant l’argent affluer et les soutiens d’affermir, elle a joué le jeu, devenant doucement une famille de banquiers et de trafiquants d’influence. Le camp des pro-Armes est composé pour moitié de personnes voulant redonner leur place aux Armes-Dieux, et pour moitié de profiteurs avides d’argent et d’influence. Le nom « couteaux pâles » fait référence aux poignards en albâtre elfique que portent certains officiels du groupe pour s’afficher ouvertement comme tels. Les rumeurs sur l’existence d’Armes particulières, dissimulées parmi les copies, sont déjà pluricentenaires.
Les Modernistes
(Aussi appelés la haute chambre ou "les lèche-au-trône")La haute chambre doit son surnom à une pièce célèbre, où un organe secret dirige la cour impériale depuis les hauteurs du palais. À la fin de la pièce, on découvre que la haute chambre est en fait un endroit fictif dans l’imagination de l’Empereur, où il débat avec plusieurs aspects de lui-même avant de prendre ses décisions importantes. Aujourd’hui, les noms de plusieurs personnages sont entrés dans le langage commun et servent à désigner tel ou tel style de politicien. Il y a toujours eu un parti moderniste à Pôle, perdant lentement des membres sombrant dans le traditionalisme, pour être aussitôt remplacé par de nouveaux idéalistes. La chambre haute est donc généralement un parti assez actif, plutôt porté sur les évolutions modernes et ouvertes, tout en restant résolument réaliste. Une sorte de social-démocratie, très bourgeoise mais soucieuse de son image publique. C’est aussi, depuis près de deux siècles, le parti le plus proche de l’autorité impériale. L’alliance entre l’Empereur et la chambre s’est faite, à l’époque, sous l’autorité du trône cherchant à assoir son influence. C’est devenu un état de fait coutumier au siècle dernier, et avec la mort du père de Bert, la chambre s’est soudain retrouvée à gérer un truc bonne partie des charges importantes du palais. Cela en fait, aujourd’hui, la principale force politique de Pôle, alors qu’elle est presque la moins nombreuse.
Les Pacifistes
(Aussi appelé section impériale pour la paix ou "les cherche-Taamish")Née d’une querelle au sein du parti moderniste, les pacifistes sont une frange très mineure mais très connue du paysage politique. Ils œuvrent pour établir des relations avec l’Hégémone, par la voie politique plutôt que par armées interposées. Autant vous dire que chacun à son opinion sur leurs intentions et leurs membres. Ce sont, selon à qui vous demandez, des idéalistes prêts à tout pour sauver Pôle, ou des ânes bâtés fonçant à l’abattoir en souriant ; des visionnaires construisant un nouveau chemin pour l’Empire, ou des traîtres payés par les conseils de l’ennemi. En bref, chacun s’est déjà fait son idée, ou a adopté celle du tribun à la mode
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