Les Bathranobans
Les Batranobans sont les héritiers de la plus ancienne civilisation du continent et ne manquent jamais de le faire remarquer. Quand la barbarie était encore le lot commun des hommes du centre et de l’est, les premières cités-états bathrahabanes commerçaient et guerroyaient déjà entre elles. Il fallut pourtant l’avènement de l’empire dérigion et une longue occupation pour que les terres batranobanes s’unissent enfin dans la défaite.
L’Empire apprit beaucoup des Batranobans. L’écriture, les mesures, la calligraphie et les mathématiques nées à Durville conquirent le monde en tant qu’armes de Pôle. Lorsqu’en 602 dN les Batranobans rachetèrent leur indépendance, eux aussi avaient bien appris de Pôle et c’est une nation unie et structurée qui émergea de l’occupation.
La culture des épices magiques assure aux Batranobans une place à part sur l’échiquier des nations. Pendant que d’autres courent après la gloire ou la conquête, l’ouest commerce, fournissant toutes les parties sur tous les fronts accessibles.
Depuis lors, les grandes maisons règnent sur la Nation par l’argent, le poids de la tradition et le complot. Les plus puissantes d’entre elles décident des grands projets et de l’organisation du territoire au travers du conseil des épiciers. Cet organe de gouvernement est entre les mains des treize plus grandes maisons qui décident seules de qui est admis au conseil et de qui ne l’est pas. Les maisons de moindre importance gèrent leur fortune, leurs commerces, et lorsqu’elles en ont le temps, les affaires de leurs cités et de leurs régions. Mais toutes les maisons Bathras sont impliquées d’une manière ou d’une autre dans la culture, l’étude ou le commerce de l’épice.
Dernier organe officiel batranoban, la guilde des épiciers n’est théoriquement chargée que de la gestion économique du marché de l’épice. En réalité, elle s’occupe de toutes les tâches administratives courantes avec lesquelles les maisons ne veulent pas s’ennuyer.
L’impôt, les taxes commerciales ou courantes, l’entretien des milices et des voiries sont autant d’obligations dont la guilde décharge les maisons en échange d’un petit pourcentage des sommes traitées. Bien sûr, l’épice n’est jamais négligé et sa protection reste la priorité absolue de la guilde. Gérer l’administration courante n’est finalement pas une charge si lourde, en regard des avantages et du contrôle que cela lui rapporte.
Cette organisation existe tout au long de l’échelle sociale. Les alliances et rancœurs entre les familles des bas-fonds sont aussi sérieuses et complexes que celles des grandes maisons. C’est d’autant plus vrai qu’aucune famille ne limite son réseau à ceux de son rang. Quel commerçant honnête pourrait mener ses affaires sans un ami mendiant pour accomplir ses basses œuvres et un protecteur haut placé pour guider ses choix ?
Travailler pour sa famille est en fait la seule carrière envisageable pour un Batranoban. Qu’il opère au grand jour comme épicier, caravanier ou artisan, ou qu’il fasse les plus sales boulots, ses frères et cousins savent toujours ce qu’ils lui doivent. Un homme discret et ignoré de tous en ville peut être un véritable roi sous son toit, où chacun sait ce qu’il apporte à la famille. Un Batranoban contraint de travailler hors de sa famille ou de son réseau est un paria sans grande valeur, et ne doit pas espérer de position élevée. Comment pourrait-on faire confiance à celui que les siens ont rejeté ?
En parlant de valeur, la seule qu’on accorde aux femmes est monétaire. Négociables pour une alliance, pratiques pour un cadeau ou sceller un contrat, les femmes de l’ouest ont la pire situation du continent. Elles sont considérées, en pratique et juridiquement, comme des biens coûteux, et rien de plus. L’amour existe parfois entre un époux et ses femmes, mais il s’accompagne d’une hiérarchie où l’homme domine sans partage. Dans les familles les plus pauvres, la difficulté de la vie quotidienne leur assure une vie plus tranquille. Chaque main étant utile, ces filles se voient confier des tâches dont une dame Bathras n’oserait pas rêver.
Enfin, chaque Batranoban entretient un rapport intime avec l’épice. Peu importe qu’il soit simple consommateur, paysan cultivateur, maître de plantation ou épicier expérimentateur. Dès leur petite enfance, les Batranobans reçoivent de l’épice en fortifiant ou en médication. Adolescents, ils le consomment pour le plaisir, ou utilisent leurs premiers épices utilitaires. Même un homme travaillant loin des plantations et n’ayant pas de gros moyens consomme de l’épice presque chaque jour. Mêlé à l’alcool du bouge, dans les pains sucrés du boulanger ou flottant dans les vapeurs qui glissent des hauts quartiers, il est partout. Rien d’étonnant alors à ce qu’un bébé batranoban refuse le sein d’une nourrice étrangère. L’épice est dans le sang de ceux de l’ouest, dans leur goût et dans leur tête, et ils seraient bien différents sans lui.
Autour d’elles s’articule un ensemble complexe d’alliances et d’intérêts comme seuls savent en inventer les Batranobans. Paysans ou citadins, riches ou pauvres, tous partagent en tout cas la fierté d’être issus d’une civilisation unique, raffinée, aux racines profondes. La vie est plus tranquille ici que dans bien des régions de Tanæphis. La société rigide et la hiérarchie omniprésente sont pesantes, mais on est presque en sécurité, et les épices sont disponibles et bon marché, alors pourquoi se plaindre.
Les nobles Bathras portent encore le vieux nom de leur peuple, et vivent à bien des égards dans un monde différent de celui des gens du commun. Ils sont les héritiers des grandes familles, et les gardiens – jaloux – de la Nation. Naître Bathras, c’est grandir au milieu d’intrigues permanentes, de conflits d’intérêts et de réseaux d’influence. C’est aussi profiter d’un luxe que les nobles de Pôle eux-mêmes envient. Pour autant, croire que les Bathras sont détachés ou frivoles serait une grave erreur. Si leur attitude et leur richesse les placent au sommet de la pyramide sociale de l’ouest, ils sont en fait au croisement des multiples cultures de la Nation. Ils traitent leurs affaires avec les commerçants, prennent des décisions pour les gens du peuple, œuvrent aux côtés des épiciers à la sauvegarde d’une plantation ou d’un laboratoire. Rien ne se fait sans qu’ils ne puissent l’orienter, le manipuler ou le gêner, au gré des intérêts de leurs familles.
Le grand désert de Haas étend ses sables brûlants sur plus de la moitié de la Nation. Pour le spectateur naïf, seules les tribus tareks et les caravanes marchandes qu’elles escortent semblent apporter un peu de vie. Ce serait oublier les plantations, véritables fermes fortifiées où se cultive l’épice. Seule l’autorité des maisons s’applique ici et personne ne se préoccupe de la manière dont elles gèrent leur production, aussi longtemps que l’épice perdure. Parfois vus comme une société rétrograde, les nomades tareks ne croient qu’à l’épice et au désert, méprisant la vie tranquille et confortable des citadins. Décimées lors de l’occupation dérigione, les tribus sont rares et méfiantes, mais indispensables à la vie du désert. Elles alimentent les plantations, assurent le passage des marchandises vers l’Hélès et la voie du sud, et commercent avec les villages bordant la Wilkes.
Les épiciers de leur côté, qu’ils vivent au cœur des dunes ou dans un luxueux laboratoire de Tehen, se ressemblent beaucoup. Passionnés par l’histoire et les secrets de l’épice, ils ne conçoivent pas la vie « à jeun ». Certains se consacrent à un aspect particulier de cette passion dévorante : culture, croisement, préparation, mélange ou expérimentation. D’autres sont de géniaux touche-à-tout. Certains enfin, bien qu’ayant grandi dans une famille d’épiciers, n’ont ni la fibre ni le génie nécessaires pour y faire carrière, mais ne s’éloignent jamais bien loin de ce milieu. Tous, de toute façon, voient et conçoivent le monde au travers du prisme de l’épice. Tous plaignent sincèrement les malheureux qui, à l’est, grandissent sans connaître la gloire d’un monde pimenté de magie et de visions. Les épiciers et la noblesse Bathras sont intimement liés, et ils se protègent les uns les autres. Lorsqu’ils ne sont pas liés par le sang, ils le sont par l’épice et l’argent, et c’est un lien aussi fort.
Les gens des désolations sont presque autant des Batranobans que des Alwegs. Qu’ils habitent trop loin des cités blanches ou qu’ils aient une raison de refuser cette culture trop civilisée, ils n’en subissent pas moins la domination du conseil et de la guilde.
Les Renâcles sont des contrées rudes, qui ne furent colonisées que pour atteindre la chaîne du sel, son thé et ses mines. Impropre à la culture de l’épice, infesté de ruffians, c’est un pays de pluies froides et de terres glaiseuses. Racistes et obtus, les gens qui peuplent ce secteur ne reconnaissent l’autorité du sud que parce qu’il paye, et encore monnayent-ils âprement le moindre service. La région voisine, la Sorne, est quasiment déserte, mais paraît presque accueillante en comparaison. Bordant la route du Sel, elle n’est peuplée que par les colons assez désespérés pour affronter les raids piorads, les attaques de Sekekers et le voisinage des Renâcles.
Les feux d’Hélès sont la dernière région en date revendiquée par la Nation. Les Batranobans s’en servent surtout comme d’un grenier à esclaves, ou lorsque l’envie de chasser les prend. Il n’existe en effet pas d’endroit sur Tanæphis où les bêtes soient plus variées, le frisson de l’aventure plus présent, si ce n’est dans les profondeurs des jungles. Même les populations semblent plus hétéroclites qu’ailleurs et les Hysnatons naissent ici par portées entières, pour finir enchaînés sur un marché de Lhenin. Dans les villages, les Alwegs crachent au sol quand ils croisent un Batranoban de pure souche, jouent du couteau aux terrasses des bouges, et ne regardent jamais un étranger dans les yeux. Leur liberté et leur dignité sont de lointains souvenirs, mais leur orgueil et leur colère sont intacts.
L’Empire apprit beaucoup des Batranobans. L’écriture, les mesures, la calligraphie et les mathématiques nées à Durville conquirent le monde en tant qu’armes de Pôle. Lorsqu’en 602 dN les Batranobans rachetèrent leur indépendance, eux aussi avaient bien appris de Pôle et c’est une nation unie et structurée qui émergea de l’occupation.
La culture des épices magiques assure aux Batranobans une place à part sur l’échiquier des nations. Pendant que d’autres courent après la gloire ou la conquête, l’ouest commerce, fournissant toutes les parties sur tous les fronts accessibles.
Population
Le Batranoban typique a une physionomie sèche et sévère, la peau mate, les yeux et les cheveux sombres. Les traits sont durs et le standard de beauté est un visage fin mais droit, comme taillé au couteau. La beauté féminine se doit d’être plus douce, plus ronde et lisse. Hommes et femmes s’entretiennent soigneusement. Un aspect trop négligé, ou même juste naturel, est vu comme un laisser-aller inexcusable. La taille et la corpulence varient beaucoup – la Nation étant plus que vaste – mais quelques traits restent communs. Par exemple, la consommation d’épices provoque souvent l’apparition de taches sur la peau, ou des teintes de cheveux et d’yeux inconnues hors de la Nation. Les Hysnatons sont en revanche très rares ici, et ils sont vus comme un signe de déchéance et de perversion. Peu d’entre eux survivent et finissent en général sur un marché d’esclaves. Même la beauté elfique n’est tolérée qu’au bordel, où elle amuse plus qu’elle n’émerveille.Politique
Les cités batranobanes sont indépendantes et régissent leurs régions sans le contrôle permanent d’une autorité centrale. Le véritable cœur du pouvoir se trouve ailleurs : dans les livres de comptes et les carnets d’alliances des grandes maisons Bathras. Cette centaine de familles est née lors de l’occupation de l’ouest par l’Empire. Les maisons furent un temps les administratrices soumises de l’occupant dérigion. Acquérant peu à peu pouvoir et connaissances, elles œuvrèrent dans l’ombre pour protéger la culture et les secrets de l’ouest. Elles étaient impliquées dans chaque secteur essentiel : le commerce, la culture de l’épice et la gestion de l’appareil d’État. Au premier signe de faiblesse de l’Empire, elles prirent les rênes pour rendre leur indépendance aux Batranobans.Depuis lors, les grandes maisons règnent sur la Nation par l’argent, le poids de la tradition et le complot. Les plus puissantes d’entre elles décident des grands projets et de l’organisation du territoire au travers du conseil des épiciers. Cet organe de gouvernement est entre les mains des treize plus grandes maisons qui décident seules de qui est admis au conseil et de qui ne l’est pas. Les maisons de moindre importance gèrent leur fortune, leurs commerces, et lorsqu’elles en ont le temps, les affaires de leurs cités et de leurs régions. Mais toutes les maisons Bathras sont impliquées d’une manière ou d’une autre dans la culture, l’étude ou le commerce de l’épice.
Dernier organe officiel batranoban, la guilde des épiciers n’est théoriquement chargée que de la gestion économique du marché de l’épice. En réalité, elle s’occupe de toutes les tâches administratives courantes avec lesquelles les maisons ne veulent pas s’ennuyer.
L’impôt, les taxes commerciales ou courantes, l’entretien des milices et des voiries sont autant d’obligations dont la guilde décharge les maisons en échange d’un petit pourcentage des sommes traitées. Bien sûr, l’épice n’est jamais négligé et sa protection reste la priorité absolue de la guilde. Gérer l’administration courante n’est finalement pas une charge si lourde, en regard des avantages et du contrôle que cela lui rapporte.
Mode de vie
Si le commerce est le moteur de la Nation, c’est la famille qui représente le cœur de la culture batranobane. Qu’il soit de sang ou d’alliance, le réseau est au centre de la vie de l’ouest depuis ses origines. En naissant, un Batranoban hérite d’une position sociale et d’un réseau de contacts et d’alliances. En plus de sa famille directe, il dispose d’une foule « d’oncles » plus ou moins proches – en fait, les collaborateurs de son père – et d’un plan de carrière assuré.Cette organisation existe tout au long de l’échelle sociale. Les alliances et rancœurs entre les familles des bas-fonds sont aussi sérieuses et complexes que celles des grandes maisons. C’est d’autant plus vrai qu’aucune famille ne limite son réseau à ceux de son rang. Quel commerçant honnête pourrait mener ses affaires sans un ami mendiant pour accomplir ses basses œuvres et un protecteur haut placé pour guider ses choix ?
Travailler pour sa famille est en fait la seule carrière envisageable pour un Batranoban. Qu’il opère au grand jour comme épicier, caravanier ou artisan, ou qu’il fasse les plus sales boulots, ses frères et cousins savent toujours ce qu’ils lui doivent. Un homme discret et ignoré de tous en ville peut être un véritable roi sous son toit, où chacun sait ce qu’il apporte à la famille. Un Batranoban contraint de travailler hors de sa famille ou de son réseau est un paria sans grande valeur, et ne doit pas espérer de position élevée. Comment pourrait-on faire confiance à celui que les siens ont rejeté ?
En parlant de valeur, la seule qu’on accorde aux femmes est monétaire. Négociables pour une alliance, pratiques pour un cadeau ou sceller un contrat, les femmes de l’ouest ont la pire situation du continent. Elles sont considérées, en pratique et juridiquement, comme des biens coûteux, et rien de plus. L’amour existe parfois entre un époux et ses femmes, mais il s’accompagne d’une hiérarchie où l’homme domine sans partage. Dans les familles les plus pauvres, la difficulté de la vie quotidienne leur assure une vie plus tranquille. Chaque main étant utile, ces filles se voient confier des tâches dont une dame Bathras n’oserait pas rêver.
Enfin, chaque Batranoban entretient un rapport intime avec l’épice. Peu importe qu’il soit simple consommateur, paysan cultivateur, maître de plantation ou épicier expérimentateur. Dès leur petite enfance, les Batranobans reçoivent de l’épice en fortifiant ou en médication. Adolescents, ils le consomment pour le plaisir, ou utilisent leurs premiers épices utilitaires. Même un homme travaillant loin des plantations et n’ayant pas de gros moyens consomme de l’épice presque chaque jour. Mêlé à l’alcool du bouge, dans les pains sucrés du boulanger ou flottant dans les vapeurs qui glissent des hauts quartiers, il est partout. Rien d’étonnant alors à ce qu’un bébé batranoban refuse le sein d’une nourrice étrangère. L’épice est dans le sang de ceux de l’ouest, dans leur goût et dans leur tête, et ils seraient bien différents sans lui.
Cultures
Les gens des terres roses habitent le cœur de la Nation. Situés entre la Malwed et la Seferas, les deux grands fleuves de l’ouest, ces terres sont les plus fertiles, les plus habitées et largement les plus riches de la Nation. Ceux qui y vivent sont les Batranobans « typiques », tels que les imaginent les étrangers. Les grandes familles ont leurs palais dans l’une des cités blanches, et leurs résidences campagnardes font vivre des villages entiers.Autour d’elles s’articule un ensemble complexe d’alliances et d’intérêts comme seuls savent en inventer les Batranobans. Paysans ou citadins, riches ou pauvres, tous partagent en tout cas la fierté d’être issus d’une civilisation unique, raffinée, aux racines profondes. La vie est plus tranquille ici que dans bien des régions de Tanæphis. La société rigide et la hiérarchie omniprésente sont pesantes, mais on est presque en sécurité, et les épices sont disponibles et bon marché, alors pourquoi se plaindre.
Les nobles Bathras portent encore le vieux nom de leur peuple, et vivent à bien des égards dans un monde différent de celui des gens du commun. Ils sont les héritiers des grandes familles, et les gardiens – jaloux – de la Nation. Naître Bathras, c’est grandir au milieu d’intrigues permanentes, de conflits d’intérêts et de réseaux d’influence. C’est aussi profiter d’un luxe que les nobles de Pôle eux-mêmes envient. Pour autant, croire que les Bathras sont détachés ou frivoles serait une grave erreur. Si leur attitude et leur richesse les placent au sommet de la pyramide sociale de l’ouest, ils sont en fait au croisement des multiples cultures de la Nation. Ils traitent leurs affaires avec les commerçants, prennent des décisions pour les gens du peuple, œuvrent aux côtés des épiciers à la sauvegarde d’une plantation ou d’un laboratoire. Rien ne se fait sans qu’ils ne puissent l’orienter, le manipuler ou le gêner, au gré des intérêts de leurs familles.
Le grand désert de Haas étend ses sables brûlants sur plus de la moitié de la Nation. Pour le spectateur naïf, seules les tribus tareks et les caravanes marchandes qu’elles escortent semblent apporter un peu de vie. Ce serait oublier les plantations, véritables fermes fortifiées où se cultive l’épice. Seule l’autorité des maisons s’applique ici et personne ne se préoccupe de la manière dont elles gèrent leur production, aussi longtemps que l’épice perdure. Parfois vus comme une société rétrograde, les nomades tareks ne croient qu’à l’épice et au désert, méprisant la vie tranquille et confortable des citadins. Décimées lors de l’occupation dérigione, les tribus sont rares et méfiantes, mais indispensables à la vie du désert. Elles alimentent les plantations, assurent le passage des marchandises vers l’Hélès et la voie du sud, et commercent avec les villages bordant la Wilkes.
Les épiciers de leur côté, qu’ils vivent au cœur des dunes ou dans un luxueux laboratoire de Tehen, se ressemblent beaucoup. Passionnés par l’histoire et les secrets de l’épice, ils ne conçoivent pas la vie « à jeun ». Certains se consacrent à un aspect particulier de cette passion dévorante : culture, croisement, préparation, mélange ou expérimentation. D’autres sont de géniaux touche-à-tout. Certains enfin, bien qu’ayant grandi dans une famille d’épiciers, n’ont ni la fibre ni le génie nécessaires pour y faire carrière, mais ne s’éloignent jamais bien loin de ce milieu. Tous, de toute façon, voient et conçoivent le monde au travers du prisme de l’épice. Tous plaignent sincèrement les malheureux qui, à l’est, grandissent sans connaître la gloire d’un monde pimenté de magie et de visions. Les épiciers et la noblesse Bathras sont intimement liés, et ils se protègent les uns les autres. Lorsqu’ils ne sont pas liés par le sang, ils le sont par l’épice et l’argent, et c’est un lien aussi fort.
Les gens des désolations sont presque autant des Batranobans que des Alwegs. Qu’ils habitent trop loin des cités blanches ou qu’ils aient une raison de refuser cette culture trop civilisée, ils n’en subissent pas moins la domination du conseil et de la guilde.
Les Renâcles sont des contrées rudes, qui ne furent colonisées que pour atteindre la chaîne du sel, son thé et ses mines. Impropre à la culture de l’épice, infesté de ruffians, c’est un pays de pluies froides et de terres glaiseuses. Racistes et obtus, les gens qui peuplent ce secteur ne reconnaissent l’autorité du sud que parce qu’il paye, et encore monnayent-ils âprement le moindre service. La région voisine, la Sorne, est quasiment déserte, mais paraît presque accueillante en comparaison. Bordant la route du Sel, elle n’est peuplée que par les colons assez désespérés pour affronter les raids piorads, les attaques de Sekekers et le voisinage des Renâcles.
Les feux d’Hélès sont la dernière région en date revendiquée par la Nation. Les Batranobans s’en servent surtout comme d’un grenier à esclaves, ou lorsque l’envie de chasser les prend. Il n’existe en effet pas d’endroit sur Tanæphis où les bêtes soient plus variées, le frisson de l’aventure plus présent, si ce n’est dans les profondeurs des jungles. Même les populations semblent plus hétéroclites qu’ailleurs et les Hysnatons naissent ici par portées entières, pour finir enchaînés sur un marché de Lhenin. Dans les villages, les Alwegs crachent au sol quand ils croisent un Batranoban de pure souche, jouent du couteau aux terrasses des bouges, et ne regardent jamais un étranger dans les yeux. Leur liberté et leur dignité sont de lointains souvenirs, mais leur orgueil et leur colère sont intacts.
Naming Traditions
Noms féminins
Bahia, Dayal, Djemila, Esma, Kalila, Nawel, Norah, Laïla, Nadjia
Noms masculins
Alham, Amanar, Bashir, Houliam, Kotar, Lakhdar, Malek, Wahid, Yassin
Noms de famille
Dayaldavi, Yasel, Zimra, Gedjalil, Ridjali, Barini, Oudjael
Le prénom est séparé du nom par une particule dépendant du statut de la famille.
Pour une famille sans aucun statut ni ressource, il n’y a pas de particule.
Exemple : Ahmar Kaleg
Pour une famille commune, de l’artisan au simple commerçant, la particule est An.
Exemple : Kajer an Mirjad
Pour une famille de la noblesse Bathras, la particule est Ab.
Exemple : Oulhiam ab Ishtari
Pour une famille appartenant ou ayant appartenu au conseil, la particule est Ab’al.
Exemple : Tarik ab’al Oussem
Pour une famille appartenant encore au conseil, le nom est suivi du nom de la bague dont elle est la dépositaire, qui sera précédé de la particule Isn.
Exemple : Mohannad ab’al Riffat isn Beharu
Le prénom est séparé du nom par une particule dépendant du statut de la famille.
Pour une famille sans aucun statut ni ressource, il n’y a pas de particule.
Exemple : Ahmar Kaleg
Pour une famille commune, de l’artisan au simple commerçant, la particule est An.
Exemple : Kajer an Mirjad
Pour une famille de la noblesse Bathras, la particule est Ab.
Exemple : Oulhiam ab Ishtari
Pour une famille appartenant ou ayant appartenu au conseil, la particule est Ab’al.
Exemple : Tarik ab’al Oussem
Pour une famille appartenant encore au conseil, le nom est suivi du nom de la bague dont elle est la dépositaire, qui sera précédé de la particule Isn.
Exemple : Mohannad ab’al Riffat isn Beharu
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