Journal de Koriolis - LXXVIII Report in Les Terres Sauvages | World Anvil
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Journal de Koriolis - LXXVIII

General Summary

Partons la mer est belle

par Koriolis   Depuis que Merrick m'a appris que la guilde possède un bateau, j'ai passé les derniers jours à fureter le sloop à la radoub pour scruter le travail des bateliers. À l'auberge, en conversant avec mes nouveaux copains Fabio et Flint, j'ai pu les convaincre de partir à l'aventure sur la mer près de Nouvelle-Audarque. Sonaria, qui nous accompagne dans cette conversation, est plus réticent à prendre la mer. Tous sont d'accord pour s'adjoindre Anchar le rinn . La présence d'un apôtre des Les Huit ne peut que contribuer au succès de cette initiative.   À la suggestion du rinn, il est décidé de prendre la direction de l'ouest, afin de découvrir ce qui se trouve au-delà de la Forêt Morte et la @muraille qui la sépare du nord au sud. Anchar, et les autres prétendent qu'on y trouvera des drakes. Ils ont croisés des exilés de cette race qui sont parvenu à traverser la Forêt morte sur leur deux pieds. Pour ma part, la destination n'a pas tant d'importance. Le plaisir de piloter ce bateau me suffit amplement.   Au matin de notre départ, comme à l'habitude, nous passons chez Merrick pour faire part de notre itinéraire. Chacun s'affaire à compléter leur équipement, alors que j'ai veillé à ce que notre embarcation soit prête à s'élancer vers les flots. Trop préoccupé par la responsabilité de "capitaine", Fabio est celui qui pense à se procurer une bouteille de bon vin pour la fracasser sur la coque et ainsi, inaugurer le lancement du bateau, que l'on nomme Pristine.   Dès la sortie du havre, je prend en charge mon petit équipage pour leur enseigner les rudiments de la vie sur un bateau. Tour à tour, chacun prend un poste et nous effectuons quelques manœuvres. Dans les conditions idéales, je pourrais naviguer le sloop sans aide, mais les fonds marins sont si proches qu'il faut faire preuve d'une extrême prudence, d'autant plus qu'il n'y a pas de cartes, ni de balises pour montrer le chemin.   Pendant notre trajet, je me poste donc en proue pour diriger la personne au gouvernail. Flint, contre toute attente, est celui qui se débrouille le mieux à la barre. Fabio aide aux manœuvres des voiles, tandis que Anchar scrute les cieux. Sonaria, quant à lui, découvre qu'il n'a pas le pied marin. Indisposé par le mal de mer, il n'est pas très utile, malgré toute sa bonne volonté.   Après une première journée pluvieuse, sans incident, nous jetons l'ancre sur un récif à fleur d'eau. Bercés par une mer calme, nous prenons un repos bien mérité dans la cale. À son tour de garde, Flint sonne l'alarme lorsqu'une bande d'hommes-poissons surgissent des flots. Dans la faible lumière de la lanterne, le vaillant nain repousse sans mal les piques et les morsures, le temps que les autres le rejoignent sur le pont. Malgré leur grand nombre, les icthyanthropes, avec leur technique grossière et leurs armes rudimentaires, ne font pas le poids devant les prouesses de Flint et Fabio, et la magie de Sonaria et Anchar. Quant à moi, je bondis de pont en pont avec ma rapière, dans l'espoir d'en crever un ou deux.   Au matin, remis de nos émotions de la veille, nous levons l'ancre et débarrassons le pont des corps de nos ennemis. Ils sont venus de la mer et ils retournent pour nourrir les crabes. Le ciel est toujours aussi pluvieux, et le vent s'élève. Avant longtemps, un vent de tempête vient secouer l'armature du bateau. Je reprends vite la barre, pour fendre les énormes vagues qui roulent sous la carène. Fabio et Flint, pleins de courage, repèrent les écueils et me guident au mieux de leur capacité. À plus d'une reprise, la déferlante emporte Fabio ou Flint, mais l'un et l'autre, doués d'une force phénoménale et d'une volonté inébranlable, parviennent à rester à bord. La situation devient de plus en plus périlleuse et c'est à ce moment qu'Anchar nous montre toute la puissance que lui ont confiée les dieux. D'une voix tonitruante, il apaise les vagues qui viennent frapper le bateau. Chacun peut reprendre des forces avant de négocier les derniers instants de ce dangereux grain.   Une fois la tempête derrière nous, nous cherchons à accoster pour la nuit. Il est clair que nous avons passé au-delà du rempart. Mais la tempête nous a éloigné de la côte, vers le nord. Nous changeons le cap vers le sud pour compenser cette dérive involontaire. Demain, nous aurons passé la forêt morte et arriverons en territoire inconnu.   Après inspection, notre Pristine a bien tenu le coup. Elle gardera quelques cicatrices, qui montreront son caractère combatif. Quelle épisode, cette tempête ! Malgré le péril qui nous guettait à chaque vague, j'étais excité de me retrouver à la barre de notre nef. Rarement le gout du sel n'a été aussi doux.   Au second matin, nous naviguons calmement jusqu'à apercevoir des constructions en bord de mer. Une haute palissade s'élève parmi une forêt verte et vivante. Quelques quais s'avancent dans l'eau. Sans tarder, un long bateau à rames foncent vers nous. Nous baissons les voiles pour les attendre, sans signe d'hostilité. Disons que l'accueil est plutôt froid, malgré nos efforts. Rendus à quelques brasses, on peut enfin voir que le petit dromon est occupé par des drakes à la peau cuivrée. Aussitôt, d'un air qui me parait loin d'être amical, le plus balèze des drakes nous interpelle. Anchar et Flint, tous deux familiers avec leur langage, s'engagent dans une longue conversation. J'étais plutôt tendu, comme la corde des vingt arcs pointés sur nous.   À un moment, le chef et trois de ses guerriers montent à bord. L'un d'eux descend à la cale, avec l'accord de nos interprètes. Je crois comprendre que les drakes veulent une preuve de notre bonne foi, par l'intermédiaire de cadeaux. Tout le butin récupéré sur les hommes poissons y passe. Mais rien ne semble contenter le chef des drakes. Somme toute, les offrandes suffisent à nous rendre la liberté. Sans plus de cérémonie, nous prenons le cap vers Nouvelle-Audarque.   C'est bredouille que nous rentrons à la cité. Par leur agissement, il me parait clair que les drakes sont des pilleurs qui ne respecteront que ce qui se montre plus fort qu'eux. Il serait étonnant qu'ils s'allient aux forces de la guilde et celles du seigneur dans la guerre qui nous oppose aux orques. Nous pouvons nous consoler en sachant ce qui se trouve à l'ouest de la Forêt morte. Et surtout, je suis satisfait de la performance de Pristine. J'ai déjà hâte à notre prochaine sortie.
Date du Rapport
23 May 2021


Cover image: by AQTUC

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