Compte rendu de session #5

General Summary

Cela faisait deux semaines que notre jeune groupe s'entrainait sans relâche lorsque le soir fatidique arriva. Ils étaient en train de dîner avec leurs tuteurs et les autres habitants du manoir lorsque le temps sembla se figer autour d'eux. Le monde pris une teinte terne et l'air s'emplit d'une odeur étrange semblable à celle de la poussière. La porte de la salle à manger du manoir n'avait plus la même apparence et elle ressemblait désormais à une immense porte d'ébène recouverte de motifs intriqués. Une voix rauque retentie dans la pièce "Jeunes disciples, vous qui avez accepter de vous soumettre à l'Ordalie des Ombres, avancez maintenant ou retournez vous et disparaissez dans la honte". A la suite de cette phrase la porte s'ouvrit lentement, ne laissant entrevoir rien d'autre que les ténèbres de l'autre côté.   Prenant leur courage à deux mains, notre groupe s'aventura dans la pénombre. Dès qu'ils eurent tous passés la porte, elle se referma lentement et d'un coup, ils furent tous prit de malaise, comme s'ils étaient en train de chuter à une vitesse folle puis ils s'évanouirent. Ils reprirent connaissance dans une pièce circulaire dont les murs étaient ornés de bas reliefs étranges représentant un homme encapuchonné dans diverses situations étranges. La pièce était baignée d'une douce lumière bleutée émise par d'étranges torches noires accrochées aux murs. Au centre se trouvait une grande bassine en pierre contenant un bol en argent, tous deux semblables à ceux dans lesquels ils avaient bus lors du rituel d'initiation. Enfin, une grande porte en pierre noire surplombée de l'inscription "Bois le liquide divin et prouve à notre seigneur que tes intentions sont aussi les siennes".   Maeve but la première et tomba inerte au sol instantanément. Elle entra dans un rêve profond, particulièrement réaliste. Elle était au milieu d'un grand désert et pouvait distinguer au loin une chaîne de montagnes rouges. Devant elle se trouvait un petit village bédouin. Tout à coup, dans un grand fracas, une forme gigantesque surgit de derrière les montagne. Elle comprit qu'il s'agissait d'un immense dragon rouge. Celui-ci s'arrêta un instant et poussa un grand rugissement, puis descendit en piqué vers le village et un souffle de feu surgit de sa gorge déployée. Le village fut réduit en cendres en à peine quelques minutes. Maeve aperçut des gens qui tentaient de prendre la fuite dans tous les sens, le dragon en rattrapant quelques-uns, les attrapant avec ses griffes et les dévorant d'une seule bouchée. Une petite fille, les vêtements en feu et le corps partiellement calciné, sortit du village en courant dans sa direction.   Soudain, le temps sembla s'arrêter alors que la fille était à moitié effondrée à ses pieds. Ses yeux étaient devenus noirs et blancs et elle affichait un rictus étrange. Elle dit à Maeve d'une voix rauque "Douce Maeve, fillette si fragile à la recherche de puissance si grande et si sombre, tu es vraiment prête à tout pour obtenir ce qui selon toi t'es dû. Si je te disais que ce village brûlait en partie par ta faute, que cette fillette était en train d'agoniser à cause de ta quête de puissance, que ressentirais tu ? De la tristesse ? De la honte ? Ou peut-être ne ressentirais tu juste rien du tout ?". Maeve, toujours aussi insensible répondit que les moyens lui importaient peu tant qu'ils lui permettaient de se procurer ce qu'elle désirait. La fillette afficha un sourire, comme satisfaite, et son rêve se termina.   Le groupe était amassé autour de Maeve, tout le monde étant visiblement inquiet. Elle les rassura et leur raconta son expérience tout en leur expliquant qu'elle avait eu l'impression d'être testée et de bien faire attention à tout ce qu'ils diraient lors de ce rêve si réaliste. Jinn se leva et se rendit à la fontaine, bien décidée à en finir rapidement avec cette épreuve. Elle but toute la coupe d'un trait et s'évanouit elle aussi la vision obscurcit par des ombres dansantes.   Tout d'un coup, elle arriva à percevoir quelque chose. Les ombres fugaces se faisaient de moins en moins floues. Elle se trouvait dans un cimetière et il pleuvait sur son visage. Devant elle, une dizaine de personnes étaient rassemblées, assises sur des bancs de fortune. Une femme pleurait au premier rang, serrant contre elle deux enfants qui sanglotaient aussi. L'ambiance était morose. Une prêtresse de Pharasma semblait être en train de bénir un cercueil rudimentaire. Elle reconnut finalement qu'elle se trouvait dans le cimetière du Taudis . La prêtresse s'installa derrière un petit pupitre et récita une courte prière à Pharasma qu'elle termina par "Et maintenant est-ce que quelqu'un souhaite s'exprimer avant que Bernard, mari dévoué, père aimant, simple commerçant pour les uns, amis pour d'autres, que certains d'entre vous connaissaient uniquement sous le sobriquet de Maleficius, rejoigne sa demeure finale en compagnie de la dame des tombes ?"   La femme en sanglots se leva et s'exclama "Je ne crois pas que mon mari se soit suicidé tout seul, qui pourrait s'empoisonner à l'aide d'un serpent déjà mort ? Même cet imbécile en serait bien incapable… C'est ceux qui ont dévalisé son arrière-boutique qui sont des serpents ! Ils ont mis cela en scène ! Je n'aurai de repos que lorsque ces malfrats auront été arrêtés". Elle devint irritable et se mit à hurler "Serpent ! Serpent ! Serpent ! Serpent !".   Soudain, le temps sembla comme s'arrêter et le visage de la jeune fille qui sanglotait auparavant se tourna vers Jinn. Elle avait les yeux noirs et blancs et affichait un rictus étrange et dit d'une voix rauque "Jinn, ma petite, cet homme est mort de la suite de tes actions. Regrettes tu tes actes ou bien as-tu agi comme il le fallait pour ta propre survie et celle de ton groupe ? N'étais tu après tout pas l'animal acculé et lui le prédateur ?". Jinn répondit qu'elle regrettait et qu'elle avait agit sans penser aux conséquences de ses actions ce à quoi la femme en pleurs répondit "Serpent, tu as osé venir à cette cérémonie sacrée ! C'est elle la vermine ! Tuez-la ! Tuez-la ! Tuez-la ! Tuez-la !"!. Toute la foule se leva, comme possédée, et se rua sur elle. Elle remarqua que sa peau était devenue écailleuse . Elle se réveilla en hurlant alors que la foule l'atteignait et commençait à la rouer de coups.   Elle suait à grosses gouttes et se sentait affaiblie, drainée, vidée de sa substance. Elle expliqua aux autres que l'entité de son rêve n'avait pas eu l'air satisfaite de sa réponse et qu'elle l'avait attaquée. Vint le tour de Vito qui se rendit hésitant vers la vasque de pierre qui semblait remplie infiniment de cet étrange liquide noir. Il but le liquide petit à petit, prenant le temps de le goutter. Puis vint la léthargie. Il était dans l'assemblée d'un tribunal, entouré de centaines d'autres personnes. Il peinait à reconnaître des gens qu'il connaissait si ce n'était deux personnes. Tout d'abord il reconnut celle qui avait les fers aux poignets. Il s'agissait de Brecca. Elle avait troqué son armure rutilante pour des habits de bagnarde. Il avait également reconnu l'un des trois juges, Mr. Amwana lui-même. Le juge du milieu, qu'il ne reconnaissait pas, dit alors : "Vous êtes accusée de trahison envers le Comte Lowess IX et la ville de Port Morue, qu'avez-vous à dire pour votre défense ?" Brecca se leva et dit : "Si je n'ai rien dit c'est par amour, mais tout ça, ça vous passe au-dessus de la tête bande de dégénérés. Je vous assure que je ne savais pas qu'ils étaient présents à cette fête !"   Le juge s'entretenu avec ses pairs à sa droite et à sa gauche puis tapa devant lui avec son marteau pour demander le silence. "Au vu des circonstances graves, du danger que cette jeune femme a sciemment ignoré et de son acceptation de la pourriture grandissante à Port-Morue, je la condamne, en tant que juge assermenté par le comte Lowess neuvième du nom, à mort. Emmenez là" déclara t'il.   La foule poussa une sorte de râle commun, comme s'ils étaient compatissants avec la pauvre Brecca. Deux gardes avaient commencé à la faire avancer vers la sortie en passant à travers la foule. Soudain, lorsqu'elle était passée à son niveau, le temps avait semblé s'arrêter. Le visage de Brecca s'était tourné vers lui. Elle avait les yeux noirs et blancs et affichait un rictus étrange : "Vito, mon cher Vito, cette femme a de gros ennuis par ta faute. Tu as usé de ses sentiments dans un but purement égoïste et je suis sûr que tu serais capable de recommencer si ta vie ou celle de tes petits amis en dépendait. Pourtant, cette jeune femme peuplait tes rêves la nuit et c'était encore le cas parfois. Dis-moi donc Vito, qu'est-ce qui était le plus important pour toi, l'amour ou la loyauté ?". Vito fut désemparé pendant quelques instants mais reprenant ses esprits il retorqua que seule la loyauté comptait à ses yeux. Brecca lui adressa un sourire fugace et le rêve prit fin. Vito se réveilla ensuite sans aucune séquelle apparente.   Vint enfin le tour de Léda. Elle but un peu du liquide à l'apparence goudronneuse et s'effondra comme ses camarades avant elle. Elle était dans une pièce sombre. Soudain, une vive lumière blanche fit son apparition. Un homme se tenait devant elle, de dos, revêtu d'une longue blouse blanche. Des cris étranges semblaient émaner de ce qui ressemblait à une table d'opération devant eux...   "Chut, mon petit, ça sera bientôt fini. Ce que tu fais est très courageux, maman sera fière de toi", déclara-t-il, caressant un chien que Léda reconnut comme étant Sonia, la chienne de Victor Kernell. L'homme se déplaça vers la gauche pour prendre un outil sur une table à proximité. À présent, Léda pouvait voir une créature monstrueuse, un hybride entre un enfant et un oiseau, allongé sur la table d'opération. Elle savait qu'il était condamné à mort, mais qu'il souffrirait d'abord pendant longtemps, car l'opération était un échec manifeste. Soudain, le temps sembla s'arrêter et le visage déformé de l'enfant se tourna vers elle. Ses yeux étaient noirs et blancs, et il arborait un rictus.   "Léda, tu recherches la connaissance et la capacité de transcender ta condition humaine, mais ce genre de recherches a un prix. La question que je te pose aujourd'hui est la suivante : es-tu prête à tout pour atteindre tes objectifs ? Prête à tout sacrifier, à tout détruire, dans une quête exclusive de la sacrosainte recherche scientifique ? Tel le docteur Kernell, qui sert la science si ardemment, pourrais tu faire de ta famille, de ta propre chair, le sujet de tes expériences ?"   Elle se mit à bégayer et ne sut quoi répondre, elle tomba à genoux, tourmentée par ces questions qu'elle ne s'était sans doute jamais posée à elle même. D'un coup, le visage de Victor se tourna vers elle et il lui dit "Tiens, tu es là, petite fouineuse". Une créature difforme attrapa ensuite Léda par derrière et l'attacha à une table d'opération avant que le docteur arrive au dessus d'elle et commence à l'opérer. Elle se réveilla, en sueur et hurlant de douleur, présentant les mêmes symptômes que Jinn.   Lorsqu'elle se releva, la porte noire au fond de la pièce s'ouvrit dans un long grincement. Nos jeunes aventuriers pouvaient apercevoir un grand hall, semblant très ancien et dont les murs étaient éclairés par de grandes torches qui émettaient une flamme bleue. Le plafond y était haut de presque six mètres. Au fond de la gigantesques pièce se trouvent six tombes qui forment un cercle autour de ce qui ressemble à un gigantesque puit nappé d'un brouillard sombre qui semblait presque attiré la lumière environnante. L'architecture de la pièce était étrange et semblait très ancienne. Chose encore plus étrange, toute lumière que produisait notre groupe, que ce soit à l'aide de sorts, d'objets magiques ou de torches apparaissait comme inversée, produisant une lumière similaire à celle des torches bordant cette pièce lugubre. De plus, même les couleurs de leurs vêtements, de leurs cheveux et de tout ce qu'ils portaient sur eux semblaient aussi être inversées. Après mure réflexion, Jinn en déduit qu'ils devaient être dans le monde à l'envers, aussi intitulé "Plan des Ombres". Elle prévenu ses amis que, selon les livres qui en parle, cet endroit était très dangereux et ils commencèrent à explorer le caveau avec beaucoup de précautions.   En s'approchant des divers cercueils, ils remarquèrent qu'ils semblaient être ceux de rois disparus depuis de longues années et que les écritures sur les cercueils étaient en commun ancien. Il s'agissait des tombes d'anciens empereurs de l'Empire Thassilonien à en juger les plaques ornementales. Soudain, alors que Maeve s'était un petit trop approchée du puit pour l'observer, l'ombre gigantesque qui recouvrait le puit s'anima et leur fit face, sa terrifiante présence semblant absorber la lumière même de la pièce.  
Ombre Thassilonienne
  Maeve ne se laissa pas démonter, et avant même que ses compagnons aient pu sortir leurs armes, elle était déjà parvenue à prendre le contrôle sur la créature grâce à sa puissante magie. Ni une, ni deux, elle lui ordonna de se réfugier dans son ombre, et c'est ainsi qu'elle obtenue son premier compagnon mort vivant. Ses amis étaient stupéfaits et un peu effrayés mais ils étaient aussi plutôt heureux de ne pas avoir à combattre une telle créature et même mieux, de l'avoir de leur côté. L'ombre vaincue, le puit révéla en fait être un escalier circulaire s'enfonçant dans les ténèbres. Ils empruntèrent l'escalier et descendirent durant quelques minutes jusqu'à parvenir dans une petite pièce carré.   Les murs y étaient ornés de fresques magnifiquement peintes, dévoilant des scènes de guerre, de meurtres, de sacrifices humains et de cités étranges. Une figure encapuchonnée, dont le visage restait indistinct, revenait sans cesse sur ces peintures. Maeve, Jinn, Léda et Vito concentrèrent leur attention sur les fresques, réalisant qu'elles semblaient prendre vie lorsqu'elles étaient plongées dans leurs propres ombres. Sur l'une des fresques, l'homme encapuchonné tenait une clé argentée et semblait voyager dans une cité cyclopéenne, sur une autre, il plantait quelque chose qui ressemblait à une dague dans le corps d'une créature étrange que nos jeunes aventuriers reconnurent comme une créature ressemblant à un gnorri (un étrange habitant du plan des rêves dont les os sont censés porter chance), sur la troisième, il se trouvait sur un pont immense, un titan de pierre au visage balafré agenouillé devant lui, et enfin, sur la dernière, il se trouvait seul, entouré par une armée d'ombres semblant foncer sur lui. Toutes les fresques présentaient également une porte noire, chacune de taille différente, semblable à celle qu'ils avaient franchie pour entrer dans le plan de l'ombre.   La solution de l'énigme leur apparut clairement : les images prenaient vie dans l'obscurité, et il fallait priver la clé de lumière pour pouvoir la prendre, ainsi que priver la porte de lumière pour pouvoir l'ouvrir. Seule l'une des quatre portes pourrait être ouverte. Sachant que les torches ne pouvaient pas être éteintes mais pouvaient être déplacées, Maeve, Jinn, Léda et Vito commencèrent à travailler en équipe. Ils déplacèrent les torches pour projeter des ombres sur les fresques, créant des zones d'obscurité. Avec prudence, ils réussirent à retirer la clé argentée des mains de l'homme encapuchonné sur la fresque, en la privant de lumière. Soudain, une sorte d'ombre glaciale commença à sortir du sol. Elle était si froide que leurs pieds commencèrent à les bruler presque instantanément. Leur temps était compté, ils savaient qu'ils devaient sortir avant que les ténèbres ne les engloutissent complètement   Jinn et Léda s'approchèrent de la porte de la fresque représentant le pont et le titan. Ils manipulèrent les torches pour priver la porte de lumière, et celle-ci s'ouvrit enfin, révélant un passage vers la suite de leur aventure. Cependant, Vito et Maeve avaient une autre idée. Ils convoitaient la dague sacrificielle utilisée par l'homme encapuchonné dans la seconde fresque et se demandaient s'ils pourraient la récupérer en la privant de lumière. Ils essayèrent et la dague glissa lentement jusqu'à arriver entre leurs mains. Du sang de Gnorri, que Maeve s'empressa de récupérer dans une fiole ayant auparavant contenu une potion de soin, coulait doucement de cette dague, suggérant que la créature elle aussi était tangible dans cette fresque. Mais ils n'avaient plus de temps à perdre. Jinn et Léda avaient déjà presque passé la porte noire et l'ombre glaciale n'allait pas tarder à recouvrir toute la pièce. Tant bien que mal, mordus et endoloris par le froid, ils parvinrent tout de même à rejoindre la porte ouverte dans la fresque, avant que la pièce carré ne sombre dans le froid et l'ombre pour toujours.   Ils émergèrent sur un pont gigantesque, semblant relier deux parties d'un immense ravin. Au bout, une gigantesque porte ornée de statues étranges et de cranes. Derrière eux se trouvait une porte similaire mais elle semblait ne posséder ni poignée ni serrure. En regardant attentivement, il ressemblait au pont représenté sur la fresque. Le ravin semblait sans fond et recouvert d'une brume opaque. D'étranges sons parvenaient du fond et on pouvait même distinguer un peu de mouvement. Les compagnons commencèrent la traversée du pont quand un cri retentit semblant provenir d'en dessous. Les parois du ravin se mirent à trembler et ce qui ressemblait à un immense titan surgit et brisa le pont au centre. Toute le monde, sauf Vito, parvint à sauter à temps ou à se ruer sur la partie avant du pont juste avant le coup. Il se retrouve accroché à une partie du pont prêt à tomber.  
Pont des âmes
  Aussi sec, Jinn enroula une corde autour de Graou et l'envoya au secours de Vito assisté par Léda qui s'était envolé grâce à ses capacités alchimiques. Ils parvinrent à le ramener tant bien que mal mais Léda fut frappée en vol par le Titan et projetée contre une des parois. Elle survécut à peine mais parvint tout de même à voler en direction de la porte avant de s'écrouler aux pieds de ses amis. Ils se trouvaient devant une porte recouverte de runes étranges et comportant une forme de main en son centre. Devant le porte se trouvait un bassin comportant à nouveau un liquide noir. Jinn recouvrit sa main du liquide et l'inséra dans la fente. Le liquide noir se figea, devenant dur comme de la pierre et sa main se raidit, devenant quasiment inutilisable, mais la porte s'ouvrit. Le titan, quant à lui, se déchainait sur le pont et tentait de parvenir jusqu'à nos jeunes amis, mais ils parvinrent à s'échapper avant qu'il ne puisse leur faire plus de mal.   La porte s'ouvrit vers un grand hall baigné de lumière bleu et blanche similaire à celle présente dans toute les pièces auparavant. Au fond se trouvait une statue représentant un homme encapuchonné la main devant le visage faisant un symbole représentant un "Chut", signifiant sans doute de se taire. Ils prirent l'indication au mot et firent le moins de bruit possible. Devant lui se trouvait une grande coupe, similaire à celle dans laquelle ils avaient bu avant le serment des ombres. Il était écrit au-dessus de la coupe "Plongez vos mains dans le liquide sacré et oignez vous le visage avec. Ainsi vous prouverez que vous aussi pouvez vaincre les ombres les plus tenaces qui vous habitent".   Ils s'exécutèrent et recouvrirent leurs visages du liquide noir. Vito sembla même y prendre un malin plaisir y mettant plus de zèle que nécessaire. Soudain, Jinn et Léda s'écroulèrent et commencèrent à convulser. Un liquide noir sortit de leur bouche et prit peu à peu forme humaine, jusqu'à imiter leur silhouette parfaitement. Etrangement, Vito et Maeve ne semblèrent pas affectés par ce liquide.   Les créatures noires se ruèrent sur Jinn et Léda dès qu'elles purent se relever et elles commencèrent à se battre avec elles. Vito et Maeve tentèrent de les aider à combattre mais leurs sorts et leurs attaques semblaient sans effet. Jinn et Léda devraient se débrouiller par elles-mêmes. Elles parvinrent à vaincre les créatures non sans mal et durent utiliser presque toute leurs ressources pour soigner les dégâts causés par leurs assauts incessants. Leurs potions de soin étaient toutes vides et même la baguette qu'ils avaient volé à Maleficius commençait à montrer des signes de faiblesse.   Après ceci, la lourde porte située derrière la statue de pierre s'ouvrit révélant une pièce immense, encore plus grande que la première du caveau. Il y régnait un froid glacial. D'énormes poteaux décorés de bas-reliefs représentant toujours cette figure encapuchonnée semblaient soutenir la voute sans fin de la pièce. Au fond de la pièce se trouvaient quatre tombes. Il était difficile de distinguer les figures représentées sur les tombes sans s'en approcher, mais elles semblaient humanoïdes. Un humanoïde au corps noir drapé d'une robe sombre et portant un masque blanc en porcelaine semblait regarder dans leur direction. Il était en train de caresser un chien noir qui semble fait d'ombre. Ils étaient, à priori, dans l'ultime pièce de l'ordalie des ombres, ils en voyaient enfin le bout, mais ils savaient aussi qu'ils ne s'en sortiraient pas sans combattre cette étrange créature et son chien.  
Shae et molosse des ombres
  Et ils n'avaient pas tort, dès qu'ils s'approchèrent un peu plus, les créature, qu'ils identifièrent comme étant un Shaé et un molosse des ombres, commencèrent le combat. Le Shaé se battait en utilisant de puissantes illusions tandis que le molosse se cachait dans les ombres, déchirant la chair et broyant les os. Le combat était serré et tout le monde, sauf Jinn et Graou, était inconscient. Le Shaé avait été vaincu mais le molosse, infatigable, tenait tête à Graou. Il s'agissait la d'un véritable combat de chien, roulant et glapissant dans une lutte sans merci. Finalement, Graou parvint à lui infliger le coup de grâce, déchirant sa gorge à l'aide de ses griffes acérées. Ils avaient vaincus !   Jinn utilisa les dernières charges disponibles dans leur baguette qui tomba en poussière après avoir relevé le dernier de ses compagnons. Ils fouillèrent la pièce et les créatures et réussirent à retrouver le masque que portait le Shae ainsi qu'un squelette ayant vraisemblablement appartenu à un Gnorri et une patte de lapin attachée à son cou. Un bien beau butin somme toute. Ils finirent par arriver devant les cercueils et, stupeur, les sculptures présentes dessus étaient des représentations parfaites d'eux mêmes. Il était écrit sur chaque cercueils : "laisse ici ta vie d'avant et disparaît pour mieux renaitre".   Ils s'exécutèrent et se logèrent à l'intérieur des cercueils qui se refermèrent doucement sur eux, comme par magie. Un doux froid les enveloppa et ils tombèrent tous dans un profond sommeil. Ils se réveillèrent chacun dans une barque, échoués sur l'une des berges de l'île abritant Tricadis. En se regardant entre eux, interloqués par cette téléportation des plus étrange ils remarquèrent qu'une petite étoile apparaissait désormais au fond de leurs yeux quand leurs regards se croisaient. Sans doute une marque de leur réussite éclatante à l'Ordalie !
Date du Rapport
11 May 2023