La vision de Narliza : Partie 1 in Les Marches de Redana | World Anvil

La vision de Narliza : Partie 1

Après la course, vous avez été invités sur le podium pour recevoir vos médailles et les félicitations du public. Les applaudissements se turent une fois que Estellor de Terrecoeur prit la parole. Il s'agissait du directeur du Collège de la Transmutation. Archimage respecté, il fit un discours bref, félicitant le public pour son enthousiame, et les participants pour leur vaillance. Il souligna le fait que l'équipe des Talons Fulgurants, les deux humains ayant gagné la course, prouvait que n'importe qui avec suffisamment de détermination pouvait l'emporter sur ces épreuves, et que c'était une des valeurs de la cité d'Orville.

Ensuite vous furent emmené dans la salle des trophées : une grande pièce remplie de divers objets. Vous prenez chacun votre récompense, Thorvak prenant la moitié des pièces d'or destinées à Drark, laissant le reste ainsi que les objets au gobelin. Une fois la récompense prise, Baltazar et toi-même décidez de rentrer dormir, éreintés par cette journée éprouvante. Marduk et Drark, ayant encore trop d'adrénaline suite à la course, décident d'aller boire un verre avant de vous rejoindre.

Une fois rentrée au Camp des Baraquins, vous vous installez au lit et Baltazar s'endort comme une masse en quelques secondes et se met rapidement à ronfler. Ton familier se pose alors au pied de ton lit, t'observant de manière très intense alors que tu t'installes pour dormir. Une fois couché, le chat vient se coller à toi, profitant de ta chaleur. Alors que les ronflements de l'iruxi te bercent, et que les ronronnements te détendent, tu sombres doucement dans un rêve.

 

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Un air de déjà vu se présente dans ton esprit. Tu es face contre terre. Un battement d'aile de corbeau, un air frais, glacé comme la mort mais vivifiant comme une décharge électrique parcourt tous tes nerfs. Tu renifles l'odeur fraîche d'un jardin d'automne et tu sens la rosée du matin perler sur ton nez et tes joues, tu tentes d'ouvrir les yeux mais tu n'y parviens pas. Malgré tout, tu vois maintenant comme en plein jour. Le soleil tape sur la tête et tu es à moitié enterrée. Il est tellement lumineux que tu peines à distinguer quoi que ce soit. Tu as l'impression de sortir d'une grotte de noir absolu pour enfin re-découvrir le jour après des siècles d'attente. Tu tentes de te dégager mais la terre est trop lourde, tu ne parviens pas à bouger cette masse qui t'immobilise comme un personnage de peinture romantique. Tu clignes des yeux et en un éclair, te revoilà dans dans le jardin verdoyant et glacial où tu t'es réveillée. Tu aperçois, face contre terre, des pierres dans ton champ de vision. Certaines sont nues, d'autres présentent des noms gravés sur leur surface. La mousse grimpe comme une nuée rampante, engloutissant petit à petit ces rochers, effaçant de la mémoire du monde les êtres qui autrefois foulaient ces lieux. Une de ces pierres se trouve juste devant toi. Aucun nom ne figure dessus. Tu entends alors le croassement du corbeau et le bruit de son envol. Tu as la tête qui tourne et de plus en plus de mal à distinguer le haut du bas. Le ciel et la terre basculent et dansent devant tes yeux. Malgré cela, tu parviens à distinguer le son d'une personne qui marche vers toi, froissant à chaque pas des feuilles mortes, maintenant inutiles aux arbres qui les ont vu grandir. La personne n'est pas dans ton champ de vision, mais tu ressens son énergie comme si tu la regardais droit dans les yeux. Des vagues se dégagent d'elle à chaque pas et viennent te caresser, toi, l'épave d'un navire dont le capitaine est enfermé à l'intérieur. Elle pose finalement son pied, nu, à quelques dizaines de centimètres de ta tête. Tu peux apercevoir le bas de sa longue robe blanche, légèrement transparente, ressemblant à une sorte de longue toge sobre mais distinguée. Alors qu'elle se penche vers toi pour attraper ta main immobile, tu clignes une nouvelle fois des yeux et tu te retrouves sous le soleil de plomb. Ce n'est plus une femme qui est devant toi, mais un homme barbu, arborant une tunique d'un style oriental, un cimeterre à la ceinture. Il te tire alors du charnier dans lequel tu es empêtré. Tes membres sont complètement immobilisés non pas par l'humus frais et humide, mais pas des cadavres entassés en un monticule dont tu fais partie. Tu sens la charogne en décomposition autour de toi et tandis que le keleshite retire les corps qui te bloquent, tu peux apercevoir les yeux jaunes et brillants d'un chat noir qui t'observe avec attention, quelques mètres plus loin...

 

Tu te réveilles avec un fourmillement dans les bras, avec l’impression qu’un bras éthéré te caresse. Tu ne parviens pas encore à déterminer si ce que tu viens de voir est un rêve ou un cauchemar. En ouvrant les yeux, tu vois passer une ombre devant tes yeux, le temps d’un battement. En te redressant, tu comprends d’où vient cette sensation. Un flux constant d’araignées passe sur toi. Elles avancent, telles le flot d’une rivière. Tu te redresses prudemment, et tu vois ton familier jouer avec l’un d’elle. Quand il remarque que tu es réveillée, il arrête et te regarde. Tu sens qu’il faut les suivre. Tu prends un charbon de bois éteint, et tu écris sur la joue de Baltazar encore endormi : « J’ai une affaire personnelle à régler, je vous rejoins juste après ». Les autres ne sont pas encore revenus, le soleil n’est pas encore levé. La lumière de l’aube se fait entrevoir entre les deux pans de la tente. Tu suis alors le flux constant des araignées qui s’écartent à chacun de tes pas. Tu ressens comme un appel. Les arachnides t’emmènent dans la cité et tu traverses les ruelles désertes comme une ombre. Tu restes près du rempart et longe celui-ci dans le sens horloger. Tu entends comme des chuchotements. Le clocher sonne au loin. Tu as l’impression d’être dans un rêve car une aura mystique semble t’entourer. Tu passes devant l’orphelinat abandonné et des picotements dans tes doigts se font sentir mais la rivière d’arachnides ne te dirige pas par là. Tu continues pour finalement entrer dans le quartier de la Roue.
Au bout d'une impasse, tu arrives devant un petit escalier de pierre qui mène à une pièce souterraine. Tu comprends qu’il s’agit d’une crypte funéraire d'un style gothique et quelque peu inquiétant. La qualité des pierres et le peu d'entretien que tu peux constater te fait dire qu'il ne s'agit pas de tombeau de personnes riches, mais plutôt une sorte d'ossuaire ou de caveau commun. Des gravures sur les murs, à moitié effacées par la pluie et les âges représentent de grands serpents se battant avec des elfes sur une montagne enneigée. Aux pieds de la montagne, une sorte d'énorme porte s'ouvre sur un monde à l'envers, replis de créatures tentaculaires ou possédants de grandes pattes d'araignées.

Au-dessus du fronton, une gravure avec représentant un visage. Sans pouvoir vraiment distinguer de qui il s’agit, tu as un sentiment étrange par rapport à ce visage. Tu as l'impression que ce visage ressemble à : « Ta mère, bien que tu ne l'aies jamais rencontrée » ? « Une inconnue, ce visage t'es complètement inconnu » ? « Une divinité ancienne, une certaine majesté s'en dégage » ?


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