Le culte de Ranald
Une divinité du peuple, un Dieu volage du Hasard et de la Chance, un roublard par excellence, Ranald est tout cela et bien plus. Ranald est le dieu des filous, le saint patron des voleurs, celui qui vole autant pour le plaisir que cela lui procure que pour le profit qu'il en tire. Il est le jovial champion des opprimés, le fléau des m'as-tu-vu, le rôdeur nocturne. Rien ne vaut d'être fait si ce n'est avec panache et tout ce qui peut ridiculiser les autorités est une bonne chose. Son culte est populaire partout dans l'Empire et le Vieux Monde, dans toutes les couches de la société. Tous ceux qui pensent avoir été maintenus à un statut inférieur par la faute de la société, tous ceux qui vivent pour l'excitation du risque et tous ceux qui voudraient rendre justice aux pauvres mais détestent la violence, voilà les gens qui sont attirés par le culte de Ranald.
Son culte est des plus curieux car il est totalement dépourvu des fioritures, des fastes et de la majesté propres aux autres cultes ; il n’a même pas d’organisation ni de structure. Ses prêtres sont des voleurs, des escrocs et des joueurs qui n’ont rien à voir avec l’élite érudite et décadente si appréciée dans les cercles du pouvoir des autres cultes. Ses temples se trouvent dans des maisons de jeu, des maisons closes, des tavernes et autres repaires d’iniquité, et ne connaissent pas les ors ni les marbres des palais. En vérité, Ranald et ses prêtres ne ressemblent à rien d’autre et c’est une réalité à la fois affligeante et réjouissante.
Les origines de ce culte sont obscures ; il ne semble pas être apparu à un endroit en particulier ou dans une tribu bien définie.Toutefois, les membres du clergé qui considèrent ce culte comme une calamité ou une menace, supposent qu'il est sans nul doute venu d'Estalie ou de Tilée, dont les habitants, tout le monde le «sait», sont des gens sournois et rusés. Même les légendes qui racontent les origines de Ranald sont imprécises. L'une de ses plus importantes sagas raconte comment il arriva à suspendre sa propre mort en réussissant à duper Morr et à le faire sourire. Une autre prétend qu'il parvint à soutirer à Shallya la promesse de l'épouser. Dans ce conte, le seul moyen qu'elle trouva pour s'en sortir fut de lui accorder l'immortalité. Les adeptes de Ranald affirment que ce fut une honnête transaction, tandis que les Shalléens rétorquent que ce fut surtout un acte de compassion de la part de Shallya… pour elle-même.
Une partie de la nature étrange de Ranald vient du fait qu’il possède plusieurs aspects bien différents. Pour la plupart des gens, c’est le Rôdeur Nocturne, Dieu des Voleurs et saint patron des filous et des malandrins. Il est vénéré par la pègre du Vieux Monde et ses symboles et ses dictons constituent la base du langage secret utilisé par les voleurs.
Ranald est également le grand Mystificateur, celui qui veille sur les charlatans et les aigrefins, ou plutôt qui les inspire. Sous cet aspect, Ranald peut également être considéré comme une puissance de la nature, la personnification de l’ironie mais également de l’illusion ; c’est de là que vient son attrait aux yeux des sorciers Gris. En outre, Ranald est le saint patron des jeux de hasard, des jeux d’argent et, plus que toute autre chose, de la chance. C’est sous cette forme qu’il a la faveur des populations de l’Empire. Pour s’attirer ses faveurs, les superstitieux habitants du Vieux Monde ont coutume de déployer un ahurissant arsenal d’aphorismes et de gestes cabalistiques censés retenir ou attirer l’attention de Ranald.
Cependant, de toutes les formes sous lesquelles se manifeste Ranald, aucune n’est victime d’une répression aussi brutale que son aspect de Protecteur. En tant que symbole du libérateur luttant contre la tyrannie, les despotes et prônant la révolution, cet aspect de Ranald est favorisé par les Agitateurs, les Démagogues et même quelques politiciens. Ranald, dans ce rôle, est la force de cohésion des mouvements démocratiques qui perdurent envers et contre tout dans les plus grandes cités de l’Empire.
Le culte
«Tout le monde sait bien que ces grands seigneurs qui traitent Ranald de voleur, d'agitateur et de menteur quand tout le monde les entend vont le prier en secret quand ça tourne à l'orage.»Otto la Bedaine, fermier Stirlander
Le culte de Ranald considère que le monde qui l’entoure est soumis aux fluctuations de la fortune, dont la roue tourne pour descendre du meilleur vers le pire et remonter ensuite. Parce qu’il n’existe pas de cultiste de Ranald «typique», on connaît peu de détails sur le culte lui-même. La plupart des adeptes se fient seulement à leurs capacités et à leur intelligence, prennent ce qu’ils peuvent et prient Ranald pour qu’il les aide à garder une longueur d’avance sur le danger. Ces cultistes se moquent des carcans et des limites qu’on essaye de leur imposer et violent souvent la loi en pénétrant dans des lieux interdits pour le seul plaisir de l’avoir fait, puis se glissent à nouveau dans les ombres, se faufilant au cœur de la populace grouillante et anonyme avant de se faire prendre.
Le culte de Ranald est considéré d’un œil plein de suspicion par les autres cultes mais aussi par la classe dirigeante, même si tout le monde affecte de lui témoigner un respect de pure forme. Les autres cultes ne respectent guère les prêtres de Ranald, mais en général, ses adeptes s’en arrangent très bien car ils n’ont pas beaucoup d’estime pour les airs pompeux que se donnent la plupart des autres factions. En vérité, l’un des principes du culte est d’exposer l’hypocrisie de tous ceux qui se parent de prétention et s’affublent de leur haute position. Pour toutes ces raisons, les prêtres de Ranald se montrent généralement discrets, accomplissant leurs rites dans des ruelles cachées, des lieux de rencontre secrets et autres endroits de mauvaise réputation.
Bien que le culte ait la réputation - méritée - d’être un repaire de joueurs, de voleurs et d’escrocs, il a tout autant d’adeptes qui ne sont que de simples hédonistes désirant croquer la vie à pleines dents. Ceux qui se livrent à des entreprises crapuleuses offrent toujours une ample portion de leurs gains au culte ou, dans certains cas, à des personnes dans le besoin. Le culte abhorre la violence, qu’il considère comme un «échec». Les meilleurs «crimes» sont ceux qui restent ignorés pendant des mois après avoir été commis. Les individus qui aiment à recourir à la violence et à la cruauté trouveront un meilleur protecteur chez Khaine, Gunndred, ou n’importe quelle autre divinité plus sinistre que chez le désinvolte Ranald.
Les cultistes de Ranald ont souvent des traits de caractère rappelant l’un des quatre aspects de leur Dieu. Les adeptes du Rôdeur Nocturne sont des voleurs et des monte-en-l’air qui commettent leurs crimes autant pour le butin que pour le frisson que leur procure le fait de réussir une facétie parfaite. Les suivants de Ranald le Mystificateur sont des escrocs et des beaux parleurs, capables de louvoyer avec aisance à travers toutes les strates de la société, jamais sédentaires, constamment à l’affût d’une nouvelle victime qu’ils dépouilleront grâce à leur astuce et à leur éloquence. Ceux de Ranald le Parieur sont des joueurs invétérés qui adorent prendre des risques et occupent leurs journées à des jeux de hasard ou à échafauder des combinaisons qui leur permettront de gagner plus d’argent afin d’alimenter leur passion. Pour eux, l’argent n’est pas une fin en soi mais un moyen d’atteindre le bonheur. Enfin, il y a les partisans de Ranald le Protecteur qui revêtent son manteau pour être les gardiens de ceux qui ne peuvent se défendre. Ils ont mauvaise réputation car ils sont connus pour voler aux riches afin de donner aux pauvres ; ce sont eux qui dévoilent les hypocrisies et les excès des puissants et qui s’élèvent pour défendre les droits du peuple face à la brutalité, aux persécutions absurdes et à l’exploitation. La plupart des autres cultes considèrent les membres de cette «secte» comme les pires du lot car ils essayent souvent de bouleverser l’équilibre au nom de la liberté et de la justice, sans se préoccuper des conséquences sur le reste de la société.
Cependant, par nature, les cultistes de Ranald sont terriblement individualistes et il serait difficile de préciser ce qui peut inciter quelqu’un à vouloir entrer dans le culte. La plupart sont des experts du déguisement et de la duperie qui dissimulent leur véritable nature au reste du monde. Dans certaines régions du Vieux Monde, le culte de Ranald est victime d’impitoyables persécutions. Les Bretonniens, en particulier, sont célèbres pour les terribles châtiments qu’ils infligent aux cultistes lorsqu’ils les rencontrent, même si ceux-ci ne font que traverser leur contrée.
Type
Religious, Cult
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