Le culte de Manaan
« Pour s'que j'en sais, le Seigneur l'la Marée est aussi chatouilleur qu'une donzelle d'Averheim. Y faut l'courtiser, lui offrir des présents et lui parler bien doucement. Mais au moindre faux pas, vous êtes bon pour une vie d'souffrances. Ouais mon gars ! »
Amos le Noir, pirate
Craint et vénéré des marins et des habitants des régions côtières, Manann est le seigneur des mers et des créatures qui les habitent. Il maîtrise les marées et les courants et il est aussi imprévisible que la mer elle-même. Il est connu pour sa fureur autant que pour sa gaieté. Fils de Taal et de Rhya, on le représente généralement comme un triton herculéen à la poitrine dénudée, portant une couronne à pointes de fer noir entrelacées d’algues ondoyantes. Il peut également prendre la forme d’un tourbillon ou d’une trombe d’eau ou encore d’un colossal monstre marin.
Comme son père Taal, Manann est indifférent aux préoccupations des mortels, mais contrairement à Taal, Manann semble prendre plaisir à cette indifférence. Certains érudits de Véréna interprètent cela comme une sorte de malveillance, mais les Prêtres de Manann rétorquent que cette notion dénote un manque de perspicacité. Ils sont convaincus que l’indifférence de leur Dieu et son caractère capricieux font partie d’une conception ultime que seul un esprit divin est à même de discerner.
Le culte de Manann est très actif le long des rivages ouest de l'Empire, là où les eaux de la Mer des Griffes viennent battre les côtes rocheuses ou se mêler à celles des puissants fleuves qui drainent les territoires du royaume. Le culte de Manann se concentre sur toutes les questions pratiques liées à la mer. Ses membres sont très recherchés pour leurs talents de navigateurs, de pilotes et de marins, mais également parce que le fait d'avoir un Prêtre de Manann dans son équipage est considéré comme un excellent porte-bonheur.
Comme l'océan, Manann est un Dieu capricieux, ombrageux, capable de se retourner sans le moindre avertissement contre le croyant aussi bien que contre le mécréant. Du fait que l'Empire dépend énormément de sa marine et de ses cours d'eau les plus importants. Le culte fait l'objet d'un respect et d'une tolérance généralisés. Beaucoup de gens sont convaincus que sans le culte et les intercessions de ses Prêtres en faveur du bon peuple de l'Empire, les eaux du monde engloutiraient les terres pour satisfaire l'appétit de Manann. Personne n'aime réellement Manann, mais tout le monde craint sa fureur et l'essentiel de sa liturgie est consacré à apaiser son humeur volatile. Toutefois, les Prêtres de Manann l'admirent pour sa force, sa férocité et son indépendance.
Le culte
« Manann est notre bienfaiteur, notre saint patron, celui qui met la nourriture sur notre table. Il est aussi celui qui entraîne nos fils vers les profondeur de sa demeure aquatique, celui qui déchaîne les tempête et fait monter les vagues qui nous broient. Il est la Mer et il est éternel. »Ingrid Höelstaff, épouse du capitaine Höelstaff, patron de La Redoute
Bien qu'il n'ait rien d'affectueux, de bienveillant ou de miséricordieux, Manann n'en inspire pas moins une fervente dévotion à ses adeptes. La meilleure façon de le décrire serait de dire qu'il est à la fois colérique et capricieux. Les prières de ses Prêtres sont plutôt destinées à l'apaiser qu'à le louanger ou l'adorer. Ceci se reflète dans l'attitude de ses cultistes qui sont à la fois investis de la responsabilité de recevoir les marques d'apaisement au nom de ceux qui s'adressent à eux et de les retransmettre eux-mêmes.
Toute personne posant le pied à bord d'une embarcation, ne serait-ce qu'un modeste traversier, doit offrir une prière à s'attirer de sérieuses catastrophes. Les Prêtres de Manann insistent beaucoup sur l'importance de ce rite qui les rend indispensables aux yeux de la population. Ils prononcent souvent de terribles prédictions dès qu'il est question de l'océan, terrifiant ainsi les profanes qui font alors de généreuses donations au culte afin de calmer la colère de Manann. Les Prêtres des autres cultes grommellent quelquefois contre l'influence et le pouvoir grandissant du culte de Manann et l'accusent de manœuvrer pour lier peu à peu ses intérêts à ceux des puissances politiques et commerciales. Le culte de Haendryk y fait allusion à la moindre occasion et auprès de qui veut l'entendre.
Les rivages de l'Empire sont parsemés d'oratoires, d'autels et de Temples, de cette manière, les fidèles ne sont jamais bien loin de l'un des lieux consacrés à Manann. Ces lieux saints sont toujours sous la responsabilité d'un Prêtre ou d'un initié capable de prédire le temps qu'il fera et d'accomplir les rites qui permettent de prévoir si un déplacement en mer présente des risques.
Cependant, il faut savoir que la plupart des Prêtres du culte passent l'essentiel de leur temps sur des navires. Leurs services sont très appréciés et les armateurs sont prêts à dépenser de fortes sommes pour avoir un Prêtre à bord afin de garantir des traversées rapides et sûres à leurs bâtiments. Les Prêtres s'attachent rarement à un seul vaisseau et les membres des autres cultes fulminent contre ces pratiques, criant haut et fort qu'il s'agit simplement d'une stratégie visant à limiter les effectifs du clergé de Manann de manière à faire augmenter la demande et, par conséquent, les "gages". Évidemment, le culte nie farouchement avoir recours à de telles manœuvres et rétorque que la bénédiction de Manann ne saurait être réservée à une poignée de vaisseaux et de capitaines.
Le culte de Manann joue un rôle vital dans toutes les liaisons maritimes et commerciales du Vieux Monde. Bien des monarques ont vu leurs ambitions de conquêtes outre-mer étouffées dans l'œuf pour ne pas lui avoir montré la considération appropriée. Ses ennemis n'hésitent pas à clamer qu'il abuse de sa position de gardien des mers et qu'il en défend l'accès afin de mieux rançonner tous ceux qui doivent y naviguer, s'assurant ainsi la mainmise sur les échanges commerciaux. Néanmoins, tout le monde paye la dîme. Ne pas le faire équivaudrait à s'attirer la fureur de Manann.
Le culte est exceptionnellement puissant à Marienburg où la matriarche et le Temple principal du culte exercent une énorme influence politique. Il ne l'est pas autant dans l'Empire dont le commerce est moins axé sur les échanges maritimes qui sont l'âme de sa province rebelle. Malgré cela, dans certaines régions, le culte reste extrêmement respecté et son pouvoir est important : le long des berges du Reik, particulièrement entre Altdorf et l'océan, dont la population dépend énormément du trafic fluvial et dans les régions côtières du nord, battues par les tempêtes, dont les autochtones doivent risquer leur vie sur les eaux démontées de la mer des Griffes pour survivre.
Malgré les violentes sautes d'humeur de Manann et sa nature tumultueuse, lorsque l'on parvient à le persuader d'agir en faveur des mortels, les résultats sont généralement spectaculaires. Récemment, durant la dernière Incursion du Chaos, les forces des Puissances de la Déchéance balayèrent l'Ostland en rasant les Temples côtiers et en massacrant sans distinction Prêtres et fidèles. Cependant, on raconte qu'un miracle s'est produit au beau milieu de ce désastre : à Salkalten, le Temple a été épargné par la rage des hordes sanguinaires car Manann a déclenché un ouragan titanesque sur la cité, obligeant les armées qui s'approchaient à modifier leur itinéraire pour reculer vers l'intérieur des terres. A la suite de cette extraordinaire intervention, le Temple de Salkalten s'est empli d'une foule de fidèles où se mêlaient les nouveaux convertis et les Prêtres réfugiés.
Le culte ne possède pas réellement d'alliés parmi les cultes des autres Dieux, mais il n'a pas non plus d'ennemis, à part le culte de Stromfels pour lequel il n'a aucune pitié. Tant que les Prêtres des autres confessions font preuve du respect qui convient envers la mer (en versant les contributions appropriées au Temple, évidemment), Manann ne leur cherche pas querelle.
Type
Religious, Cult
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