Les chevaliers du temple du Graal

Un mot sur les "autres" Templiers…

La présence des Templiers de Jérusalem se développe très lentement en Bretagne. L’Ordre Croisé du Temple de Salomon se forme pendant la Première Croisade (aux alentours de l’an 495). La Croisade n’est pas populaire en Bretagne, très peu de chevaliers s’y rendent, même sous le règne d’Arthur. Les Templiers de Jérusalem ne recrutent donc quasiment aucun chevalier breton, et leurs bases arrières se situent essentiellement en Champagne (premières commanderies) et en Gannes, dès 500. Par ailleurs, Arthur, à la différence de nombreux rois d’Europe, a des sources de richesse qui lui sont propres (le vieux Merlin a bien veillé à ce qu’il ne manque de rien en cas de besoin…) et n’a donc pas besoin d’emprunter de l’argent aux usuriers Templiers, alors que de nombreux autres nobles bretons considèrent moins cher, plus facile, et moins immoral d’emprunter auprès des importantes communautés juives de Londinium et de Carlion, et plus tard de Camelot.

 

Il existe néanmoins une implantation des Templiers de Jérusalem à Londinium, qui sert de représentation de l’ordre en Bretagne et de tête de pont pour sa flotte marchande, en pleine expansion avec les récentes croisades et les troubles entre Arthur et Claudas. De nombreux réfugiés de Gannes ont amené avec eux en Bretagne leurs sympathies templières, et une force importante de chevaliers templiers issus de ces réfugiés assiste le roi Anguish de Leinster en Irlande, à partir de 521. Ces chevaliers, bien mieux entraînés et équipés que les Irlandais, remportent d’importants succès contre les voisins Ui Niall d’Anguish, qui les récompense en les dotant de terres et de privilèges. En 524 est fondé le Provinciat de Dublin, qui crée rapidement un noyau de communautés templières dans la région.

 

Le Chevalier Blanc

Apparu en 517 au cours d’une bataille rangée contre les Pictes de Bénoïc, le Chevalier Blanc n’est connu que sous ce nom. Au vu de ses exploits et de son honneur, Arthur lui propose un siège à la Table Ronde, que l’intéressé refuse aussitôt. Par la suite, on verra assez régulièrement le Chevalier Blanc à la Cour de Camelot, toujours en défenseur des saintes causes et de la stricte morale de la chevalerie. On sait donc très peu de choses sur lui : qu’il est d’ascendance noble, très bien éduqué, et peut-être d’origine romaine (qui sait ?) ; qu’il n’a quasiment en tête que la défense des vertus chrétiennes et l’extension de la Chevalerie dans toute la Bretagne ; qu’il est ouvert, qu’il refuse les extrémismes religieux (il est très compréhensif à l’égard de certaines coutumes païennes, par exemple) même s’il plaide pour une pratique rigoureuse de la foi ; qu’il refuse tout honneur et toute charge que veulent lui confier Arthur et ses officiers, affirmant que ce n’est pas ainsi qu’il servira le mieux le royaume…

 

La fondation de l’Ordre

A la Cour de 522, le Chevalier Blanc proposa la création d’un ordre de chevalerie dédié aux valeurs chrétiennes et chevaleresques. Cet ordre permettrait de vivre totalement et quotidiennement ces valeurs, de combattre pour elles et de les faire progresser partout en Bretagne. Plusieurs chevaliers se montrent intéressés par l’idée, et se groupent autour du Chevalier Blanc pour former le premier noyau de l’ordre. Au total, une quarantaine d’hommes, pour l’essentiel de jeunes chevaliers idéalistes, et une dizaine de vétérans des guerres d’unification et de reconquête. Arthur accueille avec joie cette proposition, qui représente pour lui la concrétisation de toutes ses idées sur la grandeur de l’ordre de chevalerie dans son ensemble. Le Chevalier Blanc propose de prendre le nom de Chevaliers du Graal, reconnaissant ainsi l’ancrage de l'Ordre sur la Bretagne et sur ses traditions (alors que les Templiers "de Jérusalem" se donnent une autre autorité). Une grand-messe est célébrée par Mgr Dubricus en la cathédrale Saint-Etienne de Camelot, au cours de laquelle l’étendard de l’ordre est béni, et les premiers affiliés prêtent serment devant Dieu de « défendre et promouvoir la chrétienté et la chevalerie ». Peu après, des troubles avec les Pictes éclatent le long du Mur d’Hadrien. Le Conseil décide alors de partir porter assistance aux populations de Nohaut et de porter la Bonne Parole aux tribus vivant au-delà du Mur.

La mise en place de l’organisation

En 522, les premiers affiliés à l’ordre, Chevalier Blanc en tête, n’avaient qu’une idée assez générale de l’organisation à adopter. Leur première campagne en Nohaut leur a permis de mieux cerner les difficultés auxquelles ils auraient à faire face. Les ambitions qu’ils se fixaient ne pouvaient être réalisées que dans le cadre d’une structure permanente : la guerre contre les tribus du Nord, l’évangélisation, le prêche pour la chevalerie ne peuvent être menées de façon intermittente. Et si la guerre est le métier naturel du chevalier, il lui manque la profondeur de réflexion et la recherche de vérité dans l’âme pour mener à bien ses missions de civilisation et d’évangélisation. Il fut donc décidé que, dorénavant, les membres affiliés de l’ordre seraient à son service permanent. Ceux-ci auraient besoin d’une autorisation pour le quitter temporairement ; ils ne détiendraient pas de possessions propres ou les laisseraient en tutelle, afin de ne pas être distraits de leur mission ; ils vivraient en communauté, passant leur temps à l’intérieur en prière ou en instruction. Afin de refléter cette nouvelle orientation, l’ordre prit le nom de Temple du Graal. Certains membres fondateurs ne se reconnaissaient pas dans cette conception et ils reçurent le statut de membres associés, ne pouvant porter les armes du Temple mais participant à certaines de leurs missions et passant un certain temps en communauté.

 

L’idée de base de l’Ordre fut également précisée. Le monde a besoin de renouveau et de réconfort, en continuité avec le passé mais avec une nouvelle vitalité. Jésus-Christ a apporté il y a des centaines d’années la Bonne Parole, et avec elle un nouvel espoir par-delà la mort, de nouvelles valeurs pour le croyant, une nouvelle conception de Dieu et de la place de l’homme sur Terre. Arthur et ses chevaliers veulent établir durablement une nouvelle raison d’être pour l’élite des dirigeants et des combattants : protéger les plus faibles, combattre pour la justice et pas pour le droit du plus fort, préparer un avenir meilleur. Le Chevalier du Graal doit soutenir ce renouveau moral et matériel, sans rejeter l’héritage des anciennes coutumes, mais au contraire en s’appuyant sur leurs valeurs positives. Pour y parvenir, il doit également se renouveler lui-même : atteindre la grâce spirituelle et la paix de l’âme, mettre en concordance sa santé physique et l’équilibre de son esprit, dédier, de façon toute naturelle, ses paroles et ses actes au service désintéressé de son prochain.

La vie de l’ordre au quotidien

Les chevaliers affiliés passent leur temps entre les missions à l’extérieur et la contemplation et l’instruction au sein de leurs communautés. En Cumbrie, on voit ainsi de plus en plus des Chevaliers du Graal escorter les pèlerins et les voyageurs, secourir les faibles, soigner les malades, et prêcher dans des villages dépourvus de prêtres. De plus ils mènent des représailles contre les tribus qui envahissent régulièrement le Mur d’Hadrien. Dans leurs communautés, ils répartissent leur temps entre prière et contemplation d’une part, et instruction dans les arts non guerriers (soins, prêche, gestion).

Chronologie

522 : Première campagne contre les Pictes. Une invasion d’une tribu en Nohaut est repoussée par les Chevaliers. A Noël, le Conseil de l’Ordre décide de rendre obligatoire la vie en communauté. Afin de s’assurer du soutien de l’Ordre, la Dame de Nohaut lui fait don d’un de ses manoirs où s’installent les membres fondateurs.

 

523 : Alain le Gros fait don perpétuel d’un de ses domaines à l’Ordre. Plusieurs villages et un petit château récemment reconstruit passent sous la juridiction de l’Ordre. Le château devient la base arrière des Chevaliers du Graal et de nombreuses dépendances y sont construites.

 

524 : Nombreuses intronisations dans l’Ordre qui se taille une réputation de gardien des routes et des villages dans le Grand Nord.

Notes de jeu

A ce jour (année 524) la Quête du Graal n’est pas encore lancée et le Graal, connu partout, n’est pas encore le salut d’une Bretagne qui se porte de mieux en mieux grâce à la pax arthuriana. L’Enchantement de la Bretagne se poursuit et de nombreuses contrées ne connaissent pas encore les coutumes de chevalerie et le christianisme. Ce sera la mission de l’ordre du Temple du Graal pour l’instant. L’évolution de la Bretagne arthurienne, dans les phases 4 et 5, fera par la suite évoluer l’ordre vers la rigueur monastique et les mystères du Graal Sauveur. A terme, l'Ordre sera donc un outil de régénération de la Bretagne, qui se sera constitué tout en douceur en s'adaptant aux exigences de chaque époque. Le Chevalier Blanc est un petit malin doté d'une vision à long terme, il n'y a pas de doute... Disons qu'il est inspiré par le Saint Esprit ? :-)   Un Chevalier de Graal affilié a prêté serment d’obéissance et de pauvreté (dans l’immédiat). Il ne peut donc pas détenir de fief (ou doit en faire don à l’Ordre) et doit suivre les instruction des supérieurs de l’Ordre. Il s’entraîne très régulièrement dans les maisons de l’Ordre ; chaque hiver, en sus de l’expérience habituelle, il peut répartir, à son choix, 1d6 points dans des compétences entre 1 et 14 OU 1 point dans une compétence entre 15 et 19, uniquement parmi : Premiers Soins ; Remèdes ; Lire le Latin ; Eloquence ; Liturgie Chrétienne ; Chasse ; Artisanat ; Intendance. En revanche, un membre associé ne peut recevoir les bénéfices de cette instruction.   Un Chevalier de Graal (affilié ou associé) s’attache à être à la fois bon chevalier et bon chrétien. Il doit chercher à obtenir avant toute chose les bonus de Chevalerie ET de Religion Chrétienne. Dans ce cas, il gagne 100 points de Renom supplémentaires.   La passion applicable pour les Chevaliers du Graal est, dans les phases 2 et 3 de la campagne, "Fraternité (Chevaliers du Temple du Graal)" (sur la passion "Fraternité", voir Courts of King Arthur).
Type
Military, Knightly Order