Bataille des bois de Calédonie
C'est alors que la mobilité des Bretons se révèle précieuse. Par de belles manœuvres de petits groupes de chevaliers rapides, qui se font paraître pour l'avant-garde de l'armée, Arthur oblige les Saxons à se diriger vers le Nord en évitant les terres fertiles. Repoussés de Logres, ils sont dirigés vers les collines de Cumbrie. Comme les forces de Brastias, qui y avaient hiverné, tenaient les châteaux de la route d'Appleby, les envahisseurs affamés ne peuvent se maintenir dans les monts, et doivent passer le mur d'Hadrien et contourner le pays de Gorre. Les restants de l'armée, qui a fondu entre-temps, victime de l'épuisement des vivres et du harcèlement des détachements de chevaliers, se regroupent dans une vallée de la forêt de Calédonie. Ils y sont encerclés par les chevaliers et leurs manants. Sur l'ordre du roi, une palissade est élevée tout autour de cette vallée, pour obliger les Saxons à combattre défavorablement ou à mourir de faim. Et, en effet, le quatrième jour de ce grand siège, les Maudits attaquent un mur défendu. Et ce sera leur fin : à midi, le roi Cheldric, dernier chef des envahisseurs, demande à Arthur un sauf passage vers la mer. Et il lui promet de ne plus jamais revenir en Bretagne, et de ne plus envoyer de colons ni d'armes aux rois du Sud. Cheldric est un puissant roi des pays de Frise et de Brabant, et ni Aelle, ni Cerdic, ne pourraient se passer de lui bien longtemps. Arthur accepte la proposition, mais demande vingt otages, parmi lesquels la femme et les trois fils du roi, ainsi qu'un devin de Wotan ; tous ces gens sont envoyés sous bonne escorte à Carlion, où ils devront résider. Cheldric et ses barons embarquent dans une nef d'Arthur, et retournent en Frise : l'invasion a été repoussée.