Teintée de sang et de poussière (naissance de Tchek'Oulma)
La lumière d’un resplendissant soleil de midi, éclairant une verdoyante plaine, avait décliné en quelques secondes. L’astre avait suivit la même courbe que l’homme, lorsque ce dernier était tombé à genoux. Il pointait maintenant à peine à l’horizon, donnant aux nuages noir des tons rouge sang. L’homme admirait le spectacle, le regard hagard, ne sachant pas si il devait se relever ou terminer de s’allonger au sol. Une masse sombre étaient rapidement arrivée de l’horizon, recouvrant petit à petit la plaine pour laisser place à une mer noir.
Les vague allaient et venaient, arrêtant leurs course à quelques centimètres de ses genoux. Comme des mains aux bras trop courts, essayant inlassablement de l’attraper, pour le tirer dans les eaux obscures.
Himan’Kim rouvre difficilement les yeux. Il y voit encore un peu flou et ses oreilles bourdonnent. Au travers de la poussière encore en suspension, il distingue des silhouettes. Certaines crient, d’autres errent de droites à gauches, d’autres encore courent dans tous les sens. Himan’Kim se masse la nuque. Une douleur le saisit. Il regarde sa main, elle est couverte de sang. Il se palpe délicatement, pour constater que la base de son crâne saigne abondamment. Il balaie la zone du regard, cherchant une réponse. Il s’arrête sur une poutre tombée du plafond. Sous cette dernière, Annani, le crâne broyé, tenant encore en main la pomme qu’il venait de lui acheter.
Ce qui semblait être un puissant séisme avait réduit sa boutique en miette.
Au vue des cris, tout le quartier, qui sait, peut-être même la ville entière avait subit le même sort.
Mais il n’était pas temps de se lamenter, il y avait surement des personnes ensevelis sous les décombres, qui attendaient l’aide des chanceux encore valide.
Il sort des décombres de sa boutique au moment où un vent de panique semble agiter les personnes sur place. Par précaution, il part en courant dans le même sens que tout le monde, essayant de se renseigner sur les événements auprès des personnes autour de lui.
C’est alors qu’elle sort de l’eau. Elle est nu, et toujours aussi belle. Elle avance vers lui avec sa démarche chaloupée. Il observe les gouttes d’eau glisser le long de ses courbes voluptueuses, tandis qu’elle approche. Alors qu’elle est à quelques mètres de lui, elle se met à quatre pattes, puis continu d’avancer avec une agilité féline. Elle le fixe de ses yeux enjôleur, tandis que les vagues caressent son corps à intervalle régulier.
Arrivé à sa hauteur, elle pose sa main sur son torse et le pousse délicatement, jusqu’à qu’il se retrouve assis au sol. Elle écarte les jambes de l’hommes afin de se glisser entre elles.
Elle s’arrête enfin, alors que leurs nez sont à quelques centimètre de se toucher.
“C’est venu du palais ! “, “On ne sait pas ce que c’est !”, “Certains parlent de monstres gigantesque qui vous saisissent pour vous broyer, ou vous écrasent sous de gigantesques pieds !” C’était un bon résumé des informations que Himan’Kim avait pu glaner.
Cela lui suffisait pour continuer de courir dans la même direction que tout le monde.
Il avait dans les bras un bébé qu’il portait pour soulager sa mère, qui courait à ses côtés.
“Elle est pas mal !” pensa t il. “Peut être que si son mari est mort dans la catastrophe je pourrais…” puis il secoua la tête. Il n’était pas convenable d’avoir de telle pensée à un tel moment. Il se contenta de lui sourir en criant “ça va ? Ne vous inquiétez pas, je vous protégerez”. Elle se contenta d’hocher la tête avec un regard reconnaissant.
Alors qu’il courait toujours, le marchand remarqua d’étranges ombres rondes progresser sur le sol. Il leva la tête. De grosses sphères de pierre volaient dans le ciel en trajectoire courbe, comme des boulets de catapulte.
“Oh non !!!” Pensa t’il. “Nous sommes attaqués? Vraiment ? Mais par qui ?” .
Ce qui le rassurait, c’est que les boulets allaient de la ville vers l’extérieur.
“Parfait, l’armée entre en jeu, nous sommes donc capable de nous défendre.” Pensa t’il à haute voix.
Il y avait pourtant quelques chose qui n’allait pas dans la trajectoire des projectiles.
“J’ai l’impression qu’ils vont être un peu court et toucher la ville. Probablement que la secousse a endommagé leurs appareils de visé ? Il vaudrait mieux attendre qu’ils aient ajusté leurs tirs avant de continuer dans cette direction.” Pensa t’il. Visiblement, d’autres se faisaient la même réflexion, ralentissant le pas, tout en vérifiant si un quelconque danger ne viendrait pas de l’arrière.
“Malgré tout ce que j’ai accomplis, il a refusé” sanglote l’homme.
“Moi je sais qui tu es. Tu es fort ! Tu es intelligent ! Tu es déterminé !” susurre t’elle.
“Pas suffisamment il faut croire !” clame t’ il avec rage.
Elle pose sa main sur sa joue. “Moi je sais ce que tu vaut” commence t’elle, en laissant glisser sa main sur son torse tout, en approchant sa bouche de son oreille. Elle murmure alors “tu es devenu plus fort qu’un homme, tu es un dieu ! un dieu parmis les Néruviens ! Ils sont simplement trop insignifiants pour s’en rendre compte, toi et eux n’êtes plus sur la même balance”. Sa main caressait maintenant son ventre.
“Un dieu ? Tu te moques de moi ! On ne m’autorise même pas la…”
Elle avait bougé sa tête vivement afin de fixer ses yeux dans les siens. Avec un regard dur et déterminé elle déclara “C’est parceque tu pense comme un homme, alors que tu es un dieu ! Un dieu ne demande pas l’autorisation, il prend ce qu’il désire ! Que désires-tu !”
L’homme marqua un temps d’arrêt, les mots de la femme avaient visiblement percés son âme. Derrière eux, les flots ténébreux commençait à s’agiter.
Il finit pas répondre ”Je veux le monde !”
“Alors prend le !” s’exclame t’elle !
“Mais comment un dieu prend t il ce qu’il désire ?” questionne t’il ?
“Je t'enseignerai, comme je l’ai toujours fait. Ferme tes oreilles aux paroles des mortelles, n’écoutes que moi !”
L’homme paraissait hésiter en murmurant, “mais ma famille…Mordredh...”.
Se redressant, elle renchérit avec un aire timide en serrant les bras pour mettre en valeur ses formes : “Est-ce que tu ne désires vraiment que le monde ?”
L’homme la fixait, comme envoûté, “Non...je...eux...je te désire toi aussi…” souffle t’il.
“Alors prend moi ! je suis à toi ! Prend moi ! Que nous ne fassions qu’un !” susurre t’elle en descendant sa main plus bas que son ventre.
L’instant d’après, il faisait sauvagement l’amour sur la plage. Telle la marée qui monte, les eaux sombres commençaient maintenant à les entourer.
“Bordel mais c’est vraiment des merdes ! Arrêtez vous !” Hurla Himan’Kim.
Il avait repéré 2 ombres plus grosse que les autres. Des boulets qui allaient inévitablement tomber sur eux s'ils continuaient de courir. Plusieurs personnes alentours s’arrêtèrent net. Braaaaaam
Deux énormes masse de pierres venaient de s’écraser devant eux, emportant la vie des malheureux qui avaient choisit de continuer leurs courses.
“Ils ont toujours pas remarqué qu’il faut tirer plus loin ou quoi ?” vociféra Himan’Kim.
“Si ils continuent comme ça, il n’y aura bientôt plus personne à sauver de l’envahisseur !”
Crrrrrrrrrrrr
Les boulets commençaient à se barder de fissures.
“et puis c’est quoi c’est boulet de camelote…” commença à commenter le marchand avec ironi, les voyant s’effriter.
Crrrrraaaac
Les boulet s’étaient effondrés pour laisser place à des tas de pierres. Les débris commencèrent alors à bouger tout seul. Ils se rassemblaient, s’assemblaient, pour donner finalement naissance à des humanoïdes de pierres grand de 3 bons mètres.
“C’est quoi ce bordel!” s’exclama Himan’Kim
Des yeux rouge s’allumèrent dans les orbites creuses des créatures.
Ils commencèrent à entamer un mouvement dans la direction du marchand.
“Hé calmos !” Commença Himan’Kim.
“On est des civils, on a rien à voir avec tout ça. On va pas vous gêner, on va juste allez par l…”
sprouiiiiccchhh
Un des golem venait de mettre un coup de poing dans la tête du marchand, faisant exploser cette dernière.
Les personne à proximité, aspergés par son sang, eurent une seconde de stupeur avant de commencer à fuir. Les golems frappaient au hasard, tuant hommes, femmes et enfants sans distinction, au milieu des cris de panique.
Après s’être remis du plaisir intense de l’acte accompli, l’homme prit conscience qu’ils étaient maintenant sous l’eau, en suspension.
La surface était lointaine, et le fond invisible.
Les flots sombres étaient montées, jusqu’à les engloutir.
Pour autant, il arrivait à respirer sans problème. L’eau était chaude et douce. La peau de sa maîtresse, qu’il serrait dans ses bras, l’étais encore plus.
“Qu’ai-je fais…” murmura t’il
“Tu as agis comme un dieu ” répondit’ elle en lui souriant.
“Et maintenant ?” l’interrogea t’il.
“Tu es à moi tout entier, en échange tu peux utiliser toute notre puissance sans limite.”
“Je suis à toi ? Non je suis un dieu ! C’est toi qui est à moi!” déclare t’il avec autorité.
“Oui si tu veux hi hi hi, allez mon bel étalon, n’as tu pas un monde à conquérir ?”
“Oui, je vais le prendre ! personne ne pourra m’arrêter ! Je suis un dieu ! puisqu’ ils ne veulent pas m'adorer, alors ils périront ! Je fonderai un terre nouvelle, sur laquelle nos enfants pourront grandir et créer un nouveau peuple ! Comme les dieu ont forgés les Néruviens il y a longtemps !”
“Ouiiii c’est ça! J’aime quand tu es comme ça !”
“Et ensuite, lorsque j’aurai finis de les éliminer, tu me rejoindras à nouveau, nue, et je te prendrai à nouveau ! Car je suis ton dieu et que j’en ai envie !”
L’homme arborait un sourire à la fois satisfait et maléfique.
“ouiii mon dieu hi hi hi, oui tu as compris, mais avant…”
Il posa sur elle un regard interrogatif.
“Relève toi mon fils ! Rester planté là ne changera en rien ma décision !”
Le Sultan Alek Larniama commençait à perdre patience.
Son fils Tchek s’était présenté à lui en audience publique devant la cour.
Bien que ses exploits le précédaient, il énuméra en détails comment il avait rapproché Cyri'Andil et le Jinan’Raaja pour aboutir à une coopération profitable à tous.
Il s’attarda sur sa quête qui l’avait amené à combattre et vaincre de puissants démons, qui menaçaient le monde entier. Tous, le Sultan compris, l’avaient applaudis.
Pour le récompenser, il avait nommé son fils chef des vizirs, afin que sa force d’esprit et ses conseils avisés viennent davantage servir le Jinan’Raaja que Cyri'Andil.
Mais l’ambition débordante de son fils l’avait empêché de se satisfaire de cet immense honneur, alors qu’il était accordé à une descendance secondaire.
“Merci, Oh vous puissant parmi les puissants ! Que votre règne dure aussi longtemps que possible, afin que votre sagesse nous enseigne, et que votre force nous protègent de tous les dangers ! Je n’ose y penser, mais viendra un jour où votre élévation sera tel, que les dieux vous rappelleront à eux, nécessitant vos compétences dans leur affaires. Alors le Jinan’Raaja se trouverait perdu sans votre grandeur ! Vous rayonnez tellement, qu’un simple prince oisif ne saurez vous remplacer. Quelques soit son rang de naissance, un héritier ou une héritière qui ne se préoccupe que de s’attirer votre préférence, ne saurait vous faire honneur dans la lourde tâche de vous remplacer ici-bas. Aussi je propose humblement d’être nommé comme votre successeur. Sans jamais atteindre votre grandeur, j’ai montré que j’étais le plus apte à guider votre peuple vers la gloire et la paix ! Je m’en remet à votre jugement, que je saurai digne de votre intelligence !”. La tête inclinée, il attendait la réponse de son père.
Le Sultan avait prit plusieurs dizaines de secondes pour réfléchir. Puis il avait répondu.
“Tchek ! Les compétences que tu te prêtes à raison son indéniablement nécessaires à notre peuple. Mais nos lois sont directement issues de nos dieux je te le rappel. Elles sont claires et strictes. Seuls les héritiers de la première unions ont le sang suffisamment pur pour être reconnus par les dieux, et donc accéder au trônes. Je ne serais pas le Sultan qui fâchera les dieux, en allant à l’encontre de leur volonté. Je t’ai placé au plus haut rang de notre gouvernement afin de m’assurer que tu sois là pour conseiller mon successeur, si d’aventure il devait manquer de discernement. Je compte sur toi pour t’atteler à aider celui qui guidera notre peuple vers la gloire et la paix depuis cette position. Soit en fière !”
Les princes et princesse de premier rang de naissances laissaient échapper quelques rires moqueurs, à l’encontre de ce prince secondaire qui avait oser se prendre pour un successeur potentiel.
Tchek s'était alors crispé sur place, puis était tombé à genoux, tête baissée. Depuis il ne bougeait plus.
“Tchek, n’attire pas inutilement le ridicule sur toi! Relève toi, sinon je vais devoir demander aux gardes de s’en charger. Allez relève toi, ce n’est pas digne de toi mon fils !”
Toujours à genoux, Tchek pencha brusquement la tête en arrière, bouche ouverte. Son expression et ses gémissements étaient ceux d’un plaisir intense.
Le Sultan fit signe aux gardes de l’évacuer. Alors que ces derniers s’approchait de lui, du sang se mit à sortir à grand flots de sa bouche, de son nez et de ses yeux.
Les gardes n’osaient plus approcher. Chacun regardait la scène, apeuré, mais suffisamment intrigué pour ne pas s’enfuir.
En quelques secondes, Tchek, blanc comme un linge, était vidé de son sang. La mare rouge écarlate dans laquelle il baignait commença alors à virer au noir profond. Lorsqu’il n’y eut plus aucune once de rouge dans le liquide, ce dernier prit le sens inverse et pénétra le corps du prince à genoux. Puis sa tête bascula à nouveau vers le sol, tandis que sa peau commençait à se teinter de rouge.
Le sultan se leva prudemment, tandis que les gardes tenaient Tchek en joue de leurs lances.
“Tchek, mon fils ?”
Ce dernier releva brusquement la tête. Il avait un sourir malsain, tandis que la haine se lisait clairement dans ses yeux, devenu complètement noir.
Tandis que de petites corne poussaient sur sa tête, il répondit avec une voix grave venu d’outre-tombe.
“Je ne n’ai plus besoin d’être conseiller ou Sultan, je suis maintenant au dessus. Je ne suis plus Tchek Larniama votre fils, je suis votre dieu ! Je suis…”
“Avant quoi?”insista t’il ?
“Avant tu vas devoir trouver les jumelles. Elles seront la source de magie nécessaire pour tes immenses capacitées.” expliqua t’elle en caressant son torse avec le doigts.
“Où sont’ elles ? Si il me les faut, je les prendrai !” répondit’ il en tendant le poing.
“Je te guiderai. Et il nous faut aussi te trouver un nom pour remplacer le tien hi hi hi. Un nom qui ne renvoie plus à ce sultan de pacotille, un nom qui inspire la crainte, un nom digne d’un dieu !” continue t elle en se blottissant dans ses bras.
“A quoi tu penses ?”
Elle articula un nom, Tchek eu un sourire satisfait.
“...Tchek'Oulma !”
Le nom résonna comme un coup de tonnerre dans la salle du trône.
“Arrêtez le !” hurla le sultan.
Tchek se redressa et frappa le sol du pied. Dans un fracas assourdissant, le palais et toute la ville fut secoué par une terrible onde de choc.
Plusieurs bloc de pierres tombèrent du palais, mais il ne s’écroula pas. Grâce aux débris, Tchek anima des golems de pierres pour tenir tête aux gardes. Il sauta hors du palais par une fenêtre et atterrit plusieurs mètre plus bas sans encombre. Utilisant les débris des constructions alentours, il anima d’autre humanoïdes de pierres et leur ordonna de tuer à vue tous ceux qu’ils croisaient.
Afin de créer une panique général, il projeta d’autres golems sous forme de boulet de pierre dans les 4 coins de la ville en criant “Vous n’avez pas voulu de Tchek Larniama comme guide ?! Alors vous apprendrez à craindre Tchek'Oulma votre dieu !”
Il put s’extraire sans problème de la ville en proie à la panique. Il mit alors un genoux à terre, épuisé.
“Es-ce dont ça les limites d’un dieu ? Je suis déçu !”
Sa maîtresse se fit entendre dans sa tête “Ton corps n’est pas encore habitué. Avec le temps il apprendra à canaliser la magie nécessaire à ta puissance. Pour l’heure, nous la trouverons ailleurs. Les jumelles, il faut trouver les jumelles.”
“Alors allons y ! “ déclara t’il en se relevant, laissant derrière lui, pour le plus grand plaisir d’ Astria la Négatrice, une ville teintée de sang et de poussière.
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