Servil Personne
Les premiers souvenirs de l'enfant remontent à ses 3 ans. Une silhouette protectrice le tien par la main et l’entraîne le long du canal. L'hospice se dessine derrière lui et le vent frais du mois de Mak'Cermië le fais frissonner. rapidement, les différents bâtiments s’effacent au profit de l'immense citadelle Ferberia, pinacle de la ville d'Emésir. La silhouette frappe à une petite porte du Le Donjon Ecarlate qui s'ouvre précipitamment. Une courte discussion a alors lieu et le tintement de quelques pièces se fait entendre. Un garde prend alors le jeune garçon par l'épaule et l’entraîne vers l'intérieur du bâtiment. Le souvenir s'estompe sur une vision des larmes coulant sur le visage de la femme aux cheveux blonds dorés tenant dans sa main droite, une maigre bourse.
Le jeune homme se réveille en sursaut. Encore une fois son passé vient le hanter. Il faut se dépêcher, maître Anton n'est pas patient, il a une journée bien remplie. Les festivités de Forgeside doivent avoir lieu le landemain, il s’agit d'un grand jour.
Alors que le domestique resserre sa cravate, il se souvient de toutes ces heures passées à nettoyer les sols des geôles. Les cris des prisonniers lui inspirent toujours un froid terrible dans le dos.
Il serre les attaches en argent de sa veste noire, se remémorant le regard de Sevo Ferberia, lorsqu'il se rendit compte que l'enfant savait lire. Le même regard qu'il avait jeté à son fils lorsqu'il lui avait annoncé qu'il lui avait trouvé son nouveau domestique personnel.
Ses boutons de manchette en argent lui avaient été donné en récompense par Anton lorsqu'il avait découvert que Silstro modifiait la part d'argent reversée à son père. Il c'était fait, ce jour là, un ennemis des plus terribles.
Il avait gagné ses bottes lustrées en battant Alassu aux cartes. Anton avait du intervenir personnellement pour que son frère ne tranche pas la gorge de son seul serviteur de confiance.
C'est à la suite de cet épisode qu'Alassu l'appela le servile. Le mot plut à Anton qui prénomma ainsi sa créature.
Enfin, il logea la dague dans le fourreau qui pendait à sa ceinture. Il l'avait reçut quelques jours auparavant pour ses services rendus à son maître. Il avait retrouvé la trace d'un enfant, Yoshua cible de son suzerain. Marque de la fin de sa condition d'esclave et du commencement de sa vie d'homme libre, elle était marquée de ses initiales SP, Servil Personne.
Ses cheveux roux noués à l'arrière de sa tête, ses gants blancs enfilés et sa montre en argent rangée dans la poche avant de sa veste, Servil put s'en aller réveiller son maître. il grimpa les marches qui le menaient au sommet du donjon, dépassant gardes et pièges qu'il connaissait comme sa poche. Anton, n'était pas dans sa chambre. Il se trouvait dans son laboratoire, finissant d'écrire une lettre qu'il signa et confia à un autre domestique. Une feuille de lierre scellait l'enveloppe.
"Une fois n'est pas coutume, tu n'as que cinq minutes d'avance Servil. Sais-tu quel jour nous sommes ? Demain les choses ne seront plus pareil, pour moi, comme pour toi. Tu m'a bien servi.... j'ai encore une dernière tache pour toi. Prend cette bourse et l'enveloppe sur l'atelier. Effectue la liste de commandes en ville, garde la monnaie. Enfin, rend visite aux Rich'ella, j'ai une lettre que tu remettras personnellement à ces chiens. Vas maintenant.Ne comprenant pas l’émotion qui habitait le noble, Servil se dit qu'il s'agissait surement d'une des crises de paranoïa qui frappaient Anton Ferberia de plus en plus fréquemment. Le jeune homme se mit alors en route pour effectuer les taches qui lui avaient été confiées. Cela lui prit la majeure partie de la journée et il se permit même de flâner le long des quais en fin de journée. Soudain, alors qu'il se rapprochait de sa destination finale, un vent de panique se mit à se rependre dans la cité. le manoir Rich'ella brûlait. Les flammes, rouges sang, montaient haut dans les cieux. Les garçon resta abasourdit un moment. Même la famille Ferberia n'aurait pas oser avoir recours à de telles extrémités. Bloqué par la foule de badauds et de gardes, Servil mis un moment à se dégager de la cohue et à se diriger vers le donjon Ecarlate. Lorsqu'il y parvint, l'endroit se trouvait en ébullition. Les accès étaient bloqués et des gardes gisaient morts sur le sol. L'adolescent connaissait la citadelle comme sa poche et pénétra dans le lieu par un passage secret. Alors que la confusion régnait, le bruit d'une gigantesque explosion retenti. Le donjon Ecarlate venait d'exploser. La période qui s'en suivie fut très confuse. Un attentat avait eu lieu en plein Emésir. Il fut établit que Anton Ferberia avait disparu lors de l'assaut. Le prétexte avait été trouvé par l'Empire Boréal qui maintenant avait renforcé son contrôle sur la cité. Privé de son protecteur, Servil du fuir la citadelle, Silstro Ferberia pouvait maintenant se débarrasser de lui. Avec les quelques réserves monétaires qui lui restaient, il s’achetât des vêtements plus modestes et dissimula ses riches parures dans son sac. Décidant de se faire discret quelques temps et voulant échapper aux hommes des la famille Ferberia, il enchaînât les petits travaux durant l'année 511PD. Cependant, de multiples questions trottaient dans son esprit. Qu'allait-il devenir ? Qui était cette personne de ces rêves ? La nuit, lorsqu'il fermait les yeux, quelle était cet être imposant qui s'imposait dans son esprit ? Lorsque le silence, dur à trouver à Emésir, se faisait, quelle était cette voix qui lui demander de cesser d'être Personne ?
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