La Grande Malédiction du Silencieux in Elderia | World Anvil
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La Grande Malédiction du Silencieux

"Sombre était le jour de son ascension, encore plus sombre fut le jour de sa chute, car il ne laissa à contempler que mort et désolation." - Chante-Branche Dayra  

Les origines du mal :

 

La jeunesse du Silencieux

  Ayant vu le jour humain en l'an de grâce 281 de l'ère du panthéon, Le Silencieux, né Jaren Taslior, a grandi dans une maison, entouré d'une famille aimante et qui le soutenait dans ses choix. Ayant été bercé par les récits des Héros des siècles passés, il voua une fascination pour ces êtres hors du commun, devenus Dieux. À l'aube de ses 21 ans, Jaren entra au service du temple d'Ioun de la cité de son enfance, son objectif était des plus simples: comprendre d'où les Héros tiraient leurs pouvoirs et pourquoi, parmi tous les êtres exceptionnels d'Elderia, ce fut eux qui vécurent l’ascension au rang de dieux.   Il dédia plus de trois décennies de sa vie à l'étude des Héros: collecte des témoignages des races anciennes, études de la nature des phénomènes magiques qu'ils ont causé, études de leur origine, allant même jusqu'à compiler la totalité de ses savoirs dans une œuvre qu'il aspirait à présenter devant les plus éminents chercheurs de tous les temples d'Ioun. Au terme de son étude, Jaren avait développé une théorie simple, les Héros n'étaient pas de vrais dieux, seuls des bâtards issus de l'union secrète d'un seul et même être céleste inconnu, avec des mortels. Les Héros n'étaient donc, selon lui, que de simples mortels étant nés dans le bon foyer au bon moment, ils n'étaient pas les êtres hors du commun que tout le monde vénérait et quant à leur ascension, un simple coup du sort. Son étude le poussa dans une aliénation lente et discrète, pervertissant son admiration en une haine presque imperceptible, mais viscérale. Au moment de présenter sa thèse aux académiques, il fut rejeté et calomnié par ses pairs, de par l'absence de preuves concrètes et le fait que l'entièreté de son raisonnement ne tenait qu'a un amoncèlement de coïncidences et de récits dont la fiabilité ne pouvait être vérifiée.   Dire qu'il avait mal pris ce rejet serait faire preuve du plus grand euphémisme qu'Elderia ait vu. Fou de rage, acculé par l'âge qui le gagnait et commençait à le fatiguer, et aveuglé par la folie qui l'avait gagné au fil des années, il s'introduit dans le plus vieux temple de La Scribe connu, y mit le feu et déroba l'entièreté des écrits sur la magie et les sources de puissance, se lançant ainsi sur la première étape de sa sombre quête: prouver au monde qu'il ne suffit pas d'être exceptionnel pour devenir un dieu.    

Un pied dans la mort

  Seul, en possession d'écrits sur les sources de puissance magique, et aliéné par son orgueil, Jaren devait tout d'abord repousser les limites de la mort pour parfaire son œuvre. Il fit usage des textes qu'il avait volés pour expérimenter sur les barrières du vivant. La seule magie capable de l'assister dans sa tâche était la nécromancie. Utilisant ses pouvoirs de nécromant fraichement acquis, Jaren étudia d'abord le domaine de la nature humaine, étant la race la plus éphémère de toutes, et il lui fallait savoir comment repousser, si ce n'est briser, les limitations d'une enveloppe charnelle. Décidant qu'il reniait son humanité et allait bientôt la briser pour, en finalité, accéder au statut de divinité, il prit la décision de changer de nom et se baptisa "Le Silencieux". Au fil des expériences et des ratés, son corps commençât à se meurtrir plus vite qu'il ne l'escomptait, la nécromancie puisant dans sa propre énergie vitale, la corruption le gagnait petit à petit. Cependant il ne craignait pas ce changement, il savait que pour réussir il se devait d'évoluer, laisser la magie le changer. En l’espace d'une année, Jaren passa d'un corps humain en décrépitude à celui de Le Silencieux, une liche emplie de puissance.  

De liche à Archi-Liche

  Année 340 de l'ère du panthéon. Après non loin de six années à parfaire sa maîtrise de la nécromancie, la liche avait désormais amassé plus de puissance qu'il était raisonnable de laisser à un être aussi vil et perverti par l'orgueil. Pire encore, il avait commencé à corrompre les éventuels paladins de La Scribe venus le châtier, faisant d'eux, de gré ou de force, des morts-vivants à sa botte. Après avoir fini d'étudier les grandes lignes de la nécromancie, il se tourna de nouveau vers les écrits qu'il avait volés, afin d'enfin pouvoir assouvir sa quête de divinité. Son dévolu se tourna vers le continent de Valonkar, terre sauvage et magique avant même que les Héros n'aient foulé ce monde. Sur ce continent se trouvaient des arbres gigantesques appelés les Arbres-Mondes. Les écrits qu'il avait lus concernant La Soeur Sauvage lui avaient fait comprendre que ces arbres étaient responsables de la création des elfes. Seul un pouvoir proche du divin peut être capable de conjurer la vie, et c'est sur ce simple raisonnement qu'il entama une campagne noire pour s'approprier le pouvoir qui résidait dans l'un de ces arbres. En l’espace de quelques mois, avec l'aide de ses armées mortes-vivantes et de l'effet de surprise, il s'empara d'une chaine de montagne boisée aujourd'hui connue sous le nom de "Joie de la Haute Corneille". Occupant la place, Il plongea ses griffes malfaisantes dans le cœur de l'arbre et en draina la magie, pour la diriger vers son phylactère, qu'il utilisait pour revenir à la vie dans l'éventualité d'une défaite. Comme il le pensait, le pouvoir des Arbres-Mondes était bien de l'ordre du divin, et une simple enveloppe de liche ne put contenir le flot d'énergie, qui le vaporisa. Mais le processus fut un succès, son phylactère fut amplifié. Lors de sa réincarnation, Le Silencieux n’était plus une simple liche, ses pouvoirs, sa conscience et même son enveloppe furent accrus, faisant de lui la toute première Archi-Liche d'Elderia.  

L'éclatement de la malédiction

 

La défense du temple

  La chaine de montagne qui lui faisait office de pied-à-terre en Valonkar était située à l'orée d'une vaste forêt peuplée d'elfes prêts à venger l'affront qu'il avait commis. Mais la première erreur de ces défenseurs sylvestres fut de sous-estimer la puissance fraichement acquise par la liche. D'abord sur une attitude défensive, cherchant à tenir sa position fortifiée dans ce temple dévouée à sa personne, qu'il avait renommé "La Fortune du Silencieux", il continua d'étudier l'effet de l'arbre tout en balayant les troupes qui lui étaient envoyées comme s'il s'agissait d'une armée de brindilles venues se venger d'une hache. Mais le problème ne s’arrêta pas là. Chaque troupe, chaque monture envoyée par les elfes, qui se voyait vaincue était retournée contre les siens, grossissant les rangs de l'Archi-Liche, consolidant sa position. En 2 ans, ses rangs étaient de 2.000 soldats tombés et d'un nombre d’aberrations que personne ne pouvait véritablement quantifier. Et c'est en l'an 342 que Le Silencieux des Secrêts entama un rituel qui allait changer la face de tout un continent, et l'histoire entière d'Elderia.  

La campagne

  Le Silencieux avait assez étudié, il avait assez attendu, il savait ce qu'il devait faire pour réussir à devenir lui aussi un dieu. Il mena l'assaut sur un deuxième Arbre-Monde, d'où venaient les elfes qui n'avaient eu de cesse que de mener des escarmouches contre lui. Capturant ou transformant tout être vivant sur son passage, il prit la place en à peine 2 semaines, mais cette fois-ci, il n'allait pas refaire l’expérience échouée, non. Cette fois-ci il allait se contenter d'arracher le cœur de l'Arbre-Monde, l'emporter avec lui dans son temple, avec les prisonniers, et mener une campagne noire sur tout Valonkar pour y extraire la moindre goutte de magie divine, puisse-t-elle résider dans les plantes, les habitants où les animaux et il en drainerait la totalité d'un coup, dirigeant le flux de nouveau vers son phylactère, qu'il renforcera en utilisant les cadavres des elfes tombés, afin de s'assurer de la réussite et de sorte à ce qu'à sa prochaine apparition, l'enveloppe ne soit que pure essence divine, pouvant forcer l’ascension vers sa divinité. Mais, bien que Le Silencieux fût un adversaire formidable, il lui aura fallu plus de 20 années de campagne pour réussir à acculer la presque totalité des elfes dans un seul et même point. La raison de cette durée fut causée par le fait que les elfes étaient un peuple sage et que par deux fois ils l'avaient sous-estimé, une troisième fois ne pouvant qu'être fatale, ils se sont préparés. Même si l'histoire retiendra la vaillance vaine des elfes, Le Silencieux avait aussi fort à faire, de par le fait que les nains commençaient à affluer en Valonkar, fragilisant son emprise sur le sud et le sud-ouest du continent. Cette campagne était rude pour lui, car il lui était impossible de frapper à plusieurs endroits à la fois. En 363, seules deux lignes de front posaient encore problème à l'Archi-Liche. La justement renommée forêt "d'Havrebois" qui abritait les derniers rescapés elfes, laissant ces derniers acculés, sans rien à perdre et refusant d'abandonner le dernier Arbre-Monde, et le marais Sombre-Racines, où une vieille magie maniée par des êtres qu'il n'avait jusque-là jamais rencontré, le tenait en respect et à l’échec.  

Le rituel

  En 367, Vecna était las des résistances de ces insectes des bois et de ces démons des marais, il refusait de repousser à nouveau son ascension. Il allait poursuivre son œuvre, quoi qu’il en coute! Peut-être était-ce les quelques restes de son humanité et la notion de temps qui passe qui allait avec, qui le poussèrent à prendre cette décision, ou alors la menace grandissante des forces extérieurs à Valonkar qui commencèrent à tourner leurs regards vers le continent, en sachant pertinemment que si deux fronts étaient complexes, qu'en serait-il du double, ou même du triple? Il commença sa cérémonie au solstice de l'hiver, sous l’œil de la lune et de la nuit. Au commencement du rituel, une vague d'énergie nécrotique se fit ressentir dans tout le continent. Son épicentre, la chaine de montagne, vit sa roche noircie de par la corruption de son acte. L’énergie amassée par les cœurs des Arbres-Monde fut canalisée vers le phylactère, lui-même relié aux corps mutilés et ranimés de tous ces êtres sylvains capturés pendant sa campagne. Le Silencieux entama le sortilège, canalisant lui-même l’énergie vers la cible du sort, sentant son enveloppe tressaillir et contemplant la fin de ce rituel, un sentiment de fierté s’empara de lui, il le savait, enfin, il allait réussir, le monde allait voir! Mais c'est alors que l'impensable se produise....  

La fin du fléau

 

Les Corbeaux

  Durant l'entièreté de sa campagne, Le Silencieux avait vu toutes sortes de créatures aviaires, terrestres et aquatiques fuir, mais pas les corbeaux, eux restaient dans son sillage, faisant repas des charognes éventuelles, mais surtout, il avait l'impression constante que ces oiseaux de malheur gardaient un œil sur lui. Au soir de son avènement, alors qu'il touchait à son but, une nuée de corbeaux pénétra le temple, causant une débâcle telle qu'il n'en avait jamais vu, mais le pire n'était pas les oiseaux eux-mêmes, mais ce qu'ils avaient dissimulés sous leurs croassements et le chahut qu'ils causaient: des elfes à la peau aussi noire que la nuit et aux cheveux aussi brillants que la lune. Il n'avait jamais vu de tels elfes, et il n'avait jamais rencontré dans des battailles la magie avec laquelle ils se battaient, une puissance pareille à celle qu'il canalisait vers son phylactère, une magie ancienne, divine. Alors que les généraux de Le Silencieux luttaient pour protéger leur maître, Le Silencieux lui-même se hâtait de finir le rituel. Alors qu'il n'était qu'a quelques instants de la complétion du sortilège, une douleur vive s'empara de lui, jamais une arme ne pouvait le blesser, mais celle-ci brillait d'un bleu nuit, le brillant était celui d'une énergie sacrée, radiante. Se tenait au-dessus de lui un de ces elfes noirs, sa lame plantée dans le torse de l'Archi-Liche. "Nul ne peut se faire l’ennemi de la Vie et de la Mort sans en subir les conséquences, monstre." Tels furent les derniers mots que l'Archi-Liche entendit avant de succomber et voir son essence être transportée vers le phylactère.  

Les retombées

  L'erreur de Le Silencieux fut de regrouper l'entièreté de ses généraux avec lui lors de ce dernier rituel. Lorsque les Elfes des montagnes frappèrent, ils prirent le temps de tuer tout ceux qui se trouvaient dans le temple, ainsi, l'entièreté des armées vivante fut mise en déroute et, en tentant de fuir, se fit cueillir par les forces armées qui se dirigeait vers le continent. Quant aux troupes mortes ramenées à la vie par Le Silencieux, elles tombèrent sur place à la chute de leur chef. Il fallut moins de deux ans pour débarrasser le continent de toute la corruption. Mais le rituel avait laissé des traces dans le cœur du monde et la terre elle-même. La météo fut complètement déréglée, faisant coexister une toundra et une météo printanière côte à côte, avec autour de l'épicentre de grandes steppes paradoxales, dans lesquels des arbres commencèrent à pousser à nouveau. Autrefois grande forêt, Valonkar était désormais un collage défiguré à jamais marqué par ce qui s'y était passé.  

Ce que l'histoire ne dit pas

 

L'instant d'après

  La liche était vaincue, ses généraux sans chef à leur tête, ni têtes sur leurs épaules. Le calme plat régnait dans l'enceinte du temple. Les corps liés au phylactère étaient calcinés, l'enveloppe de la liche n'était plus qu'un tas d'ossements et de tissus séchés. La victoire était leur. Arannor et ses soldats avaient enfin vengé leur peuple et mit fin à la terreur morte-vivante. Mais cette victoire ne fut pas célébrée de cris de joie, de clameurs ni même d'allégresse. Non, ils se tenaient tous dans le temple en silence, comme dans l'attente de se réveiller de ce cauchemar auquel ils avaient eux-mêmes mis un terme à l'instant. C'est ainsi qu'elle apparut, comme la première fois, quand tous ces soldats étaient aux abois et emplis de désespoir, une grande femme mince aux cheveux aussi sombres que la Mort et à la peau aussi pâle que la neige. Elle portait un masque de porcelaine et sous ce dernier, deux yeux aux iris aussi rouges qu'un rubis, luisaient. Sa parole retentit dans tous les esprits des elfes qui étaient dans le temple.   "Âmes braves, pères endeuillés, fils en colère, sœurs bienveillantes et mères éprouvées. Vous avez aujourd'hui offert une victoire majeure aux forces du cycle de la Vie et de la Mort, mais hélas cette défaite que je vous annonce n'en sera qu'amère. La liche a accompli son sinistre dessin. L'essence dans ce phylactère est celle d'un dieu, mais il y est emprisonné. Tant que ce réceptacle est intact, son essence n'en sortira jamais, mais s'il advenait à se libérer, le monde des mortels et des dieux en serait à jamais bouleversé. Ma vigilance s'étend au-delà de ces terres et je ne peux garder cet endroit par moi-même sans que l'équilibre entre la Vie et la Mort n'en soit impacté. Bien que vous ayez déjà sacrifié énormément à cette cause, je vous demande de rester ici, veillez sur l'essence dans ce phylactère et empêchez qu'il soit libre. Changez le nom de cet endroit en mon honneur, car mon nom instaurera la crainte chez les disciples de Le Silencieux qui souhaiteront le venger, restez à jamais vigilants, protégez cet endroit avec la même ferveur que vous avez protégé vos terres en cette nuit. Soyez certain que le jour où vous quitterez cette terre et entrerez au royaume des morts, vous y recevrez un accueil digne de la royauté."   Et sur ces mots, avec leur nouvelle mission, les elfes d'Arannor commencèrent leur devoir sacré, devenant le regard vigilant au cœur de la nuit, en charge d'empêcher le retour d'un dieu, qu'ils pouvaient tenir dans le creux de leurs mains...

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