Titans et mythe d'Alarchton Myth in Le Cloître | World Anvil
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Titans et mythe d'Alarchton

Les Titans étaient les plus grandes formes de vie ayant jamais occupé l’Univers.

Elles furent formées lorsque la matière à l’intérieur de certaines galaxies commença à s’organiser et à s’ordonner pendant le Temps de la Synthèse, procédant des organismes biosynthétiques de plus en plus grands qui sont apparus à cette époque. Ceux-ci donnant peu à peu naissance à des « systèmes » de dimensions galactiques, d’abord très basiques, qui grandirent en complexité jusqu’à devenir effectivement vivants.

Ces « intelligences » galactiques accélérèrent alors leur organisation, et développèrent peu à peu de nouvelles facultés, comme celle de croître ou de se mouvoir. Extrêmement gourmands en énergie, les titans commencèrent à migrer d’un endroit à un autre. D’une certaine façon, les galaxies conventionnelles étaient pour eux la « flore » si eux étaient la « faune ». Sur le Cloître, les titans ne sont ni plus ni moins qu'une légende empreinte d'un mysticisme ancien, dont les sources sont à chercher dans les archives tenues par les anciennes IA qui auparavant contrôlaient la mégastructure. Bien qu'ils n'en aient plus conscience, les habitants du Cloître résident dans le cadavre ancestral d'un titan.

Cosmobiologie :

Les Titans sont des créatures vivantes constituées d’étoiles, de nuages de gaz et de matière agglutinée dont la taille est comparable à celle d’une galaxie. Le nombre d’étoiles qui les compose est plus ou moins équivalent au nombre d’atomes qui compose un micro-organisme, mais leur complexité est infiniment supérieure. Là où la circulation de l’information à la vitesse de la lumière serait bien trop insuffisante pour permettre une vitesse de « cognition » et de réaction suffisante à cette échelle pour une telle créature, ils bénéficient d’une propriété stupéfiante : l’existence d’un réseau de particules en intrication qui « téléportent » instantanément cette information à travers tous les éléments constitutifs du titan, lui permettant une réaction métabolique lente mais toutefois exploitable.

Contrairement aux galaxies conventionnelles, les titans sont relativement denses, mais leur répartition de la matière est plus homogène. La plupart d’entre eux ont néanmoins un cœur dense constitué d’un trou noir super-massif qui servirait de « centre cognitif » stockant les monstrueuses quantités d’information émanant du corps du titan. Pour les titans, l’apparition de trous noirs quand certaines de leur « cellules » -ou systèmes stellaires- entrent en collision est similaire à un cancer et peut avoir des conséquences néfastes. L’organisation de la matière qui a lieu au sein des titans produit des conditions stables et durables durant toute la vie de la créature pour les systèmes qui en font partie, et aussi sont-ils propices à l’apparition et au maintien de la vie sur les planètes de leur système. Il semblerait même que certains titans soient activement « promoteurs » de la formation de la vie, et ajustent la composition de leurs cellules stellaires pour favoriser de telles conditions.

Si le débat existe perpétuellement sur le degré d’intelligence ou de conscience atteint par les titans, il est néanmoins certain qu’ils agissent selon un ensemble de « principes » cryptiques qui échappent encore aux êtres vivants conventionnels. Il est statistiquement connu que les espèces apparues sur un titan sont bien plus susceptibles de développer un haut niveau de technologie et d’intellect.

En revanche, le déclin et la mort d’un titan peut causer un effondrement colossal de ses cellules les unes sur les autres, ou au contraire une lente « explosion » dissipant et refroidissant très vite le cadavre gargantuesque dans le vide spatial. Dans les deux cas, ce changement mène souvent à la destruction totale des civilisations qui s’y étaient établies.

Résumé

Alarchton était un poisson minuscule né sur une planète oubliée en des temps imémoriaux.
 Alarchton vivait au milieu de ses semblables dans les profondeurs obscurs des océans. Il était heureux, satisfait de manger le plancton à satiété près de lui. Parmi les siens, il était accepté et aimé, libre de choisir récif où s'abriter par tempête et toujours entouré de partenaires. Il vivait heureux, à voguer entre les algues et les courants. Il ne connaissait ni le besoin ni la souffrance, dans le monde bienveillant des tréfonds qu'il habitait.

Mais une nuit, alors qu'il s'était égaré bien plus haut que d'habitude en suivant un courant chaud, le petit poisson apperçut une lueur venant des hauteurs, que jamais il n'avait vue. Il pensa d'abord à une perle lumineuse, telle celles qui jonchaient le sol de la mer. Mais comment aurait elle pu remonter?
Croyant pouvoir s'en approcher, il nagea quelques brasses plus haut vers sa lueur. Mais elle restait hors d'atteinte.
 Alarchton nagea alors plus haut. Mais encore, la perle lui échappait.
Il s'en fut alors plus haut qu'il n'était jamais allé, plus haut que quiconque n'était jamais allé. Autour de lui le monde se fit de plus en plus clair et lumineux, la perle plus grande, mais toujours inaccessible. Au fur et à mesure qu'il s'élevait, l'eau lui semblait moins lourde. Finalement, premier entre tous, Alarchton gagna la surface.

Pendant les quelques instants qu'il put se maintenir au dehors, il contempla pour la première fois l'Etoile. Il fut stupéfait par sa beauté. Il était ébloui par l'oeuvre d'Union qui avait arrangé le ciel, par la radiance tombée des nues et par l'infini de ce qu'il ignorait. De cette vision fatidique, Alarchton regagna les profondeurs marqué à jamais. Là où il avait vu la lumière et la grandeur, son monde était étroit et sombre et froid et pesant.

Autour de lui, tous les poissons et les créatures de l'océan semblaient inconscientes de leur ignorance. Quand Alarchton conta ce qu'il avait vu à la surface, on le traita avec incrédulité. Puis, ce fut avec méfiance. Même Andachton, le jeune frère du petit poisson, ne comprenait pas la passion de son aîné. Qu'est-ce que pouvaient bien apporter à ceux des tréfonds les lueurs du ciel? Après tout, si on ne pouvait pas s'en nourrir, quel importance pouvait-ce bien avoir? Une mer où l'on ne peut nager, à quoi donc est-elle bonne? Lhamu, le plus grand des monstres marins et le seigneur sans partage des océans, moqua Alarchton. Lui pourait bien se dresser jusqu'à l'Etoile, et que de sa hauteur elle n'aurait rien de bien impressionnant.

Mais Alarchton ne pouvait se satisfaire de cette étroitesse d'esprit. Courroucé par l'inconscience de ses semblables, frustré de sa condition, il devint aigri. Un jour qu'ils se disputaient, Alarchton dévora Andachton, le seul peut-être qui était encore plus petit que lui-même. Il l'avala en une bouchée. Brûlant de la lumière d'Union, Alarchton avait évaporé en son coeur toutes les larmes de compassion. Mais de ce méfait il grandit.

Il n'en fallut pas plus pour qu'Alarchton réalise qu'Union venait de lui ouvrir la voie vers le ciel. Vorace, Alarchton entreprit alors de dévorer tous les poissons plus petits que lui. D'abord, les êtres les plus insignifiants, qu'il pouvait à peine voir de ses yeux. Et il grandit.

Bientôt, il avalait des créatures marines qui n'auraient avant pas pu le voir de leurs yeux. La peur gagna l'océan, alors qu'Alarchton en avalait tous les poissons. On se souleva. On essaya de le vaincre, de le trainer vers les profondeurs pour que jamais il n'en réchappe. Mais les yeux d'Alarchton brillaient de la lumière d'Union, et cette lumière était celle des étoilee. Du plus profond abysse il remontait sans cesse, et chaque fois, il grandissait.

Le jour vint ou Lhamu fut le dernier habitant de l'océan. Enragé par les actes d'Alarchton, il lutta contre lui des années durant. La lutte des deux créatures provoquait raz de marée et inondations sur la terre, vortex et éruptions volcaniques dans les tréfonds. La dévastation faisait rage sur la planète. Mais Lhamu ne fut pas victorieux. Epuisé par des années de lutte, le monstre marin qui avait reigné depuis toujours sur les océans fut dévoré par Alarchton. Et il grandit.

Il grandit tant et si bien qu'il put avaler l'océan tout entier, et bientôt, se tourna vers la terre ferme, dont il avala sans effort les animaux terrifiés et les arbres impuissants. Quand il ne resta rien à dévorer, Alarchton tourna a nouveau ses yeux vers le ciel. Toujours aussi belle, l'Etoile était toujours aussi lointaine.

Alors Alarchton entreprit de dévorer le sol. Dévorer les montagnes, les déserts, les glaciers. Il avala les volcans, les falaises, les cavernes des siècles durant, avec une patience infinie. Et il grandit.
 Il fut bientôt si grand que la planète dévorée commença à tourner autour d'Alarchton. Bientôt, il n'en resta plus un grain de sable, plus une poussière ni une goutte de rosée. Et Alarchton s'en fut alors à travers ciel vers l'Etoile.

De sa place dans la nuée, Alarchton put alors voir bien plus d'étoiles qu'il n'en pouvait soupçonner l'existence, toutes si lointaines alors qu'il flotait dans l'océan du néant. Mais il lui fallait encore grandir pour pouvoir espérer en approcher la beauté.
 Aussi Alarchton entreprit de dévorer les lunes et les planètes sur son passage. Et vint le jour où Alarchton fut assez grand pour dévorer l'Etoile. Il fallu si longtemps à Alarchton pour avaler un astre si grand, que peut-être il oublia pourquoi il avait ainsi ravagé son entourage. Mais jamais il ne cessa son gargantuesque festin.

Depuis, Alarchton, le poisson mangeur d'étoile, navigue à travers l'espace à la recherche de son prochain repas, obnubilé par la lueur des étoiles et à la recherche d'Union, qu'il ne trouvera jamais tant qu'il n'aura pas avalé l'Univers tout entier.


Base Historique

Les Titans se sont formées lorsque la matière à l’intérieur de certaines galaxies a commencé à s’organiser et à s’ordonner sous l’influence ordinatrice des civilisations de Tier 10 biosynthétiques. Ces civilisations, qui constituaient déjà des écosystèmes conscients, donnaient peu à peu naissance à des « systèmes biologiques », d’abord très basiques, qui grandirent en complexité jusqu’à devenir effectivement vivants. Ces intelligences galactiques accélèrent alors leur organisation, et développent peu à peu de nouvelles facultés, comme celle de croître ou de se mouvoir. La seule chose certaine est qu’ils sont apparus vers la fin du temps de l’essor et avaient plus ou moins tous disparus à l’époque du temps d’Union. A l’échelle de l’âge de l’Univers, l’Era Titanica est plutôt courte, mais ses conséquences furent gigantesques.

Les Titans ont existé entre le Temps de la Synthèse, en 2.7*1010A, et le Temps Negentropiste, en 12*1010A.

A cette première apparition suit rapidement la période dite de Prédation Titanesque initiée en 2.7*1010A, qui a vu les Titans prédateurs assimiler leurs congénères dans des événements d’échelle intergalactique gigantesques.

L’apparition des Titans permit ensuite le retour d’espèces non biosynthétiques après l’effondrement de ce modèle, dans une période entre 3.2*1010A et 3.5*1010A, dans ce qui est connu comme le « Rebond Titan ».

Meredis, le Titan errant, apparaît en 3.85*1010A, peu avant l’isolement soudain du supercluster Laniakea dans ce qui semble être l’aboutissement de sa prédation titanesque en 3.9*1010A.

Lors du Troisième Cycle de la destruction, entre 6.3*1010A et 7*1010A, une partie des titans du supercluster Shapley devint prédatrice, y causant de grands bouleversements.

L’ère des titans vient finalement à sa fin entre 10.1*1010A et 12*1010A, sous l’influence des Negentropistes, des IA ayant atteint une singularité et entreprenant de ralentir les effets de l’expansion de l’Univers. Le titan de Kherion est l’un des derniers à disparaître.

La légende d'Alarchton est bien entendu sans vérité historique, et elle comporte une contradiction temporelle majeure. Chronologiquement, Union n'a pu exister que parce que les titans sont apparus, et non l'inverse. La confusion vient du fait du statut de divinité universelle d'Union, dont il est souvent acquis qu'il est le créateur de toutes choses. Toutefois, la légende situe relativement correctement l'émergence des titans comme une événement cosmologique lent. Par ailleurs, l'image d'un poisson dévoreur d'étoile, si elle n'a aucune pertinence biologique, est néanmoins une description adéquate du comportement apparent des titans, qui puisent leur énergie des astres qu'ils assimilent en traversant le vide spatial.

De façon intéressante, la légende aphéride inspirée par Alarchton contient un fond de vérité en cela que la destruction du monde natal de l'espèce est bien le résultat des actes de mâles aphérides, mais à une époque où l'espèce n'avait pas encore convergé et où mâles et femelles étaient ainsi deux espèces distinctes.

Diffusion

Le mythe d'Alarchton est la plus célèbre de ces légendes, mais il en existe presque une pour chaque religion, laissant supposer que quelque part, elles remonteraient jusqu'au temps des titans eux-mêmes. Cette légende fait partie des mythes les plus connus du Cloître, aux côtés de ceux abordant le Cataclysme, Union, le conflit Deviien ou encore le Behemoth. Contrairement à ces autres mythes, celui d'Alarchton aborde un aspect cosmologique dont les habitants de Havre ne peuvent que très indirectement faire l'expérience, les titans étant à une échelle incommensurable par rapport à la leur.

De nombreux mythes titanesques parlent d'une entité semblable à un monstre marin aux dimensions impossibles qui transporterait dans son ventre le Cloître, l'ancien Behemoth et les étoiles autour. Ils tirent leur origine d'une part de légendes et d'histoires plus antiques. D'autre part, les légendes des populations de Havre y mélangent des notions scientifiques contenues par les archives IA qui permettent de substantifier l'existence d'un titan dans lequel se situe le Cloître.

Toutefois, cette image mentale les plaçant au coeur d'un organisme immense façonne leur paysage mental de l'Univers, peuplé de créatures gigantesques à l'appétit insatiable. Depuis des millénaires, les peuples de Havre ont perdu leur contact avec les étoiles, et ne peuvent qu'admirer avec envie le récit du petit poisson qui s'est affranchi de sa prison aqueuse.

Variantes & Transformations

Certaines Arch-IA auraient formulé l'hypothèse que la légende d'Alarchton aurait été véhiculée par le véritable titan dans lequel le Cloître est situé. Il aurait inscrit la légende dans l'imaginaire collectif des espèces qui l'habitaient, et ainsi peut-être que, d'une façon insoupçonnée, elle contiendrait une once de vérité.

D'autres variantes imaginent l'existence d'une race entière de créatures comme Alarchton avalant leur planètes au quatre coins de l'univers sous l'impulsion d'Union, qui les appelle pour le remplacer. Celles-ci identifient correctement le départ d'Union, et en cela sont de façon incidente plus "historiques".

La divinité supérieure célébrée par Alarchton diffère également logiquement selon les cultures et les religions. Les différences entre espèces sont également très marquées, particulièrement selon leur proximité à l'océan. L'image du poisson peut être ainsi transformée en celle du lézard ou de la souris, ou de toute autre petite créature familière de l'espèce.

Dans une variante aphéride, Alarchton est même un mâle minuscule de l'espèce qui aurait causé la fin de leur monde natal.

Perception Culturelle

Là où le mythe est assez dépourvu d'affect dans la plupart des cas, il est bien plus négatif dans la culture aphéride où Alarchton est vu comme une incarnation du mal, de l'envie et de l'immodération. Ceci va de pair avec une certaine angoisse cosmique des aphérides, qui voient rarement l'espace comme un environnement bienveillant.

  Pour de nombreuses autres cultures, le mythe est aussi une façon de célébrer la beauté de l'Univers, et une mise en garde contre son immensité. Dans le langage courant, Alarchton est utilisé pour railler les ambitions démesurées ou l'obstination tenace d'un individu en dépit de la logique .

Dans la Littérature

La version la plus répandue du mythe d'Alarchton est celle mise en poésie vers la fin de l'âge d'or d'Espérance il y a près de 400 ans, et surtout sa modernisation en prose en -73 AE par un auteur neominid de race khetin, Murdag d'Olséphia. Alarchton dépeint une version étendue et remaniée du mythe en le transposant à échelle néominid. Conté du point de vue d'Andachton qui est ici le compagnon infortuné d'Alarchton, il insiste sur la lutte entre Lahmu et le dévoreur d'étoiles. Le texte explore les ravages de l'ambition et de l'hubris sur leur environnement, les montrant comme tout aussi aveuglés l'un que l'autre. Il a connu une grande popularité dans les cités de Down-aux, en particulier Espérance. Il a été traduit dans de nombreuses langues, et célébré pour son intense conflit psychologique.

Dans l'Art

Il existe d'innombrables représentations artistiques centrées autour du mythe d'Alarchton, mais parmi les plus célèbres, on retrouve un opéra dramatique aphéride (Le Crépuscule du Titan) ainsi qu'une chasse maritime arguil extrêmement dangereuse (Dévorer Lahmu).

Date de la Première Version
Era Titanica
Date des Événements
Temps d'Union

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