Besieged

Plot points/Scenes

Chapitre 1

L’aube se levait sur la forêt endormie qui scintillait comme couverte de diamant. La nuit avait été froide, le paysage était couvert de givre. Les oiseaux venaient juste de s’éveiller et gazouillaient gaiement.

Soudainement la paix des lieux fut rompue par un grand bruit d’éclaboussure. Un homme roux au bouc bien entretenu mais aux cheveux en bataille venait de vider au fossé le contenu d’une bassine. Ses manches retroussés étaient trempées et maculées de sang. Il s’arrêta un instant pour profiter du soleil naissant et respirer l’air frais, puis il retourna à l’intérieur de sa boutique. Cette dernière portait l’enseigne des chirurgiens-barbiers et se nommait le « Poil Follet ».

Un observateur extérieur aurait pu croire que le barbier effectuait les préparatifs matinaux pour accueillir ses premiers clients mais il n’en était rien. Skellig n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Elle achevait juste sa grande opération de nettoyage. Les murs des lieux avaient été témoins d’un sordide meurtre et elle venait d’en faire disparaître les dernières traces. Il ne lui restait plus qu’à se revêtir d’une tenue propre et l’affaire serait bouclée. Seul des ossements bien cachés au fond de sa valise resteraient pour témoigner.

Elle était en train de passer un coup de peigne dans ses cheveux quand la clochette de l’entrée retentit. Elle soupira. Une voix d’homme s’éleva dans l’entrée.

« Oh Bonjour ! Quel endroit charmant. Je suis vraiment désolé d’arriver d’heure si matinale… vous ne devez pas encore être ouvert ». Skellig soupira, les gens et leurs questions.

« Mais voyez-vous, j’ai un rendez-vous Très Important. Vraiment très important et qui me tiens à cœur et j’aimerai vraiment être IMPECCABLE ! » L’étranger avait une voix enjouée et bondissante, passant parfois d’un murmure à un éclat. Son arrivée n’arrangeait pas Skellig. Elle n’avait pas prévu de prendre de client ce matin. Son remplacement finissait aujourd’hui et Gaétan Longuet le propriétaire devait récupérer ses clés d’ici quelques heures. Tant pis. il était parfois plus facile de contenter un patient/client que de se prendre le bec pour lui expliquer que « oui en effet la boutique n’était pas ouverte ». Choisissant la facilité elle prit la parole « Bien sûr ! J’arrive dans une seconde » dit-elle en forçant sur sa voix afin de dissimuler sa vraie nature.

« Absolument MAGNIFIQUE ! Si ça ne vous dérange pas je vais m’installer » Elle entendit les pas s’éloigner vers la seconde salle. Elle finit de se coiffer, noua son foulard avant d’aller rejoindre son client.

Chapitre 2

A peine rentrée dans la salle Skellig se figea. Un observateur extérieur aurai pu croire qu’elle était interloquée devant ce client totalement chauve et imberbe, mais Skellig étant une personne ouverte d’esprit elle n’aurait pas été choquée par ce fait.

« OHhhhhhhh ! Jolie ! Très jolie ! Je m’attendais à une femme ou à un gros chat. » L’homme s’était levé d’un bond pour s’approcher d’elle. Instinctivement elle avait reculé et porté la main à son rasoir. Ayant vu le geste il avait modéré ses ardeurs et avait présentés ses mains paumes ouvertes pour calmer le jeu. « Ouuuu !! Le gros chat n’a pas que des griffes virtuelles. J’aimerais mieux que vous posiez ça. Je n’aime pas trop voir ce genre de chose dans les mains d’un médecin. » Skellig ne bougea et ne répondit pas. Son corps était tendu, tous ses sens en alerte. Ses cœurs pompant un sang chargé d’adrénaline.

« Ok ….! Plan numéro deux ! » L’homme tira de la poche intérieure de sa veste un petit tube noir qui aurait pu passer pour un crayon et le pointa vers Skellig. Comprenant le message elle posa son coupe-chou sur un meuble et s’éloigna de ce dernier en croissant les bras. Le crayon regagna la poche intérieure et l’individu s’approcha de la jeune femme pour l’observer de plus près. Cette fois elle ne recula pas.

« Plutôt du bon travail pour un amateur. Je n’aurai pas utilisé cette colle pour la barbe, mais le résultat ne reste pas mauvais. Je vous donnerai de la documentation si le domaine du faux semblant vous intéresse ! ». Il fit une pause attendant une réponse. Skellig encore une fois préféra garder le silence. Ce n’était pas la première fois qu’ils se rencontraient et comme à chaque fois elle ne savait pas si elle avait affaire à l’agent de la CIA Kappa Chi ou au Time Lord renégat connu sous le nom du Maitre. La dernière fois qu’elle l’avait vu il était propriétaire d’un bateau se nommant le Black Bolt.

« Hummm ? La petite Malmooth vous aurait-elle mangée la langue ? » Un point sensible ! Même si rien ne s’était passé, elle rougit devant l’insinuation, ce qui eut l’air de l’amuser. « Il y a toujours deux façon de faire, comment tourner ça dans votre domaine d’expertise. AH ! La façon des neurochirurgiens et la façon des orthopédistes. La méthode délicate ou la méthode efficace. »

Si elle était persuadée d’avoir en face d’elle un agent de la CIA elle aurait parlé, mais son instinct lui hurlait que le Master agissait pour son propre compte et non pour celui de Gallifrey. Si elle commençait à discuter elle savait qu’il arriverait à l’entourlouper, elle préférait donc garder le silence. Tant pis pour les conséquences, Gallifrey passait avant.

« Bon très bien ! » dit-il en plaquant ses mains l’une contre l’autre. Il regagna le fauteuil et s’assit, son regard fixant Skellig. Un instant elle se détendit et reprit sa respiration Le répit fut de courte durée. Une sensation qu’elle avait déjà expérimenté à Cuba envahit son esprit. Peu à peu elle perdait pied, perdant le contrôle. Elle tenta de lutter mais ses efforts étaient vains. Heureusement que la CIA l’avait entraînée pour résister à ce genre de chose... Le pire était qu’elle savait que son adversaire ne se forçait pas. Sentant son esprit sur le point de lâcher, elle utilisa la seule option qui lui restait. Elle arrêta ses cœurs.

Le Master fut surpris de voir le barbier s’effondrer d’un seul coup. Il savait que le psychique n’était pas le terrain de compétence de l’agent Fregoli, mais de là à faire un malaise. Tout ça était Très très décevant. Il fut tenté de s’en aller comme il était venu, il avait déjà perdu suffisamment de temps. Toutefois il s’agenouilla pour prendre le pouls de sa victime, il n’avait pas forcément envie d’attirer l’attention de la CIA sur son passage au « Poil Follet ». Ce dernier était complètement inexistant. Hé bien si cette Time Lady avait assez de volonté pour arrêter ses cœurs il devait être possible d’en tirer quelque chose.

Chapitre 3

Skellig reprit connaissance dans une salle totalement blanche. Il lui fallut quelques secondes pour réaligner dans l’ordre les éléments de la journée mais finalement tout lui revint en mémoire. Elle n’eut pas le temps de se relever que le Master venait d’apparaître.

« Avant que nous ne commencions quoi que ce soit d’autre ! Est-ce qu’à tout hasard vous avez un bon niveau en ophtalmologie, j’aurai besoin d’une petite formation. »

Ne voyant pas d’échappatoire cette fois-ci, elle lui répondit.