Bad Blood Plot in Doctor Who Alternate Universe | World Anvil
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Bad Blood

Skellig, sous la couverture de Gabriel Delval, barbier-coiffeur, doit assassiner le baron Hübscherbruder...

Plot points/Scenes

CHAPITRE 1 :

Dans sa salle de bain, Skellig essayait de coiffer sa chevelure inhabituellement courte et rousse. Elle avait troqué son équipement médical contre du matériel de coiffure. Elle commençait à manier plutôt bien les colorations mais elle avait toujours du mal avec les coupes, surtout sur elle. Elle aurait presque préféré passer une journée de garde aux blocs plutôt que d’avoir à se battre avec ses propres cheveux. Ils étaient de toute évidence aussi têtus que leur propriétaire. Elle soupira, pourquoi avait-elle accepté cette mission de la CIA … Pour ne pas arranger la scène, le poste radio qui lui tenait compagnie s’était mis à crachoter le remix glam rock du « Petit bonhomme en mousse » de Saint Vincent et les Grenadines. Elle changea de piste. Ça aussi elle se demandait comment elle l’avait accepté. Oh elle le savait, c’était la culpabilité… la culpabilité d’avoir perdu son coéquipier nouvellement régénéré et surtout la culpabilité de s’en être aperçu au bout d’une heure. Elle avait alors accepté d’être la batteuse du groupe de Danarasavael quand ce dernier était venu la trouver, son grand sourire étincelant aux lèvres.   Mais pour en revenir à la CIA, un de leurs agents avait pris contact avec elle lors de son retour sur Gallifrey. Ils avaient détecté la trace d’un des « Barons de la pestilence » vers le XVIIème siècle sur terre. La piste était extrêmement précise au kilomètre et à la semaine près. Leurs services de renseignement avaient fait un travail remarquable. Si elle acceptait la mission un « rôle » avec des faux papiers lui serait fourni. L’objectif était simple : faire disparaître définitivement le Baron. La mission lui avait été proposée car elle était un agent «  capable et discret »…. et qu’après tout, la prévention était aussi du domaine des médecins. En effet les Barons de la pestilence étaient des voyageurs temporels qui faisaient profit sur les infections anciennes. Ils récupéraient des souches virulentes et depuis longtemps disparus, qu’ils revendaient à prix d’or à des terroristes ou à n’importe quelle personne assez fortunée voulant ce genre de jouet. Le plus triste était que les individus qui se procuraient ces pathogènes n’osaient souvent pas s’en servir et les gardaient sous triple verrous. La majorité des dégâts étaient créés par les Barons eux-mêmes lors des démonstrations « Tupperware » pour inciter leurs clients à l’achat. Skellig était intervenue à de nombreuses reprises en tant qu’humanitaire pour tenter de limiter le carnage, mais certains essais « d’échantillons » s’étaient soldés par la destruction de colonies voir de lunes entières. Comme tous ses confrères elle détestait copieusement la Baronnie. Elle avait accepté la mission sans hésiter, surtout que le gantelet ne semblait pas capter de nouvelle activité temporelle.   Les détails concernant sa couverture lui avait été communiqués. Elle, non Il s’appelait Gabriel Delval, il était un chirurgien-barbier itinérant. Gaétan Longuet l’avait embauché pour le remplacer pendant une semaine, le temps d’aller rendre visite à un frère malade. Elle avait alors levé les yeux du texte et lancé un regard suspicieux à l’agent. Ce dernier lui avait assuré qu’il n’y était pour rien. La CIA s’était contentée d’explorer la zone afin de trouver un « poste  vacant ». Suivant les besoins, ils trouvaient l’agent en conséquence. Toujours suspicieuse, elle poursuivit sa lecture. Le frère semblait souffrir de ce que les locaux appelaient le « crabe ». Pour une fois la CIA semblait dire vrai. Ils n’auraient pas pris le risque d’exposer un individu à un cancérigène juste pour créer une opportunité. La mission était claire et bien définie, on l’enverrait sur place via un Time Ring dans une semaine. En attendant elle allait être formée au b.a.-ba du métier de barbier-chirurgien. Elle maîtrisait déjà la partie chirurgicale. L’agent fit la remarque en riant qu’il était plus facile d’effectuer l’apprentissage dans ce sens que dans l’inverse. Seule devant son miroir à une heure du départ, elle en doutait.  

CHAPITRE 2 :

Elle avait Enfin ! réussi à se coiffer comme elle le souhaitait. Elle se devait de bien présenter si elle voulait appâter le client. Partie deux de la préparation : la fausse barbe et le maquillage. Par rapport à la coiffure c’était un jeu d’enfant ! Au final si on ne lui demandait pas de faire des choses précises derrière sa tête avec un miroir dans une main et des ciseaux dans l’autre, ça allait plutôt bien. Son Chamelon Circuit en panne, elle avait ressorti son modulateur de voix. Elle s’en servait avant, avec son « reflet » pour ne pas avoir un timbre trop aberrant par rapport à son apparence. Son modèle était formé de deux petits disques chacun pourvu d’une aiguille très fine. Il suffisait de les installer à proximités des nerfs récurrents. Suivant le réglage l’appareil augmentait la stimulation des nerfs via les aiguilles-électrodes, permettant de contrôler les cordes vocales indirectement. Il était possible d’implanter le dispositif sous la peau en cas de mission prolongée. Elle alluma l’appareil puis essaya sa voix jusqu’à trouver la bonne fréquence, passant par moment des trilles de la chanteuse d’opéra au profond trémolo d’un chanteur de métal à l’agonie. Enfin elle trouva celle qu’elle cherchait, douce et grave comme une berceuse. Si ses clients pouvaient dormir, ça l’arrangeait, elle n’avait pas particulièrement envie de discuter avec eux. Satisfaite du rendu du visage, elle sortit de la salle de bain pour s’habiller. Sa tenue était posée sur son lit à côté d’une tenue matelassée. Elle avait réussi à négocier sa fabrication express par Tourmaline Lavaliere, une couturière gallifreyenne qu’elle connaissait bien. Elle était destinée à apporter un peu de volume et de muscle sa carrure. Elle était un peu trop fine pour passer pour un homme et le dispositif permettait de masquer sa poitrine. Elle avait dessiné les plans pour que le rendu soit au plus proche de l’anatomie humaine. Elle la revêtit, puis passa une chemise blanche dont elle retroussa les manches. Puis un veston de velours marron assorti à son pantalon vint compléter la tenue. La « muscle suit » donnait juste l’effet désiré, assez de présence pour ne pas avoir l’air d’être maladif. Afin de dissimuler les électrodes du Vocodeur elle nouât un foulard bleu à son cou. Le rendu était plutôt bon. Elle attrapa sa veste qu’elle jeta sur son épaule. Elle n’en avait pas besoin pour le moment ayant suffisamment chaud. Elle tendit la main pour attraper son molecular printer, mais se rappela que la CIA lui avait interdit de le l’emmener sur cette mission. Elle n’en avait pas besoin mais le fait de l’avoir la rassurait. Et cette fois pas question de tricher, elle n’avait pas une armure de sontaran pour le stocker discrètement. Par contre elle avait réussi à négocier un plan d’opium génétiquement modifié produisant du sulfentanyl au lieu d’opium. Si sa mission devait se terminer par un assassinat, elle voulait au moins avoir l’impression d’exercer son métier de chirurgien convenablement. Les opérations sans analgésique, plus proche de la boucherie que de la médecine, très peu pour elle ! Sa plante et sa veste dans un bras et sa mallette de barbier dans l’autre, elle sortit de son appartement pour se diriger vers la baie d’embarquement. Elle était prête !  

CHAPITRE 3 :

Au détour d’un couloir elle croisa une belle Time Lady habillée à la mode victorienne. Son irruption soudaine avait fait sursauter la demoiselle, qui une main sur ses cœurs la regardait les yeux écarquillés. « Excuse-moi Natrish je ne voulais pas te faire peur ! Je suis désolé je dois m’en aller, je vais être en retard. » Dit Skellig en jetant un œil à la montre à gousset loger dans la poche de son gilet. Natrish qui avait fait un pas en arrière affichait une mine perplexe, visiblement elle ne l’avait pas reconnu. C’était plutôt bon signe. Puis son regard s’illumina comprenant à qui elle avait à faire. Skellig lui adressa un clin d’œil et mit son doigt sur ses lèvres avant de tourner les talons, poursuivant sa route. Elle arriva enfin au point de rendez-vous. L’agent qui l’avait recruté l’attendait déjà. Elle présenta son poignet tout en lui lançant un «  allons-y » enthousiaste.

CHAPITRE 4 :

Maintenant qu’elle était habituée à voyager en TARDIS, le retour au Time Ring était rude. L’air froid et brumeux d’un matin de novembre recouvrait la forêt dans laquelle elle avait atterri. Elle s’appuya contre un arbre afin de reprendre son souffle. La sensation de nausée qui l’envahissait finit enfin par refluer. De nouveau en pleine possession de ses moyens, elle prit la route vers le village français où Mr Longuet l’attendait avec impatience, pressé de partir dans son fiacre. La visite du local et le passage des clés du « Poil Follet » (une expression désuète signifiant barbe naissante) fut rapide, visiblement la situation de son frère avait dû se dégrader. Une fois seule, elle inspecta l’atelier plus en profondeur. Un petit paravent séparait le comptoir du lieu de travail, offrant une certaine intimité. Une cheminée située dans la zone de coiffage permettait une température confortable pour les clients aux cheveux humides. Sur le pan du mur adjacent, une fenêtre donnait sur un jardinet privé ou poussait quelques fleurs et herbes médicinales. Et pour finir, d’immenses bassines de fer étaient stockées dans un coin de l’atelier, elles devaient servir aux préparations médicinales et à la lessive. Parfait ! Vraiment parfait ! Un endroit discret et en bordure de village : au « Poil follet » personne ne vous entendrait crier. Elle installa sa plante sur le comptoir et commença à disposer son matériel dans la pièce. Il était bientôt neuf heures, les premiers clients allaient arriver.  

CHAPITRE 5 :

La journée se déroula sans encombre, hormis quelques petites frayeurs sur des coupes femmes un peu complexe pour son niveau, mais elle réussit à contourner les difficultés avec ingéniosité, utilisant les ressources à sa disposition. Une ou deux fleurs dans une chevelure et les belles étaient ravies. Skellig espérait qu’elles n’allaient pas lui faire trop de publicité. Le reste des clients avait demandé des choses relativement simples qui étaient dans ses cordes et le seul acte médical qu’elle avait réalisé était une saignée. C’était quasiment la seule thérapie de cette période, elle désapprouvait le geste hormis pour quelques indications comme l’hémochromatose, mais ce n’était pas son rôle de réformer la médecine. Gallifrey allait lui taper sur les doigts sinon. Elle n’avait pas réussi à glaner d’information sur le Baron. Il ne devait pas être encore arrivé. La journée bien entamée et les clients rentrés chez eux, Skellig fermât la boutique et alla faire une virée à la taverne du coin. C’était souvent le meilleur lieu pour tirer des informations des locaux. Elle avait plutôt bien gagné sa journée, l’argent ne serait pas une limite. L’ambiance était plutôt festive à la « Joyeuse Ribaude ». La majorité des clients avait déjà bien entamé leur consommation et était d’humeur joviale. Elle s’installa au comptoir et demanda une bière. Elle n’approuvait pas forcement la consommation d’alcool mais avait fini par rejoindre l’avis de Dan : en milieu hostile, c’était toujours plus sûr que de consommer de l’eau. Des femmes aux décolletés profonds passaient dans les allées servant les boissons aux clients. Parfois elles s’entretenaient plus longtemps avec l’un d’eux et de l’argent passait sous la table. Une des serveuses attira l’attention de Skellig. Quelque chose clochait dans son apparence mais elle n’eut pas le temps de trouver d’où venait cette impression car un des clients lui sauta dessus. Il était excessivement content de la coupe qu’elle avait réalisé pour sa femme et lui offrit une tournée. Skellig le remercia poliment et échangea quelques formalités avec lui, essayant d’orienter la conversation vers des sujets l’intéressant mais sans succès. Ce ne fut pas la seule boisson qu’on lui offrit. La plèbe avait l’air plutôt contente de ses talents. Skellig devina vite qu’en réalité c’était une excuse pour engager la conversation afin de prendre des nouvelles du monde extérieur, les étrangers étaient rares dans ce bout de pays. Elle essayait de garder les idées claires mais le breuvage commençait à faire ses effets, et il était plus chargée en alcool que ce qu’elle avait initialement évalué. Entre deux conversations elle essayait de retrouver la serveuse mais sans succès. Sentant qu’elle commençait à être un peu trop éméchée pour son bien et que les personnes en ces murs ne lui apporterait pas plus d’information, elle prit congé. L’air frais lui fit du bien, même si la tête lui tournait toujours. Quelle bonne idée elle avait eu ! Surtout qu’elle savait pertinemment qu’elle ne tenait pas la boisson. Elle n’avait plus qu’à rentrer, se poser une perfusion de sérum phy supplémenté de 4 grammes de zophren et d’essayer de dormir. Un mouvement sur le côté lui fit lever la tête. Mauvaise idée de bouger aussi vite avec un cervelet baignant dans l’-OH. Une voix douce est féminisme retentit : « Vous avez besoin d’aide, monsieur Tha ? » c’était la serveuse que Skellig cherchait des yeux désespérément. « Oh ne vous inquiétez pas ! Juste un poil éméché. » Dit-elle le sourire aux lèvres en frisant sa moustache entre deux doigts. C’était définitif, la sobriété lui allait mieux. Elle n’arrivait toujours pas à mettre le doigt sur ce qui la chagrinait dans son apparence, il fallait qu’elle gagne un peu de temps en sa présence. « Avez- vous fini votre service ? » « Si monsieur souhaite m’embaucher, oui. » Skellig fronça les sourcils interloquée par la réponse. « Je voulais juste vous proposez de vous raccompagnez chez-vous si jamais votre travail était fini. Il commence à se faire tard. » « Oh ! J’habite à l’étage du bar. » Elle marqua une pause, hésitante. « Mais si vous pouviez m’héberger chez vous, je serais rassurée. L’endroit n’est pas sûr. Il me fait peur, Tha ! » Souffla-t-elle d’une voix paniquée. Cela faisait deux fois, qu’elle utilisait cette injonction. Skellig commençait à avoir une hypothèse en tête. Elle pencha la tête de côté pour regarder la femme du coin de l’œil. La façon dont se réfractait la lumière était anormale, la personne portait un reflet. Intéressant ! Par contre elle lui avait posé une question «  Euh ! Aucun problème ! Il y a de la place chez moi.» La serveuse fut initialement surprise puis ravis. Elle sauta au cou de Skellig avec un grand « Ces, merci ! Tha ! » Et l’embrassa sur la joue. Prise au dépourvu, Skellig se raidit immobile et tapota l’épaule de la jeune femme jusqu’à ce que celle-ci la lâche. « Euh .. bah euh ! J’habite par là. » La jeune étrangère accrochée à son bras, Skellig prit la route du « Poil Follet ».  

CHAPITRE 6 :

La première chose que Skellig fit de retour à l’atelier, fut de préparer du thé. Le meilleur remède contre les excès était l’hydratation. Son invitée l’attendait assise dans le fauteuil de coiffure. Elle avait un maintien guindé et n’osait piper mots. Le temps que l’eau soit frémissante, Skellig aménageât un petit salon en disposant deux bassines retournées, l’une ferait office de table basse et l’autre de siège. La bouilloire se mit à siffler, elle alla verser l’eau sur le thé. Elle servit une tasse à Cestha qui la remercia d’un sourire puis se servit avant d’aller s’installer en tailleur sur la deuxième bassine. Elle cherchait comment commencer la conversation mais à sa surprise ce fut sa compagne qui prit la parole. «  Ces, vous n’êtes pas d’ici. Personne ne boit ce genre de chose ici Tha » une remarque pertinente. «  Je dois avouer préférer le thé à l’alcool, j’ai pris goût au breuvage lors de mes voyages en Inde. Mais vous semblez encore bien plus loin de chez vous que moi. Vous êtes une Malmooth n’est-ce pas ? » Cette question sembla affoler la dame qui se mit à chercher des yeux un moyen de s’échapper ou une arme. « Ne vous inquiétez pas » reprit précipitamment Skellig, puis plus doucement « Je ne vous veux aucun mal. J’ai travaillé pour Torchwood, j’y ai rencontré quelqu’un comme vous qui ponctuait ses phrases avec son nom. Elle n’était pas née sur terre » C’était un mensonge mais souvent l’évocation de Torchwood parlait aux aliens locaux. Sa voix douce avait l’air d’avoir apaisé Cestha qui se détendit. Après cela il ne fut pas difficile de la convaincre de raconter son histoire. Lors d’un raid Ogron sur sa planète elle avait été faite prisonnière et vendue comme esclave. Elle avait été alors achetée par le Baron qui aimait s’entourer de races rares et élégantes. Elle était à son service depuis de nombreuses années. Elle avait décidé de s’enfuir avec d’autres captives le mois dernier lorsque le Baron était revenu en France pour profiter de vacances dans l’un de ses châteaux. Cestha avait trouvé du travail à la Joyeuse Ribaude ce qui lui avait permis de se dissimuler parmi les autochtones. Elle n’avait plus de nouvelles de ses amies. Elle lui raconta tous ce qu’elle savait sur le Baron, toutes les choses auquel elle avait assistée : les essais, les réunions, la récupération de souches, les cobayes, ses crises de colères... les violences... maintenant que les valves étaient ouvertes un torrent se déversait. Elle en oubliait les formules de politesse propres à sa culture. L’état de détresse de son invité raffermit la conviction de Skellig, elle n’aurait définitivement aucun remord lors qu’elle glisserait son couperet sous la gorge de sa cible. N’arrivant plus à endiguer les larmes par des phrases douces, elle finit par prendre la Malmooth dans ses bras. Celle-ci fini par s’apaiser. Elle aimait bien cette race, c’était un peuple doux et rigoureux. Un peu trop protocolaire pour elle mais il avait bon fond et était la gentillesse incarné. Elle était intervenue sur un conflit les opposants eux et les Trees of Cheem contre les Cybermens. Gallifrey avait envoyé une équipe massive pour faire pencher la balance du bon côté. Si ils avaient réussi à assimiler leurs technologies hybrides mécaniques et végétales, les Cybermens auraient presque pu toucher du doigt celle des TARDIS. Cette éventualité était impensable. Cestha était persuadée que le Baron était à sa recherche et que c’était une question de jours avant qu’il ne la retrouve. Skellig tenta de la rassurer lui disant qu’elle avait un plan. Elle tourna ses explications de façon à ce que Cestha pense que c’était elle qui l’avait convaincu. Elle allait se débarrasser du Baron. Mais pour ne pas attirer l’attention Cestha devrait prendre son apparence en utilisant son reflet. En son nom petit à petit elle répudierait les gardes et les servantes sous couvert de faux prétextes et de grandes crises de colère théâtrales. Une fois son empire déconstruit elle n’aurait plus qu’à disparaître dans la nature en créant la rumeur que le Baron était mort des suites une crise d’apoplexie. Elle réussit enfin à faire retrouver le sourire à l’alien en mimant les grandes crises de colère et en recherchant au plus profond de sa mauvaise foi pour illustrer ses propos. Elle arriva même à tirer un rire cristallin en répudiant un serviteur imaginaire car ses flatulences sentaient les épinards. «  Ces, Je ne sais comment vous remercier Tha. Ces, vous êtes un homme d’honneur, un vrai héros Tha ! Ces, je ne possède pas grand-chose mais je sais comment rendre un homme heureux et ce serait un honneur pour moi de vous rendre heureux Tha » Skellig prudente préféra demander ce que Cestha entendant par là. Quand elle entendit la réponse elle fut contente que son organisme ait épuré suffisamment d’alcool pour l’empêcher de répondre «  Ok ! ». Le rouge aux joues et extrêmement gênée Skellig marmonnât «  En réalité je suis une femme». Cela ne sembla pas gêné Cestha qui répondit joyeusement « Ces, je sais aussi rendre heureuse les femmes Tha ! » Au-delà de la gêne et ayant envie de se cacher sous terre Skellig marmonna une vague excuse incluant dans les mots intelligible « beaucoup de travail demain » puis après un temps de silence rajouta en bafouillant «  mais c’est gentil ». Toujours être polie, en toute circonstance.   Elles avaient été se coucher. Les deux femmes dormaient chacune de leurs côté, Skellig avait laissé son lit à Cestha. Elle s’était installée dans le fauteuil de coiffure sous des serviettes n’osant pas fermer l’œil de peur de retrouver la Malmooth dans ses bras.  

CHAPITRE 7 :

Le Baron ne tarda pas à faire parler de lui. Un de ses valets se présenta au « Poil Follet » demandant à Skellig d’annuler tous les rendez-vous. Il souhaitait réserver les lieux pour son maître toute la journée. Le Baron n’aimait pas attendre et détestait l’idée de passer après d’autres usagers. Bien entendu elle ne serait pas dédommagée de la perte de revenu engendrée par tant d’annulations et le Baron consentirait peut-être à la payer s’il était satisfait de l’hygiène du local et de la coupe. Et bien entendu il se présenterait à l’heure qu’il jugerait convenable. Skellig devenu un peu bravache depuis son excursion chez les Sycorax, lui demanda certes poliment mais avec une pointe tranchante dans sa voix « ce qu’elle avait à gagner à prendre en charge un tel client ». Le valet lui répondit sur un ton tout à fait naturel « la vie ». Elle calma son impulsivité pour ne pas vociférer le fond de sa pensée au serviteur et afficher un sourire de miel en répondant qu’elle/il était «  Heureux ! De recevoir la visite d’une personne aussi illustre ». Le valet la quitta. Afin d’annuler ses rendez-vous elle donna quatre sous aux gamins du coin pour transmettre le message et ses sincères excuses. Elle leur en donna dix de plus pour éloigner quiconque s’approcherai trop près de son salon. Après tout il ne fallait pas déranger le Baron, il n’avait pas l’air de vouloir se mêler à la population. Comme elle doutait que le Baron lui annonce l’heure de rendez-vous, elle s’occupa dans l’atelier. Elle avait eu la prévoyance de faire des réserves, se doutant qu’il arriverait à l’improviste. Cet homme avait plus de chance de s’étouffer avec un os de poulet qu’avec sa politesse. Dans les grandes bassines elle versa du vin, du vinaigre et des fleurs aromatiques. Elle agita sa potion avec un manche de balai et la mit à décanter dans l’arrière cour. Le Baron allait avoir un traitement de roi, le Mos Teutonicus était un rituel habituellement réservé aux grands seigneurs. L’air embaumant maintenant d’une douce senteur relevé qui était loin d’être désagréable. Elle pourvu la cheminé de bois, de paille et de mousse et alluma le tout afin de donner une température confortable à la pièce. Elle sortit quelques instants hors de sa boutique pour vérifier la couleur de la fumée s’élevant de la cheminée. Elle était d’un noir de suie. Sans un mot elle rentra à l’intérieur. Ces petites actions ne l’avaient pas occupé bien longtemps. Hyperactive de nature, elle avait déjà l’impression d’avoir attendu la journée entière au bout d’une heure. Après avoir fait dix fois le tour de l’atelier, remué trente fois sa préparation et tisonné tout autant la cheminée. Elle finit par s’installer au comptoir avec son coupe choux, qu’elle aiguisa inlassablement jusqu’à l’arrivée du Baron.  

CHAPITRE 8 :

Sur les coups de dix-sept heures un homme bedonnant aux yeux porcins se présenta à la boutique. Il ouvrir la porte d’un coup de botte. En un instant l’odeur de son cigare et de son parfum capiteux empuantit l’atmosphère. Il ne lui dit pas bonjour, il ne lui dit pas s’il vous plait. Il se contenta d’écraser son cigare dans son plan d’opium et de jeter sa cape à son vissage en lui crachant : «  Rase-moi à ras et fissa ! Pourriture de gueux ! Sinon c’est ta tête que je colle sur un poteau à l’entrée du village ! Elle ira tenir compagnie à l’autre putain. » Il s’assit lourdement dans le fauteuil de coiffure faisant craquer le bois de façon inquiétante. « Quel putain de trou à rat ! » Il cracha par terre. Skellig commença d’une voix douce à lui expliquer comment se positionner et surtout de ne pas bouger car son rasoir était tranchant. « Ferme-la ! Je ne te paie pas pour parler ! rase-moi et fous moi la paix avec tes discours de bonne femme. » Skellig obtempéra. Elle shampouina la barbe de son client délicatement. Quand il ne disait rien il était presque supportable. Malheureusement ce silence fut de courte durée l’homme reprit. « Tu veux savoir pourquoi je l’ai pendu la putain » Les cœurs de Skellig s’accélérèrent, elle espérait qu’il ne parlait pas de Cestha. « Par ce qu’elle pleurait, tu te rends compte de ça toi ! Une personne qui fait son travail en pleurant ! QUEL S… » Les mots moururent dans sa bouche en un borborygme. Et il leva vers elle un regard de bête affolé. Skellig lui répondit par un petit sourire accompagné d’un haussement de sourcil comme pour lui signifier « Oups, j’ai glissé » avant de changer totalement d’expression et de faire apparaître un petit majeur ensanglanté dans le champ de vision de son adversaire « Je plaisantais je l’ai totalement fait exprès ». Aucune parole n’avait été prononcée pendant l’échange. Le Baron essayer de lever sa main pour le porter à sa gorge mais il était trop tard elle retomba mollement. Son regard était déjà devenu vitreux. Toutes en essuyant le couperet contre son tablier, elle s’approcha de la cheminé pour y jeter du papier. La fumée initialement noire s’éclaircit pour finalement prendre une teinte blanche. Un nouveau Pape avait été élu. Elle espérait juste que Cestha soit toujours en vie pour recevoir son signal. Tranquillement elle réinstalla le Baron convenablement dans le fauteuil. Et tamponna l’hémorragie avec des serviettes spécialement achetées pour l’occasion. Puis elle reprit tranquillement son travail de coiffure comme si de rien n’était. Pour une fois elle prit la parole pour discuter avec son client.  

CHAPITRE 9 :

La Malmooth fit son apparition une trentaine de minutes après, Skellig venait juste de finir de coiffer le Baron. Cette dernière fut soulagée. Malgré les propositions hérétiques que la petite alienne lui avait faites, elle l’aimait bien. Et sa présence facilitait grandement ses plans. Skellig nouât un foulard autour du cou du cadavre afin de cacher la plaie béante qui traversait sa gorge. Elle avait coupé net la trachée et les deux carotides juste sous les cordes vocales. Elle aida ensuite Cestha à modifier son Shimmer afin de pouvoir scanner l’apparence du Baron. Skellig en profita pour changer les paramétrages des couleurs afin de redonner un peu de vie aux joues devenues translucides. Un problème persistait la voix douce et cristalline de Cestha ne collait pas du tout avec sa nouvelle apparence. Le problème fut vite résolu grâce au modulateur de voix. Il fut dur de calmer l’hilarité de la Malmooth lors des essais pour trouver la bonne fréquence, depuis qu’elle se savait libre elle avait retrouvé sa joie de vivre. Son rire était vite communicatif. Les préparatifs finis, il était temps pour le nouveau Baron de quitté l’atelier. « Ces Je ne sais comment te remercier Tha ! » « Honnêtement ce n’est rien, je suis contente qu’il ne soit plus de ce monde. Un cancer de moins. Par contre si tu veux te faire passer pour lui oublie les Ces et les Tha , et aussi la politesse ! » « Mais oui bordel tu as raison ! » Elle lui administra un grande claque dans le dos « Avant de partir, j’aimerai bien prendre ton adresse le gueux ! Au moins l’histoire de te rendre ton vocodeur ! T'as l’air d’une tapette qui n’a rien dans le slip maintenant ! » Skellig ne savait pas si elle devait être effrayée ou rassurée par les talents d’actrice de Cestha. En tant normal elle n’aurait pas communiqué son adresse, mais elle préférer garder contact avec la Malmooth. L’histoire d’être sûre qu’elle n’ait pas de souci avec La Baronnie… et aussi pour la surveiller et être sûre qu’elle ne prenne pas goût au pouvoir et remplace le Baron trop à cœur. Elle griffonna une adresse sur un bout de papier qu’elle tendit à sa compagne. Cestha le prit avec un clin d’œil avant de récupérer sa cape d’un grand geste faisant tomber le plan d’opium au passage. Sans s’excuser elle s’en alla en ouvrant la porte d’un coup de pied.   Il ne lui restait plus qu’à faire disparaître le corps. Son choix c’était arrêté sur une vielle technique que lui avait apprise un hospitalier lors des croisades : Celle du Mos Teutonicus. Cette pratique consistait à faire disparaître les tissus mous entourant le squelette pour ne récupérer que celui-ci. Elle avait beaucoup été utilisée pour rapatrier les ossements de rois ou de grands seigneurs tombés au combat. Saint Louis et Phillipe III avaient été « embaumés » de cette manière. La technique était simple, le cadavre était démembré et éviscéré puis bouilli jusqu’à ce que la chair se détache des os dans un mélange de vin et d’aromates. Skellig passa la nuit aux fourneaux à surveiller son macabre mélange. Au petit matin elle put enfin récupérer les ossements entièrement dénudés. Elle rangeât soigneusement le squelette dans sa malle. Si jamais Gallifrey voulait vérifier que la bonne personne était décédé ils avaient assez de matériel pour mener une analyse génétique. Elle arrosa le jardin avec le contenu des baquets. Un peu d’engrais ne leur ferait pas de mal à ces pauvres plantes rabougries. Elle nettoya les lieux avec attention pour qu’il n’existe plus aucune trace de son forfait. Puis rangea ses affaires, sa semaine de remplacement arrivant à son terme.  

CHAPITRE 10 :

Plus d’un an s'était écoulé depuis le décès du frère de Gaétan Longuet. Ce dernier était sur le point de partir en voyage de noces et cherchait à nouveau un remplaçant pour prendre sa place au « Poil Follet ». La dernière personne à qui il avait eu recourt avait laissé un bon souvenir au village. Il avait désespérément essayé de recontacter ce Gabriel Delval qui avait tant plu aux dames par sa sensibilité, mais ce dernier était introuvable. Il semblait s’être évaporé de la surface de la terre. Le gentleman avait dû retourner en Inde, ce pays dont il parlait tant. En tout cas, Gaétan ne savait pas ce qu’il avait fait au jardin. Il n’avait jamais été aussi magnifique qu’en ce début de printemps.
Plot type
Nouvelle

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Cover image: The Barber by WinPics

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