A Crusader for a Lost Cause - 10 - Trick or Tea ?

CHAPITRE 10 :

Il devait le reconnaître, avoir pris un bain chaud lui avait fait du bien. Il ne savait pas ce que Gallifrey manigançait mais il ne les laisserait pas reprendre les plaisirs qu’il arriverait à leur arracher.
Il n’avait nullement confiance dans les servantes dépêchées par la Dame Rose, mais fini par accepter de se laisser coiffer et habiller. Il en profita pour essayer de glaner quelques informations et apprit enfin le nom de sa « bienfaitrice » Lady Vanana. Il essayât ensuite d’orienter la conversation sur la Tea Party. Savoir à qu’elle sauce il allait être mangé lui permettait d’élaborer un embryon de plan. Malheureusement, il ne récoltât que des platitudes de gamines excitées.
Les vêtements qu’on lui remit, après les avoir ajustés, était de bonne facture. Du classique Gallifreyen. Ce n’avait pas le charme d’un costume trois pièces mais la coupe restait élégante. On l’avait laissé seul pour s’habiller, ce qui lui permit d’explorer rapidement. Malheureusement hormis le miroir et la chaise sur lequel étaient posés ses vêtements, le reste de la pièce au premier abord fastueuse, n’était qu’une décoration holographique. Il finit par abandonner et s’habillât. La Tea Party serait sûrement plus intéressante.

C’était...décevant ! Il avait beau chercher ce qui clochait en se regardant avec attention dans la glace, il n’arrivait pas trouver le détail responsable de son insatisfaction. La tenue tombait mal, faisant des plis à de nombreux endroits. Pareil pour la coiffure. Malgré la coupe classique et élégante cela sonnait faux. Dans le détail tout était bien. Mais l’impression globale donnait une impression imparfaite. Il avait vu des Gallifreyens de sexe masculin portant exactement la même tenue et eux n’avaient pas ce problème. Mais il n’arrivait pas à dire pourquoi et cela l’enrageait. Il se sentait ridicule. S’il avait pu en trouver la cause il aurait étayé un argumentaire pour faire un scandale. Mais la réponse lui échappait désespérément. Cela le rendait furieux d’autant plus qu’il savait que les gens se serviraient de ce détail pour le traiter en moins que rien. Alors qu’il était leur égal ! Même plus car lui avait eu le génie de dépasser sa condition.
On toqua quatre coups à la porte.
« Mon minou ça va ? » Vanana …. « Ça fait un moment que tu es enfermé là dedans. Tu ne fais pas de bêtise au moins ? Gallifrey a été clair avec moi si tu fais des vilaines choses ils te remettront où je t’ai trouvé et je ne pourrai plus rien y faire ».

Tant pis pour la fierté, mieux valait la liberté. Il ouvrit la porte.
« Ouuuuuuh commmme tu es beau ! Ça te va bien ! On dirait un vrai petit Gallifreyen. On en oublierait presque que tu es un Catkind » Elle tendit la main pour lui pincer la joue comme elle le faisait avec tout le monde mais il recula.
« Allons-y, avant que ne froidisse le thé ! »
Elle rigola. « Alors ça tu es plein de surprise, ce sont mes cocotes qui t’ont appris à dire ça ? Absolument charmant. Donne-moi ton bras et allons-y ensemble ».
Il se résigna et décida de ne pas chercher querelle. Il bomba son torse et tandis son bras à la Lady.
Vanana s’accrocha à son bras pouffant comme une jouvencelle. Elle prit la parole meublant le silence avec les platitudes de la bonne société. Skellig elle, était occupée à autre chose. Elle avait posé sur le poignet de son accompagnant ses doigts habillent et analysait les pulsations de son cœur… de ses cœurs. L’un ne présentait pas d’anomalie et battait normalement, l’autre était beaucoup plus ténu, plus faible, plus irrégulier. Les battements étaient erratiques mais elle réussit à déchiffrer le pattern : un bloc de branche gauche et un bloc auriculo-ventriculaire. Il était hypotrophié aussi, la tension artérielle étant de 30 points plus base que celle de son autre système vasculaire. Ce n’était pas miraculeux, mais cela restait pas mal pour une première incarnation. De nombreux Times Lords avaient des problèmes de cœurs et certains n’en avait qu’un. Skellig se demandait s’il était capable de se régénérer ou s’il souffrait d’un syndrome d’Abrégement.
Ils arrivèrent enfin dans la Salle. Skellig se retourna vers son protégé et regarda son vissage se décomposer. Personne n’ayant une âme ne pouvait rester de marbre devant ses lieux.
3, 2, 1 … Vanana recomposa aussitôt son visage et fit son plus beau sourire au photographe qui venait de sortir de nulle part. Ça sa finirait en première page ! Avec un article bien gratiné comme savait les faire Diegona.
Avant que le chat ne puisse se remettre de sa surprise, elle commença son petit discours.
« Mes Amis je vous présente Alan Bellamy, la figure de proue de notre mouvement ! Le voici enfin devant vous, sorti de sa cellule pour l’après midi grâce à votre soutien ! Mais le combat ne s’arrête pas là ! Libérons-le du joug injuste de Gallifrey. Faisons entendre nos voix au Haut Conseil pour le respect des espèces mineures !! » Des vivats et des applaudissements accueillirent ses paroles. Bellamy s’était attendu à faire un discours mais visiblement ce n’était pas au programme, la majorité des invités s’étant déjà dispersés autours des buffets. Des pique-assiettes et des parasites qui faisaient semblant de s’intéresser, seulement pour pouvoir ripailler. Ils ne les connaissait pas mais déjà il les détestait.
Lady Vanana toujours à ses cotés se pencha vers lui : « Je te laisse faire connaissance avec les convives, si il se passe quoi que ce soit, ne t’inquiète pas, je volerais à ta rescousse. Rassure-toi il ne peut rien t’arriver ! Boop !» Il n’eut pas le temps de reculer quand elle appliquât son doigt potelé sur sa truffe en prononçant cette onomatopée. Elle s’en alla le laissant seule.
C’était tout ! C’était vraiment tout ?! On allait le laisser sans surveillance participer à une Tea Party victorienne parce qu’une de ces vielles baronnes avait eut la lubie d’avoir pitié de lui ? Bon, au moins il y avait des gardes aux niveaux de porte. C’était déjà ça. Il reprit son calme, et observa les lieux. Allons c’était Gallifrey, il y avait forcément un plan vicieux qui se tramait sous ses froufrous. Ils s’étaient acharnés pendant des mois à le faire avouer, cela n’en était que la continuité. Il n’eut pas le temps de poursuivre ses investigations, un petit groupe le prit d’assaut. Ils posaient des questions stupides avec autant de tact que des Sontarans, mais Bellamy prit sur lui pour répondre poliment. Ce serait trop bête de gâcher ses chances maintenant surtout que la Lady avaient parlé de plusieurs sorties du genre.

Au loin Skellig observait, le Catman était prudent. Il leur faudrait du temps pour le faire craquer. Et le temps était rarement un problème pour un Time Lord.
Une jeune Time Lady passa à côté d’elle. La maîtresse du complexe l’appela doucement. « Sueyming ? As-tu fini de ranger le salon de coiffure là haut ?» L’intéressée hocha la tête. « Très bien je condamne la pièce et la mets en standby ! Au passage, Félicitations pour ta coiffure et tes ajustements sur les vêtements ! C’est vraiment vraiment très réussi ! Le pauvre a l’air d’une contrefaçon. Tu vas faire un tabac avec ta thèse sur « Les mathématiques dans l’art de coiffer ». Si tu maîtrises aussi bien la perfection que l’imperfection, tu vas laisser dans ton sillage une sacré traînée de syndrômes de Stendhal ! ». La jeune femme la remercia, ravie et alla rejoindre le reste des convives.
Il était temps d’aller briefer les Party Poopers. Leur rôle était de s’opposer au projet de Vanana, et de rabaisser le chat dès qu’ils le pouvaient. Skellig avait bien insisté sur une approche lâche et non frontale, (hormis pour Eliane qui avait carte blanche car son personnage était dément). Le chat ne devait jamais avoir aucune preuve tangible afin de toujours pouvoir retourner contre lui ses propres accusations. Le thème du jour était bien sûr « l’apparence ». Skellig savait que ce n’était pas ce genre de bassesses qui allait faire craquer le Catman, mais tous ces petits désagréments finiraient par le pousser à l’erreur. Déjà elle voyait la rage et le dégoût s’allumer dans ses yeux.
Elle le voyait fureter dès que les convives le laissaient tranquille, cherchant des leviers pour s’échapper. Il avait déjà repéré quelques une de ses failles. Voulant tester les limites de sa détention, il poussa même l’effronterie et tenta de passer entre les gardes. Ces derniers ne bronchèrent pas. Il s’engouffrât dans le couloir.
Vanana envoya ses instructions à l’orchestre qui changea de partition. Le clavecin électrique se tut ce qui fut accueilli par un grand « Aaaaaaahhhhh » des acteurs soulagés. Les notes d’une des guitares sortit du lot dans un solo, indiquant la nature du problème. Code 1 Sortie 3. Le chat était simplement passé devant les gardes.
« Ah bah bravo les mecs ! » lança un acteur que Skellig reconnut comme Diegona.
« Hé, on suit nos instructions ! Ne jugez pas ! » Répondit un des gardes.
« Chut et tenez vos postes les loulous ! Dans cinq minutes il sera de nouveau parmi nous »

Et en effet le Catman retomba sur la salle qu’il venait de quitter mais par une entrée différente. Devant ses yeux la fête se poursuivait, personne ne semblant s’être aperçu de son départ. Si Gallifrey voulait jouer à ce jeu cela allait se retourner contre eux. Le laisser libre en sous-estimant son génie, il allait leur infliger la pire des déculottées.