Les voiles de condensation

Afin de transformer les brumes errantes en réactifs liquides utilisés par l’alchimie, les véléides utilisent de grandes structures spécialement conçues pour capturer les marées brumiques et en extraire l’essence : les voiles de condensation. Celles-ci adoptent différentes formes selon le peuple concernés et les brumes que l’on cherche à attraper, mais le principe demeure similaire. Ces différentes silhouettes de toile élevées sur les paysages du Refuge font désormais partie du folklore visuel et marquent de leur présence élégante les étendues humides du Llahe, les falaises vertigineuses du Souffle et la canopée ondoyante de Vertoile.    

Technologie

  Il n’y a rien de bien sorcier quant au fonctionnement de ces voiles. Il s’agit simplement de structures, le plus souvent en bois, qui servent de cadre à de grandes toiles tendues. Ces toiles sont préalablement traitées pour être semie-imperméables. Le cuir de certains animaux peut également convenir.   On érige ces structures aux endroits où les brumes sont le plus susceptibles de passer. La forme du cadre est réfléchie pour guider la condensation naturelle qui se produit sur les ailes vers un récipient qui récolte ainsi le liquide obtenu : c’est le réactif brumique. Celui-ci sera ensuite retravaillé en laboratoire afin d’en améliorer la pureté, au besoin.    

Allure

 

Voiles aqonti

A mi-chemin entre les voiles de bateau et les coquillages, les voiles de condensation du Llahe ont une base circulaire et se composent de cadres en pétales qui condensent la brume vers un gros récipient central. Les récolteurs n’ont qu’à ouvrir un petit robinet à la base de celui-ci pour récupérer le jus de brume. Elles peuvent faire jusqu'à 10 mètres de haut.  

Voiles vèdres

Les brumes sur les landes d’Abalos ont tendance à se déplacer à différentes altitudes, ce qui a poussé les Vèdres à concevoir des voiles de condensation plus mobiles. Celle-ci adoptent donc sur le Souffle la forme de cerfs-volants gracieux que leur taille conséquente fait ressembler à de grosses créatures mouvantes dans le ciel. Rattachés à de solides câbles, la plupart sont fixés à de lourdes ancres, mais il n’est pas rare d’en voir de plus petit modèles suivre en ondulant la marche des clans nomades. Ils sont alors tractés par des attelages de quatre à six mâchepierres. Dans la culture Vèdre, la caste concernée par la récolte des brumes est celle des voltigeurs.  

Voiles cenns

En ce qui concerne Vertoile et ses brumes grimpantes, il a fallu imaginer un système qui s’adapte à leur lenteur sournoise léchant les troncs d’arbres. De fait, les voiles cenns ressemblent à de grosses excroissances qui poussent sur l’écorce à la manière de champignons en terrasse. Les différentes couches de toiles sont ce qu’il y a de plus efficace pour capturer ces poisons insidieux qui remontent du sol. Avec une certaine satisfaction, le peuple de Vertoile a constaté que leurs voiles avaient un double emploi et ralentissaient ainsi considérablement la hausse des tentacules brumiques, si dangereux en temps normal.  

Autres voiles

Il existe d’autres types de voiles visibles ça et là sur le Refuge, la plupart du temps ce sont des modèles expérimentaux dont on teste l’efficacité, ou qui doivent servir à capturer des brumes plus rares et spécifiques. Les plus notables sont les petites voiles portatives qui peuvent se replier et se transporter dans un sac à dos - un modèle conçu par les experts de la Fiole. Cette technologie n’en est encore qu’à l’étape de prototype, mais elle intéresse grandement les explorateurs qui suivent avec attention ses différentes phases de développement.
Llahe by night by Topelune
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Cover image: by Flora Silve