Le Serment de Mayhar

Il est difficile d’imaginer ce qu’il adviendrait de la cité neutre de Nepo sans la présence efficace du Serment de Mayhar. Première guilde népéenne, elle est à l’origine de la fondation de la ville et y assure l’ordre… ou du moins la version népéenne de celui-ci.   On a tendance à penser que les Assermentés sont majoritairement de solides soldats en patrouille ou en piquet, mais il n’en est rien. En réalité, ils sont accompagnés d’un très grand nombre de bâtisseurs, d’artisans, d’intendants et d’administrateurs qui tous oeuvrent vers le même objectif : celui d’entretenir la ville et de lui donner, sinon de la discipline, un cadre solide dans lequel s’épanouir sans s’auto-détruire.    

Philosophie

  Avant toute chose, il faut définir le credo du Serment de Mayhar, car il est le ciment qui lie tous ses membres, mais également une des principales raisons qui ont fait de Nepo le centre névralgique du Refuge.   La valeur principale est celle de la neutralité. Nepo ne s’implique absolument jamais dans les conflits des trois nations et choisit toujours le silence prudent. De fait, la cité n’a nulle velléité d’expansion ou de domination : elle entend simplement rester maîtresse de son petit domaine car elle a bien d’autres priorités que celles qui intéressent les politiques extérieures.   La seconde est celle de la connaissance, et de la technologie. A Nepo on laisse la part belle aux recherches et aux études. La bibliothèque ensoleillée de l’Athanor est considéré comme le plus grand trésor népéen. On ne brime nullement inventeurs et explorateurs, au contraire, il s’agit d’encourager l’innovation et même de la porter autant que possible. Cette attitude a déjà donné de nombreux fruits et continue de le faire régulièrement.   Vient ensuite le principe d’inclusion. La ville souhaite être un havre pour tout ce que les trois nations rejettent, car selon les népéens il s’agit souvent de cadeaux non-intentionnels. Un bon exemple de cette valeur est l’acceptation des hybrides  : bannis ou tués partout ailleurs, ils trouvent à Nepo le seul endroit où leur étrange différence n’est pas punie. On ne peut pas dire qu’ils y sont complètement exempts de préjugés et de mauvais traitements, mais rien que cette permission magnanime donne à la cité neutre une aura de sainteté bienveillante.   Ainsi vivre et laisser vivre est le mantra des Assermentés, et par extension de Nepo dont ils constituent l’âme ardente.    

Structure

  On distingues plusieurs groupes au sein du Serment.   Le plus visible est celui de la Garde. Sanglés dans leur uniforme bicolore, les gardes assermentés font office de forces de police dans les rues de Nepo. Ils protègent les lieux les plus sensibles, patrouillent régulièrement jusque dans les venelles les plus incertaines et interviennent rapidement en cas de besoin. Cette division a aussi la responsabilité de l’Epeora, la prison népéenne.   Tout aussi impressionnants, les Chemineurs exercent une fonction relativement voisine à celle de la Garde, mais sur l’ensemble du territoire népéen. Ils connaissent les Dents comme celles de leur propre bouche et passent leur temps à en parcourir les routes jusqu’aux vallées opalines, sautant de relais en relais pour accompagner les voyageurs et protéger les caravanes marchandes.   Il y a ensuite la Popule, branche assermentée qui régit le cadastre et tout ce qui concerne le patrimoine urbain. Nichée dans le quartier général du Serment, qui se trouve être ce qu’il y a de plus proche d’une mairie, elle documente, juge et distribue selon les desideratas des uns et des autres. Méprisée par les étrangers en visite, c’est pourtant le coeur et les poumons de la vie citadine et les népéens sont nombreux à s’y bousculer toute la journée pour régler quelque affaire ou formuler une requête. C’est la Popule qui, aidée de la Garde, collecte la taxe urbaine qui sert à financer l’ensemble des actions du Serment.   Enfin on peut distinguer les Pionniers. Ceux-ci s’enorgueillissent de représenter les foules de bâtisseurs qui élevèrent les premiers murs de la cité il y a quatre siècles, et mettent un point d’honneur à préserver leur travail colossal. Composée d’architectes, d’ingénieurs et de bâtisseurs expérimentés, cette branche du Serment occupe un rôle peu visible néanmoins nécessaire dans l’entretien de la ville. Les grandes vasques qui contiennent l’eau de Mayhar ont régulièrement besoin de travaux de réfection, sans compter les bâtiments monumentaux tels que la Tour Athane ou la bibliothèque ensoleillée. Ils sont également à l’origine des différentes prouesses mécaniques qui font la fierté népéenne, comme les divers monte-charges ou le système hydraulique complexe qui, dans les entrailles de la ville, distribue l’eau des chutes aux divers quartiers.   Chacun de ces groupes est coordonné par un officier, ce sont les Eloques. Ceux-ci se concertent régulièrement avec le Solennel, qui est à la tête de la guilde et qui assume également le rôle de porte-parole à l’assemblée de la ville. Ce poste est actuellement occupé par un Vèdre très calme du nom de Koëkk.  

Implantation & image

  Le siège du Serment est situé dans le Méandre, le plus vieux quartier de la ville. C’est un grand bâtiment solide, qui étale ses annexes sur plusieurs ruelles alentours. On l’appelle le Foyer.   La guilde jouit d’une excellente réputation en ville. Les népéens reconnaissent son action et la considèrent d’utilité publique, aussi on respecte tout ce qui affiche le blason assermenté. Du reste, le Serment par essence agit par amour pour la cité et pour ce qu’elle représente, il existe donc une excellente cohésion entre celui-ci et les citadins. En revanche pour les plaisantins qui mettraient en péril l’ordre des communs, l’Epeora est un séjour désagréable qui ôte généralement l’envie de réitérer. Pour les récidivistes, reste le bannissement de la ville. Le Serment exécute rarement.
Type
Civil Services
Gentilé
Assermentés
Localisation
Territoires Contrôlés


Cover image: by Flora Silve