La Spire Perdue d'Und le Guide

Résumé

Parmi les légendes du Souffle, il en est une qui excite particulièrement les chercheurs de trésors : celle concernant la Spire Perdue d’Und le Guide. Il est très difficile de déterminer son origine puisqu’elle semble remonter au pré-Eveil, néanmoins la rémanence chez le peuple Vèdre a singulièrement imprimé le souvenir de cette figure prophétique qui, on le prétend, aurait un jour unifié tous les clans du Souffle sous une seule bannière.

Und, dont le nom inspira la grande réunion tri-annuelle des tribus vèdres - l’Undae, littéralement “sous le regard d’Und” - est ainsi davantage une figure symbolique qu’un véritable personnage historique. Il est évoqué pour louer les bienfaits de la paix et de l’unité ethnique qui manque parfois à ce peuple trublion et instable, et pour formuler des utopies et des rêves d’avenir serein. Il incarne la force absolue, la détermination, la solidité minérale si chère aux nomades du Souffle. Il est le seul qu’aucun vent n’a su faire vaciller. Les Géoles en particulier se servent régulièrement de son nom pour prêcher les préceptes de la roche, et la plupart des chefs de tribu ont souvent senti le poids de son exemple fantasmé peser au dessus de leur légitimité.

La légende dit qu’en mourant, il aurait laissé derrière lui sa spire cristallisée qui a aujourd’hui valeur de relique divine. Celle-ci n’a jamais été trouvée mais l’histoire suppose qu’elle demeure quelque part sur les plaines du Souffle. En la portant à ses lèvres pour souffler dedans, comme il est de coutume vèdre avec les spires des disparus, on produirait non pas une mélopée funèbre mais un cri de ralliement entendu aux quatre coins du Refuge, un appel impérieux auquel aucun Vèdre ne serait capable de résister. Ce serait alors le Grand Rassemblement, et le chant de toutes les âmes ainsi réunies au même endroit du Souffle chasserait les brumes durablement, promesse d’une vie nettement plus facile pour tous et d’une prospérité harmonieuse durable.

Variantes & Transformations

Il existe effectivement un certain nombre de versions de la légende, bien qu’elle soit universellement reconnue par l’intégralité des tribus du Souffle.

Tout d’abord sur l’identité du héros, Und. “Und le Guide” est son appellation la plus répandue, néanmoins il est parfois nommé “le Maelstrom” ou “le roi Und”. Il existe même une variation selon laquelle Und n’aurait pas été une seule personne mais une fratrie de plusieurs individus au timbre spirique identique. C’est la version favorite de la caste des Echos, qui y voient une allégorie de leur propre identité : non pas un seul signal fort mais une multitude de relais, parlant tous de la même voix.

La nature de la corne est également sujette à controverse. A l’usage on a bien remarqué que les spires des défunts se détériorent, comment expliquer que celle-ci survive au passage du temps, surtout considérant son caractère extrêmement ancien ? Généralement on s’attarde peu sur cet aspect de l’histoire, mais il arrive que le récit s’accompagne de versions détaillées sur la façon dont Und se serait minéralisé en mourant. Assimilé par la roche divine, ou bien traversé par une brume inconnue...

Enfin, c’est sur la localisation de la spire perdue que les interprétations divergent le plus et laissent place à d’incroyables élucubrations. Elle serait enterrée, oubliée au sol d’une cave sans fond, emmurée au coeur de l’Undae… Beaucoup d’explorateurs vèdres sont pour leur part intrigués par la possibilité qu’on pourrait la trouver dans les ruines de Shaggut, ce qui constitue un véritable blasphème pour les Géoles, qui considèrent la pierre maudite comme un tabou absolu.

Perception Culturelle

Bien que chaque peuple au sein du Refuge dispose de ses propres légendes, il est très difficile pour les Cenns de percevoir la véritable valeur symbolique de la Spire Perdue. Ils accordent pourtant volontiers une oreille attentive à la légende, sensibles à la valeur marchande qu’un tel artefact pourrait espérer avoir sur le marché.

Les Aqonti en revanche se montrent plus compréhensifs, non seulement selon leur nature empathique mais également parce que pour eux la corne mythique n’est finalement que la figure de l’harmonie vèdre, une harmonie à leurs yeux perdue depuis longtemps et qui fait cruellement défaut aux tribus du Souffle.

Dans l'Art

La représentation de la spire perdue est un motif récurrent sur les gravures vèdres. Bien que chaque tribu ait tendance à la figurer selon les standards spiriques de ses propres lignées en terme de formes, il est communément admis que le dessin comportera trois trous de corne disposés en alignement. Ces trois points symbolisent les trois octaves majeurs, entremêlés dans le plus parfait équilibre.