Journal de bord

Jour 1 9h27 : Mes 4 collègues et moi venons de descendre dans la galerie trouvée par le perçage. Reeva a signalé notre position à l'émetteur et nous faisons une petite halte après notre descente. D'après les mesures du laser, nous en sommes à quelques 450 mètres de profondeur. Difficile à croire que d'anciennes peuplades aient pu creuser si loin avec les moyens de l'époque. Mais ce que nous avons sous les yeux confirme bien que nous ne sommes pas les premiers à être passés ici. Nous sommes dans une cavité sombre, la seule source de lumière est le trou qui a été creusé et par lequel nous sommes descendus en rappel tout les cinq. La température est très fraîche, bien qu'aucun courant d'air ne circule dans ces galeries. Nous sommes équipés de casques à lampes LED, de balises lumineuses fixatives, et de notre émetteur radio qui nous tracera depuis la surface. Nous allons entamer l'exploration en balisant notre position régulièrement, nous prenons la direction du Nord vers l'Est.

11h39 : Depuis notre départ, nous sommes toujours dans ce boyau souterrain à sens unique. Nous arpentons la galerie depuis deux heures, à présent, et pour l'instant, toujours aucune source de lumière, ni aucune bifurcation. Nous pensions que le terrain serait plus accidenté et tortueux que cela, rongé par l'érosion, mais le sol comme les parois sont très lisses, et asséchées, comme si le tunnel avait été poli au diamant. La roche est très résistante. Toutes les cinquantaines de mètres, nous fixons sur le sol un mini globe lumineux autonome et envoyons une onde radio au camp en surface. Nous avons pris suffisamment de vivres, d'eau et de matériel pour tenir cinq jours, mais nous pensons remonter sitôt que nous aurons trouvé quelque chose de plus concret.

13h04 : Arrêt pour se restaurer. Tout le monde semble de bonne humeur et plutôt impatient. De nous cinq, seul Loyd trouve bons les haricots lyophilisés. Nous nous sommes adossés contre la paroi qui a l'air de gagner en température au fur et à mesure de notre progression, contrairement au centre du couloir, qui est toujours frais. Nous notifions cependant une augmentation de la température de 4,6 degrés par rapport à notre point de descente. Et cela semble aller en grandissant. Pendant que nous terminons nos conserves de fruits, le camp de surface nous signale que nous avons parcouru presque onze kilomètres sous terre. Au moment où nous avons pris nos sacs pour nous remettre en marche, quelques secondes plus tard, nous avons remarqué une percée qui ne semble pas naturelle sur la paroi de gauche. Une sorte de "contre-allée", mais petite. Elle se situe à une quarantaine de centimètres au dessus du niveau du sol, et sa hauteur ne permettrait pas plus que de ramper.