L'Aurore

Quand vient l'Aurore, certaines portes sont plus que de simples passages.

Légende de l'Aurore

Shh, du calme Andilius. Nous ne faisons que discuter...

Quand à vous, nul besoin de vous énerver - bien d'autres sont passés par là, considérés comme des fous ou des illuminés pour avoir partagé des histoires invraisemblables, mis à l'écart si loin de leurs pairs que tout quitter pour trouver une étincelle de vérité ne semble plus une si folle idée.
Je ne peux pas vous affirmer que vous n'avez pas rêvé, mais je peux vous assurer que si c'est le cas, d'autres ont fait ce rêve avant vous. Quelque chose de semblable, du moins...

Mon père voyageait peu, toujours pris par l'une ou l'autre de ses études, mais l'histoire qu'il me contait souvent était pourtant celle qui, selon ses dires, l'avait emmené le plus loin de chez nous... l'histoire du jour où il avait découvert l'Aurore.
Vous en avez vu un jardin, un fragment peuplé de magie et de chimères : lui, comme d'autres, y a vu un manoir, immense bâtisse sans âge entourée de verdure. Il m'a conté les escapades qu'il y faisait, tant pour échapper à notre quotidien que pour profiter des attraits du lieux.

L'intérieur ? Mon père y découvrait une immense bibliothèque, certains y ont vu un théâtre, des bureaux... mais tous ceux qui y sont entré ont rapporté un point commun : le grand salon, pièce maîtresse du lieu. Une merveille décorée d'artefacts depuis longtemps oubliés, de boudoirs où se réunissent toutes sortes d'humains et de créatures étranges... et bien sûr, la partie la plus chère au cœur de mon père : le bar, et son tenancier si particulier.

D'après les informations paternelles, c'est ce tenancier qui serait l'actuel gardien de l'Aurore, lieu qu'il décrit bien volontiers comme une auberge pour âmes égarées. Son origine, raconte-t-il, prend racine au premier Cycle avec un ordre de prêtres-mages, disciples d'une divinité dont le nom ne m'a pas été rapporté - Avaros semble cela-dit être un bon suspect.
Cet ordre aurait créé un Plan mineur, lieu de rencontre pour leurs membres - avec l'assistance de leur dieu, ils auraient ainsi construit et disséminé d'innombrables accès au plus sacré de leurs temples : un manoir destiné à accueillir tous ceux capables de le trouver, tant mages expérimentés que voyageurs égarés par hasard dans un lieu peu familier. L'Aurore a bien vite vu se construire une clientèle d'habitués : un terrain neutre réservé à ceux qui en connaissent les accès, où le commerce d'informations se fait dans le confort et l'alcool ? Un véritable paradis pour ceux qui sont capables d'y retourner.

Je ne peux malheureusement pas vous livrer d'informations de première main sur le manoir : le peu dont je dispose provient des contes familiaux ou des échanges avec des confrères bardes - et il arrive bien souvent que ceux-ci soient soudainement très évasifs quand vous abordez le sujet.

Oh... Avant que vous ne posiez la question qui vous brûle les lèvres, non, les histoires de mon père n'ont jamais indiqué le lieu ou le moyen d'accéder au manoir...